Allocution de la vice-première ministre et ministre des Finances à Gatineau

Discours

Le 17 octobre 2022

Merci Steve pour l’accueil chaleureux et merci aux travailleurs qui sont ici. Vraiment vous faites tous un travail formidable et ce sera vraiment un plaisir pour moi de vous écouter après.

Alors, bonjour tout le monde. Le travail remarquable accompli par des entreprises comme celles-ci peut contribuer à alimenter le monde en énergie.

Et elles contribuent à créer de bons emplois d’aujourd’hui et de demain pour les travailleurs d’ici, au Québec, et partout au Canada. Dans quelques minutes, je parlerai du travail qui nous attend et je parlerai de la façon dont nous pouvons faire en sorte que les travailleurs à Gatineau et dans tout le pays puissent profiter d'une économie mondiale en pleine évolution.

Mais d'abord, je veux parler un peu de notre économie aujourd'hui de comment les gens, d’un bout à l’autre du pays, se sentent présentement. Depuis le début de l’été, j’ai voyagé à travers le pays. Vingt et une municipalités différentes. J’ai rencontré des travailleurs canadiens et des entreprises canadiennes.

J’ai rencontré les propriétaires d’une ferme familiale en Alberta. J’ai visité une mine de potasse en Saskatchewan. Une entreprise en démarrage de l’Ontario. Le Port de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick.

J’ai aussi parlé avec de jeunes parents. Des travailleurs syndiqués. Et des camionneurs qui font rouler notre économie.

Au Québec, plus tôt cette année, j’ai rencontré ceux qui vont faire du Québec et du Canada un leader dans la création de bornes de recharge.  

On m’a parlé du besoin de renforcer nos chaînes d’approvisionnement. De créer de meilleurs emplois pour la classe moyenne. Et du besoin critique de construire plus de logements dans un pays en croissance.

Et aujourd’hui, j’aurai des discussions avec les gens qui développent l’un des plus importants projets d’hydrogène vert au pays.

Mais de toutes les conversations que j’ai eues – d’un bout à l’autre du pays – une chose en ressortait : les gens sont inquiets.

Nous sortons tout juste d’une pandémie qui ne se présente qu’une fois par génération. On a arrêté l’économie, pour la redémarrer par la suite. Vladimir Poutine a envahi le territoire souverain de l’Ukraine. Et maintenant, nous devons faire face à l’inflation.

Et tout cela est évidemment lié. Aucun gouvernement n’est responsable à lui seul de l’inflation mondiale. On assiste plutôt aux conséquences de deux années et demie de bouleversements historiques.

Mais cela ne diminue pas les répercussions de ces événements sur les Canadiens. Faire l’épicerie et le plein coûte plus cher. Et je sais que les derniers mois ont été exigeants pour les gens partout au pays.

Je sais qu’après tout ce qui est arrivé depuis février 2020 – depuis le début de la pandémie – on a l’impression que les défis ne font que s’accumuler.

C’est important, en tant que vice-première ministre et ministre des Finances, que je donne aux gens l’heure juste sur ce qui nous attend.

Même si l’inflation recule dans les prochains mois, la situation va rester difficile. Difficile pour nos amis. Pour notre famille. Pour nos voisins. Et pour nos communautés.

Notre économie va ralentir, car la banque centrale doit s’attaquer à l’inflation.

Plusieurs personnes vont voir leurs paiements d’hypothèque augmenter. Les affaires ne seront plus aussi bonnes que depuis le déconfinement. Et le taux de chômage ne sera plus à un creux historique.

C’est ce qui va se passer au Canada. C’est ce qui va se passer aux États-Unis. Et c’est ce qui va se passer dans les économies – grandes et petites – du monde entier.

Pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, ceux qui sont les plus vulnérables et ceux qui ressentent le plus durement la hausse des prix, notre gouvernement va être là. Nous allons être là avec des mesures d’allégement de l’inflation.

Nous étions prêts.

Prêts avec une mesure visant à doubler le crédit pour la TPS.

Prêts avec une augmentation de l’Allocation canadienne pour les travailleurs.

Prêts avec un paiement unique pour aider ceux qui en ont le plus besoin à payer leur loyer.

Prêts avec un système de soins dentaires pour les moins de 12 ans.

Et prêts avec d’autres mesures pour les travailleurs et les locataires à faible revenu, et pour ceux qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts à cause de l’inflation.

Le doublement du crédit pour la TPS a déjà été adopté par la Chambre des Communes : une bonne nouvelle, et cela offrira bientôt un peu de répit à ceux qui en ont le plus besoin.

Nous faisons tout cela de manière ciblée et financièrement responsable. Sans ajouter de l’huile sur le feu.

Mais dans le contexte actuel, et celui des prochains mois, on ne peut pas soutenir tous les Canadiens avec des mesures d’urgence comme nous l’avons fait pendant la pandémie.

On ne peut pas indemniser tout le monde pour l’inflation causée par la pandémie et par l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Cela ne ferait qu’empirer l’inflation. Et cela forcerait la Banque du Canada à augmenter les taux d’intérêt encore plus.

