Budget de 2025 : allocution du ministre des Finances et du Revenu national
Discours
La version prononcée fait foi
Monsieur le Président, conformément à l’article 83(1) du Règlement, j’aimerais déposer, dans les deux langues officielles, les documents budgétaires de 2025, y compris les avis de motion de voies et moyens.
Les détails concernant les mesures sont exposés dans ces documents.
Conformément à l’article 83(2), je demande que l’étude de ces motions soit inscrite à l’ordre du jour.
Monsieur le Président, honorables députés de cette Chambre, chers Canadiens et chères Canadiennes,
Le budget que je présente aujourd’hui arrive à un moment de profonds changements. Un moment pour bâtir.
Le monde entier traverse une période de grands changements d’une rapidité, d’une ampleur et d’une portée qui n’avaient pas été observées depuis la chute du mur de Berlin.
On assiste à un remaniement de l’ordre international fondé sur les règles, ainsi que du système commercial qui a alimenté pendant des décennies la prospérité du Canada. Ces changements menacent notre souveraineté, notre prospérité et nos valeurs.
Les chaînes d’approvisionnement et les relations commerciales traditionnelles qui assuraient autrefois une croissance soutenue, de bons emplois et des produits abordables ont été déstabilisées.
Les répercussions sont vastes : elles nuisent aux entreprises canadiennes, entraînent des déplacements de la main-d’œuvre, perturbent les chaînes d’approvisionnement et créent une incertitude qui freine les investissements.
Le niveau d’incertitude est en effet plus élevé que ce que nous avons vu et ressenti depuis des générations.
En fait, il ne s'agit pas d'une transition, mais d'un véritable changement générationnel.
Les défis sont grands, mais les opportunités pour le Canada le sont encore plus.
Et c’est dans cet esprit que je vous présente aujourd’hui le budget de 2025.
Et comme l’avait si bien dit un ancien ministre des Finances, lui aussi originaire de Shawinigan :
« Acceptons ce rôle avec humilité, mais également avec confiance. »
Ce budget doit être empreint d’une ambition de portée historique pour être en mesure de façonner notre économie et l’avenir de notre nation.
Il n’y a pas de place pour le repli sur soi, l’ambiguïté ou même, le laissez-faire.
Seulement de l’action audacieuse et rapide.
Nous avons besoin d’action audacieuse et rapide.
Pour essuyer la tempête de l’incertitude, nous ne baisserons pas les bras, Monsieur le Président.
Tout au contraire, nous nous mettrons à la tâche pour naviguer les eaux du changement économique.
Parce que nous croyons dans le Canada.
Nous explorerons de nouveaux marchés et nous vendrons davantage de ce que le Canada a de mieux à offrir.
Nous bâtirons ici, chez nous – des industries plus robustes, des infrastructures d’intérêt national, et des millions de nouveaux logements pour les Canadiens.
Nous protégerons ce qui compte le plus : notre population, nos communautés et notre souveraineté.
Et nous donnerons aux Canadiens les moyens d’agir en rendant le coût de la vie plus abordable, en créant de nouveaux débouchés d’emploi et en veillant à ce que chaque génération puisse progresser.
C’est ainsi que nous réussirons et continuerons de réussir.
Quand les gens regarderont ce budget après coup, ils seront en mesure de juger de l’importance des choix que nous avons faits.
Une plus grande autonomie, est la meilleure façon d’assurer notre résilience.
Et c’est dans cet esprit, qu’avec le budget de 2025 nous bâtissons un Canada fort.
Monsieur le Président, partout à travers le monde, les tarifs ont augmenté, la croissance est au ralenti et les relations commerciales sont mises à l’épreuve.
Toutes ces contraintes se font sentir partout au pays et dans le quotidien de tous les Canadiens et les Canadiennes.
Les familles y sont exposées toutes les semaines quand elles font leur épicerie, mais aussi les locataires, quand ils payent leur loyer.
Les jeunes ont beau faire circuler leurs curriculums vitae, mais ils ne reçoivent pas d’offres à la suite de leurs démarches.
Dans les usines, dans les champs et dans les communautés d'un bout à l'autre du pays, les gens ressentent les défis économiques actuels.
Les travailleurs font face à une réduction des quarts de travail, à des heures plus courtes et, dans certains cas, à des mises à pied.
Les propriétaires de petites entreprises veulent croître, mais l'incertitude les pousse, bien légitimement, à attendre.
Et pour beaucoup, beaucoup trop, il semble que les opportunités leur filent entre les doigts.
Monsieur le Président, telle est la réalité des travailleurs canadiens. Ils font tout en leur pouvoir pour progresser malgré ces temps incertains.
Pendant tout ce temps, l’économie canadienne s’est maintenue. Les prévisionnistes s’attendent maintenant à un taux de croissance modeste du PIB d’un peu plus de 1 % en 2025.
