Audit interne du processus d'enquête de sécurité sur le personnel - Rapport d'audit interne

Présenté par la Direction de la vérification interne
Le 26 septembre 2023

Table des matières

Résumé

L'audit du processus d'enquête de sécurité sur le personnel a été autorisé dans le cadre du Plan d'audit axé sur les risques 2022-2023 du ministère des Finances Canada (le Ministère), qui a été approuvé par le sous-ministre le 29 juin 2022.

Ce que nous avons examiné

Cet audit visait à fournir une assurance raisonnable que les contrôles internes du processus d'enquête de sécurité sur le personnel du Ministère sont efficaces et efficients, et que le processus est conforme aux politiques applicables.

Pourquoi c'est important

Les membres du personnel du Ministère sont tenus  d'accéder à des renseignements de nature délicate pour effectuer leur travail consistant à fournir des analyses stratégiques et des conseils à la ministre des Finances. Un filtrage de sécurité efficace du personnel peut fournir une assurance raisonnable que des membres du personnel fiables protègent les informations, les biens et les installations du gouvernement et s'acquittent de leurs fonctions de manière digne de confiance.

Ce que nous avons découvert

Jusqu'à l'octroi d'une habilitation (autorisation) de sécurité, le Ministère dispose de contrôles efficaces pour le processus d'enquête de sécurité sur le personnel. Toutefois, d'importantes lacunes en matière de contrôle ont été repérées concernant la clôture du processus.

Des points à améliorer ont été repérés en ce qui concerne le rendement global du processus d'enquête de sécurité sur le personnel. Compte tenu du contexte imposant le travail à distance, des retards de traitement des autres organisations impliquées et des ressources actuellement affectées au processus, ces constatations ne sont pas inattendues.

De plus, le processus d'enquête de sécurité sur le personnel du Ministère n'est pas conforme à certaines exigences applicables issues de l'ensemble des politiques du Conseil du Trésor. Actuellement, le Ministère ne dispose d'aucun Plan de sécurité ministériel et d'aucun instrument de délégation de sécurité.

Le tableau suivant résume les constatations générales et les risques connexes pour le Ministère :

Tableau 1
Constatations Générales et les Risques Connexes
Constatations générales Risque Exigence de la politique
(Oui/Non)
Le Ministère n'a actuellement aucun Plan de sécurité ministériel. Élevé Oui
Le Ministère ne dispose actuellement d'aucun instrument de délégation de sécurité pour documenter les pouvoirs décisionnels. Moyen Oui
Aucun suivi n'est actuellement effectué pour garantir que tous les membres du personnel ont assisté au breffage obligatoire sur la sécurité du Ministère. Moyen Oui
Les certificats de sécurité (formulaire 330-47 du SCT) n'étaient généralement pas signés en temps opportun ou n'étaient pas signés du tout. Moyen Oui
Les notifications au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) concernant l'état des habilitations de sécurité délivrées n'ont généralement pas été envoyées en temps opportun ou n'ont pas été envoyées du tout. Moyen Oui
Aucun breffage de sécurité de départ n'est effectué pour les membres du personnel qui quittent le Ministère. Moyen Oui
Le processus d'enquête de sécurité est actuellement fondé sur le papier, ce qui a entraîné un important arriéré de dossiers en attente de traitement pendant la période de travail à distance causée par la pandémie de COVID-19. Moyen Non
Les dossiers de sécurité en cas de mutation d'arrivée de membres du personnel provenant de d'autres ministères n'ont soit jamais été reçus par le Ministère, ont été reçus bien après la date demandée, ou ils étaient incomplets. Cependant, l'équipe d'audit a pu confirmer que les membres du personnel détenaient une habilitation de sécurité valide. Moyen Non
Les agents de sécurité du personnel disposent de listes de contrôle pour garantir l'exhaustivité des dossiers, mais ne les utilisent pas efficacement. Moyen Non
Il y a peu de communications avec les gestionnaires et les membres du personnel pour leur rappeler de leurs responsabilités en matière de sécurité. Moyen Non
La Politique ministérielle sur la sécurité a été révisée pour la dernière fois en 2011 et contient des renseignements désuets. Moyen Non
Les agents de sécurité du personnel consacrent beaucoup de temps à la saisie manuelle des données. Faible Non
Une entente est en place avec le SCRS pour donner la priorité aux évaluations de sécurité des candidats embauchés dans le cadre des processus de recrutement universitaire et du Programme avancé pour les analystes de politiques (PAAP). Cette entente n'est pas formellement documentée. Faible Non
Le principal groupe de discussion du Ministère chargé d'évoquer les questions de nature délicate liées à la sécurité a cessé de se réunir. Les réunions entre les principaux responsables de la sécurité du Ministère se déroulent actuellement de manière informelle. Faible Non
Marie-Josée Yelle
Dirigeante principale de la vérification par intérim