Les Canadiens sont intelligents. Et je sais qu’ils le comprennent.

Alors que nous sortons de la pandémie, nous sommes prudents dans nos actions. Le Canada a la dette et le déficit les plus bas du G7. Et nous nous sommes engagés dans le budget de 2022 à réduire les dépenses gouvernementales de 9 milliards.

Les gens diminuent leurs dépenses, et leur gouvernement également. C’est à notre tour de faire notre part pour ne pas empirer et faire durer l’inflation.

Les défis devant nous pour notre économie sont nombreux. C’est également le cas pour les économies de nos partenaires et alliés de partout dans le monde. Il ne faut pas s’en cacher. N’importe qui qui prétend qu’on peut éviter ces défis fait fausse route.

Mais nous serons prêts.

Notre filet social sera là. Les gens contribuent toute leur vie active à l’assurance-emploi et aux pensions. Et ces programmes seront là pour eux. Nous nous assurons que le Canada a la marge de manœuvre financière pour appuyer ceux qui en auront le plus besoin – s’ils en ont besoin et lorsqu’ils en auront besoin.

Les prochains mois seront exigeants. C’est important que les Canadiens m’entendent le dire. Mais notre gouvernement aidera les Canadiens à naviguer dans ces eaux troubles, tout comme nous l’avons fait dans les deux dernières années et demie. C’est important que les Canadiens m’entendent le dire également.

Mais j’ai aussi de bonnes nouvelles.

Nous allons passer à travers. Le ralentissement qui s’en vient, au Canada et dans le monde.

Les pressions vont diminuer, et nous préserverons nos forces économiques fondamentales : notre cote de crédit AAA, la stabilité et des travailleurs qualifiés qui font notre fierté. La pandémie sera derrière nous. Et lorsque ce sera le cas, aucun pays dans le monde ne sera en meilleure position que le Canada pour prospérer dans une économie mondiale de l’après-COVID.

Si nous décidons de saisir les opportunités qui s’offrent à nous, l’avenir du Canada est prometteur. Et notre gouvernement a un plan pour s’assurer qu’on ne rate pas les occasions qui se présentent.

Dans l’Énoncé économique de l’automne, j’aurai plus à dire sur les mesures que nous prendrons pour assurer un avenir meilleur pour le Canada.

Mais aujourd’hui, je veux présenter un des éléments essentiels de ce plan.

La semaine dernière, j’ai prononcé un discours sur les changements qui s’opèrent dans l’économie mondiale – et dans le monde entier – à la suite de l’invasion barbare de l’Ukraine par Vladimir Poutine.

J’ai discuté de comment les démocraties doivent réagir à ses changements. Et de comment nous devons travailler ensemble pour façonner ces changements.

J’ai plaidé pour un renforcement des liens économiques entre nos démocraties. Nous devons montrer une volonté d’inclure de jeunes démocraties dans cette alliance. Et nous devons repenser en profondeur la manière dont nous traitons avec la Russie et d’autres économies autoritaires.

Le plus important pilier pour renforcer les liens entre nos démocraties, c’est la construction de chaînes d’approvisionnement entre nos économies démocratiques. C’est ce que la secrétaire du Trésor américain, Janet Yellen, a décrit comme étant du friendshoring.

Plus simplement : là où les démocraties sont les plus vulnérables stratégiquement, nous devrions pouvoir compter les uns sur les autres.

Ce changement représente une opportunité économique pour le Canada. Une opportunité qui ne se présente qu’une fois par génération. C'est pourquoi je suis venue ici : pour voir le travail que l’on accomplit au Canada et pour rencontrer les remarquables Québécois et Québécoises qui font ce travail.

C’est grâce à des endroits comme celui-ci que nous avons la chance d’être des leaders dans l’économie mondiale. Nous avons la chance de le faire d’une manière beaucoup plus importante que la taille de notre population ne le laisse présager. Nous pouvons nous assurer que notre économie prospère pour des générations à venir. Nous pouvons rendre la vie plus abordable et créer plusieurs milliers de nouveaux emplois bien payés.

C’est le défi qui se présente devant nous. C’est le futur que nous pouvons créer pour nous et nos enfants. Voici pourquoi je suis sûre que nous pouvons y arriver.

Premièrement, le Canada a ce dont l’économie mondiale a besoin.

Nous avons les minéraux critiques et les métaux nécessaires pour les voitures électriques, les cellulaires et les technologies d’aujourd’hui et de demain. Nous avons la production agricole pour nourrir la planète. Et nous avons les engrais dont les agriculteurs ont besoin partout dans le monde pour leurs cultures.

Comme le démontrent des projets comme celui-ci d’hydrogène vert : nous avons les ressources naturelles pour propulser la transition mondiale vers une économie verte.

Il s’agit de la plus importante transition économique depuis la révolution industrielle. Nous avons les ressources pour assurer la sécurité énergétique de nos alliés pendant que cette transition s’accélère.

Des endroits comme celui-ci, ici même au Québec, peuvent contribuer à alimenter non seulement l'économie québécoise et canadienne, mais aussi l'économie mondiale.