C’est la résilience des Canadiens et Canadiennes qui nous vaut le respect de nos partenaires étrangers. Et c’est cette même résilience qui me donne confiance en l’avenir.
Lorsque votre plus grand partenaire commercial remodèle fondamentalement l'ensemble de ses relations commerciales, il y a deux réponses possibles :
On peut sabrer le déficit, espérer le meilleur, attendre que l'incertitude disparaisse de façon inattendue et espérer que les retombées finissent par arriver.
Pour suivre cette approche et équilibrer le budget cette année, il faudrait éliminer des programmes sociaux essentiels, ainsi que tous les investissements en capital nécessaires pour l’avenir du Canada.
Nous choisissons une autre voie, une voie :
- qui croit au Canada.
- qui investit dans l’avenir de notre pays.
- qui renforce les valeurs canadiennes.
- qui réduit notre dépendance envers les États-Unis.
- qui nous permet d’abord et avant tout d’être maîtres chez nous.
Parce que nous croyons dans le Canada.
Monsieur le Président, lorsque nos industries de l'acier, de l'aluminium, de la foresterie, de l'automobile et de l'agriculture ont été frappées par les droits de douane et les perturbations commerciales des États-Unis, nous ne sommes pas restés les bras croisés à attendre que la tempête passe.
Nous sommes intervenus avec l'ensemble de mesures de résilience commerciale le plus complet de l'histoire canadienne.
Le gouvernement a lancé le Fonds de réponse stratégique, en attribuant 5 milliards de dollars pour aider les secteurs touchés par les droits de douane à s’adapter, à se diversifier et à croître.
Les entreprises peuvent se prévaloir de ce financement pour investir dans la conception de nouveaux produits, moderniser leurs usines pour stimuler la productivité ou encore pour compenser les coûts d’accès à de nouveaux marchés.
Nous avons mis en place un allègement de liquidités d'un milliard de dollars pour aider les PME à s'adapter, ainsi qu'un nouveau programme de requalification professionnelle qui bénéficiera à 50 000 travailleurs.
Pour nos métallurgistes, on sera là pour vous aider à accroître votre compétitivité sur le marché canadien.
Pour nos travailleurs de l’aluminium, on sera là pour vous aider à moderniser vos alumineries et ouvrir de nouveaux marchés.
Pour nos travailleurs du secteur automobile, nous lutterons avec vous pour conserver nos usines de véhicules automobiles au Canada.
Et à nos producteurs de bois d'œuvre et de canola, nous savons que les temps sont difficiles, et nous travaillons non seulement à rétablir votre accès au marché, mais aussi à l'élargir!
Ces secteurs stratégiques sont en première ligne de ce changement générationnel. Nous veillerons à ce qu'ils soient forts, résilients et prêts à mener notre transition économique, de la dépendance vers la résilience.
Ce sont des défis générationnels, Monsieur le Président, et ils exigent une réponse générationnelle.
Le budget de 2025 est cette réponse.
C'est un plan pour la résilience. Il est enraciné dans la confiance, axé sur les résultats et conçu pour garantir que le Canada non seulement traverse cette tempête, mais en sorte plus fort.
Cela me fait penser à un ancien ministre des Finances qui a prononcé ces mots en 1995 lorsqu’il a déposé son budget :
« Les fondements mêmes de notre vie au Canada sont mis à l’épreuve. Il y a des époques dans l’évolution d’une société où elle doit relever des défis fondamentaux, faire des choix fondamentaux, prendre un nouveau cap. Le Canada traverse actuellement l’une de ces époques. »
Et je dirais, Monsieur le Président, que nous faisons face aujourd’hui aussi à un moment unique.
Le premier ministre a incité notre pays à voir au-delà des défis actuels et à s’engager dans une voie qui redéfinira le Canada pour les générations à venir.
Il nous a demandé de nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler et d’agir avec audace.
J’ai confiance dans la force des Canadiens.
J’ai confiance dans notre capacité, en tant que nation, à nous montrer à la hauteur de la situation.
J’ai confiance que tous ensemble, nous pouvons bâtir le Canada, protéger notre mode de vie et donner aux Canadiens les moyens d’agir, aujourd’hui plus que jamais.
Parce que nous croyons dans le Canada.
Le Canada possède ce dont le monde a besoin et ce qu’il recherche de plus en plus :
- Nous sommes une superpuissance énergétique, tant dans le domaine des énergies propres que dans celui des énergies conventionnelles;
- Nous sommes l’un des principaux producteurs de minéraux critiques et un leader mondial en matière d’intelligence artificielle;
- Nous avons un accès inégalé aux marchés, car nous sommes le seul pays du G7 à bénéficier d’accords de libre-échange avec chaque autre pays du G7;
- Nous avons les gens, les ressources et la stabilité nécessaires pour prospérer et être compétitifs dans la nouvelle économie qui se dessine devant nous.