Contexte

Au sein du ministère des Finances Canada (le Ministère), les membres du personnel sont tenus d'accéder à des renseignements protégés ou classifiés pour effectuer leur travail visant à fournir des analyses stratégiques et des conseils à la ministre des Finances. Afin de réduire le risque que des renseignements protégés ou classifiés soient consultés, utilisés ou diffusés de manière inappropriée, le gouvernement du Canada a mis en place des contrôles et des politiques de sécurité, y compris des politiques liées au filtrage de sécurité du personnel.

Le filtrage de sécurité du personnel nécessite la collecte de renseignements personnels auprès de particuliers avec leur consentement éclairé, ainsi que des renseignements auprès de sources de renseignements et de responsables de l'exécution de la loi, de même que d'autres sources et méthodes pour évaluer la fiabilité d'un particulier et sa loyauté envers le Canada. Un filtrage de sécurité efficace du personnel peut fournir une assurance raisonnable que des membres du personnel fiables protègent les informations, les biens et les installations du gouvernement et s'acquittent de leurs fonctions de manière digne de confiance.

La gestion de filtrage de sécurité du personnel est principalement régie par la Politique sur la sécurité du gouvernement, la Directive sur la gestion de la sécurité et la Norme sur le filtrage de sécurité (la Norme). L'objectif de la Norme est de veiller à ce que le filtrage de sécurité au sein du gouvernement du Canada est effectué de manière efficace, efficient, rigoureux, uniforme et équitable afin de fournir une assurance raisonnable que des personnes fiables protègent les informations et les biens du gouvernement et s'acquittent de leurs fonctions de manière digne de confiance, ainsi que pour permettre une transférabilité accrue du filtrage de sécurité entre ministères et organismes.

La Norme définit également le niveau du filtrage de sécurité et autorisations d'accès qui suit :

Compte tenu de la nature délicate des renseignements au sein du Ministère, tous les membres de son personnel doivent détenir au minimum une autorisation de niveau Secret.

Au sein du Ministère, la sous-ministre adjointe de la Direction des services ministériels (DSM) a été désignée comme dirigeante principale de la sécurité du Ministère. La Division des services de sécurité, au sein de la Direction des ressources humaines et de la sécurité de la DSM, est responsable du processus d'enquête de sécurité sur le personnel. De plus, la Division des services de sécurité est responsable de la gestion des incidents liés à la sécurité, de la gestion des situations d'urgence, de la sécurité ministérielle, de la sécurité matérielle, de la gestion des événements de sécurité, de la planification de la continuité des activités et de la sécurité des contrats et autres dispositions. Au moment de l'audit, l'équipe de la Division des services de sécurité était composée de cinq (5) équivalent temps plein (ETP), dont un (1) ETP dédié à temps plein au filtrage de sécurité du personnel.

Les ministères gouvernementaux suivants jouent également un rôle dans le processus d'enquête de sécurité :

Objectif, portée, critères et approche de l'audit

Objectif et portée de l'audit

Objectif de l'audit :

Portée de l'audit :

Critères d'audit

Critère 1 : Les contrôles internes du processus d'enquête de sécurité sur le personnel du Ministère sont efficaces et conformes à la Politique sur la sécurité du gouvernement du Conseil du Trésor (CT), à la Directive sur la gestion de la sécurité et à la Norme sur le filtrage de sécurité.

Critère 2 : Les filtrages de sécurité du personnel sont traités de manière efficace et efficiente.

Approche de l'audit

En effectuant cet audit, nous avons :

Opinion globale et énoncé de conformité

Opinion globale

Des procédures suffisantes et appropriées ont été effectuées et des éléments probants ont été recueillis en vue de soutenir l'exactitude de la conclusion de l'audit. Les constatations et les conclusions observées dans cet audit sont fondées sur une comparaison des conditions qui existaient au moment de la mission par rapport aux critères préétablis ayant été approuvés par la haute gestion.

Les constatations et les conclusions s'appliquent uniquement aux entités examinées ainsi qu'à la portée et de la période couvertes par l'audit.

Énoncé de conformité

L'audit a été menée conformément aux Normes internationales pour la pratique professionnelle de l'audit interne, comme l'attestent les résultats du programme d'assurance de la qualité et d'amélioration.

