Allocution de la vice-première ministre et ministre des Finances au sujet de l'Énoncé économique de l'automne : Soutenir les Canadiens et lutter contre la COVID-19

Discours

Le 30 novembre 2020

Le texte prononcé fait foi

Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, l'Énoncé économique de l'automne : Appuyer les Canadiens et lutter contre la COVID 19.

À l’heure actuelle, le nombre de cas de COVID-19 connaît une montée importante à l’échelle du Canada.

Nous savons que l'hiver qui s’en vient sera difficile.

Pour un trop grand nombre de familles, ce sera un hiver de solitude et de deuil.

Mais nous savons aussi qu’après l’hiver vient le printemps.

Le message que j’aimerais transmettre aux Canadiens aujourd’hui, Monsieur le Président, est que nous allons nous en sortir.

Nous sommes un peuple résilient. Un peuple débrouillard. Et nous avons un plan.

Nous savons ce que nous devons faire pour passer à travers les mois sombres que nous attendent.

Et nous savons ce que nous devons faire pour que notre économie puisse revenir en force, une fois que nous aurons vaincu cette pandémie.

Monsieur le Président, chaque vie perdue à cause de la COVID-19 en est une de trop. Nous devons donc redoubler nos efforts de santé publique jusqu'à ce que le virus soit maîtrisé. Nous ne pouvons laisser place à la fatigue.

Et nous avons maintenant de nombreux outils à notre disposition.

Nous sommes mieux préparés aujourd’hui que nous l’étions le printemps dernier. Les Canadiens et les entreprises canadiennes ont maintenant accès à une gamme complète de mesures de soutien fédérales pour les aider à traverser les périodes de confinement qui leur sont imposées par une autorité de santé publique.

Nous savons comment faire rouler la majeure partie de notre économie en toute sécurité – qu’il s’agisse de la fabrication, de l’exploitation minière ou du travail qui peut être fait à distance –, et ce, même pendant que le virus continue de circuler dans nos communautés.

Nous avons appris comment garder plusieurs de nos enfants à l’école.

Notre capacité de traiter cette maladie a évolué.

En date de la fin novembre, plus de 5,5 millions de Canadiens avaient téléchargé l’application Alerte COVID.

Nous disposons de l’équipement de protection individuelle et des ventilateurs dont nous avons besoin. Nous savons qu’il faut porter le masque, maintenir une distance de deux mètres avec les autres et nous laver les mains.

Et surtout, Monsieur le Président, nous aurons bientôt accès à un très grand nombre de vaccins sûrs et efficaces.

Nous ne connaissons pas la date exacte à laquelle cette pandémie prendra fin. Mais nous savons qu’elle prendra fin.

Le présent Énoncé économique de l’automne expose les mesures adoptées par le gouvernement du Canada pour lutter contre la COVID-19 et la vaincre, soutenir les Canadiens tout au long de cette crise et rebâtir l’économie du Canada une fois que nous aurons éradiqué le virus.

Nous ferons tout ce qu'il faut pour assurer la santé et la sécurité des Canadiens et les aider à rester solvables. Nous investirons dans toutes les mesures de santé publique nécessaires et utiles. Et nous appuierons les familles et les entreprises canadiennes de manière réfléchie, prudente et efficace.

Nous savons que les Canadiens ont fait des sacrifices et qu’ils continuent d’en faire en ce moment même. De nombreux propriétaires de petites entreprises ont fermé leurs portes. Il y a encore des travailleurs sans emploi. Des parents ont dû interrompre leur carrière pour garder leur famille en santé et en sécurité.

Chaque jour à l'école, nos jeunes portent assidûment le masque pendant des heures pour contribuer à protéger leurs grands-parents.

Monsieur le Président, les Canadiens font leur part. Il va de soi que les membres de cette Chambre fassent la leur, notamment en bâtissant une économie plus innovatrice, plus inclusive et plus résiliente que celle d’avant la pandémie.

Depuis le début de la COVID-19, notre gouvernement n’a ménagé aucun effort pour lutter contre le virus et en atténuer les effets, en utilisant tous les outils à sa disposition.

En effet, 80 % de l’argent dépensé au Canada pour lutter contre le virus et appuyer les Canadiens provient du gouvernement fédéral.

À ce jour, le gouvernement a acheté plus de deux milliards d’articles de protection individuelle. Et nous avons constitué un portefeuille complet de vaccins de calibre mondial.

