Allocution de la vice-première ministre et ministre des Finances à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain sur la mise sur pied de l'économie propre du Canada et les investissements dans la main-d'œuvre canadienne
Discours
Le 6 avril 2023 - Montréal (Québec)
Je tiens tout d'abord à souligner que nous sommes réunis sur les territoires traditionnels de plusieurs Premières Nations, dont le territoire de la Nation Mohawk.
Tout d’abord, je voudrais commencer par dire que je pense aux habitants de Montréal et du Québec qui ont été touché par la tempête de verglas d’hier. Je tiens également à remercier les équipes sur le terrain qui travaillent d’arrache-pied pour dégager les routes et les ponts, et rétablir le courant. Notre gouvernement est prêt à fournir de l’aide en cas de besoin.
L’économie du Canada se rétablit remarquablement bien de la récession causée par la COVID.
Au cours de l’année dernière, le Canada a connu la croissance économique la plus forte parmi les pays du G7, et lors du premier trimestre de cette année, la croissance de notre économie a dépassé les attentes.
Quelque 865 000 Canadiens de plus travaillent aujourd’hui qu’au début de la pandémie.
Nous avons récupéré 128 % des emplois perdus au cours des premiers mois de la pandémie, contre seulement 114 % aux États-Unis.
À l’heure actuelle, plus de Canadiennes et de Canadiens que jamais auparavant disposent d’un bon emploi.
Comme nous le savons tous, Vladimir Poutine et la pandémie ont fait grimper l’inflation dans le monde entier. Les banques centrales ont réagi en lançant l’un des cycles de resserrement monétaire les plus rapides et les plus synchronisés depuis les années 1980.
Mais aujourd’hui, au Canada, l’inflation diminue.
L’inflation a baissé pendant huit mois consécutifs, et la Banque du Canada prévoit qu’elle tombera à seulement 2,6 % d’ici la fin de l’année. En mars, le salaire moyen des Canadiens a augmenté de 5,3 %. Les chèques de paie ont donc connu une augmentation plus marquée que l’inflation pour le deuxième mois consécutif, ce qui signifie que les Canadiens d’un océan à l’autre disposent de plus d’argent après leur journée de travail.
Nous réduisons les dépenses publiques de plus de 15 milliards de dollars tout en veillant de façon vigilante à ne pas réduire les services et le soutien directs dont les Canadiennes et les Canadiens dépendent. Malgré le ralentissement de l’économie au Canada et dans le monde, notre déficit est inférieur à ce qu’il était l’année dernière, ayant passé 1,5 % à 1,4 % du PIB. Notre déficit est, de loin, le plus bas parmi les pays du G7 et il devrait être inférieur à celui de l’année dernière.
Compte tenu de ces fondements économiques solides, le budget que j’ai présenté mardi dernier arrive à point important pour le pays.
À court terme, nous sommes confrontés à un ralentissement de l’économie mondiale, à des taux d’intérêt élevés dans le monde entier et à un taux d’inflation encore trop élevé.
Notre budget se veut une réponse directe à ces défis importants.
Tout d'abord, nous mettrons en place un nouveau remboursement unique pour l’épicerie, qui fournira jusqu'à 467 dollars à une famille ici à Montréal. Nous allons également renforcer le système de santé public universel grâce à un investissement de 198 milliards de dollars—annoncé par le premier ministre en février—y compris un plan visant à fournir des soins dentaires à des millions de Canadiens. Ici, au Québec, cet investissement supplémentaire signifie 37,4 milliards de dollars de plus au cours des dix prochaines années.
En même temps, le Canada doit également faire face à deux changements fondamentaux dans l'économie mondiale.
Premièrement, dans le cadre de la transformation économique la plus importante depuis la révolution industrielle, nos alliés et partenaires du monde entier, principalement les États-Unis, investissent massivement pour bâtir des économies propres et les industries carboneutres de demain.
Poutine et la pandémie ont cruellement exposé aux démocraties du monde les risques de la dépendance économique à l’égard de dictatures. Par conséquent, nos alliés prennent rapidement des mesures pour amarrer leur économie et leurs chaînes d’approvisionnement à des économies comme la nôtre.