Résumé des constatations

Principales constatations – Remarque

Compte tenu des ressources actuelles de la Division des services de sécurité affectées au processus d'enquête de sécurité sur le personnel, l'équipe d'audit interne a émis une recommandation officielle concernant les constatations de non-conformité à la politique. Lorsqu'une recommandation formelle a été formulée, la direction a élaboré un Plan d'action de la direction (PAD). La Direction de la vérification interne (DVI) assurera le suivi de ces PAD pour s'assurer qu'ils ont été mis en œuvre.

La DVI n'effectuera pas de suivi sur les points à améliorer qui concernent l'efficience et l'efficacité globales du processus, car il incombe à la direction de gérer les risques dans ces domaines.

Principales constatations – Critère 1

Nous nous attendions à constater que les contrôles internes du processus d'enquête de sécurité sur le personnel du ministère des Finances Canada (le Ministère) sont efficaces et conformes à la Politique sur la sécurité du gouvernement du Conseil du Trésor (CT), à la Directive sur la gestion de la sécurité et à la Norme sur le filtrage de sécurité

L'équipe d'audit interne a constaté que les trois (3) vérifications majeures qui ont lieu lors du filtrage de sécurité (vérification du casier judiciaire, vérification de crédit et évaluation de la sécurité par le SCRS) ont été effectuées 100 % du temps dans les dossiers passés en revue. L'équipe d'audit interne a également constaté que lorsque des renseignements défavorablesFootnote 2 étaient découverts ou que des renseignements étaient incomplets, des processus étaient en place pour mener des entrevues sur la sécurité lorsque cela était nécessaire ou pour obtenir les renseignements manquants. Le tableau suivant présente les constatations ainsi que les recommandations pour l'action de la direction :

Tableau 2
Critère 1 - Principales constatations
Constatations Recommandation Risque

Le sous-ministre (SM) est responsable d'approuver et de passer en revue chaque année un plan de sécurité ministériel triennal qui décrit comment le ministère sera en mesure de satisfaire aux exigences en matière de sécurité, de même que d'appuyer les priorités pangouvernementales en matière de sécurité qui traitent des mesures de sécurité. Le Ministère disposait auparavant d'un Plan de sécurité ministériel pour 2019-2021, qui avait été approuvé par le SM en janvier 2020. Au moment de l'exécution de la phase d'examen réalisés par l'équipe d'audit interne, aucun Plan de sécurité ministériel n'était en place. [L'information a été retranchée.]

La Direction des services ministériels a embauché un expert-conseil pour élaborer un Plan de sécurité ministériel et vise à en rédiger un d'ici le printemps 2023.

La dirigeante principale de la sécurité (la sous-ministre adjointe, DSM) est tenue de rendre compte au SM, au moins chaque année, sur les avancements de la réalisation des priorités définies dans le plan de sécurité ministériel. Étant donné qu'aucun plan de sécurité ministériel n'est actuellement en place, aucun rapport annuel n'a été présenté au SM. L'examen et la production de rapports annuels sur le Plan de sécurité ministériel permettent aux ministères de démontrer qu'une gouvernance appropriée est en place pour fournir une compréhension globale de la gestion de la sécurité, des priorités de sécurité et de l'atténuation des risques dans l'ensemble de l'organisation et offrent la possibilité de corriger le tir ou de redéfinir les priorités des activités selon les besoins.

La dirigeante principale de la sécurité devrait élaborer un Plan de sécurité ministériel sur trois ans, le faire approuver par le SM et rendre compte chaque année au SM des progrès réalisés par rapport à ses priorités. Élevé
La dirigeante principale de la sécurité est responsable de définir et de documenter les rôles, les responsabilités et les pouvoirs pour les décisions connexes en matière de sécurité afin d'assurer la cohérence, la productivité et le maintien du respect de la législation pertinente.Le Ministère ne dispose actuellement d'aucun instrument de délégation de sécurité. La dirigeante principale de la sécurité devrait créer un instrument de délégation de sécurité et le faire approuver par le sous-ministre. Moyen

Les membres du personnel sont tenus d'assister au séance d'information obligatoire sur la sécurité lorsqu'ils entrent au Ministère, puis de reconnaître leurs responsabilités en signant un certificat de sécurité (formulaire 330-47 du SCT).

À l'heure actuelle, aucun suivi n'est effectué pour garantir que tous les membres du personnel du Ministère ont assisté à la séance d'information obligatoire sur la sécurité.

L'équipe d'audit interne a noté dans les dossiers examinés qu'en général, les certificats de sécurité n'étaient pas signés par les membres du personnel, ou n'étaient pas signés en temps opportun.

