Budget de 2021: allocution de la vice-première ministre et ministre des Finances

Discours

Le texte prononcé fait foi

J'aimerais d'abord prendre un moment pour souligner la tragédie survenue en Nouvelle-Écosse il y a un an hier. Aux familles et aux amis des 22 personnes qui ont été tuées, et à tous les Néo-Écossais : nous partageons votre chagrin.

C'est aussi un jour où, partout au Canada, des gens luttent contre la vague la plus virulente du virus que nous ayons connue jusqu'ici. Les travailleurs de la santé dans de nombreuses provinces se démènent pour éviter que les unités de soins intensifs soient débordées. Et des millions de Canadiens sont confrontés à de nouvelles restrictions rigoureuses.

Nous sommes tous fatigués, frustrés, et même effrayés. Mais nous allons nous en sortir. Nous le ferons ensemble.

Ce budget vise à finir la lutte contre la COVID. Il vise à guérir les blessures économiques découlant de la récession causée par la COVID. Il vise également à créer plus d'emplois et de la prospérité pour les Canadiens et les Canadiennes dans les jours et les décennies à venir.

L'objectif est de répondre aux besoins urgents d'aujourd'hui et de bâtir à long terme. Il s'agit d'un budget axé sur les Canadiens de la classe moyenne et qui vise à amener davantage de Canadiens à en faire partie. Il s'agit d'un plan qui accepte ce moment de transformation mondiale vers une économie verte et propre.

Ce budget porte sur trois défis fondamentaux.

Tout d'abord, nous devons vaincre la COVID. Pour ce faire, il faut acheter des vaccins et soutenir les systèmes de soins de santé des provinces et des territoires. Il faut appliquer nos règles de mise en quarantaine à la frontière et au sein du pays. Il faut aussi fournir aux Canadiens et aux entreprises canadiennes le soutien dont ils ont besoin pour surmonter ces confinements difficiles de la troisième vague et pour revenir avec force lorsque l'économie rouvrira complètement.

Ensuite, nous devons sortir avec force de la récession causée par la COVID. Nous devons récupérer aussi rapidement que possible les emplois perdus et nous assurer que les entreprises durement touchées rebondissent rapidement.

À cet égard, il faut fournir un soutien là où la COVID a le plus durement touché – aux femmes, aux jeunes, aux travailleurs à faible revenu et aux petites et moyennes entreprises, surtout dans les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie.

Le dernier défi consiste à bâtir un Canada plus résilient : un Canada meilleur, qui est plus juste, plus prospère et plus innovateur.

C'est-à-dire, il faut investir dans la transition verte du Canada et dans les emplois verts qui en découlent; dans la transformation numérique du Canada et l'innovation canadienne; et dans la construction d'infrastructures pour un pays dynamique et en pleine croissance.

Il faut également fournir aux Canadiens une infrastructure sociale – de l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants aux bourses d'études, en passant par les compléments de revenu – afin que la classe moyenne puisse prospérer et que plus de Canadiens puissent effectivement en faire partie.

Nos aînés ont été les principales victimes de ce virus. La pandémie les a attaqués sans pitié, mettant fin à des milliers de vies, et a obligé tous les aînés à subir un isolement effrayant.

Nous avons échoué dans notre devoir d'aider ceux et celles qui vivent dans les établissements de soins de longue durée. À eux et à leurs familles, permettez‑moi de dire ceci : je suis sincèrement désolée.

Vous méritez bien mieux que cela.

C'est pourquoi nous proposons un investissement de 3 milliards de dollars pour nous aider à assurer que les provinces et les territoires offrent une norme élevée de soins dans leurs établissements de soins de longue durée. Et nous tenons aujourd'hui notre promesse de bonifier la Sécurité de la vieillesse pour les Canadiennes et Canadiens âgés de 75 ans ou plus.

Depuis le printemps dernier, notre gouvernement achète des vaccins de manière urgente et les fournit gratuitement aux Canadiens. À ce jour, près de 10 millions de Canadiens ont reçu au moins une dose de vaccin. D'ici la fin de septembre, le Canada aura reçu 100 millions de doses. C'est une quantité suffisante pour vacciner complètement chaque Canadien adulte.

Nous devons être prêts aux nouveaux variants de la COVID‑19 et nous devons avoir les injections de rappel qui nous permettront de les contrôler.

