Rapport financier annuel du gouvernement du Canada Exercice 2024-2025

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Table des matières

Avis au lecteur

Les résultats financiers figurant dans le présent rapport sont fondés sur les états financiers consolidés vérifiés du gouvernement du Canada pour l’exercice terminé le 31 mars 2025, lesquels figurent ici sous forme condensée.

Pour la 27e année consécutive, le gouvernement a reçu une opinion non modifiée du vérificateur général du Canada sur ses états financiers consolidés. Les états financiers consolidés complets sont disponibles sur le site Web de Services publics et Approvisionnement Canada.

Les Tableaux de référence financiers ont été mis à jour et contiennent les résultats de 2024-2025, de même que les révisions historiques des Comptes économiques et financiers nationaux publiés par Statistique Canada.

Points saillants

Contexte économiqueNote de bas de page 1

L’économie canadienne a fait preuve de résilience en 2024, la croissance ayant repris au cours de l’année, soutenue par une demande intérieure vigoureuse, des taux d’intérêt plus bas et une croissance démographique continue. L’inflation a atteint de nouveau la cible de 2,0 % de la Banque du Canada en août 2024 et elle est demeurée dans la fourchette cible de 1 à 3 % depuis. Dans l’ensemble, le PIB réel a augmenté de 1,6 % en 2024, l’économie ayant enregistré un atterrissage en douceur après la période de hausse des taux d’intérêt. Le PIB nominal, la mesure la plus vaste de l’assiette fiscale, a augmenté de 4,7 % en 2024, marquant un retour à un taux de croissance plus typique d’avant la pandémie. Toutefois, au début de 2025, les mesures successives prises par les États-Unis pour restreindre le commerce combinées à l’incertitude croissante ont entraîné un ralentissement marqué de l’activité économique canadienne, ce qui a entraîné une révision à la baisse des perspectives.

Le marché du travail s’est assoupli tout au long de 2024, principalement en raison de la faiblesse de la demande d’embauche qui a coïncidé avec une croissance démographique continue. L’économie a créé 382 000 emplois au cours de l’année, comparativement à 593 000 en 2023. Le taux de chômage est passé de 5,4 % en 2023 à 6,4 % en 2024. Les postes vacants ont diminué par rapport aux sommets postpandémiques, se rapprochant des normes historiques. Alors que la croissance nominale des salaires a commencé à ralentir, la baisse de l’inflation a permis aux salaires réels d’augmenter de 2,4 % en moyenne en 2024.

L’inflation globale s’est établie en moyenne à 2,4 % en 2024, en baisse par rapport à 3,9 % en 2023. La désinflation a été en grande partie attribuable à la baisse des prix des biens, même si les coûts du logement sont demeurés élevés. La part des composantes de l’indice des prix à la consommation qui avait dépassé 3 % est revenue à des niveaux presque normaux. La suspension temporaire de la taxe sur les produits et services et de la taxe de vente harmonisée (TPS/TVH), ainsi que l’élimination de la taxe sur le carbone pour les consommateurs à l’égard des produits pétroliers ont aussi contribué à réduire l’inflation au début de 2025.

Au début de 2025, les séries successives de mesures restrictives des États-Unis concernant le commerce et l’incertitude qui en a découlé ont commencé à avoir une incidence importante sur l’économie canadienne. Au premier trimestre, le PIB réel a connu une croissance vigoureuse de 2,2 % du taux annualisé, les exportations ayant été devancées en prévision de l’imposition de nouveaux droits de douane. Cependant, la demande intérieure a été plus faible, en raison du report d’achats importants par les consommateurs, du ralentissement du marché de l’habitation et de l’incertitude croissante pesant sur les investissements des entreprises. La croissance de l’emploi a ralenti et le taux de chômage est passé à 6,9 % en juin 2025.