Le gouvernement a investi plus d'un milliard de dollars dans des ententes qui lui ont permis de réserver 429 millions de doses de sept vaccins prometteurs, soit plus de dix doses pour chaque Canadien.

En fait, Monsieur le Président, le Canada a constitué le portefeuille de vaccins le plus diversifié et le plus exhaustif de tous les pays du monde. Tous les Canadiens peuvent être assurés qu'un vaccin sûr et efficace sera mis gratuitement à leur disposition.

Le combat contre la COVID-19 s'est déroulé sur de nombreux fronts. Nous avons investi dans les soins de santé, augmenté les capacités de dépistage et de traçage et soutenu directement les provinces et les territoires dans leur lutte contre le virus. Il s'agit d'un effort pancanadien.

L'aide totale accordée jusqu'ici comprend 322 milliards de dollars pour l’adoption de mesures directes visant à lutter contre le virus et à aider les Canadiens, et 85 milliards de dollars sous forme de reports d'impôt et de droits. Monsieur le Président, il s'agit du plus important programme d'aide économique mis en œuvre à l’échelle du pays depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le printemps dernier, les Forces armées canadiennes ont accompli un travail héroïque dans nos établissements de soins de longue durée en Ontario et au Québec et ont contribué à sauver la vie des aînés canadiens.

Au cours de l'été, nous avons annoncé plus de 4 milliards de dollars pour aider les provinces et les territoires à renforcer leur capacité de dépistage et de recherche des contacts. Cet investissement s’inscrit dans le cadre de notre Accord sur la relance sécuritaire d’une valeur de 19,9 milliards de dollars.

Afin de contribuer à freiner la propagation du virus dans les communautés vulnérables, nous avons travaillé avec les villes et les communautés pour faire en sorte que des sites d'isolement volontaire soient disponibles comme solution de rechange aux logements surpeuplés.

Parallèlement à ces mesures de santé essentielles, nous avons mis en place de solides programmes économiques pour aider les Canadiens, les entreprises et les organismes de toutes les tailles à traverser cette pandémie. Ensemble, ces mesures de soutien forment un filet de sécurité complet qui sera en place jusqu'à l'été 2021.

La Prestation canadienne d'urgence, la Subvention salariale d'urgence du Canada et le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ont été rapidement élaborés et mis en place, afin que les Canadiens puissent payer leur loyer et leur hypothèque et nourrir leur famille, tout en faisant leur part pour vaincre le virus en restant chez eux. De février à octobre, la Prestation canadienne d'urgence a permis à elle seule de venir en aide à 8,9 millions de Canadiens.

Les aînés ont reçu un complément à leur pension de la Sécurité de la vieillesse de 300 dollars. Les Canadiens en situation de handicap admissibles ont aussi reçu un soutien additionnel allant jusqu’à $600.

En août, le gouvernement a annoncé la Prestation canadienne de la relance économique, la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et l'amélioration du régime d'assurance-emploi. Chacune de ces prestations sera en place jusqu'à l'automne 2021. Ces mesures constituent un filet de sécurité essentiel pour des millions de Canadiens de la classe moyenne.

Ce mois-ci, le gouvernement a lancé de nouvelles mesures pour venir en aide aux entreprises, dont une nouvelle subvention pour le loyer commercial qui sera versée directement aux entreprises. Cette semaine, les entreprises commenceront à recevoir une aide financière pouvant couvrir jusqu'à 65 % de leur loyer ou de leurs intérêts hypothécaires et qui est rétroactive au 27 septembre.

De plus, les entreprises qui doivent fermer leurs portes en raison d’une ordonnance de santé publique commenceront à bénéficier d’une nouvelle mesure de soutien en cas de confinement, qui couvrira une portion supplémentaire de 25 % de leur loyer ou de leurs intérêts hypothécaires. Cela signifie que les entreprises admissibles qui font face à un confinement pourraient recevoir une aide financière qui couvrirait jusqu'à 90 % de leur loyer.

Et nous prolongeons la Subvention salariale d'urgence du Canada jusqu'en juin 2021. Ce programme a permis de protéger plus de 3,9 millions d'emplois canadiens.

Monsieur le Président, en décembre, les entreprises canadiennes pourront faire une demande pour un complément au programme de prêts et de subventions du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Déjà, plus de 780 000 petites entreprises d’à travers le pays ont profité du prêt de 40 000 dollars offert au titre du Compte d'urgence, dont 10 000 dollars de cette somme seront radiés.