C'est pourquoi nous rétablissons notre capacité nationale en matière de biofabrication, afin que nous puissions fabriquer ces vaccins ici au Canada. Le Canada compte des scientifiques et des entrepreneurs brillants. Nous les appuierons en réalisant un investissement de 2,2 milliards de dollars dans le secteur de la biofabrication et des sciences de la vie.

Lorsque la COVID a frappé pour la première fois, elle a suscité la plus profonde récession de notre pays depuis la Grande Dépression.

Toutefois, il s'agit d'un choc économique très particulier. Nous ne souffrons pas en raison de lacunes ou de déséquilibres endogènes dans notre économie.

La récession causée par la COVID découle plutôt d'un événement entièrement externe, comme la dévastation économique que provoquerait une inondation, une tempête de neige, un feu de forêt ou une autre catastrophe naturelle.

C'est pourquoi un élément essentiel de la lutte du Canada contre la COVID a été le soutien fédéral sans précédent offert aux Canadiens et aux entreprises canadiennes. Nous savions que les Canadiens avaient besoin d'un coup de main pour traverser la tempête de la COVID.

Et notre approche a fonctionné : le PIB du Canada a crû d'environ 10 pour cent au quatrième trimestre de la dernière année. 

Nous continuerons de faire tout ce qu'il faut. Notre gouvernement est prêt à prolonger les mesures de soutien, aussi longtemps que la lutte contre ce virus le nécessitera.

À mesure que le Canada fera la transition vers la relance, notre plan économique en fera de même.

L'an dernier, nous avons promis de dépenser jusqu'à 100 milliards de dollars sur trois ans pour remettre le Canada au travail et pour veiller à ce que la vie et les perspectives des Canadiens ne soient pas retardées de manière permanente par cette récession causée par la pandémie.

Ce budget respecte cette promesse.

Dans l'ensemble, il permettra de créer quelque 500 000 nouvelles possibilités de formation et d'expérience de travail pour les Canadiens.

Nous allons honorer l'engagement que nous avons pris dans le discours du Trône de créer un million d'emplois d'ici la fin de l'année.

Certains diront que notre sentiment d'urgence est injustifié.

Je leur pose les questions suivantes : Avez‑vous perdu votre emploi pendant le confinement lié à la COVID? Avez‑vous été mis à pied à contrecœur par votre employeur, une petite entreprise qui était comme une famille pour vous, mais qui ne pouvait tout simplement plus payer votre salaire?

Craignez-vous de perdre votre emploi durant cette troisième vague?

Êtes‑vous une mère, forcée de quitter votre emploi de rêve difficilement décroché, car il était impossible de continuer à travailler tout en prenant soin de vos jeunes enfants?

Avez‑vous obtenu votre diplôme universitaire au printemps dernier et avez‑vous encore du mal à trouver du travail?

Est‑ce que votre entreprise familiale – peut‑être démarrée par vos parents et que vous espériez léguer à vos enfants – est soudainement aux prises avec de lourdes dettes et évite chaque jour la faillite simplement grâce à votre courage?

Si la COVID-19 nous a appris quelque chose, c'est que nous sommes tous dans le même bateau. Notre pays ne peut pas prospérer si des centaines de milliers de Canadiens sont laissés pour compte. Le monde a retenu la leçon de 2009 et sait ce qu'il en coûte de laisser perdurer les difficultés économiques. Dans certains pays, la démocratie elle-même a été menacée par cette erreur. Nous ferons en sorte que cela ne se produise pas au Canada.

Environ 300 000 Canadiens qui avaient un emploi avant la pandémie sont encore sans emploi. Et d'autres Canadiens pourraient perdre leur emploi en raison des confinements imposés ce mois-ci.

Afin de soutenir les travailleurs canadiens pendant la troisième vague et de leur offrir une passerelle économique d'ici le rétablissement complet de notre économie, nous renforcerons les améliorations que nous avons apportées pendant la pandémie.

Nous maintiendrons l'accès souple à l'assurance-emploi pour une année de plus, soit jusqu'à l'automne 2022.

La Prestation canadienne de la relance économique, que nous avons créée pour les personnes non admissibles à l'assurance‑emploi, sera en vigueur jusqu'au 25 septembre et les Canadiens pourront maintenant profiter de 12 semaines additionnelles de prestations. Alors que notre économie rouvrira complètement au cours de l'été, le montant des prestations passera à 300 dollars par semaine à compter du 17 juillet.  

Les travailleurs à faible revenu au Canada travaillent plus fort que n'importe qui d'autre au pays, pour un salaire moindre. Au cours de la dernière année, ils ont subi des risques d'infection importants et des mises à pied.