Les perspectives économiques du Canada ont été révisées à la baisse, en raison des effets négatifs des droits de douane américains et du ralentissement attendu de la croissance mondiale. La croissance du PIB réel devrait ralentir en 2025 avant de s’améliorer progressivement en 2026 et d’atteindre environ 2 % en 2027. L’inflation devrait rester près de la cible de 2 %, bien que l’incertitude demeure grande. Les nouveaux droits de douane et les coûts élevés des intrants pourraient exercer une pression à la hausse sur l’inflation, mais ces effets devraient être contrebalancés par un ralentissement économique et une hausse du chômage, ce qui devrait contribuer à atténuer les pressions sous-jacentes sur les prix.

Ces perspectives sont fondées sur le plus récent sondage du ministère des Finances Canada auprès d’économistes du secteur privé, qui sert à éclairer la planification économique et budgétaire du gouvernement. Le processus d’enquête, utilisé depuis 1994, apporte indépendance et transparence au cadre de prévision fédéral et garantit des prévisions budgétaires reposant sur une vision équilibrée et crédible de l’environnement économique.

Tableau 1
Moyenne des prévisions du secteur privé
(en pourcentage)
  2023 2024 2025 2026
Croissance du PIB réel
Budget de 2024
1,1 0,7 1,9 2,2
Énoncé économique de l’automne de 2024
1,5 1,3 1,7 2,1
Données réelles
1,5 1,6
Croissance du PIB nominal
Budget de 2024
2,7 3,8 3,9 4,2
Énoncé économique de l’automne de 2024
2,9 4,3 3,7 4,2
Données réelles
2,9 4,7
Taux des bons du Trésor à 3 mois
Budget de 2024
4,8 4,5 3,1 2,7
Énoncé économique de l’automne de 2024
4,8 4,4 2,9 2,6
Données réelles
4,8 4,4
Taux des obligations du gouvernement à 10 ans
Budget de 2024
3,3 3,3 3,2 3,3
Énoncé économique de l’automne de 2024
3,3 3,3 3,1 3,2
Données réelles
3,3 3,4
Taux de chômage
Budget de 2024
5,4 6,3 6,3 6,0
Énoncé économique de l’automne de 2024
5,4 6,4 6,7 6,2
Données réelles
5,4 6,4
Inflation de l’indice des prix à la consommation
Budget de 2024
3,9 2,5 2,1 2,1
Énoncé économique de l’automne de 2024
3,9 2,5 2,0 2,0
Données réelles
3,9 2,4

Remarque : Les chiffres ont été redressés pour tenir compte des révisions historiques des Comptes économiques provinciaux et territoriaux en date du 7 novembre 2024.

Réponse du Canada aux droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits canadiens

En mars 2025, les États-Unis ont commencé à appliquer des droits de douane sur certaines marchandises canadiennes. En réponse à cette mesure, le Canada a appliqué ses propres droits de douane sur certains produits américains, comme les automobiles, l’aluminium et l’acier. Le gouvernement a aussi annoncé certains programmes visant à atténuer les répercussions de l’évolution des échanges commerciaux sur les entreprises et les travailleurs canadiens, pour :

  • faciliter l’accès à l’assurance-emploi pour les travailleurs touchés et mettre en place des mesures particulières dans le cadre du programme de Travail partagé de l’assurance-emploi afin d’éviter des mises à pied;
  • élargir l’accès à des liquidités par l’intermédiaire de sociétés d’État à vocation financière, dont la Banque de développement du Canada, Exportation et développement Canada et Financement agricole Canada, et du Crédit pour les grandes entreprises touchées par les droits de douane;
  • soutenir les entreprises par l’intermédiaire des agences de développement régional;
  • reporter les paiements de l’impôt sur le revenu des sociétés et les versements de la TPS/TVH.

Les revenus tirés des droits de douane perçus par le gouvernement sont comptabilisés à titre d’autres taxes et droits dans l’état consolidé condensé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités. Les revenus tirés des droits de douane et les programmes mis en place par le gouvernement n’ont pas eu d’incidence importante sur les résultats de 2024-2025.

