Discours principal de la vice-première ministre et ministre des Finances sur la façon dont le budget de 2023 contribuera à la croissance de l’économie canadienne et investira dans les Canadiennes et les Canadiens
Discours
Toronto (Ontario) - Le 3 avril 2023
Tout d’abord, je tiens à souligner que nous sommes réunis sur les territoires traditionnels de nombreuses nations, notamment les Mississaugas de Credit, les Anishnabeg, les Chippewas, les Haudenosaunee et les Wendats.
L’économie du Canada se rétablit remarquablement bien de la récession causée par la COVID.
L’an dernier, le Canada a connu la croissance économique la plus forte parmi les pays du G7, et, comme nous l’avons appris vendredi, la croissance de notre économie au premier trimestre de cette année a été beaucoup plus forte que prévu.
Quelque 830 000 Canadiennes et Canadiens de plus travaillent aujourd’hui qu’au moment où la COVID‑19 a frappé.
Nous avons récupéré 126 % des emplois perdus au cours des premiers mois sombres de la pandémie, contre seulement 114 % aux États-Unis.
Lorsque nous avons annoncé le système pancanadien de services abordables d’apprentissage et de garde des jeunes enfants dans notre budget de 2021, nous avons dit que cela offrirait des possibilités économiques aux mères au Canada, et donc que cela favoriserait notre prospérité à tous.
Et vous savez quoi? Cela a fonctionné.
En février dernier, le taux de participation au marché du travail des Canadiennes dans la force de l’âge a atteint un record de 85,7 %.
À l’heure actuelle, plus de Canadiennes et de Canadiens que jamais auparavant occupent d’un bon emploi.
Comme nous le savons tous, Poutine et la pandémie ont fait grimper l’inflation dans le monde entier. Les banques centrales ont réagi en lançant l’un des cycles de resserrement monétaire les plus rapides et les plus synchronisés depuis les années 1980.
Mais aujourd’hui, au Canada, l’inflation diminue.
L’inflation a baissé pendant huit mois consécutifs, tombant à 5,2 % en février, et la Banque du Canada prévoit qu’elle tombera à seulement 2,6 % d’ici la fin de l’année.
En février, le salaire moyen des Canadiennes et des Canadiens a augmenté de 5,4 %. Les chèques de paie ont donc connu une augmentation plus marquée que l’inflation, ce qui signifie que les Canadiens d’un océan à l’autre disposent de plus d’argent après leur journée de travail.
Cependant, nous savons tous que nos amis et nos voisins vulnérables subissent encore les conséquences de la hausse des prix.
C’est pourquoi notre budget prévoit des mesures ciblées qui atténueront les effets de l’inflation pour ceux qui en ont le plus besoin.
Pour 11 millions de Canadiens et de familles canadiennes, dont bon nombre ici à Toronto, le nouveau Remboursement pour les articles d’épicerie offrira jusqu’à 467 $ pour aider à compenser la hausse des prix, et ce, sans attiser l’inflation.
Car nous savons également que ce que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens souhaitent le plus aujourd’hui, c’est que l’inflation continue de diminuer et que les taux d’intérêt baissent.
C’est pourquoi le budget que j’ai déposé la semaine dernière permettra au Canada de conserver le déficit et le ratio de la dette au PIB les plus faibles parmi les pays du G7.
Nous réduisons les dépenses publiques de plus de 15 milliards de dollars tout en veillant de façon vigilante à ne pas réduire les services et le soutien directs dont les Canadiennes et les Canadiens dépendent. Malgré le ralentissement de l’économie au Canada et dans le monde, notre déficit est inférieur à ce qu’il était l’année dernière, ayant passé de 1,5 % à 1,4 % du PIB.
Notre déficit est, de loin, le plus bas parmi les pays du G7 et il continuera à diminuer.
Le Canada prône la paix, l’ordre et la bonne gouvernance. Ses institutions sont solides, et la résilience de son système financier fait l’envie du monde entier.