Ainsi, le Canada entre dans cette période de transformation en position de force.
Le Canada affiche le ratio de la dette au PIB le plus faible du G7, et le ratio de la dette fédérale au PIB restera stable pour la période budgétaire. Nous avons l’un des déficits les plus bas du G7 et l’une des situations financières les plus robustes au monde.
Et nous devons donc de mettre à profit cette capacité financière pour faire des investissements générationnels.
Parce que nous croyons dans le Canada.
Comme l’a affirmé récemment la directrice générale du Fonds monétaire international :
« L’Allemagne et le Canada reconnaissent que dans cette conjoncture éprouvante, il faut utiliser la marge de manœuvre budgétaire.
Au Canada, les autorités n’ont pas hésité à prendre des mesures déterminantes dans un contexte où les relations du pays avec son principal partenaire commercial changent. »
Cette reconnaissance est importante, car elle souligne un aspect crucial de ce pays : lorsque les temps sont durs, nous ne nous replions pas sur nous-mêmes, nous investissons.
Le budget de 2025 est un plan qui stimule les investissements des provinces, des territoires, des municipalités, des communautés autochtones et du secteur privé.
Grâce à ce plan, nous réaliserons des investissements qui totaliseront un billion de dollars en cinq ans dans notre pays.
Le Canada est aujourd’hui l’un des meilleurs endroits au monde pour investir; et nous le rendrons encore plus attractif.
Cette solidité budgétaire nous permet de faire des investissements historiques aujourd’hui, mais aussi pour les générations futures.
Et pour les Canadiens qui sont mis à rude épreuve par les temps qui courent, notre message est clair :
- Nous ne reculerons pas;
- Nous serons là pour vous, maintenant et pour aussi longtemps qu’il le faut;
- Nous ferons ce que nous faisons de mieux en temps de besoin : nous prenons soin les uns des autres et nous nous entraidons. C'est la manière de faire canadienne, notre façon de faire!
Pour relever ce défi, il faut à la fois de l’ambition et de la discipline.
Nous devons être ambitieux dans nos investissements et rigoureux dans nos dépenses. C’est pourquoi ce budget trace une nouvelle voie pour les finances publiques au Canada.
Parce que les Canadiens et Canadiennes s’attendent à ce que leur gouvernement obtienne des résultats.
Et pour y arriver, nous devons réduire les dépenses de fonctionnement afin de pouvoir investir davantage dans l’avenir du Canada.
Premièrement, nous adoptons un nouveau cadre de budgétisation des investissements en capital, qui distingue nos dépenses de fonctionnement courantes des investissements pour bâtir notre avenir.
Cette réforme permettra aux Canadiens et aux Canadiennes de mieux comprendre où vont leurs argents et garantira que chaque dollar contribue à renforcer notre productivité.
En d’autres mots, nous allons faire des investissements en capital une priorité nationale.
Mieux budgéter implique également de présenter le budget au moment optimal.
Le budget fédéral sera désormais présenté à l’automne, s’harmonisant avec la saison de la construction, ce qui permettra aux provinces, aux municipalités ainsi qu’aux contracteurs de mieux planifier la livraison de leurs projets.
Deuxièmement, il faut de la discipline. Le premier ministre a été clair : le nouveau gouvernement du Canada dépensera moins afin d’investir plus.
Monsieur le Président, le budget que nous présentons aujourd’hui prévoit des économies de 60 milliards de dollars sur cinq ans.
Mais soyons clairs, Monsieur le Président, nous protégerons les services essentiels sur lesquels les Canadiens comptent comme les services de garde d’enfants, les soins dentaires et l’assurance médicaments.
Et nous faisons des choix responsables et judicieux afin de réduire les inefficacités et concentrer les initiatives gouvernementales sur les priorités de l’heure.
Avec l’examen exhaustif des dépenses, nous concentrons les investissements sur des initiatives qui atteignent leurs objectifs et qui complètent, plutôt que répètent, les services offerts par d’autres paliers de gouvernement.
Par exemple, le ministère de la Défense nationale se départira de véhicules qui sont à la fin de leur vie utile. Il investira dans de nouveaux véhicules qui répondent aux besoins à nos besoins modernes, tout en maximisant les avantages pour les entreprises canadiennes.
Nous allons réduire les formalités administratives, numériser les services, et les rendre plus rapides, simples et faciles d'accès.
Nous encourageons l'adoption de nouvelles technologies dans l'ensemble du gouvernement, y compris des outils d’intelligence artificielle souverains fabriqués au Canada, par l'intermédiaire d'un nouveau Bureau de la transformation numérique.