Cela augmente le risque que les membres du personnel ne soient pas conscients de leurs responsabilités en matière de protection des renseignements concernant leur habilitation de sécurité. [L'information a été retranchée.]

La dirigeante principale de la sécurité devrait améliorer les contrôles en place pour garantir que tous les membres du personnel participent à la  séance d'information obligatoire sur la sécurité et reconnaissent leurs responsabilités en signant leur certificat de sécurité. Moyen

Le Ministère est responsable de faire rapport au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) lorsque de nouvelles habilitations (autorisations) de sécurité sont accordées (formulaire 4195 du SCRS) ou lorsqu'il y a eu un changement dans une habilitation de sécurité, comme un transfert, une réduction, une augmentation ou une réactivation (formulaire 4160 du SCRS).

L'équipe d'audit interne a constaté, à partir des dossiers examinés, que les notifications au SCRS n'étaient pas envoyées en temps opportun ou n'étaient pas envoyées du tout.

[L'information a été retranchée.]

La dirigeante principale de la sécurité devrait améliorer les contrôles en place pour garantir que les agents de sécurité du personnel avisent le SCRS en temps opportun lorsqu'une autorisation est accordée (formulaire 4195 du SCRS) ou qu'un dossier de sécurité d'un membre du personnel est transféré entre les ministères, réduit, augmenté ou réactivé (formulaire 4160 du SCRS). Moyen

Le Ministère est responsable de fournir une séance d'information aux particuliers dont il est mis fin à l'emploi dans le cadre de laquelle ils seront informés de leur obligation continue de maintenir le caractère confidentiel des informations délicates auxquels ils ont eu accès.

L'équipe d'audit interne a noté qu'aucune séance d'information de sécurité de départ était actuellement effectué.

Il existe actuellement un risque que les membres du personnel quittent le Ministère et ignorent leurs obligations continues de maintenir le caractère confidentiel des informations auxquels ils ont eu accès au Ministère et puissent divulguer des informations délicates.

La dirigeante principale de la sécurité devrait veiller à ce qu'un processus soit mis en place pour informer les membres du personnel de leurs obligations continues en matière de sécurité avant qu'ils quittent le Ministère. Moyen

Principales constatations – Critère 2

Nous nous attendions à ce que les filtrages de sécurité du personnel soient traités de manière efficace et efficiente.

Des domaines à améliorer ont été repérés en ce qui concerne l'efficience et l'efficacité du processus d'enquête de sécurité dans son ensemble. Le tableau suivant présente les constatations de l'équipe d'audit interne ainsi que certaines suggestions à l'intention de la direction.

Tableau 3
Critère 2 - Principales constatations
Constatations Points à améliorer Risque

Le processus d'enquête de sécurité du Ministère est fondé sur le papier. À la suite de l'éclosion de la pandémie de COVID-19 et des consignes de travail à distance, la Division des services de sécurité a cessé de traiter certains types d'opérations car ses membres travaillaient à domicile et n'avaient plus accès aux imprimantes, créant ainsi un important arriéré de dossiers à traiter en personne. Il a également été observé lors de l'examen des dossiers que l'impression des dossiers de sécurité du personnel prenait beaucoup de temps, étant donné que plusieurs des rapports générés lors du processus d'enquête étaient déjà au format numérique.

Lors de la sensibilisation effectuée auprès d'autres ministères gouvernementaux, l'équipe d'audit interne a noté que plusieurs ministères étaient passés aux fichiers numériques et acceptaient les signatures numériques sur les formulaires de filtrage de sécurité afin d'accroître la productivité dans le nouvel environnement de travail hybride. Cela a également augmenté l'efficience dans la capacité à transférer des dossiers vers d'autres ministères, une fois qu'un membre a été muté dans un autre ministère.

La dirigeante principale de la sécurité peut envisager de travailler à la numérisation de tous les dossiers de sécurité du personnel et d'utiliser des signatures numériques lorsque cela est possible.

La dirigeante principale de la sécurité devrait veiller à ce que l'arriéré des dossiers de mutation au Ministère et vers d'autres ministères soit régulièrement résorbé.

Moyen

Les dossiers de sécurité en cas de transfert de membres du personnel provenant d'autres ministères n'ont soit jamais été reçus par le Ministère, ont été reçus bien après la date demandée ou étaient incomplets. Cependant, l'équipe d'audit a pu confirmer que les membres du personnel détenaient une habilitation de sécurité valide.

L'équipe d'audit interne a constaté que certains ministères refont la cote de fiabilité pour tous les membres du personnel transférés chez eux.

S'assurer que le membre du personnel n'obtient aucun résultat défavorable lors d'une vérification de casier judiciaire ou d'une vérification de crédit réduit le risque pour le Ministère que le membre du personnel puisse divulguer des informations délicates en échange d'argent.