Le complément est un prêt supplémentaire de 20 000 dollars, dont la moitié sera radiée.

Monsieur le Président, nous savons que les petites entreprises sont au cœur de nos communautés et de notre économie. Elles constituent la pierre angulaire de la classe moyenne canadienne.

Et nous savons que les entreprises familiales ont été particulièrement touchées par cette crise. En quelques mois, la crise a mis en péril le travail de toute une vie et, souvent, de plusieurs générations. C'est pourquoi il est si important de soutenir nos petites entreprises et les familles de la classe moyenne qui les ont créées.

Monsieur le Président, ces mesures apportent une certitude économique aux Canadiens en cette période de turbulence et d'incertitude. Elles nous aideront à passer à travers les mois d'hiver.

Et ces mesures sont souples et ciblées. Plus les gens en ont besoin, plus elles sont généreuses. Elles constituent un complément essentiel à notre intervention en matière de santé publique.

Elles permettent aux personnes et aux entreprises de faire la bonne chose, sachant qu'elles n'ont pas à choisir entre assurer la santé publique et mettre de la nourriture sur la table. Notre engagement à l’égard des congés de maladie des employés et le soutien que nous apportons aux entreprises visées par une mesure de confinement locale sont des exemples de l’approche que nous mettons en œuvre.

Pour faire face à cette virulente deuxième vague, nous prenons des mesures supplémentaires pour aider les Canadiens et les entreprises canadiennes à traverser cette épreuve et à en ressortir solvables et intacts.

Nous consacrons un milliard de dollars à un fonds de soins de longue durée sûrs pour les provinces et les territoires. Nous effectuons de nouveaux investissements dans les équipements de protection individuelle et nous nous préparons à la plus vaste campagne de vaccination de l'histoire du Canada.

Nous fournissons de nouvelles ressources pour aider à améliorer la ventilation dans nos bâtiments publics afin de les rendre plus sûrs. Et pour aider les travailleurs et les entreprises, nous ramenons à 75 % le taux maximal de la Subvention salariale, car nous savons que les premiers mois de l'année sont les plus difficiles pour de nombreuses entreprises, maintenant plus que jamais.

Nous savons que les entreprises des secteurs du tourisme, de l'hôtellerie, des voyages, des arts et de la culture ont été particulièrement touchées par la pandémie. Nous créons donc des mesures de soutien pour les entreprises qui en ont le plus besoin, à savoir un programme de crédit aux entreprises assorti de prêts garantis à 100 % par l’État et de conditions favorables pour les entreprises qui ont perdu des revenus parce que les gens doivent rester chez eux pour lutter contre la propagation du virus.

Monsieur le Président, la crise actuelle est le plus grand défi que notre pays ait eu à relever depuis la Seconde Guerre mondiale. C'est le choc économique le plus grave que nous avons connu depuis la Grande Dépression, et la crise de santé publique la plus grave que nous ayons connue depuis la grippe espagnole, il y a cent ans. Il est important que les Canadiens sachent que le gouvernement fédéral sera là pour les aider à traverser cette crise, quoi qu'il arrive.

Aujourd'hui, j'ai parlé de la nature de la menace à laquelle nous sommes confrontés et des solutions que nous avons mises en œuvre. La lutte contre la COVID 19 se poursuit.

Mais il y a maintenant une lumière au bout du tunnel. Après l'hiver, vient le printemps. Les graines que nous avons semées, et que nous continuerons de semer dans les semaines et les mois à venir – pour protéger la santé des Canadiens et sauver nos emplois et nos entreprises –, nous aideront à nous sortir de la récession causée par le coronavirus. Ces mesures que nous avons soigneusement mises en œuvre nous permettront d'éviter des dommages économiques à long terme qui retarderaient et affaibliraient notre reprise après la pandémie.

Je suis la fille d'un agriculteur de l'Alberta. Les agriculteurs canadiens passent l'hiver à réparer leurs tracteurs, leurs moissonneuses-batteuses et leurs semoirs, et à faire des provisions. Pendant que le sol est gelé, ils se préparent à semer après le dégel.

Comme tous ces grands agriculteurs canadiens, le travail que nous faisons aujourd'hui nous sera utile au printemps.