Ceci créera un gouvernement plus efficace, un gouvernement capable de servir les Canadiens de manière plus intelligente, rapide et performante.
Pour donner des services de qualités aux Canadiens et Canadiennes, nous devons avoir une fonction publique moderne, agile et efficace.
Depuis 2019, la fonction publique a crû à un rythme bien supérieur à celui de la croissance de la population canadienne.
Nous devons ramener la taille de la fonction publique à un niveau viable, qui correspond aux meilleures pratiques. Nous le ferons avec équité et compassion.
Enfin, Monsieur le Président, alors que nous modernisons le gouvernement, nous rendrons le régime fiscal plus équitable pour les Canadiens.
Troisièmement, nous avons défini des cibles budgétaires claires. Nous équilibrerons les dépenses de fonctionnement courantes et les revenus d’ici 2028-2029, en réorientant le budget vers les investissements qui font croître l’économie.
Nous maintiendrons le ratio du déficit au PIB sur une trajectoire descendante, afin d’assurer une gestion disciplinée pour investir dans notre avenir.
Les mesures proposées dans le budget de 2025 nous mettent sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs d’investissement.
Monsieur le Président, nous créerons un environnement commercial propice à l’afflux de capitaux privés sans précédent dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, du logement et de la défense.
Vous voyez, Monsieur le Président, la productivité et l’investissement sont les clés de notre réussite économique.
Et le gouvernement se concentre pleinement sur l’augmentation de la productivité – qui consiste à faire plus avec moins — car c’est le meilleur moyen d’améliorer notre niveau de vie.
Le budget de 2025 ne fera pas qu'accélérer la construction dans les domaines du logement et des infrastructures.
Il renforcera également la place du Canada en tant que juridiction fiscalement compétitive et l'une des meilleures nations au monde où investir.
De plus, nous inclurons des mesures pour stimuler la concurrence dans l'ensemble de l'économie – en commençant par le secteur financier et les télécommunications.
Monsieur le Président, les budgets ne visent pas à tout faire, mais plutôt à faire ce qui est nécessaire, et à bien le faire.
Nous présentons un plan ferme, équitable et axé sur les résultats, le genre de réforme que les Canadiens demandent et qui a bien servi notre pays par le passé.
Ce plan générationnel comprend des investissements en capital de 280 milliards de dollars sur cinq ans pour renforcer la productivité, la compétitivité et la résilience du Canada. Selon la comptabilité de caisse, le montant de ces investissements historiques s’élève à 450 milliards de dollars.
Ces investissements stimuleront la croissance dans chaque région et créeront de bons emplois pour la classe moyenne.
Le genre d’emplois qui permet aux jeunes et aux familles de planifier leur avenir avec confiance.
Nos investissements de portée historique seront centrés sur quatre priorités :
- Le logement — pour rétablir l’abordabilité et faciliter l’accès.
- Les infrastructures — pour relier les Canadiens et accélérer la croissance.
- La défense et la sécurité — pour protéger notre souveraineté et nos communautés.
- La productivité et la compétitivité — pour s’affirmer et devenir un chef de file de l’innovation.
Il ne s’agit pas de priorités abstraites, mais bien des fondements d’un Canada plus fort, plus indépendant et plus compétitif.
Parce que nous croyons dans le Canada.
Notre tâche consiste désormais à transformer notre solidité budgétaire en objectif national.
Depuis des générations, les Canadiens ont réalisé ensemble de grands projets qui ont relié nos régions, dynamisé nos industries et défini notre identité.
La Loi sur l’unité de l’économie canadienne, adoptée en juin, s’inscrit dans cette tradition.
Elle élimine les obstacles au commerce intérieur, accélère le processus d’approbation des grands projets et renforce l’union économique qui lie nos provinces et nos territoires.
Nous terminons le travail inachevé de la Confédération – veiller à ce que tout produit fabriqué au Canada puisse être vendu au Canada et que le commerce et les possibilités puissent s’étendre au-delà des frontières provinciales.
Notre nouveau gouvernement lance également la prochaine génération de projets de construction nationale.
Les autoroutes, les pistes d’atterrissage, les ports, les réseaux électriques et les corridors numériques qui définiront le prochain siècle de croissance canadienne.
Grâce à ces investissements, nous relierons les régions, renforcerons les chaînes d’approvisionnement et nous créerons des centaines de milliers d’emplois bien rémunérés, dans toutes les régions du pays.
Notre Fonds d’infrastructure pour l’Arctique élargira les possibilités et les occasions comme jamais auparavant dans le Nord canadien.
Et nous allons bâtir des infrastructures dans des communautés partout au Canada grâce au nouveau Fonds pour des communautés fortes.
Alors que nous bâtissons des millions de nouveaux logements, nous aurons besoin d’infrastructures comme des routes pour créer de nouveaux quartiers — ce fonds servira à les construire.