La dirigeante principale de la sécurité pourrait envisager de refaire la cote de fiabilité des membres du personnel fédéraux transférés depuis d'autres ministères en utilisant une approche fondée sur les risques. Moyen

Les listes de contrôle sont utilisées par les agents de sécurité du personnel pour documenter que toutes les étapes requises du processus ont été suivies. Les listes de contrôle peuvent être un outil efficace pour garantir que toutes les étapes d'un processus ont été suivies.

Après avoir examiné les dossiers de sécurité du personnel, l'équipe d'audit interne a constaté que les listes de contrôle n'étaient souvent ni signées ni datées, ou encore que certaines étapes du processus semblaient avoir été suivies alors qu'en réalité, elles ne l'avaient pas été. L'équipe d'audit interne a également remarqué que les listes de contrôle étaient généralement remplies par un membre subalterne de la Division des services de sécurité.

La dirigeante principale de la sécurité peut envisager d'intégrer un processus de surveillance mené par un membre du personnel plus expérimenté pour examiner le caractère complet des dossiers. Moyen

Les gestionnaires ont la responsabilité de veiller à ce que leurs membres du personnel ont été informés de leurs responsabilités en matière de sécurité. Les gestionnaires ont également la responsabilité de relever les changements importants au niveau du comportement de leurs membres du personnel, et établir un rapport sur ces changements à la Division des services de sécurité. Les membres du personnel ont la responsabilité d'informer la Division de tout changement au chapitre de leur situation personnelle, de tout contact persistant ou inhabituel ou de tout comportement inhabituel chez d'autres personnes.

L'équipe d'audit interne a constaté qu'il y a peu de communications avec les gestionnaires et les membres du personnel pour leur rappeler leurs responsabilités en matière de sécurité du personnel.

La dirigeante principale de la sécurité peut envisager de sensibiliser davantage à la sécurité dans l'ensemble du Ministère, y compris aux rôles et responsabilités. Moyen

La Politique ministérielle sur la sécurité a été révisée pour la dernière fois en 2011 et contient des renseignements désuets.

Ne pas disposer d'une politique à jour augmente le risque que les rôles, les responsabilités et les objectifs généraux liés à la sécurité ne soient pas clairement définis et compris.

La dirigeante principale de la sécurité peut envisager de réviser et de mettre à jour la politique du Ministère en matière de sécurité. Moyen
Les agents de sécurité du personnel consacrent beaucoup de temps à la saisie manuelle des données. Non seulement cela prend du temps, mais la saisie manuelle des données augmente le risque d'erreurs de saisie humaine. En ce qui concerne la sensibilisation auprès d'autres ministères gouvernementaux, il a été noté que plusieurs ministères ont déjà mis en œuvre ou envisagent de mettre en œuvre des portails de soumission de formulaires numériques. Cela réduirait le besoin de saisie manuelle des données, la soumission de formulaires incomplets et les allers-retours ultérieurs entre l'agent de sécurité du personnel et le demandeur. La dirigeante principale de la sécurité pourrait envisager d'explorer des options pour mettre en œuvre un nouveau système automatisé de filtrage de sécurité afin de réduire le besoin de saisie manuelle des données à partir des formulaires de filtrage de sécurité. Faible

Des retards importants dans le processus d'enquête sont causés par un arriéré au SCRS dans la réalisation des évaluations de sécurité.

Le Ministère a une entente particulière avec le SCRS pour accorder la priorité à l'évaluation de sécurité des candidats embauchés dans le cadre du programme de recrutement universitaire et du Programme avancé pour les analystes de politiques (PAAP). Cette entente est informelle et n'est pas documentée.

Étant donné le taux de roulement élevé au SCRS, il existe un risque que cette entente ne soit pas appliquée si certains membres du personnel du SCRS quittent leur poste.

La dirigeante principale de la sécurité pourrait envisager de conclure une entente écrite avec le SCRS. Faible

La formalisation des structures de gouvernance et la documentation des décisions aident à tenir les personnes responsables de leurs décisions et à garantir que des mesures de suivi appropriées peuvent être prises.

Le Comité de coordination de la sécurité du ministère des Finances (CCSFIN), le principal groupe de discussion du Ministère chargé d'évoquer les questions de nature délicate en matière de sécurité, a cessé de se réunir.

Les réunions entre les principaux responsables de la sécurité se déroulent désormais de manière informelle. Étant donné qu'aucun compte rendu de ces réunions n'est conservé, l'équipe d'audit interne n'a pas été en mesure de tirer des conclusions sur l'efficacité de la surveillance.