Le solde budgétaire

Le gouvernement a affiché un déficit budgétaire, ou déficit lié aux activités annuel, de 36,3 milliards de dollars en 2024-2025, comparativement à un déficit de 61,9 milliards de dollars en 2023-2024.

Les résultats définitifs pour 2024-2025 reflètent les opérations enregistrées par les ministères et organismes gouvernementaux jusqu’au 31 mars 2025, ainsi que les rajustements de fin d’exercice apportés après le mois de mars pour refléter l’information la plus à jour disponible concernant l’évaluation des actifs, comme les prêts et les comptes débiteurs, ainsi que les passifs, y compris les provisions pour réclamations. De plus, les résultats définitifs intègrent les revenus fiscaux à recevoir en fonction d’évaluations de déclarations de revenus produites après la fin de l’exercice et les résultats définitifs déclarés par les sociétés d’État entreprises, d’autres entreprises publiques et d’autres entités consolidées.

Le solde budgétaire avant les pertes actuarielles nettes représente la différence entre les revenus et les charges du gouvernement, excluant les pertes actuarielles nettes. Puisqu’elle exclut l’incidence des variations de la valeur des obligations et des actifs du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants enregistrés au cours d’exercices précédents, cette mesure vise à donner une idée plus précise des résultats des opérations du gouvernement au cours de l’exercice en cours. Le déficit budgétaire avant les pertes actuarielles nettes s’établissait à 32,3 milliards de dollars en 2024-2025, comparativement à un déficit de 54,4 milliards de dollars en 2023-2024.

Le graphique qui suit illustre l’évolution du solde budgétaire du gouvernement depuis l’exercice 1983-1984, ainsi que le solde budgétaire avant les pertes actuarielles nettes depuis l’exercice 2008-2009 (données les plus récentes disponibles). Pour faciliter la comparaison des résultats au fil du temps et entre les administrations, le solde budgétaire et ses composantes sont exprimés en pourcentage du PIB. En 2024-2025, le déficit budgétaire représentait 1,2 % du PIB, comparativement à 2,1 % du PIB en 2023-2024. Le déficit budgétaire avant les pertes actuarielles nettes représentait 1,0 % du PIB, comparativement à 1,9 % du PIB au cours de l’exercice précédent.

Graphique 1
Solde budgétaire
Graphique 1: Solde budgétaire

Sources : Comptes publics du Canada; Statistique Canada

1 En 2017-2018, le gouvernement a apporté un changement rétroactif à la méthode de calcul qu’il utilise pour déterminer le taux d’actualisation des régimes de retraite non capitalisés. Les résultats budgétaires des exercices 2008-2009 à 2016-2017 ont été redressés pour tenir compte de ce changement. Les données redressées pour la période antérieure à l’exercice 2008-2009 ne sont pas disponibles.

Version texte
Solde budgétaire Solde budgétaire avant les pertes actuarielles nettes¹
(% du PIB) (% du PIB)
1983-1984 -7,7
1984-1985 -8,0
1985-1986 -6,7
1986-1987 -5,7
1987-1988 -5,1
1988-1989 -4,5
1989-1990 -4,3
1990-1991 -4,9
1991-1992 -4,6
1992-1993 -5,4
1993-1994 -5,2
1994-1995 -4,6
1995-1996 -3,6
1996-1997 -1,0
1997-1998 0,3
1998-1999 0,6
1999-2000 1,4
2000-2001 1,8
2001-2002 0,7
2002-2003 0,6
2003-2004 0,7
2004-2005 0,1
2005-2006 0,9
2006-2007 0,9
2007-2008 0,6
2008-2009 -0,6 0,0
2009-2010 -3,6 -3,1
2010-2011 -2,1 -1,7
2011-2012 -1,6 -1,1
2012-2013 -1,2 -0,5
2013-2014 -0,4 0,6
2014-2015 0,0 0,4
2015-2016 -0,1 0,4
2016-2017 -0,9 -0,4
2017-2018 -0,9 -0,4
2018-2019 -0,6 -0,3
2019-2020 -1,7 -1,2
2020-2021 -14,8 -14,1
2021-2022 -3,6 -3,2
2022-2023 -1,2 -0,9
2023-2024 -2,1 -1,9
2024-2025 -1,2 -1,1