Ces nouveaux quartiers formeront de nouvelles communautés, qui voudront des centres récréatifs et sportifs — ce fonds servira à les construire.
Et ces nouvelles communautés auront besoin de nouveaux hôpitaux — ce fonds servira à les construire.
Ce fonds servira à bâtir des communautés fortes.
Et nous le ferons aussi en devenant notre meilleur client grâce à une nouvelle politique « Achetez canadien ».
Lorsque le gouvernement achète, les fournisseurs canadiens seront notre premier choix, chaque fois que cela est possible. Point final.
Parce que nous croyons dans le Canada.
Nous utiliserons :
- l’acier fabriqué par nos travailleurs à Hamilton et à Sault Ste. Marie;
- l’aluminium coulé au Saguenay–Lac-Saint-Jean, à Bécancour et à Kitimat;
- et le bois d’œuvre scié à Thunder Bay, à Prince George et à La Tuque.
Car chaque fois que nous achetons ici, chez nous, et que nous construisons ici, chez nous, nous rendons le Canada plus fort.
Monsieur le Président, je vais vous donner un exemple.
Hier, à Saint-Tite, une petite ville rurale de ma circonscription, j’ai visité Les Bottes Boulet, une entreprise familiale qui fabrique des bottes depuis 1933!
J’ai même eu la chance de fabriquer une partie des chaussures que je porte aujourd’hui, avec l’aide de nombreux travailleurs qualifiés – un rappel du savoir-faire et de la fierté qui font la force de l’industrie manufacturière canadienne.
Les mêmes chaussures que portent les officiers de la GRC!
Fait au Canada, par des Canadiens, pour des Canadiens. Voici comment faire!
C’est tout le sens de la politique Achetez canadien : des emplois de qualité, des communautés résilientes et la fierté de bâtir ensemble ce qui nous ressemble.
Nous construisons une économie faite par des Canadiens, pour des Canadiens.
Le Canada a une tradition de bâtisseurs, Monsieur le Président, et c’est ce même esprit qui caractérise le Canada depuis des générations. Nous l’avons déjà fait par le passé.
En 1945, juste après la guerre, le Canada devait voir grand. En tant que « ministre de tout » à l’époque, le grand C.D. Howe a misé sur le potentiel illimité du Canada pour apporter de grands changements. Il n’avait pas peur de parier gros sur les Canadiens, et nous non plus.
Ce budget est guidé par la conviction que le Canada doit rester une nation de bâtisseurs – d’infrastructures et d’innovation, de confiance envers les institutions publiques et d’espoir pour les générations à venir.
Ce pays sait comment bâtir :
- Nous avons construit le Chemin de fer Canadien Pacifique en 1885, ce qui a permis de lier notre pays d’un océan à l’autre et de soutenir le commerce dans les Prairies;
- Nous avons aménagé la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, afin de créer une voie navigable en eau profonde des Grands Lacs à l’océan Atlantique;
- Nous avons construit les installations hydroélectriques de la baie James en 1985, fournissant une énergie propre abondante pour alimenter les industries canadiennes et permettant au Canada de devenir l’un des plus grands producteurs mondiaux d’énergie hydroélectrique renouvelable.
Chaque génération a assumé sa part du travail et a laissé la génération suivante plus forte grâce à cela.
Nous le ferons encore.
Grâce à des investissements prévus de 115 milliards de dollars dans les infrastructures au cours des 5 prochaines années, nous saurons relever les défis du moment et constituer l’épine dorsale de la prochaine économie canadienne.
Notre tâche est simple, mais importante :
- transformer les plans en projets,
- les projets en carrières,
- et les carrières en prospérité.
Et le faire de manière à protéger notre avenir, notre nature et nos valeurs fondamentales, en bâtissant un véritable partenariat avec les Autochtones, dont l’intendance et la connaissance de la terre continuent de nous guider aujourd’hui.
Parce que nous ne bâtissons pas seulement pour nous-mêmes. Nous bâtissons pour ceux qui nous suivront.
On me parle souvent du principe des sept générations, ancré dans les enseignements autochtones – un rappel que chaque décision que nous prenons aujourd’hui doit tenir compte de ses effets sur les générations futures.
Monsieur le Président, un pays fort investit non seulement dans son économie, mais aussi dans son identité.
Au cours de la dernière année, les Canadiens ont montré ce qu’est vraiment le Canada.
Lorsque l’incertitude mondiale nous a mis à l’épreuve, nous nous sommes tournés les uns vers les autres.
Les gens ont demandé où leurs aliments étaient cultivés et ont choisi d’acheter auprès des agriculteurs et des producteurs locaux.
Les familles ont voyagé à travers le pays et ont redécouvert sa beauté, d’un océan à l’autre.