La dirigeante principale de la sécurité pourrait envisager de réformer la gouvernance du programme de sécurité du Ministère. Faible

Conclusion générale

Jusqu'à l'octroi d'une habilitation de sécurité, le ministère des Finances Canada (le Ministère) dispose de contrôles efficaces pour le processus d'enquête de sécurité sur le personnel. Toutefois, d'importantes lacunes en matière de contrôle ont été repérées concernant la clôture du processus.

Des domaines à améliorer ont été repérés en ce qui concerne le rendement globale du processus d'enquête de sécurité sur le personnel. Compte tenu du contexte imposant le travail à distance, des retards de traitement des autres organisations impliquées et des ressources actuellement affectées au processus, ces constatations ne sont pas inattendues.

De plus, le processus d'enquête de sécurité sur le personnel du Ministère n'est pas conforme à certaines exigences applicables issues de l'ensemble des politiques du Conseil du Trésor. Actuellement, le Ministère ne dispose d'aucun Plan de sécurité ministériel et d'aucun instrument de délégation de sécurité.

Réponse de la direction et plans d'action

Réponse globale de la direction :

La direction est d'accord avec les constatations de l'audit du processus de filtrage de sécurité du personnel. La dirigeante principale de la sécurité travaillera avec la Division des services de sécurité pour garantir que les recommandations issues de l'audit sont traitées par des mesures correctives, comme décrites ci-dessous.

Tableau 4
Réponse de la direction et plans d'action
Recommandations Réponses de la direction Plans d'action Responsables Dates cible
1. La dirigeante principale de la sécurité devrait élaborer un Plan de sécurité ministériel sur trois ans, le faire approuver par le sous-ministre (SM) et rendre compte chaque année au SM des progrès réalisés par rapport à ses priorités. La direction est d'accord avec la recommandation. La dirigeante principale de la sécurité élaborera un Plan de sécurité ministériel triennal et le soumettra à l'approbation du sous-ministre. La dirigeante principale de la sécurité fera également rapport chaque année au sous-ministre des progrès réalisés par rapport aux priorités définies dans le Plan de sécurité ministériel approuvé. Dirigeante principale de la sécurité, sous-ministre adjointe – Direction des services ministériels Plan de sécurité ministériel triennal : 31 octobre 2023Premier rapport d'étape annuel au sous-ministre : 31 mars 2025
2. La dirigeante principale de la sécurité devrait créer un instrument de délégation de sécurité et le faire approuver par le sous-ministre. La direction est d'accord avec la recommandation. La dirigeante principale de la sécurité élaborera un instrument de délégation de sécurité et le présentera au sous-ministre pour approbation. Dirigeante principale de la sécurité, sous-ministre adjointe – Direction des services ministériels 30 septembre 2023
3. La dirigeante principale de la sécurité devrait améliorer les contrôles en place pour garantir que tous les membres du personnel participent à la  séance d'information obligatoire sur la sécurité et reconnaissent leurs responsabilités en signant leur certificat de sécurité. La direction est d'accord avec la recommandation. Le directeur, Division des services de sécurité, intégrera des contrôles améliorés dans le processus d'intégration ministériel pour s'assurer que tous les membres du personnel ont reçu le breffage obligatoire sur la sécurité et ont reconnu leurs responsabilités en signant leur certificat de sécurité. Le directeur de la Division des services de sécurité fournira un rapport annuel des résultats obtenus au dirigeant principal adjoint de la sécurité. Directeur, Division des services de sécurité 31 mars 2024
4. La dirigeante principale de la sécurité devrait veiller à ce qu'un processus soit mis en place pour informer les membres du personnel de leurs responsabilités durables en matière de sécurité avant qu'ils quittent le Ministère. La direction est d'accord avec la recommandation. Le directeur de la Division des services de sécurité élaborera et mettra en œuvre un processus pour garantir que les membres du personnel reçoivent un breffage sur leurs responsabilités durables en matière de sécurité avant qu'ils quittent le Ministère. Le directeur de la Division des services de sécurité fournira un rapport annuel des résultats obtenus au dirigeant principal adjoint de la sécurité. Directeur, Division des services de sécurité 31 mars 2024
5. La dirigeante principale de la sécurité devrait améliorer les contrôles en place pour garantir que les agents de sécurité du personnel avisent le SCRS en temps opportun lorsqu'une autorisation est accordée (formulaire 4195 du SCRS) ou qu'un dossier de sécurité d'un membre du personnel est transféré entre les ministères, réduit, augmenté ou réactivé (formulaire 4160 du SCRS). La direction est d'accord avec la recommandation. Le directeur, Division des services de sécurité, adaptera les procédures opérationnelles existantes et améliorera les contrôles en place pour garantir que les agents de sécurité du personnel informent le SCRS en temps opportun lorsqu'une autorisation est accordée ou lorsqu'un dossier de sécurité d'un membre du personnel est transféré entre les ministères. Le directeur de la Division des services de sécurité fournira un rapport annuel des résultats obtenus au dirigeant principal adjoint de la sécurité. Directeur, Division des services de sécurité 31 mars 2024