Les revenus ont augmenté de 51,4 milliards de dollars (11,2 %) par rapport à 511,0 milliards de dollars l’année précédente, ce qui est surtout attribuable à une hausse de l’impôt sur le revenu des particuliers, de l’impôt sur le revenu des sociétés et d’autres revenus. Des gains de revenus ont été observés à l’égard des flux d’impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés, sous l’effet de la croissance accrue de l’emploi et des salaires, de différences dans le calendrier et, possiblement, de certains comportements, dont la réalisation d’opérations en avance par des contribuables en réaction à l’augmentation annoncée du taux d’inclusion des gains en capital, qui a par la suite été reportée, puis annulée.

Les dépenses totales ont augmenté de 25,9 milliards de dollars (5,0 %), par rapport à 547,3 milliards de dollars l’exercice précédent. Les charges de programmes, à l’exclusion des pertes actuarielles nettes, ont augmenté de 23,2 milliards de dollars (5,0 %) pour s’établir à 489,9 milliards de dollars, sous l’effet d’une augmentation dans toutes les principales catégories de paiements de transfert, compensée en partie par une diminution des autres charges.

Les pertes actuarielles nettes ont diminué de 3,5 milliards de dollars (46,3 %), par rapport à 4,0 milliards de dollars l’année précédente, en raison à la fois de l’amortissement des gains découlant des évaluations actuarielles des régimes de retraite et d’autres avantages futurs des employés du gouvernement, au 31 mars 2024, en vigueur depuis 2024-2025, et de la fin de la période d’amortissement de certaines pertes actuarielles nettes des années précédentes en 2023-2024.

Les frais de la dette publique ont augmenté de 6,1 milliards de dollars (13,0 %), par rapport à 53,4 milliards de dollars l’année précédente, sous l’effet des taux effectifs moyens plus élevés sur les obligations négociables en circulation, ainsi qu’une augmentation de l’encours des obligations négociables.

Tableau 2
Aperçu financier de 2025
milliards de dollars
  2024–2025 2023–2024
Opérations budgétaires
Revenus 511,0 459,5
Charges
Charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes
489,9 466,7
Frais de la dette publique
53,4 47,3
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes
543,3 513,9
Solde budgétaire avant les pertes actuarielles nettes (32,3) (54,4)
Pertes actuarielles nettes
4,0 7,5
Solde budgétaire (36,3) (61,9)
Opérations non budgétaires (93,7) (23,9)
Ressources ou besoins financiers (130,0) (85,7)
Variation nette des activités de financement 109,1 111,8
Variation nette de la trésorerie (21,0) 26,1
Trésorerie à la fin de l’exercice 54,1 75,1
Situation financière
Total des passifs
2 182,3 2 057,8
Total des actifs financiers
788,8 705,0
Dette nette
(1 393,6) (1 352,8)
Actifs non financiers
127,1 116,6
Dette fédérale (déficit accumulé) (1 266,5) (1 236,2)
Résultats financiers (% du PIB)
Revenus
16,6 15,7
Total des charges de programmes
16,1 16,2
Frais de la dette publique
1,7 1,6
Solde budgétaire
(1,2) (2,1)
Dette fédérale (déficit accumulé)
41,2 42,1

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Les pertes et les gains actuariels dans le contexte des finances gouvernementales

Chaque année, le gouvernement recalcule ses obligations au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, afin qu’elles concordent avec les estimations à jour de la valeur des avantages accumulés par le personnel. À la suite de ces calculs, la valeur estimative des obligations fait l’objet d’une baisse ou d’une hausse, qu’on appelle un gain actuariel ou une perte actuarielle. D’autres pertes et gains actuariels sont issus de l’écart entre des résultats réels et leurs estimations antérieures, par exemple la différence entre les rendements réels et les rendements attendus des actifs des régimes de retraite.