Et beaucoup de gens vivent sous le seuil de pauvreté, même s'ils travaillent à temps plein. Nous ne pouvons pas passer leurs contributions et leurs épreuves sous silence, et nous ne le ferons pas.

Nous proposons d'élargir l'Allocation canadienne pour les travailleurs et d'investir 8,9 milliards de dollars sur six ans en soutien supplémentaire aux travailleurs à faible revenu, ce qui permettra d'offrir un complément salarial à environ un million de Canadiens supplémentaires et sortira près de 100 000 personnes de la pauvreté. De plus, le présent budget instaurera un salaire horaire minimal fédéral de 15 dollars.

La COVID a révélé que les prestations de maladie au Canada sont dangereusement inadéquates. Nous ferons notre part et respecterons notre engagement électoral en prolongeant de 15 à 26 semaines les prestations de maladie de l'assurance-emploi.

Nous savons que la pandémie a exacerbé les obstacles systémiques auxquels font face les Canadiens racisés. Le budget de 2021 prévoit donc un financement supplémentaire pour le Programme pour l'entrepreneuriat des communautés noires ainsi qu'un investissement dans le Fonds de dotation philanthropique dirigé par des Noirs, pour aider à lutter contre le racisme envers les Noirs et faire des avancées sociales et économiques dans les communautés noires.

L'un des aspects les plus frappants de la pandémie a été le sacrifice historique que les jeunes Canadiens ont fait pour protéger leurs parents et leurs grands‑parents. Nos jeunes ont payé le prix fort pour que nous soyons en sécurité.

Nous ne pouvons pas laisser les jeunes Canadiens devenir une génération perdue. Et nous veillerons à ce que cela ne se produise pas. Ils ont besoin de notre soutien pour commencer leur vie d'adulte et leur carrière dans un Canada sortant de la COVID – et ils l'obtiendront. Le présent budget propose d'investir 5,7 milliards de dollars sur cinq ans dans les jeunes du Canada.

Nous rendrons le cégep et l'université plus accessibles et abordables. Nous créerons des emplois dans les métiers spécialisés et les industries de haute technologie. Nous doublerons également le Programme canadien de bourses aux étudiants pendant deux années supplémentaires, tout en prolongeant la dispense d'intérêts sur les prêts étudiants fédéraux jusqu'en mars 2023. Plus de 350 000 étudiants emprunteurs à faible revenu auront également accès à une aide au remboursement plus généreuse.

La COVID a jeté une lumière crue sur une réalité que les femmes connaissent depuis longtemps : sans service de garde d'enfants, les parents – habituellement les mères – ne peuvent pas travailler. La fermeture de nos écoles et de nos garderies a réduit la participation des femmes à la population active à son plus bas niveau depuis plus de deux décennies. L'apprentissage et la garde des jeunes enfants sont depuis longtemps une question féministe, et la COVID nous a tous montré qu'il s'agit également d'une question économique urgente.

J'avais deux ans lorsque la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme a exhorté le Canada à établir un système universel d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Ma mère a fait partie de la deuxième vague de féministes canadiennes redoutables qui ont lutté pour concrétiser cette recommandation, mais qui, à l'extérieur du Québec, ont échoué. Une génération plus tard, Paul Martin et Ken Dryden ont essayé à nouveau de le faire.

Ce combat d'un demi-siècle témoigne de la difficulté et de la complexité de cette tâche.

Mais, cette fois-ci, nous allons y parvenir. Le présent budget est notre carte et notre point de départ.

Car tout le spectre politique s'entend pour dire que l'apprentissage et la garde des jeunes enfants constituent la politique économique nationale dont nous avons besoin aujourd'hui.

C'est une infrastructure sociale qui stimulera l'emploi et la croissance. C'est une politique économique féministe. C'est une politique économique très sensée. C'est pourquoi le budget prévoit jusqu'à 30 milliards de dollars sur cinq ans – pour atteindre 9,2 milliards de dollars tous les ans, sur une base permanente – pour établir un système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de haute qualité, abordable et accessible dans l'ensemble du Canada.

Il ne s'agit pas d'un effort qui apportera une satisfaction immédiate. Nous établissons quelque chose qui, par nécessité, doit se faire progressivement, en collaboration et à long terme.