Deuxièmement, et plus important encore, nous sommes la principale économie démocratique qui dispose de toutes ces ressources en grande quantité.

Nos alliés sont déjà à la recherche de solutions pour transférer leur dépendance stratégique vers des démocraties plutôt que des dictatures.

L’Allemagne se prépare présentement à un hiver difficile en raison de sa dépendance énergétique envers la Russie. Grâce à un accord signé à Terre-Neuve, avec le premier ministre, l’Allemagne se tourne maintenant vers le Canada pour recevoir de l’hydrogène. Avec la Loi sur la réduction de l’inflation, les États-Unis ont préféré une politique d’achat nord-américaine plutôt que seulement américaine. Ils se tournent vers les minéraux critiques et les véhicules électriques de leurs alliés nord-américains.

Le Friendshoring est là. Et il va s’accélérer dans les mois et les années à venir. Et le Canada sera prêt. Nous serons prêts avec un réseau de distribution électrique propre, comme celui qui alimente les maisons de l’Outaouais avec de l’hydrogène vert. Nous serons prêts avec des normes environnementales et de travail vigoureuses. Avec des institutions robustes. Avec une cote de crédit AAA et une stabilité qui font l’envie de nos alliés. Et avec un engagement envers le droit que nos alliés et les plus importantes compagnies recherchent pour faire des investissements sécuritaires.

Nous nous sommes préparés à faire cette transition. Nous avons investi dans la première stratégie sur les minéraux critiques et le Fonds de croissance du Canada. Cela va nous permettre d’attirer les milliards de dollars en nouveaux capitaux privés dont notre économie a besoin, tout en créant de bons emplois pour les travailleurs partout au pays.

Mardi dernier, le premier ministre a annoncé un investissement de deux cent vingt-deux (222) millions avec Rio Tinto. Rio Tinto développera le secteur des minéraux critiques du Canada. Cela va contribuer à faire du Canada un chef de file mondial dans la fabrication de véhicules électriques.

Ce genre d’investissement va aider les industries canadiennes à se développer. Ils aideront le Canada à devenir un fournisseur fiable pour les ressources dont nos alliés ont besoin. Et ils contribueront en même temps à créer de bons emplois pour les travailleurs partout au pays.

Investir dans nos industries, c’est investir dans les emplois et les travailleurs. Et c’est pourquoi ces investissements sont si importants.

Nous avons toujours été un gouvernement qui croit qu’il faut investir directement dans les gens et dans les travailleurs, mais nos travailleurs n’ont pas seulement besoin de garderies abordables, d’un bon système de santé, de l’assurance emploi, des pensions et de la formation.

Même si nous savons que toutes ces politiques sont importantes, nos travailleurs ont aussi besoin d’un gouvernement avec une politique industrielle musclée, un gouvernement prêt à investir agressivement dans la transition verte et à amener le capital privé à investir à nos côtés. Cette politique industrielle verte est une politique protravailleur, car elle contribuera à créer les emplois bien rémunérés dont nos travailleurs ont besoin.

Mais il n’est pas garanti que nous réussirons à profiter de cette opportunité historique. Si nous ne travaillons pas pour y arriver, l’Australie, le Chili et les États-Unis, par exemple, pourraient très bien nous empêcher d’en profiter.

Nous devons nous attaquer à notre problème de productivité – le talon d’Achille de notre économie. Et nous devons encourager les entreprises à croître, à investir et à créer de bons emplois, ici au Canada.

Nous devons nous assurer que les travailleurs ont les compétences pour les bons emplois d’aujourd’hui et demain. Nous devons accueillir plus d’immigrants dont ont besoin les entreprises en croissance. Et nous devons avoir des syndicats forts qui vont se battre pour les travailleurs d’une économie en croissance.

Nous devons construire une économie qui fonctionne pour tous. Avec des logements et des garderies abordables. Avec un filet de sécurité sociale résilient. Nous devons le faire pour la classe moyenne et les gens qui travaillent fort pour y arriver.

Tout cela était des éléments centraux du budget d’avril dernier. Ce sera également une priorité dans l’Énoncé économique de l’automne. Cela le sera également dans le budget qui suivra au printemps.

Les Canadiens doivent également savoir que leur gouvernement a un plan.

Nous allons surmonter ces épreuves ensemble. Quand les nuages se seront dissipés, un ciel radieux se dessinera à l’horizon.

Et lorsque ce sera le cas, le rapprochement économique avec nos alliés démocratiques sera une opportunité qui ne se présente qu’une fois par génération. Pour les Canadiens, cette opportunité est garante d’une prospérité pour aujourd’hui et pour demain. Et nous serons prêts.

Nous profiterons de cette prospérité en bâtissant une économie qui fonctionne pour tout le monde. En bâtissant un pays avec de bons emplois pour la classe moyenne qui permettent à tout le monde de gagner sa vie dignement.

Nous bâtirons un Canada où personne n’est laissé pour compte.

Nous allons y arriver, ensemble.

Merci beaucoup.

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2022-10-25