Notre pays est fier de sa tradition de responsabilité budgétaire, une tradition que nous sommes déterminés à poursuivre.
Le solide bilan du Canada signifie que nous pouvons continuer à investir dans les Canadiens et dans l’économie canadienne pour les années à venir, comme nous le faisons depuis 2015.
En effet, nous savons que les investissements réalisés pour les Canadiens sont aussi des investissements dans l’économie canadienne. C’est ce que la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a appelé « l’économie moderne de l’offre ».
Nous investissons dans le logement parce que notre économie est bâtie par les gens et que les gens ont besoin d’un toit.
Nous investissons dans la main-d’œuvre canadienne afin qu’elle dispose des compétences nécessaires et puisse se rendre là où se trouvent les emplois.
Nous investissons pour renforcer le système d’immigration et accueillons au Canada un nombre record de travailleurs qualifiés pour aider les entreprises en pleine croissance.
Et nous investissons dans des services de garde d’enfants abordables pour les familles d’un océan à l’autre, afin que davantage de Canadiennes n’aient plus à choisir entre leur famille et leur carrière.
Les investissements dans le logement, les compétences, l’immigration et la garde d’enfants ne sous‑tendent pas seulement des politiques sociales; ils sous-tendent aussi des politiques économiques.
Et les soins de santé relèvent aussi de ces politiques.
C’est pourquoi nous réalisons l’investissement global de 198 milliards de dollars dans les soins de santé publics que le premier ministre a annoncé en février.
Ici, en Ontario, cela se traduit par un financement supplémentaire de 76,8 milliards de dollars pour les soins de santé au cours des 10 prochaines années.
C’est un investissement de 76,8 milliards de dollars pour aider les gens de l’Ontario à trouver un médecin de famille, pour améliorer l’accès aux services de santé mentale, pour s’attaquer à l’arriéré inacceptable des chirurgies et pour veiller à ce que chaque personne dans notre belle province reçoive les soins dont elle a besoin.
Nous veillerons à ce que chaque Canadien puisse compter sur un système de santé public universel de classe mondiale, un système qui mérite sa place au cœur de l’identité canadienne.
Tout en renforçant le système de santé public dont nous disposons aujourd’hui, nous en étendrons la portée.
Aujourd’hui au Canada, le simple sourire d’une personne permet de déterminer le montant de son salaire ou le revenu de ses parents. Ce n’est pas acceptable, et c’est pourquoi nous allons changer cela avec notre nouveau Régime canadien de soins dentaires.
Depuis décembre, nos investissements ont aidé plus de 240 000 enfants canadiens à recevoir les soins dentaires dont ils ont besoin.
D’ici à la fin de l’année 2023, nous commencerons à mettre en place un régime de soins dentaires dont bénéficieront à terme jusqu’à neuf millions de Canadiennes et de Canadiens non assurés.
Ainsi, plus personne au Canada n’aura à choisir entre s’occuper de sa santé dentaire et payer ses factures à la fin du mois.
Depuis le dépôt du budget, j’ai parcouru le pays. Tant de gens sont venus me voir et m’ont dit : « Je suis content que vous assuriez l’accès aux soins dentaires. Quand j’étais enfant, j’aurais pu en profiter. » Ou encore : « J’ai un voisin qui en a vraiment besoin. »
Je suis heureuse que notre pays mette en place cette mesure.
Il s’agit d’investissements importants et nécessaires.
Parce qu’il est essentiel que le Canada ait un système de santé solide et efficace pour disposer d’une main-d’œuvre forte et en santé.
Et nous avons besoin au Canada, aujourd’hui plus que jamais, d’une main-d’œuvre forte et en santé.
En effet, alors que nous luttons contre l’inflation, le Canada doit aussi faire face à deux changements fondamentaux dans l’économie mondiale.