Mais j'ai confiance en nous. Je suis convaincue que nous sommes un pays qui croit en l'investissement dans notre avenir; dans nos enfants; dans nos jeunes parents. Notre objectif va comme suit : dans cinq ans, les parents canadiens de partout au pays devraient avoir accès à des services d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de qualité à un coût moyen de 10 $ par jour.

En tant que votre ministre des Finances et en tant que mère sur le marché du travail, je fais cette promesse aux Canadiens aujourd'hui : nous y parviendrons.

Alors que nous prenons cet engagement historique, je tiens à remercier les leaders visionnaires du Québec, en particulier les féministes du Québec, qui ont montré au reste du Canada la voie à suivre.

Bien entendu, ce plan prévoit également des ressources supplémentaires pour le Québec, lesquelles pourraient servir à soutenir davantage son système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants qui fait déjà l'envie du reste du Canada, et même d'une grande partie du monde.

Les petites entreprises sont le cœur de notre économie et elles ont été les plus durement touchées par les confinements.

Afin de réparer les blessures causées par la COVID, il faut un plan de sauvetage pour ces petites entreprises.

Le budget de 2021 propose donc de prolonger la subvention salariale, la subvention pour le loyer et la mesure de soutien en cas de confinement pour les entreprises et les autres employeurs jusqu'au 25 septembre 2021, pour un total estimé de 12,1 milliards de dollars en soutien supplémentaire.

Pour aider les entreprises les plus durement touchées à reprendre le chemin de la croissance, nous proposons le nouveau Programme d'embauche pour la relance économique du Canada, qui s'étendra de juin à novembre et offrira 595 millions de dollars pour permettre aux entreprises de réembaucher plus facilement les travailleurs qu'elles ont dû congédier ou pour en embaucher de nouveaux. Toutefois, notre gouvernement propose de faire bien plus qu'exécuter un sauvetage.

Grâce à ce budget, nous effectuerons des investissements sans précédent dans les petites entreprises du Canada, ce qui les aidera à investir dans les nouvelles technologies et l'innovation.

Nous proposons d'investir jusqu'à 4 milliards de dollars pour aider jusqu'à 160 000 petites et moyennes entreprises à acquérir et à adopter les nouvelles technologies dont elles ont besoin pour croître.

Le Programme canadien d'adoption du numérique permettra également aux entreprises de bénéficier des conseils et de l'aide dont elles ont besoin pour tirer pleinement parti de ces nouvelles technologies. Le programme permettra de former 28 000 jeunes Canadiens – une communauté technologique canadienne – et de les intégrer à nos petites et moyennes entreprises.

Ce programme innovateur aidera les petites entreprises canadiennes à passer au numérique et à devenir plus compétitives et efficaces.

Le financement accru de l'Initiative de catalyse du capital de risque aidera à fournir des fonds aux entreprises canadiennes innovatrices, afin qu'elles puissent croître.

Nous encouragerons également les entreprises à investir en elles-mêmes. Nous autoriserons la passation en charges immédiate d'investissements admissibles de sociétés privées sous contrôle canadien s'élevant jusqu'à 1,5 million de dollars, et ce, pour chacune des trois prochaines années. Ces déductions plus importantes aideront 325 000 entreprises à faire des investissements essentiels et à réaliser des économies totales de 2,2 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

Bâtir pour l'avenir signifie investir dans l'innovation et les entrepreneurs.

Nous proposons donc d'investir dans la prochaine étape de la Stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle et de lancer des stratégies semblables en génomique et en sciences et technologie quantique, des domaines où le Canada est un leader mondial.

En 2021, la croissance de l'emploi signifie une croissance verte.

Ce budget établit un plan visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 36 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030 et nous met sur la voie de la carboneutralité d'ici 2050. Il met en place le financement nécessaire pour réaliser nos objectifs de 25 % en matière de conservation des terres et des mers d'ici 2025.

En effectuant des investissements ciblés dans les technologies transformationnelles, nous pouvons nous assurer que le Canada est bien placé pour profiter de la prochaine vague mondiale d'investissements et de croissance.

Les secteurs manufacturiers et des ressources – soit l'énergie, l'exploitation minière, l'agriculture, la foresterie, l'acier et l'aluminium, l'automobile, et l'aérospatiale – sont les piliers économiques traditionnels du Canada et seront le fondement de notre économie résiliente et durable.

Le Canada deviendra plus productif et plus compétitif en fournissant aux autres pays du monde les exportations vertes qu'ils recherchent et dont ils ont besoin.