Lorsque le virus sera maîtrisé et qu’il sera possible de faire croître notre économie de nouveau, nous déploierons un plan de relance ambitieux pour stimuler notre économie. En effectuant des dépenses de l’ordre de 3 à 4 % de notre PIB sur trois ans, notre gouvernement fera des investissements judicieux, ciblés et considérables pour créer des emplois et stimuler la croissance.

Notre plan de relance sera conçu avant tout pour fournir à notre économie le soutien financier dont elle a besoin pour fonctionner à plein régime et pour empêcher que la COVID-19 n’entraîne des répercussions négatives à long terme sur notre potentiel économique.

Ce plan misera sur des investissements judicieux et limités dans le temps qui peuvent être réalisés rapidement et appuyer à long terme notre prospérité commune future, notre qualité de vie, notre compétitivité et notre transformation verte.

Le plan de croissance du gouvernement comprendra des investissements qui nous permettront de tenir notre engagement de créer un million d'emplois et de ramener le niveau d'emploi à ce qu’il était avant la pandémie, ainsi que de mettre en œuvre une partie des mesures de relance prévues pour stimuler l'économie canadienne : les économies supplémentaires qui se sont accumulées dans les comptes bancaires des Canadiens et dans les bilans des entreprises.

Cela favorisera la croissance économique à court terme et renforcera la compétitivité du pays à long terme.

Aujourd’hui, nous présentons les mesures de ce plan que nous pouvons mettre en œuvre dès maintenant en toute sécurité. Ces mesures comprennent des investissements dans l’économie verte et la formation professionnelle, en particulier pour les jeunes et les fournisseurs de soins, la large bande en milieu rural, les infrastructures aéroportuaires, la création rapide de logements, l'autonomisation économique des communautés vulnérables, le renforcement immédiat de nos infrastructures sanitaires et sociales.

Monsieur le Président, nous savons que la compétitivité future du Canada dépend de notre capacité de tirer parti de l'économie verte à zéro émission nette. Notre plan de croissance doit continuer de nous aider à faire avancer notre lutte contre les changements climatiques et à promouvoir une économie propre.

Nous allons planter 2 milliards d'arbres au cours des dix prochaines années, accorder 700 000 subventions pour aider les propriétaires de maison à effectuer des rénovations écoénergétiques et construire des bornes de recharge à l’échelle du pays pour les véhicules à émission zéro. Ces mesures favoriseront les dépenses de consommation et les investissements et contribueront à rendre notre économie plus écologique et à créer des emplois bien rémunérés.

Monsieur le Président, nous sommes confrontés à une récession sans précédent.

Les femmes, les jeunes, les nouveaux Canadiens, les Noirs et les Canadiens racisés ont été touchés de manière disproportionnée par la récession causée par la COVID-19. Ils représentent après tout les Canadiens les plus susceptibles de travailler dans certains de nos secteurs les plus durement touchés, notamment les soins, l'hôtellerie et la vente au détail. Et nous savons que les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont également touchés de manière disproportionnée par cette pandémie.

Nos mesures de relance tiendront compte de ces conséquences particulières et viseront à y remédier. Cette récession unique exige une intervention unique.

La COVID-19 a mis en évidence et exacerbé les obstacles systémiques auxquels sont confrontés les propriétaires de petites et moyennes entreprises et les entrepreneurs noirs au Canada. Le gouvernement, en collaboration avec les institutions financières canadiennes, a donc annoncé un investissement pouvant atteindre 221 millions de dollars pour lancer le tout premier Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires du Canada. De cette somme, 93 millions de dollars seront versés par le gouvernement du Canada au cours des quatre prochaines années.

Il existe des lacunes inacceptables dans les infrastructures des communautés autochtones. Notre gouvernement propose donc d'investir 1,5 milliard de dollars, à partir de 2020-2021, pour accélérer la levée de tous les avis concernant la qualité de l'eau potable à long terme dans les communautés des Premières Nations.

Le COVID-19 a été particulièrement difficile pour les jeunes enfants et leurs familles. Nous savons que de nombreuses familles de la classe moyenne ont du mal à joindre les deux bouts. Alors, pour apporter une aide immédiate aux familles ayant de jeunes enfants, notre gouvernement propose de fournir une aide supplémentaire temporaire pouvant atteindre 1 200 $ en 2021 pour chaque enfant de moins de 6 ans dans les familles à faible et à moyen revenu qui ont droit à l’Allocation canadienne pour enfants.