Le calcul des obligations au titre des avantages ainsi que des rendements attendus des actifs des régimes de retraite nécessite de s’appuyer sur un vaste éventail d’estimations et d’hypothèses à l’égard des circonstances et des événements futurs, notamment en ce qui concerne les taux d’intérêt (à court et à long termes), l’inflation, le rendement des placements, la croissance des salaires, le profil démographique de la main-d’œuvre, les tendances en matière de départ à la retraite et l’espérance de vie.

L’un des facteurs clés des calculs est le taux d’intérêt utilisé pour chiffrer la valeur en date d’aujourd’hui de paiements futurs. Les obligations du gouvernement au titre des prestations non capitalisées sont évaluées en fonction du rendement des titres obligataires du gouvernement du Canada à la fin de chaque exercice (au 31 mars). Étant donné que les taux des titres obligataires peuvent fluctuer considérablement d’un exercice à l’autre, la valeur de ces obligations peut aussi varier, ce qui mène à des pertes ou à des gains actuariels.

Conformément aux normes comptables canadiennes pour le secteur public, les pertes et les gains actuariels ne sont pas immédiatement intégrés aux passifs déclarés du gouvernement. Ils sont plutôt intégrés progressivement au fil du temps; ce processus s’appelle « l’amortissement ». La période d’amortissement est basée sur la durée de service moyenne restante prévue des membres du personnel, ce qui représente des périodes allant de 4 ans à 23 ans selon le régime en question, ou sur l’espérance de vie restante moyenne des bénéficiaires en vertu des régimes des anciens combattants en temps de guerre, à savoir des périodes allant de 5 ans à 7 ans.

En 2024-2025, le gouvernement a intégré à ses passifs des pertes actuarielles reportées d’exercices antérieurs. Les pertes et les gains issus des nouveaux calculs au 31 mars 2025 seront intégrés à compter de 2025-2026, sur plusieurs exercices. Le montant intégré aux passifs varie d’un exercice à l’autre, étant donné que les périodes d’amortissement d’anciens gains et pertes se terminent et que de nouvelles périodes d’amortissement s’amorcent.

Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes isole ces gains et pertes par rapport aux autres résultats liés aux activités du gouvernement, pour montrer plus précisément leur incidence sur le solde budgétaire annuel.

Comparaison des résultats budgétaires réels aux résultats projetés

Le déficit de 36,3 milliards de dollars enregistré en 2024-2025 était inférieur de 12,0 milliards de dollars au déficit de 48,3 milliards de dollars prévu dans l’Énoncé économique de l’automne de décembre 2024.

Dans l’ensemble, les revenus ont été supérieurs de 15,7 milliards de dollars (3,2 %) aux prévisions. Cet écart est principalement attribuable à des revenus fiscaux plus élevés que prévu, en particulier les revenus d’impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés, traduisant la vigueur du marché du travail et la croissance des salaires, ainsi qu’à l’incidence probable de l’augmentation annoncée du taux d’inclusion des gains en capital, qui a ultérieurement fait l’objet d’un report et d’une annulation. En ce qui concerne les autres taxes, le montant réel a été de zéro alors que le montant projeté était de 2,3 milliards de dollars, étant donné que le gouvernement a annoncé l’annulation de la taxe sur les services numériques le 29 juin 2025.

Les charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes, étaient supérieures de 4,1 milliards de dollars (0,9 %) aux prévisions, principalement en raison de provisions plus élevées que prévu au titre des revendications et des provisions révisées pour les comptes douteux de créances et de prêts, y compris en ce qui concerne les nouvelles réévaluations de prestations versées pendant la pandémie de la COVID-19 et les prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC). Ces évaluations sont généralement réalisées après la fin de l’exercice et intègrent souvent des renseignements disponibles après le 31 mars.