Annexe A – Résultats des tests de conformité

Tableau A1
Résultats des tests de conformité - Nouvelles habilitations et renouvellements
Critères de test – Nouvelles habilitations et renouvellements Opérations mises à l'essai Dossiers présentant des problèmes Renseignements complémentaires
Le demandeur a rempli et signé un formulaire de filtrage de sécurité donnant son consentement pour la réalisation du filtrage de sécurité (formulaire 330-23 du SCT) 31 3
  • Un (1) dossier ne contenait pas le formulaire. Cette habilitation a été réalisée dès le début des consignes de travail à distance.
  • Deux (2) dossiers portaient des signatures dactylographiées (et non une signature numérique Entrust ou une signature manuscrite) et n'étaient pas datés.
Le demandeur a rempli et signé le formulaire 330-60 31 4
  • Un (1) dossier ne contenait pas le formulaire. Cette habilitation a été réalisée dès le début des consignes de travail à distance.
  • Trois (3) dossiers portaient des signatures dactylographiées (et non une signature numérique Entrust ou une signature manuscrite) et n'étaient pas datés.
Vérification du casier judiciaire terminée 31 0
  • S.O. – aucune lacune détectée en matière de contrôle
Vérification de crédit terminée 31 0
  • S.O. – aucune lacune détectée en matière de contrôle
Lorsque des renseignements défavorables sont découverts, une enquête plus approfondie est menée 1 0
  • S.O. – aucune lacune détectée en matière de contrôle
L'agent de sécurité du personnel a accordé une cote de fiabilité 31 2
  • Un (1) dossier ne contenait pas le formulaire. Cette habilitation a été réalisée dès le début des consignes de travail à distance.
  • Un (1) dossier ne contenait aucune signature de l'agent de sécurité du personnel.
Évaluation de sécurité du SCRS terminée 31 0
  • S.O. – aucune lacune détectée en matière de contrôle
L'agent de sécurité du personnel a accordé une habilitation de sécurité 31 2
  • Un (1) dossier ne contenait pas le formulaire. Cette habilitation a été réalisée dès le début des consignes de travail à distance.
  • Un (1) dossier ne contenait aucune signature de l'agent de sécurité du personnel.
Le SCRS a été informé de la décision d'accorder une habilitation de sécurité (formulaire 4195 du SCRS) 31 2
  • Deux (2) dossiers ne contenaient aucun formulaire 4195 informant le SCRS d'une habilitation de sécurité accordée.
  • Dans plusieurs dossiers examinés, le formulaire 4195 avait été envoyé des mois, voire des années après l'obtention de l'habilitation de sécurité. Cela était dû au fait que les agents de sécurité du personnel travaillaient à distance et ne venaient pas au bureau pour imprimer des formulaires, créant ainsi un important arriéré de formulaires après le retour au bureau.
Le membre du personnel a reçu une séance d'information obligatoire sur la sécurité 31 Impossible à évaluer
  • L'équipe d'audit interne n'a pas été en mesure d'évaluer la situation, étant donné qu'aucun suivi principal n'est actuellement effectué pour garantir que tous les membres du personnel du Ministère ont assisté à la séance d'information obligatoire.
Le membre du personnel a reconnu ses responsabilités en signant un certificat de sécurité (formulaire 330-47 du SCT) 31 19
  • Les agents de sécurité du personnel ont suspendu cette pratique pendant une grande partie de la période de travail à distance, créant ainsi un important arriéré dans les attestations à signer après le retour au bureau.
  • Sept (7) attestations ont été signées après la demande initiale de dossier formulée par l'équipe d'audit interne (8 février 2023).
Tableau A2
Résultats des tests de conformité - Membres du personnel transférés au Ministère
Critères de test – Membres du personnel transférés au Ministère Opérations mises à l'essai Dossiers présentant des problèmes Renseignements complémentaires
Le Ministère a reçu une première confirmation d'habilitation de sécurité du ministère d'origine 12 1
  • Un (1) dossier de sécurité du personnel ne contenait aucune preuve de la demande originale de confirmation d'habilitation ou de la réponse de l'autre ministère. Cependant, une copie du dossier de sécurité a été reçue par le Ministère, et le demandeur possédait une habilitation de sécurité valide. Le risque est donc faible.
Le Ministère a demandé le transfert du dossier de sécurité du personnel 12 0
  • S.O. – aucune lacune détectée en matière de contrôle
Le dossier a été reçu 12 2
  • Deux (2) dossiers demandés n'ont pas encore été reçus par le Ministère. Un dossier a été demandé le 3 mars 2020 et l'autre dossier a été demandé le 6 juillet 2022.
Le dossier transféré était complet (il comprenait la vérification de crédit, la vérification de casier judiciaire et l'évaluation du SCRS) 10 5
  • Deux (2) dossiers examinés ne contenaient pas les résultats de la vérification du casier judiciaire.
  • Trois (3) dossiers examinés ne contenaient pas les résultats de la vérification de crédit.
Le SCRS a été informé du transfert du membre du personnel (formulaire 4160 du SCRS) 10 2
  • Deux (2) dossiers examinés ne contenaient pas de formulaire 4160 pour aviser le SCRS du transfert de l'habilitation de sécurité.
Le membre du personnel a reçu une séance d'information obligatoire sur la sécurité 12 Impossible à évaluer
  • À l'heure actuelle, aucun suivi n'est effectué pour garantir que tous les membres du personnel du Ministère ont assisté à la séance d'information obligatoire sur la sécurité. L'équipe d'audit interne n'a pas été en mesure de l'évaluer.
Le membre du personnel a reconnu ses responsabilités en signant un certificat de sécurité (formulaire 330-47 du SCT) 12 12
  • Aucun (0) des dossiers examinés pour un membre du personnel transféré ne contenait de certificat de sécurité signé.
Tableau A3
Résultats des tests de conformité - Membres du personnel transférés à l'extérieur du Ministère
Critères de test – Membres du personnel transférés à l'extérieur du Ministère Opérations mises à l'essai Dossiers présentant des problèmes Renseignements complémentaires
Le SCRS a été informé de la mutation du membre du personnel (formulaire 4160 du SCRS) 3 0
  • S.O. – aucune lacune détectée en matière de contrôle
Le Ministère a transféré le dossier de sécurité du personnel au ministère demandeur 3 0
  • S.O. – aucune lacune détectée en matière de contrôle