Premièrement, dans le cadre de la transformation économique la plus importante depuis la révolution industrielle, nos alliés et partenaires du monde entier, principalement les États-Unis, investissent massivement pour bâtir des économies propres et les industries carboneutres de demain.
À la fois, Poutine et la pandémie ont cruellement exposé aux démocraties du monde les risques de la dépendance économique à l’égard de dictatures. Par conséquent, nos alliés prennent rapidement des mesures pour amarrer leur économie et leurs chaînes d’approvisionnement à des économies comme la nôtre.
Ensemble, ces deux grandes transformations offrent aux travailleuses et aux travailleurs canadiens l’occasion la plus importante de toute une vie.
Et ce n’est pas une hyperbole ou une simple tournure de phrase.
Le mois dernier, lors de son allocution devant notre Parlement, la présidente de l’Union européenne, Mme von der Leyen, a déclaré qu’elle souhaitait que le Canada et l’Europe « unissent leurs forces pour le climat et pour leurs économies », et pour mettre fin à ce qu’elle a appelé la « dépendance dangereuse » de l’Europe à l’égard d’économies autoritaires.
Dans le discours qu’il a prononcé quelques semaines plus tard devant notre Parlement, le président Biden nous a dit que nous nous trouvions à un point d’inflexion dans l’histoire.
Il a ajouté que nous avions tous appris à nos dépens que les chaînes d’approvisionnement à flux tendus nous exposaient à des risques importants, et il nous a incités à travailler ensemble pour bâtir un avenir fondé sur notre prospérité commune, « où le Canada et les États-Unis peuvent ancrer la région économique la plus compétitive, la plus prospère et la plus résiliente du monde ».
Il s’agit de nos alliés les plus proches ainsi que de nos alliés indéfectibles en faveur de la démocratie. Et ce sont nos deux plus grands partenaires commerciaux.
Et comme beaucoup de nos partenaires dans le monde, ils ont besoin de l’expertise des travailleurs canadiens, de l’ingéniosité des entreprises canadiennes et des ressources que le Canada possède en si grande abondance.
Aujourd’hui et dans les années à venir, le Canada doit saisir ce moment historique – cette occasion remarquable. Sinon, il sera laissé pour compte alors que les démocraties du monde entier bâtiront l’économie propre du XXIe siècle.
Le choix de notre gouvernement est clair et sans équivoque. Nous nous battrons pour les Canadiennes et les Canadiens, et pour les entreprises canadiennes. Nous veillerons à ce que le Canada saisisse cette occasion historique.
Nous allons bâtir un réseau électrique propre accessible aux Canadiens d’un océan à l’autre, qui protégera l’environnement et qui fournira de l’électricité propre et abordable aux Canadiens et aux entreprises canadiennes.
Nous allons faire du Canada le meilleur endroit au monde où les entreprises pourront investir, car leurs investissements dynamisent les communautés et en assurent la prospérité, en plus d’offrir des carrières intéressantes aux Canadiennes et aux Canadiens. Le Canada est le seul pays du G7 à avoir conclu des accords de libre-échange avec chacun de ses alliés. Nous allons faire du Canada un fournisseur fiable d’énergie propre pour nos alliés et pour le monde entier.
Des minéraux critiques aux véhicules électriques, nous veillerons à ce que les travailleurs canadiens exploitent, transforment, construisent et vendent les biens et les ressources dont nos alliés ont besoin.
Nous veillerons à ce que les syndicats qui ont donné lieu à la création de la classe moyenne continuent de prospérer et nous aiderons les travailleuses et les travailleurs canadiens à acquérir les compétences dont ils ont besoin.
Lorsque le gouvernement du Canada achètera des produits dans d’autres pays, il s’assurera que ces pays offrent aux entreprises canadiennes le même accès que celui que le Canada leur accorde.
Nous allons bâtir de grandes choses ici, au Canada, qu’il s’agisse d’une usine de batteries de Volkswagen à St. Thomas, d’une mine de lithium de Galaxy Lithium au Québec, de l’agrandissement du réseau Trans Mountain en Alberta, de la boucle de l’Atlantique ou du terminal GNL de Kitimat, en Colombie‑Britannique.
