Allocution de la vice-première ministre sur le renforcement du partenariat entre le Canada et le Chili
Discours
28 juin 2023
Avant de parler du Canada et du Chili, je profite de l’occasion pour traiter brièvement des données d’hier sur l’inflation au Canada.
L’inflation au Canada est passée de 8,1 % en juin dernier, son sommet, à 4,4 % en avril, avant de s’établir à 3,4 % en mai.
Notre approche économique en est une de responsabilité financière, et cette approche fonctionne.
L’inflation atteint 4 % aux États-Unis, 5,1 % en France, 6,1 % en Allemagne, 7,6 % en Italie et 8,7 % au Royaume-Uni, ce qui dans tous les cas est plus élevé qu’au Canada.
Parmi les pays du G7, seul le Japon – où la déflation constitue le principal défi des dernières décennies –compte une inflation plus faible qu’au Canada. En mai dernier, l’inflation s’y élevait à 3,2 %, soit à peine 0,2 % plus bas qu’au Canada.
Ces chiffres sont donc une bonne nouvelle pour notre économie.
Nous n’avons pas encore atteint notre cible, mais notre taux d’inflation de 3,4 % se situe maintenant près de la fourchette cible de la Banque du Canada.
Pour nos visiteurs chiliens, il s’agit d’une autre raison pour laquelle le Canada est un bon partenaire.
Je souhaite la bienvenue à Toronto à tous nos visiteurs chiliens et au ministre Marcel, que je rencontrerai plus tard aujourd’hui!
Je suis une députée de Toronto. Ma circonscription commence à quelques mètres au nord de l’endroit où nous nous trouvons actuellement. Je suis donc ravie de pouvoir vous souhaiter : bienvenidos a Canadá y a Toronto.
Toronto compte une fière communauté chilienne, et il n’y a pas de doute, le Canada compte également une fière communauté chilienne. Assise en face de moi, dans la première rangée, se trouve une personne une amie et une membre de notre caucus libéral au pouvoir, une Canadienne d’origine chilienne : Soraya Martinez Ferrada de Montréal.
De l’arrivée des premiers Chiliens au Canada dans les années 1800 à la visite du président Boric en juin de l’an dernier, en passant par l’ouverture d’ambassades durant la Deuxième Guerre mondiale, les liens entre nos pays existent depuis des générations et sont de plus en plus forts chaque jour.
Et ces liens ne sont pas seulement attribuables aux randonnées que font les Canadiens dans les magnifiques montagnes chiliennes, aux études de jeunes Chiliens dans nos universités ou à l’excellent vin chilien qui agrémente nos repas.
Ce qui nous lie aussi profondément, ce sont nos valeurs communes.
Comme un engagement ferme à l’égard de l’égalité et des droits de la personne – dont le meilleur exemple est le lancement, par le Chili, de la première politique étrangère féministe en Amérique du Sud.
La détermination mutuelle à bâtir des économies avantageuses pour les travailleuses et les travailleurs.
Et aussi la conviction commune qu’il ne faut jamais tenir la démocratie pour acquise.
Le Canada est fier d’avoir le Chili comme proche ami et d’être le sien – et je sais que notre amitié ne cessera de grandir dans les prochaines années.
C’est pour cette raison que nous sommes réunis ici aujourd’hui : pour renforcer l’amitié entre nos deux pays.
Cette amitié repose sur des fondations solides.
En 1997, l’Accord de libre-échange Canada-Chili est entré en vigueur.
C’était seulement le deuxième accord de libre-échange du Canada, après l’ALÉNA.
Mais l’accord de libre-échange avec le Canada est le tout premier que le Chili a signé. C’est tout un honneur pour nous et une grande source de fierté.
Depuis, le commerce bilatéral entre le Canada et le Chili a presque quadruplé.
Le Canada est la plus grande source d’investissements étrangers directs au Chili. Cela comprend notamment nos plus importants fonds de pension, nos hôtes d’aujourd’hui de la Banque Scotia et des dirigeants d’entreprise dans divers domaines, dont l’énergie, l’eau et l’agriculture, qui apportent au Chili leur attachement à la protection de l’environnement, à la participation des Autochtones et à l’égalité des sexes.
En tant que ministre ayant participé à la négociation du Partenariat transpacifique global et progressiste, je peux vous dire que le Canada a accueilli très favorablement la ratification de ce partenariat par le Chili au début de l’année.
Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour renforcer la coopération entre le Canada et le Chili.
La course à l’édification d’une économie mondiale propre est la transformation économique la plus importante que nous ayons connue depuis la révolution industrielle.