Annexe B – Stratégie d'échantillonnage

L'équipe d'audit interne a identifié un total de 510 habilitations (autorisations) de sécurité nouvelles et renouvelées, un total de 484 habilitations de sécurité pour des transferts au Ministère et un total de 264 habilitations de sécurité pour des transferts à l'extérieur du Ministère pour la période du 1er avril 2019 au 30 septembre 2022.Footnote 3

L'échantillon et la répartition du total sont les suivants :

Tableau B1
Stratégie d'échantillonnage
StratificationFootnote 5 Nombre d'échantillons Décompte du total
Du 1er avril 2019 au 15 mars 2020 Du 16 mars 2020 au 3 mai 2020 Du 4 mai 2020 au 31 août 2020 Du 1er septembre 2020 au 30 septembre 2022 Du 1er avril 2019 au 15 mars 2020 Du 16 mars 2020 au 3 mai 2020 Du 4 mai 2020 au 31 août 2020 Du 1er septembre 2020 au 30 septembre 2022
Habilitations de sécurité nouvelles et renouvelées 6 3 6 16 195 20 39 256
Habilitations de sécurité relatives à des transferts au Ministère 4 8 138 346
Habilitations de sécurité relatives à des transferts à l'extérieur du Ministère 3 264
Total 45 1 258

Annexe C – Renseignements clés examinés

Renseignements clés examinés

Voici une liste non exhaustive des renseignements clés examinés par l'équipe d'audit interne :

Législation, politiques et lignes directrices :

Documents propres au ministère des Finances Canada :

Autres documents :

Annexe D – Méthodologie de classement des risques

Les risques attribués aux constatations étaient fondés sur la propre évaluation des risques par la Direction de la vérification interne. Le tableau suivant définit les critères utilisés pour attribuer le risque/la priorité :

Tableau D1
Classement des risques
Zone à haut risque Risques qui dépassent considérablement le seuil d'acceptation des risques et nécessitent une gestion approfondie et, dans certains cas, une mesure urgente.
Zone à risque moyen Risques qui dépassent le seuil d'acceptation des risques et nécessitent une gestion proactive.
Zone à faible risque Risques inférieurs au seuil d'acceptation des risques et ne nécessitant généralement pas de gestion active.

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