Monsieur le Président, nous savons que la COVID-19 a fait régresser bien des progrès réalisés par les Canadiennes au cours des dernières décennies.

C'est pourquoi aujourd'hui, dans le cadre de notre engagement à l’égard d'un plan d'action pour les femmes et l'économie, nous jetons les bases d'un système d'apprentissage et de garde d'enfants pancanadien. Tout comme la Saskatchewan a montré au Canada la voie à suivre en matière de soins de santé et la Colombie-Britannique en matière de tarification de la pollution, le Québec peut nous montrer la voie à suivre en matière de garde d'enfants.

Je dis cela à la fois en tant que mère au travail et en tant que ministre des Finances : le Canada ne pourra être réellement compétitif que lorsque toutes les femmes canadiennes auront accès aux services de garde d'enfants abordables dont nous avons besoin pour soutenir notre participation à la population active de notre pays.

C'est un programme féministe, Monsieur le Président, et je le dis avec fierté. C'est aussi un programme qui est logique sur le plan économique et qui est soutenu par de nombreux dirigeants d'entreprises canadiennes – des personnes qui ont été les témoins directs des conséquences de cette crise sur les femmes, leurs familles et nos enfants. Pour que tout le monde fasse mieux, il faut que chacun contribue à leur plein potentiel.

Alors que nous travaillons à rebâtir notre économie, nous avons la possibilité de rebâtir en mieux et de nous attaquer aux défis qui nous empêchent tous de progresser : l’itinérance. Le racisme systémique. Et la réconciliation – un travail essentiel, mais encore inachevé.

Les ralentissements économiques sont toujours particulièrement difficiles pour les jeunes. En effet, la récession causée par la COVID-19 a entraîné des répercussions néfastes dans le secteur des services où travaillent de nombreux étudiants.

Entre autres mesures, le gouvernement propose de réduire la dette des étudiants en éliminant les intérêts sur la partie fédérale des prêts d'études canadiens et des prêts canadiens aux apprentis pour 2021-2022. Je me souviens avoir eu du mal à rembourser mes propres prêts étudiants, et je suis heureuse de pouvoir contribuer à réduire le fardeau supplémentaire qui pèse sur nos jeunes, alors qu’ils continuent de faire face aux effets de la COVID-19.

Au cours des prochains mois, nous allons travailler avec les Canadiens et tenir de vastes consultations afin de concevoir un plan de croissance qui nous guidera durant la reprise et qui tracera la voie à suivre pour les années à venir.

Monsieur le Président, au début de la crise, notre pays se trouvait dans une position financière solide. Notre gouvernement était donc en mesure de prendre des mesures décisives pour aider les Canadiens et les entreprises à affronter la tempête.

Et ces mesures ont été d'une grande aide. À ce jour, le Canada a récupéré près de 80 % des plus de 3 millions d'emplois perdus depuis le début de la pandémie. À titre de comparaison, les États-Unis en ont récupéré un peu plus de la moitié.

Mais il nous reste encore beaucoup à faire. Nous devons d'abord vaincre le virus. Ce n'est qu'à partir de ce moment, lorsqu’il n’y aura plus de possibilité de confinement ou de résurgence, que notre économie pourra connaître à nouveau une croissance forte, stable et à long terme.

Les Canadiens comprennent que cette crise exige un soutien ciblé et limité dans le temps pour maintenir les Canadiens et les entreprises à flot et pour nous sortir de la récession causée par la COVID-19.

Les mesures de soutien et les investissements énoncés dans ce plan, y compris nos mesures de relance, favoriseront une reprise résiliente et inclusive.

Des garde-fous fiscaux nous permettront de déterminer le moment où les mesures de relance prendront fin.

Le gouvernement suivra les progrès réalisés par rapport à plusieurs indicateurs connexes, en tenant compte du fait qu'aucun point de données n'est une représentation parfaite de la santé de l'économie. Ces indicateurs comprennent le taux d'emploi, le nombre total d'heures travaillées et le niveau de chômage dans l'économie.

Ces données nous indiqueront quand nous aurons terminé les travaux visant à nous sortir de la récession causée par la COVID-19 et quand nous pourrons mettre fin aux dépenses de relance ponctuelles.

