Allocution de la vice-première ministre et ministre des Finances concernant l’invasion continue de l’Ukraine par la Russie
Discours
3 mars 2022 – Ottawa (Ontario)
La version prononcée fait foi
Aujourd'hui, j'annonce que le Canada deviendra le premier pays à révoquer le statut de « nation la plus favorisée » de la Russie et du Bélarus comme partenaire commercial en vertu de la loi canadienne.
Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires et alliés afin de les encourager à emboîter le pas.
En termes simples, cela veut dire que la Russie et le Bélarus ne profiteront plus des avantages — particulièrement des tarifs douaniers peu élevés — que le Canada offre aux autres partenaires commerciaux de l’OMC.
À la place, la Russie et le Bélarus seront soumis à un tarif douanier de 35 % sur leurs exportations au Canada. Le seul autre pays qui ne profite plus du statut de NPF avec le Canada est la Corée du Nord.
Hier soir, nous avons également annoncé que le Canada allait imposer des sanctions à dix dirigeants de Rosneft, la principale entreprise pétrolière de la Russie, et de Gazprom, une grande entreprise publique du secteur de l’énergie de la Russie.
Cela portera à plus de 1 000 le nombre total de personnes et d'entités visées par des sanctions du Canada – ou en voie de l'être – depuis l'occupation illégale de la Crimée par la Russie en 2014.
Comme nous le disons depuis le début de l'invasion barbare de l'Ukraine par la Russie, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que le président Poutine, ses complices, ceux qui lui permettent d’agir ainsi et l'économie russe paient le prix de cette grave erreur historique.
Nous ne pouvons pas lui permettre de réussir. Et nous ne le ferons pas.
Le président Poutine a choisi d'envahir une démocratie souveraine et de s’en prendre à grand coup de masse à l'ordre international fondé sur des règles — ce même ordre qui nous a permis de connaître une période de prospérité économique sans précédent.
Les membres de l'élite financière russe peuvent croire que leurs liens étroits avec les conseils d'administration et les yacht-clubs de l’occident les protégeront, mais ils ont tort.
Nous ne laisserons pas les Russes ni les institutions russes jouant un rôle central dans la kleptocratie déchue du président Poutine jouir de cette prospérité dont les fondements mêmes sont menacés par eux.
Le G7 a déjà imposé les sanctions les plus sévères jamais infligées à une grande économie – la Russie — et d'autres suivront dans les jours à venir.
Cette semaine, le rouble s'est effondré, perdant jusqu'à trente pour cent de sa valeur.
Lundi, la banque centrale russe a relevé son taux d'intérêt directeur pour le faire passer à 20 %. Le marché boursier du pays demeure fermé pour une quatrième journée consécutive.
Moody's et Fitch ont maintenant rétrogradé les obligations d'État russes au rang d’obligations de pacotille.
Les coûts économiques de l’attaque barbare du Kremlin sont déjà élevés, et ils vont continuer à augmenter.
Le Canada et ses alliés sont unis pour condamner le président Poutine et sa guerre d'agression, et nous sommes unis dans notre soutien au remarquable peuple ukrainien qui résiste si courageusement à son assaut.
Pour plus de détails sur le soutien que nous apportons au peuple ukrainien, je cède maintenant la parole à mon collègue, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser.
Slava Ukraini! Слава Украіні!