Le mois dernier, lors de son allocution devant notre Parlement, la présidente de la Comission européenne, Mme von der Leyen, a déclaré qu’elle souhaitait que le Canada et l’Europe « unissent leurs forces pour le climat et pour leurs économies », et pour mettre fin à ce qu’elle a appelé la « dépendance dangereuse » de l’Europe à l’égard d’économies autoritaires.
Dans le discours qu’il a prononcé quelques semaines plus tard, aussi devant notre Parlement, le président Biden nous a dit que nous nous trouvions à un point d’inflexion dans l’histoire.
Il a ajouté que nous avions tous appris à nos dépens que les chaînes d’approvisionnement à flux tendus nous exposaient à des risques importants, et il nous a incités à travailler ensemble pour bâtir un avenir fondé sur notre prospérité commune, « où le Canada et les États-Unis peuvent ancrer la région économique la plus compétitive, la plus prospère et la plus résiliente du monde ».
Il s’agit de nos alliés les plus proches ainsi que de nos alliés indéfectibles en faveur de la démocratie. Et ce sont nos deux plus grands partenaires commerciaux.
Et comme beaucoup de nos partenaires dans le monde, ils ont besoin de l’expertise des travailleurs canadiens, de l’ingéniosité des entrepreneurs canadiens et des ressources que le Canada possède en si grande abondance. Ils ont besoin de nous.
Aujourd’hui et dans les années à venir, le Canada doit saisir ce moment historique – cette occasion remarquable. Sinon, il sera laissé pour compte alors que les démocraties du monde entier bâtiront l’économie propre du 21e siècle.
Dans le budget que j’ai déposé la semaine dernière, nous avons annoncé notre plan pour bâtir l’économie propre du Canada et ce plan comprend des investissements de plus de 80 milliards de dollars.
Dans notre budget, on retrouve des crédits d’impôt à l’investissement importants pour l’électricité propre et la fabrication de technologies propres – qui s’ajoutent aux crédits d’impôt à l’investissement considérables pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, l’hydrogène propre et l’adoption de technologies propres que nous avons annoncés l’an dernier.
Que ce soit dans le domaine de l'énergie propre, des technologies propres ou de la fabrication de batteries, le Canada devient un chef de file mondial dans l'économie propre. Et cela est grâce aux travailleurs québécois qui possèdent l'expertise nécessaire et aux entreprises du Québec, comme Gazifère, FLO, Nano One, ou plusieurs d’autres qui fabriquent ce dont le monde a besoin.
Le choix de notre gouvernement est clair et sans équivoque. Nous nous battrons pour les Canadiennes et les Canadiens, et pour les entreprises canadiennes. Nous veillerons à ce que le Canada saisisse cette occasion historique.
Nous bâtissons un réseau électrique propre accessible aux Canadiens d’un océan à l’autre, qui protégera l’environnement et qui fournira de l’électricité propre et abordable aux Canadiens et aux entreprises canadiennes, comme c’est déjà le cas au Québec.
Nous faisons du Canada le meilleur endroit au monde où les entreprises pourront investir, car leurs investissements dynamisent les communautés et en assurent la prospérité, en plus d’offrir de bonnes carrières aux Canadiennes et aux Canadiens.
Le Canada est le seul pays du G7 à avoir conclu des accords de libre-échange avec chacun de ses alliés. Nous faisons du Canada un fournisseur fiable d’énergie propre pour nos alliés et pour le monde entier.
Des minéraux critiques aux véhicules électriques, nous veillons à ce que les travailleurs canadiens exploitent, transforment, construisent et vendent les biens et les ressources dont nos alliés ont besoin.
Nous veillons à ce que les syndicats qui ont donné lieu à la création de la classe moyenne continuent de prospérer et nous aidons les travailleuses et les travailleurs canadiens à acquérir les compétences dont ils ont besoin.
Lorsque le gouvernement du Canada achètera des produits dans d’autres pays, nous nous assurons à ce que ces pays offrent aux entreprises canadiennes le même accès que celui que le Canada leur accorde.
Notre plan se traduira par la création de bonnes carrières, pour tout le monde et partout, autant dans les grandes villes que dans les petites localités. D’ici, au cœur du centre-ville de Montréal, à Val-d’Or.
C’est dans cela que notre budget investit : la possibilité pour chaque Canadienne et chaque Canadien de profiter des occasions remarquables qu’offre le Canada – et dans la nouvelle ère de prospérité que nous bâtirons ensemble.
Merci beaucoup.