Les communautés se sont ralliées autour des entreprises, des créateurs et des travailleurs canadiens.
Monsieur le Président, voilà ce que signifie être Canadien. C'est se soutenir mutuellement, bâtir ensemble, et être fier de ce que nous fabriquons, cultivons et créons ici, chez nous. Nous sommes un pays bilingue, diversifié et compatissant; façonné par la réconciliation, l’égalité et le respect.
Notre nouveau gouvernement investit pour aider les Canadiens à progresser.
Le Canada est aux prises avec un manque criant de logements, ce qui affecte le coût de la vie et les possibilités pour les Canadiens de bâtir leur vie ici, chez eux.
Le budget de 2025 est le plan sur le logement le plus ambitieux depuis la Seconde Guerre mondiale!
Grâce à des investissements de 13 milliards de dollars sur 5 ans, notre initiative phare de construction de logements, Maisons Canada, permettra de construire à une vitesse et à une échelle jamais vues depuis des générations.
Nous allons doubler le rythme de construction de logements au cours de la prochaine décennie tout en créant une nouvelle industrie qui tire profit de la technologie canadienne, qui valorise les travailleurs canadiens et qui utilise le bois canadien.
Monsieur le Président, nous rendrons la vie plus abordable et créerons des emplois dans les métiers spécialisés.
Chaque logement construit est un pas de plus vers un Canada plus abordable et plus confiant.
L’abordabilité ne se limite pas qu’au logement.
Il s’agit de faciliter la vie des Canadiens, de réduire les coûts au quotidien tout en protégeant les programmes dont dépendent les familles.
Les Canadiens nous ont élus pour prendre des mesures audacieuses afin de les aider rapidement à améliorer leur qualité de vie.
C’est ce que nous avons fait, Monsieur le Président, et continuerons de faire :
- Nous avons réduit les impôts pour 22 millions de Canadiens;
- Nous avons fait baisser le prix de l’essence de 18 cents le litre lorsque nous avons éliminé la tarification du carbone pour les consommateurs;
- Nous avons rendu permanent le Programme national d’alimentation scolaire, qui aide 400 000 enfants chaque année;
- Nous avons lancé les prestations fédérales automatiques, lesquelles bénéficieront à 5,5 millions de Canadiens et les Canadiennes à faible revenu, pour s’assurer que personne n’est laissé pour compte;
- Nous allons renforcer la concurrence dans les secteurs des télécommunications et des services bancaires afin de faire baisser les prix.
Ce sont des mesures concrètes qui rendent la vie plus abordable aujourd’hui et renforcent la confiance pour demain.
Parce que lorsque les Canadiens peuvent se permettre d’acheter une maison, de fonder une famille et de planifier l’avenir, notre pays tout entier devient plus fort.
Parce que la prospérité n’a de sens que lorsqu’elle est partagée et que chaque Canadien et Canadienne peut se reconnaître dans la promesse de ce pays.
Comme le premier ministre l’a dit : il n’y a pas de prospérité sans sécurité.
Et je suis convaincu, Monsieur le Président, que chaque membre de cette Chambre serait d’accord pour dire que nous devons protéger notre peuple, nos communautés et notre pays.
Un pays plus confiant protège sa souveraineté chez lui et ses intérêts à l’étranger, grâce à la force, à la stabilité et aux partenariats avec des alliés qui partagent ses valeurs.
Avec 30 milliards de dollars sur cinq ans, le budget de 2025 représente le plus important investissement dans la défense depuis des décennies.
Nous tiendrons notre engagement face à l’OTAN pour atteindre notre objectif de 2 % cette année, nous moderniserons le NORAD, nous renforcerons nos capacités de défense arctique, et nous procurerons aux braves femmes et hommes des Forces armées canadiennes les infrastructures et la technologie dont ils ont besoin pour protéger notre pays.
Grâce aux nouvelles Agence de l’investissement pour la défense et Stratégie industrielle de défense, nous allons développer l'industrie de la défense du Canada, renforçant ainsi les entreprises canadiennes et soutenant les travailleurs canadiens.
Nos efforts en matière de défense vont consolider les centres de recherche canadiens et les communautés canadiennes du Nord, en travaillant avec nos partenaires Inuits et des Premières Nations, notamment en bâtissant des infrastructures à double usage – comme des ports et des pistes d'aéroport.
Nous allons bâtir davantage nos capacités de sécurité et de défense ici, chez nous – créant de nouveaux emplois pour nos ingénieurs, nos techniciens et nos scientifiques dans des secteurs comme l’aérospatiale, la construction navale, la cybersécurité et l’IA.
Nous embaucherons 1 000 nouveaux agents des services frontaliers et 1 000 nouveaux employés de la GRC pour sécuriser nos frontières et assurer la sécurité de nos communautés.