Au même moment, Poutine et la pandémie ont cruellement révélé aux démocraties du monde les risques d’une dépendance économique à l’égard des dictatures.
Par conséquent, nos alliés se tournent rapidement vers des pays aux valeurs communes pour développer leurs économies et bâtir leurs chaînes d’approvisionnement essentielles — des pays qui respectent les droits de la personne et les normes environnementales et qui défendent fermement la démocratie : des pays comme le Canada et le Chili.
Durant ce changement économique majeur et la grande transformation économique du monde, le Canada et le Chili peuvent être des chefs de file dans un secteur essentiel, celui des minéraux et des métaux critiques.
Des véhicules électriques à l’acier et à l’aluminium verts, l’économie propre du 21e siècle dépendra des minéraux et des métaux critiques : le lithium de la plaine salée d’Atacama au Chili, le nickel à faible teneur en carbone de Voisey’s Bay à Terre-Neuve-et-Labrador, et tant d’autres minéraux et métaux que nos deux pays possèdent en abondance.
Grâce à des investissements sans précédent dans notre économie propre, dont 3,8 milliards de dollars dans notre dernier budget pour la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques et un important crédit d’impôt à l’investissement, qui favorisera l’extraction, le traitement et le recyclage des minéraux et des métaux critiques, le Canada entend devenir un fournisseur fiable de minéraux et de métaux critiques pour nos amis et alliés dans le monde entier.
Nous croyons et nous savons que le Chili dispose des ressources, de l’expertise et de la détermination nécessaires pour faire de même. Nous sommes emballés d’avoir l’occasion d’être votre partenaire à ce chapitre.
Nos deux pays entretiennent un partenariat de longue date dans le secteur minier.
À titre d’exemple, Teck Resources, l’une des principales entreprises minières du Canada, a investi près de 8 milliards de dollars dans Quebrada Blanca 2 – un des plus importants projets de mine de cuivre au monde.
La Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSX comptent plus d’entreprises minières que n’importe quel autre marché boursier dans le monde – et des dizaines d’entre elles mènent des activités au Chili et offrent de belles carrières aux habitants de nos deux pays.
Le renforcement de notre partenariat nous permettra de saisir une occasion économique générationnelle pour les populations canadiennes et chiliennes – et de contribuer ensemble de manière essentielle à la mise en place d’une économie mondiale propre.
En vérité, le monde a besoin de nous maintenant.
La déclaration d’intention sur les minéraux critiques que nos deux pays ont signée en avril est une étape importante, et je suis très heureuse d’avoir l’occasion de rencontrer le ministre Marcel cet après-midi pour discuter de la manière dont nous pouvons renforcer davantage notre collaboration.
Que ce soit dans le domaine de l’hydrogène propre ou de l’infrastructure, dans le secteur financier ou celui de l’agriculture, notre amitié étroite et croissante sera une source infinie de possibilités pour la population et les entreprises du Canada et du Chili au cours des années à venir.
Les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont les plus importants de notre époque.
Lors de sa visite, le président Biden s’est adressé à notre parlement et a indiqué que le monde a atteint un point d’inflexion. Des moments décisifs de ce genre ne surviennent qu’une seule fois toutes les quatre ou cinq générations.
Voici ce à quoi nous devons faire face : une lutte existentielle contre les changements climatiques. On peut la voir, cette lutte, lorsque l’on marche à l’extérieur et que l’on perçoit quelque chose de profondément troublant, à savoir la fumée causé par les feux de forêt.
Nous faisons face au défi de bâtir des économies propres qui contribuent à la lutte contre les changements climatiques, mais qui ne laissent pas non plus tomber les travailleuses et les travailleurs. Nous devons aussi défendre la démocratie – chez nous, dans nos pays et dans le monde entier.
Le Chili est un chef de file dans les Amériques, et nous avons la chance de vous avoir à nos côtés, en tant que partenaire et ami, alors que nous œuvrons ensemble à saisir ce moment historique.
C’est pourquoi des journées comme celle-ci sont si importantes.
En effet, dans les bons moments comme dans les moments difficiles, le Canada a toujours attaché une grande importance à son amitié avec le peuple chilien.
Une amitié qui se renforce chaque jour grâce aux Canadiens et aux Chiliens qui se déplacent entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud en raison de l’accueil chaleureux qui leur est réservé.
Une amitié sur laquelle s’appuient les personnes ici présentes pour générer de la prospérité et créer des emplois tant pour la population du Canada que du Chili.
Une amitié fondée sur des valeurs communes – et sur la conviction, comme l’a dit le président Boric dans son discours d’investiture, que « personne n’est superflu » et que « la démocratie se construit ensemble ».
Merci beaucoup. Muchas gracias.