Notre plan se traduira par la création de bonnes carrières, pour tout le monde et partout, autant dans les grandes villes que dans les petites localités. D’ici, au cœur du centre-ville de Toronto, en Ontario, à Peace River, en Alberta.
Pour nos travailleurs du secteur de l’automobile qui fabriquent des véhicules électriques et pour nos chauffeurs d’autobus qui les conduiront.
Pour nos gens de métier qualifiés qui développent notre réseau d’énergie propre et qui construisent des milliers et des milliers de maisons abordables écoénergétiques.
Pour nos mineurs, nos travailleurs du secteur de l’énergie, nos ingénieurs en sciences nucléaires, qui alimentent le Canada et le monde entier en ressources énergétiques.
Pour nos travailleuses et travailleurs de la santé et nos enseignantes et enseignants, qui font prospérer nos communautés.
Pour nos agriculteurs et nos pêcheurs, qui nourrissent le Canada et le monde entier.
Pour nos incroyables travailleurs des services – vous êtes essentiels et je veux que vous sachiez que nous apprécions et valorisons votre travail. Pour nos travailleurs forestiers, nos climatologues et nos biologistes de l’environnement. Pour les peuples autochtones qui conçoivent de grands projets et qui tirent parti de la prospérité qu’ils créent.
Pour nos incroyables informaticiens ici à Toronto, qui ont créé plus d’emplois que la Silicon Valley et ont déjà fait du Canada une superpuissance en matière d’intelligence artificielle.
Et pour notre nouvelle génération de petits entrepreneurs qui imaginent des solutions pour relever les défis du XXIe siècle ainsi que pour leurs employés qui travaillent fort pour subvenir aux besoins de leur famille partout dans notre grand pays.
Au cours des consultations prébudgétaires que j’ai menées partout au pays pour préparer ce budget, j’ai rencontré un grand nombre de Canadiennes et de Canadiens remarquables et travaillants.
J’ai rencontré des mineurs de la potasse et des travailleurs des services de garde d’enfants.
J’ai rencontré des scientifiques et des innovateurs ainsi que des débardeurs et des camionneurs qui font tourner l’économie canadienne.
Et partout dans notre grand pays, les gens que j’ai rencontrés accordent de l’importance aux mêmes choses.
Soit au fait d’avoir une carrière intéressante et bien rémunérée et de faire un travail dont ils sont fiers.
À la capacité de vivre dans la dignité, d’être qui ils sont, d’aimer qui ils veulent et d’être jugés en fonction de leur caractère plutôt que de leur apparence ou de leur lieu de naissance.
À la conviction que s’ils travaillent fort, ils ont les moyens d’élever leurs enfants et de les amener vers un avenir encore plus prospère.
Et à la conviction que chaque jour leur offre une occasion à saisir étant donné qu’ils vivent au Canada, que ce soit par naissance ou par choix.
C’est dans cela que notre budget investit : la possibilité pour chaque Canadienne et chaque Canadien de profiter des occasions remarquables qu’offre le Canada – et dans la nouvelle ère de prospérité que nous bâtirons ensemble.
Le courageux peuple ukrainien m’a rappelé – et je pense qu’il nous a rappelé à tous – qu’il ne faut jamais tenir notre liberté et notre démocratie pour acquises. Nous avons le pouvoir de façonner l’avenir de notre pays et nous devons toujours être sûrs de l’utiliser.
C’est un véritable privilège de vivre dans ce merveilleux pays.
Le Canada dispose de bons travailleurs, de gens qui accomplissent de grandes choses.
Et c’est grâce à vous, grâce à nous – le peuple canadien – et aux grandes choses que nous ferons dans les mois et les années à venir, que je n’ai jamais été aussi optimiste quant à l’avenir de notre pays.
Merci beaucoup.