C'est pourquoi nous allons faire un investissement sans précédent de 5 milliards de dollars sur sept ans, à compter de 2021‑2022, dans l'accélérateur net zéro .

Grâce à ce soutien supplémentaire, qui s'ajoute aux 3 milliards de dollars que nous nous sommes engagés à verser en décembre, l'accélérateur net zéro aidera encore plus d'entreprises à investir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, tout en faisant croître leurs activités.

Nous allons accélérer la transition verte au moyen de nouvelles mesures fiscales, notamment pour les technologies carboneutres, le captage et le stockage du carbone et l'hydrogène propre.

Nous nous trouvons à un point tournant de la transformation verte.

Nous pouvons être un leader ou nous pouvons tirer de l'arrière. Notre gouvernement sait que le seul choix pour le Canada est d'être à l'avant‑garde.

Notre population croissante est l'une de nos grandes forces économiques.

Et un pays en croissance doit être en mode « construction ». Nous devons construire des logements. Nous devons renforcer le transport en commun. Nous devons bâtir un réseau à large bande. Nous devons construire des infrastructures. Et nous le ferons.

Nous proposons d'investir 2,5 milliards de dollars et de réaffecter 1,3 milliard en fonds existants afin d'aider à construire, à réparer ou à soutenir 35 000 logements.

Et nous soutiendrons la conversion en logements abordables des espaces de bureau vides qui sont apparus dans nos centres‑villes, en réaffectant 300 millions de dollars de l'initiative Financement de la construction de logements locatifs.

Les maisons ne devraient pas être des instruments de placement passif pour l'argent étranger. Elles devraient être un foyer pour les familles canadiennes.

C'est pourquoi, le 1er janvier 2022, notre gouvernement instaurera la première taxe nationale du Canada sur les biens vacants appartenant à des non‑résidents, non-Canadiens.

Une croissance forte et durable dépend également du transport en commun moderne. C'est pourquoi, en février, nous avons annoncé un financement de 14,9 milliards de dollars sur huit ans pour mettre sur pied de nouveaux projets de transport en commun, électrifier les réseaux de transport en commun existants et relier les communautés rurales, éloignées et autochtones.

Nous nous engageons donc à verser un montant supplémentaire de 1 milliard de dollars sur six ans dans le Fonds pour la large bande universelle, afin d'accélérer l'accès à Internet haute vitesse dans les communautés rurales et éloignées.

Nous avons l'intention d'attirer au Canada des gens encore plus talentueux et hautement qualifiés, y compris des étudiants étrangers.

Les investissements prévus dans ce budget permettront d'avoir un système d'immigration où il est plus facile de se retrouver et qui permet d'accueillir plus efficacement les nouveaux Canadiens – ces gens qui renforcent le Canada.

Notre gouvernement a réalisé des progrès pour réparer les torts historiques dans la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones. Mais nous avons encore beaucoup de travail à faire.

Il convient de noter que les peuples autochtones ont été des leaders dans la lutte contre la COVID-19. Leur succès est attribuable au leadership et à l'autonomie des Autochtones.

Nous investirons plus de 18 milliards de dollars pour réduire davantage les écarts entre les peuples autochtones et non autochtones. Ces investissements favoriseront la santé, la sécurité et la prospérité des communautés autochtones et feront avancer la réconciliation avec les Premières Nations, les Inuits et la Nation métisse.

Nous investirons plus de 6 milliards de dollars dans l'infrastructure dans les communautés des Premières Nations, y compris 2,2 milliards de dollars pour aider à mettre fin à la tragédie nationale des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.

Cette année, nous avons appris que chacun d'entre nous est véritablement le gardien de notre frère et de notre sœur. La solidarité nous aide à surmonter cette pandémie. Mais la solidarité dépend de la possibilité pour chacun d'entre nous de porter notre part du fardeau collectif.

C'est pourquoi, aujourd'hui, plus que jamais, l'équité de notre régime fiscal est essentielle.

Afin d'assurer l'équité de notre régime, ce budget investira dans la lutte contre l'évasion fiscale, mettra en lumière les ententes en matière de propriété effective et assurera que les entreprises multinationales paient leur juste part d'impôts au Canada.

Notre gouvernement s'est engagé à collaborer avec nos partenaires de l'OCDE pour trouver des solutions multilatérales à la dangereuse course au moins-disant fiscal des sociétés. Cela comprend les travaux visant à conclure une entente sur l'imposition des grandes entreprises de services numériques.