Lorsque l'économie se sera rétablie, les mesures de relance limitées dans le temps seront supprimées et le Canada reprendra sa trajectoire financière prudente, responsable et de longue date, sur la base d'une cible financière à long terme que nous définirons lorsque l'économie sera plus stable.

Mais ne vous trompez pas, Monsieur le Président.

Comme nous l'avons appris lors des récessions précédentes, il est plus risqué de ne pas fournir assez d’aide que d’en fournir trop. Nous ne répéterons pas les erreurs des années qui ont suivi la Grande récession de 2008.

Dans le présent Énoncé économique de l'automne, nous faisons preuve de transparence quant à l'incertitude qui persiste.

Nous nous préparons à toute éventualité. Le taux d'infection, la gravité des mesures de confinement et le déploiement d'un vaccin sûr et efficace sont tous des variables dont nous tenons compte pour établir nos perspectives économiques et tracer le chemin de la reprise.

Mais comme le montre notre plan financier des jours meilleurs nous attendent. Et nous pouvons nous permettre les investissements que nous devons effectuer pour les atteindre.

Au début de cette pandémie, le Canada se trouvait dans la position fiscale la plus solide de tous les pays du G7. Et nous le sommes encore aujourd'hui. Les coûts associés au service de la dette fédérale, par rapport à la taille de notre économie, restent à leur niveau le plus bas depuis 100 ans. Et nous nous assurons de maintenir ces faibles coûts en émettant davantage de titres d'emprunt à long terme à ces taux historiquement bas.

Les Canadiens veulent un système fiscal équitable, où chacun paie sa juste part, afin que le gouvernement dispose des ressources dont il a besoin pour investir dans les Canadiens et maintenir la vigueur de notre économie. C'est pourquoi nous allons de l'avant avec des mesures visant à facturer la TPS/TVH sur les géants du Web multinationaux et à limiter les déductions relatives aux options d'achat d'actions dans les plus grandes entreprises.

Si nécessaire le Canada agira de façon unilatérale pour appliquer une taxe sur les grosses entreprises numériques, afin qu'elles paient leur juste part comme toute autre entreprise opérant au Canada. Notre gouvernement va corriger cette erreur.

Monsieur le Président, notre plan de croissance est un plan de grande portée et de nature transformatrice. Est-ce que ça veut dire que les pires moments de la crise de la COVID-19 sont derrière nous? Malheureusement, non.

En effet, les jours les plus difficiles pourraient avoir lieu dans les semaines et les mois à venir. Le nombre d’hospitalisations augmente et le virus continue à faire des ravages, particulièrement chez nos aînés.

C'est pourquoi nous devons redoubler nos efforts de santé publique, respecter les consignes de santé publique, pratiquer la distanciation physique, porter un masque dans les lieux publics, éviter les rassemblements sociaux et nous laver les mains.

Nous devons tous faire cela, Monsieur le Président. Nous pouvons sauver des vies.

Les Canadiens peuvent et doivent recourir aux programmes fédéraux qui leur sont offerts. Ce filet de sécurité a été créé pour que les gens puissent prendre les bonnes décisions afin de protéger notre santé.

Si nous faisons ce qu'il faut, et nous suivons les conseils de santé publique au cours des mois à venir, nous contribuerons également au bien-être de notre économie. Et nous nous rapprocherons du jour où tous les Canadiens pourront reprendre une vie normale.

Plus important encore, nous réduirons considérablement le nombre de victimes de cette maladie.

Monsieur le Président, nous vivons avec les effets de la pandémie depuis près de dix mois maintenant et nous sommes tous épuisés. Mais nous savons aussi que des vaccins seront bientôt disponibles et que des jours meilleurs nous attendent. D’ici là, nous devons nous entraider pour passer à travers les mois d'hiver.

Nos grands-parents et arrière-grands-parents ont eux aussi vécu des hivers difficiles – en temps de guerre et de dépression, dans les fermes des Prairies, dans les villages de pêcheurs du Canada atlantique et dans tout notre vaste pays. Les survivants de cette époque, qui sont aujourd'hui nos aînés les plus vulnérables, comptent sur nous pour que nous tenions le coup pendant encore quelques mois.

Nous pouvons le faire, Monsieur le Président. Nous devons le faire, Monsieur le Président. Et nous le ferons, Monsieur le Président.

Les Canadiens ont affronté des hivers difficiles auparavant et ils en sont toujours sortis plus forts. Ce sera le cas cette fois-ci aussi.

Merci.

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