Enfin, en investissant dans l’application de la loi et la réforme de la justice, nous lutterons contre le crime organisé, la violence armée et le vol de voitures.
Nous investirons également et poursuivrons avec passion et détermination comme le fait ma collègue la ministre Valdez le travail important que nous accomplissons avec les provinces et les territoires pour mettre fin à la violence fondée sur le genre.
Nous prendrons toutes ces mesures parce que nous croyons dans le Canada.
Alors que nous établissons des partenariats en matière de sécurité, il est essentiel de développer aussi nos partenariats économiques.
Pour bâtir un avenir plus solide, nous devons intensifier nos échanges commerciaux, innover plus rapidement et jouer un rôle de premier plan dans le secteur des énergies propres et conventionnelles.
Le commerce a toujours été une force du Canada, reliant notre population, nos ressources et nos industries au reste du monde.
Mais une trop grande part de ce commerce dépend d’un unique partenaire.
Dans le budget de 2025, nous lançons une Stratégie de diversification du commerce, reposant sur un Fonds pour la diversification des corridors commerciaux, pour accroître l’étendue des échanges du Canada, faire doubler nos exportations outre-mer d’ici 10 ans et générer de nouvelles possibilités d’une valeur de 300 milliards de dollars pour les travailleurs et les entreprises d’ici.
Nous renforcerons les ports, les chemins de fer et les postes frontaliers, nous réduirons les goulets d’étranglement et nous ouvrirons des voies plus rapides vers les marchés mondiaux.
Car lorsque les entreprises canadiennes sont compétitives et connaissent du succès à l’étranger, les travailleurs et les collectivités canadiennes prospèrent ici même, chez nous.
Monsieur le Président, le Canada est le meilleur endroit où vivre, et les meilleurs talents du monde entier veulent venir ici parce qu'ils y voient des occasions et des possibilités de contribuer à la recherche de pointe.
Grâce à notre Stratégie internationale d'attraction de talents de 1,7 milliard de dollars, nous veillerons à ce que les esprits les plus brillants continuent de choisir le Canada pour innover, inventer et faire croître notre industrie.
En faisant un investissement générationnel de 115 milliards de dollars sur 5 ans dans des mesures qui stimuleront la productivité et la concurrence, nous allons propulser la croissance au Canada et devenir l’économie la plus forte du G7.
Pour accroître la productivité, il ne s’agit pas de travailler plus, mais de travailler mieux.
Il faut mieux tirer parti des idées, des travailleurs, des investissements et de l’innovation pour dynamiser la croissance.
C’est ce qui permet de faire augmenter les salaires, d’améliorer le niveau de vie et de renforcer les services publics.
Pendant trop longtemps, la productivité du Canada a été à la traîne. C’est un problème que nous pouvons et devons surmonter.
L’intelligence artificielle va jouer un rôle clé, en plus des technologies quantiques et d’autres technologies de pointe, pour mener le Canada vers une croissance durable.
Le budget de 2025 amorce ce changement en repensant la façon dont le Canada est concurrentiel et crée de la valeur.
Nous aurons, entre autres :
- Une superdéduction à la productivité pour mettre en place des conditions favorables afin que les entreprises investissent dans de nouvelles machines et technologies et du nouveau matériel.
- Un élargissement audacieux des projets d’intérêt national dans les domaines de l’intelligence artificielle, des technologies propres et de la fabrication de pointe, pour que l’innovation canadienne renforce notre vigueur industrielle.
- La bonification d’encouragements fiscaux pour que les constructeurs canadiens mènent des activités de recherche et de développement, en disposant d’une démarche simple pour demander ces crédits d’impôt essentiels qui stimulent l’innovation et la productivité.
Monsieur le Président, les chiffres présentés dans le budget peuvent sembler abstraits, alors permettez-moi de les rendre concrets.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, ce budget va susciter des investissements totaux d’un billion de dollars au cours des cinq prochaines années. Cela permettrait une augmentation de plus de 3 000 $ du salaire moyen.
Cela injecterait 15 milliards de dollars de plus dans les revenus fédéraux qui peuvent permettre de soutenir les soins de santé, d’accorder des baisses d’impôt aux Canadiens et de rembourser la dette du pays.
Nous choisissons le Canada. Nous ferons du Canada un pays fort.
Parce que nous croyons dans le Canada.
Monsieur le Président, au fil de notre histoire, nous avons ouvert nos portes aux gens d’ailleurs. Nous avons toujours accueilli :
- des personnes qui fuient leur pays pour se protéger de circonstances des plus difficiles;
- des gens qui veulent étudier dans nos universités de calibre mondial;
- et ceux et celles qui sont disposés à offrir leur expertise et à favoriser l’innovation au Canada.