Nous sommes optimistes sur le fait qu'une telle entente peut être conclue cet été. Entre-temps, ce budget réaffirme l'engagement de notre gouvernement d'imposer une telle taxe de façon unilatérale jusqu'à ce qu'une approche multilatérale acceptable entre en vigueur.

Par ailleurs, il est juste que nous demandions à ceux qui ont prospéré au cours de cette triste année de faire un peu plus pour soutenir ceux qui ont toujours besoin d'aide.

C'est pourquoi nous instaurons une taxe de luxe sur les nouvelles voitures et les avions privés d'une valeur de plus de 100 000 dollars et sur les bateaux de plaisance d'une valeur supérieure à 250 000 dollars.

Ce budget permet de respecter notre promesse de faire tout ce qui est nécessaire pour aider les Canadiens à lutter contre la COVID et il fait d'importants investissements dans notre avenir. Toutes ces mesures coûtent beaucoup d'argent.

Cela va donc de soi de se poser la question : pouvons‑nous nous le permettre?

Nous le pouvons. Et voici pourquoi.

En premier lieu, parce qu'il s'agit d'un budget qui investit dans la croissance. La meilleure façon de payer nos dettes est de faire croître notre économie. Les investissements que fait le présent budget dans l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, dans les petites entreprises, dans les étudiants, dans l'innovation, dans le transport en commun, dans le logement, dans la large bande et dans la transition verte sont tous des investissements dans les emplois et dans la croissance.

Nous bâtissons l'infrastructure sociale du Canada et notre infrastructure physique. Nous bâtissons notre capital humain et notre capital matériel. Le Canada est un pays jeune et vaste, qui possède une formidable capacité de croissance. Ce budget stimulera cette capacité. Ce sont des investissements dans notre avenir et ils rapporteront beaucoup.

Dans le contexte actuel où les taux d'intérêt sont faibles, non seulement nous pouvons nous permettre ces investissements, mais il serait peu judicieux de notre part de ne pas faire ces investissements.

En deuxième lieu, parce que notre décision l'an dernier d'aider les Canadiens est déjà fructueuse. Les mesures décisives ont permis d'éviter les cicatrices économiques dans nos entreprises et nos ménages, ce qui a permis à l'économie canadienne de commencer à rebondir rapidement de la récession causée par la COVID, même avant que nous ayons vaincu le virus.

En troisième lieu, notre gouvernement a un plan, et nous respectons nos promesses.

Nous avons dit dans l'Énoncé économique de l'automne que nous allions investir jusqu'à 100 milliards de dollars sur trois ans pour appuyer la relance économique du Canada – et c'est ce que nous faisons aujourd'hui.

Nous avions prévu un déficit de 381,6 milliards de dollars en 2020‑2021. Nous avons dépensé moins que prévu. Notre déficit pour 2020‑2021 est de 354,2 milliards de dollars, ce qui est inférieur à nos prévisions.

Enfin, nous pouvons nous permettre ce budget ambitieux parce que les investissements que nous proposons aujourd'hui sont responsables et viables.

Nous savons qu'il y a des limites à notre capacité d'emprunt et que le monde ne fera pas de chèque en blanc au Canada. Nous ne nous attendons pas à cela.

Le présent budget indique un ratio de la dette au PIB à la baisse et un déficit à la baisse, c'est-à-dire une réduction du ratio de la dette au PIB pour atteindre 49,2 % d'ici 2025‑2026 et une réduction du déficit pour atteindre 1,1 % du PIB.

Ce sont des indicateurs importants parce qu'ils indiquent que les dépenses extraordinaires que nous avons engagées pour aider les Canadiens à surmonter cette crise et pour stimuler une relance rapide de l'emploi sont temporaires et limitées. Et nos investissements à long terme stimuleront de façon permanente la capacité économique du Canada.

En 2015, le gouvernement fédéral s'est fait élire en promettant d'aider les Canadiens de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.

Nous avons promis d'investir dans les travailleurs et leur prospérité et dans la croissance à long terme au profit de tous. Et nous l'avons fait.

Aujourd'hui, nous relevons un nouveau défi, le plus grand que notre pays ait connu en une génération, avec une promesse renouvelée.

Des possibilités se présenteront.

La croissance aura lieu.

Des emplois seront créés.

Après une longue année sombre, les Canadiens sont prêts à se rétablir et à rebâtir.

Nous nous rendrons au bout de cette lutte contre la COVID.

Nous allons tous retourner au travail.

Nous ferons un retour en force.

Merci.

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