Monsieur le Président, nous reprenons le contrôle du système d’immigration et plaçons le Canada sur une trajectoire qui ramènera l’immigration à des niveaux viables, ce qui nous permettra de remplir la promesse faite par le Canada aux personnes qui s’y sont établies.
Au moyen de notre plan, le système d’immigration redeviendra clair, cohérent et en contrôle, tout en nous permettant de continuer de faire des choix avec compassion et en stimulant la compétitivité dans notre économie.
Notre plan permettra d’assurer un meilleur contrôle de notre système d’immigration tout en préservant une approche fondée sur nos valeurs canadiennes.
L'action climatique n'est pas seulement une obligation morale, c'est une nécessité économique.
Pour favoriser la compétitivité et la croissance, il faut aussi être un chef de file de l’économie à faibles émissions de carbone.
Notre Stratégie de compétitivité climatique transforme nos richesses naturelles, comme nos minéraux critiques et notre énergie propre, en prospérité durable.
Nous instaurons toute une gamme de crédits d’impôt à l’investissement pour l’économie propre, qui permettent déjà de générer des milliards de dollars de capitaux privés pour des projets liés à l’hydrogène, à la capture du carbone et à l’électricité propre.
La réduction de nos émissions est essentielle pour protéger la compétitivité des secteurs énergétiques canadiens.
Ces investissements permettront de moderniser les réseaux électriques, d’accélérer l’approbation des grands projets d’énergie propre et d’étendre les lignes de transport qui relient les provinces.
En devenant un chef de file mondial des technologies propres et de l'énergie propre, le Canada peut renforcer son avantage concurrentiel et aider nos industries à prospérer dans l'économie mondiale.
Nous avons les travailleurs les plus compétents et les plus talentueux, ainsi que la main-d’œuvre la plus instruite au monde. Nous pouvons tous en être très fiers.
Le budget de 2025 élargit les possibilités d’apprentissage, de formation et de croissance pour les jeunes.
Il crée de nouvelles voies d’accès à des carrières dans les secteurs de la construction, de l’énergie propre et de la fabrication de pointe.
Il est essentiel que nous donnions à la prochaine génération la confiance et les compétences nécessaires pour réussir.
Ainsi, au moyen d’un ensemble de nouvelles mesures, nous allons accroître la formation en milieu syndical, bonifier le crédit d’impôt pour les préposés aux services de soutien à la personne et améliorer la mobilité de la main-d’œuvre.
Monsieur le Président, les travailleurs d’ici seront la force motrice de la transformation économique du Canada grâce à de nouvelles compétences et formations, et ils vont tirer parti des emplois stimulants et bien rémunérés qui en découleront.
Comme l’a déclaré le Congrès du travail du Canada, « ces mesures marquent un virage qui place les travailleuses et travailleurs au cœur de la stratégie économique du Canada ».
C’est ainsi que nous dotons les Canadiens des outils dont ils ont besoin pour façonner l’avenir.
C’est ainsi que nous bâtissons un Canada fort.
En conclusion, Monsieur le Président, le budget que je dépose aujourd’hui constitue notre cadre pour l’avenir du Canada et une feuille de route vers la prospérité et la résilience.
Il revient à un choix entre deux visions.
Un choix entre une vision de résignation, où le soutien essentiel dont dépendent les Canadiens serait réduit, où les familles auraient de la difficulté à trouver un logement, et où notre pays serait plus vulnérable, pauvre et dépendant.
Et une autre vision, ancrée dans la confiance. La confiance envers les Canadiens, et la conviction qu’en faisant des investissements générationnels aujourd’hui, nous pouvons bâtir la prospérité durable de demain.
- En mettant plus d’argent dans les poches des Canadiens;
- En s’assurer que chaque personne peut prendre sa retraite dans la dignité;
- En permettant aux gens de recommencer à croire en leur rêve d’accéder à la propriété;
- En bâtissant les infrastructures dont nos villes ont besoin pour se développer;
- En préservant la sécurité de nos communautés pour nos enfants et nos parents.
Le budget de 2025 montre clairement notre choix : nous choisissons la confiance plutôt que la résignation. Nous choisissons de donner aux Canadiens les moyens de réussir, pour bâtir ce pays ensemble et protéger ce qui nous tient à cœur.
Monsieur le Président, il s’agit d’une question de confiance. En nous-mêmes, en notre capacité à nous adapter, et en l’avenir prometteur de ce grand pays.
Il s’agit d’une volonté de bâtir, de protéger et de renforcer le Canada.
Il s’agit de passer de la dépendance à la résilience, et de l’incertitude à la prospérité.
Relevons ce défi générationnel.
Bâtissons un Canada fort.
Parce que nous sommes, et resterons toujours, le vrai Nord, fort et libre.
VIVE LE CANADA!