Les frais de la dette publique ont été inférieurs aux projections, soit d’un montant de 0,3 milliard (0,6 %) de moins que prévu, tout comme les pertes actuarielles nettes, dont le montant a été de 26 millions de dollars de moins que prévu.

Cadre de budgétisation des immobilisations du Canada

Le sous-investissement chronique dans les immobilisations des entreprises est un des principaux facteurs expliquant la faible productivité au Canada. Pour remédier à ce problème et aider à cibler les investissements à prioriser pour renforcer le potentiel économique à long terme du Canada, le gouvernement met en place une nouvelle approche de budgétisation des immobilisations, qui distingue les dépenses opérationnelles courantes des dépenses favorisant la formation de capital public et privé.

Cette nouvelle approche qui sera appliquée au budget fédéral permettra toujours aux utilisateurs de comparer l’information entre les diverses publications financières, y compris le Rapport financier annuel du gouvernement du Canada. Elle a été conçue pour renforcer, et non pour remplacer, les rapports existants. Le cadre de budgétisation des immobilisations améliorera la transparence du processus budgétaire du gouvernement et aidera à clarifier la façon dont les choix financiers visent à soutenir la future capacité économique.

L’objectif principal est de réorienter les dépenses vers de nouveaux investissements qui catalysent l’activité du secteur privé, en augmentant le financement pour la formation de capital et en réduisant les dépenses liées aux activités quotidiennes. Au fil du temps, cette approche devrait jouer un rôle important dans la politique budgétaire.

Tableau 3
Comparaison des résultats réels à l’Énoncé économique de l’automne de décembre 2024
  Données réelles
(G$)
EEA de 2024
(G$)
Différence
(G$) (%)
Revenus
Impôt sur le revenu
Particuliers
234,3 232,6 1,7 0,7
Sociétés
97,0 86,8 10,2 11,7
Non-résidents
13,5 13,5 0,0 0,0
Total
344,8 333,0 11,9 3,6
Autres taxes et droits
Taxe sur les produits et services
52,5 51,9 0,6 1,1
Taxes sur l’énergie
5,7 5,8 (0,1) (2,0)
Droits de douane à l’importation
6,3 5,6 0,7 12,0
Autres taxes et droits d’accise
7,5 7,2 0,3 4,7
Total
71,9 70,4 1,5 2,1
Autres taxes
- 2,3 (2,3) (100,0)
Cotisations d’assurance-emploi
31,5 30,9 0,6 2,0
Produits issus de la tarification de la pollution
13,6 12,8 0,8 6,0
Autres revenus
49,2 45,8 3,4 7,4
Total des revenus
511,0 495,2 15,7 3,2
Charges de programmes
Principaux paiements de transfert aux particuliers
Prestations aux aînés
80,3 80,9 (0,6) (0,7)
Assurance-emploi et mesures de soutien
24,9 27,8 (3,0) (10,6)
Prestations pour enfants
28,6 28,2 0,4 1,5
Soutien au revenu lié à la COVID-19 pour les travailleurs
(2,2) (0,3) (1,8) (567,4)
Total
131,6 136,6 (5,0) (3,7)
Principaux paiements de transfert à d’autres paliers de gouvernement
Aide au titre de la santé et d’autres programmes sociaux
69,0 69,0 (0,0) (0,0)
Accords fiscaux
22,9 22,8 0,1 0,5
Système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants
6,6 6,6 (0,0) (0,0)
Fonds pour le développement des collectivités du Canada
2,4 2,4 0,0 0,0
Accords en matière de santé avec les provinces et les territoires
4,3 4,3 0,0 0,0
Autres
(0,1) 0,1 (0,2) (214,9)
Total
105,1 105,2 (0,1) (0,1)
Retour des produits issus de la tarification de la pollution
15,6 14,7 0,9 6,1
Charges de programmes directes
237,6 229,3 8,3 3,6
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes
489,9 485,7 4,1 0,9
Frais de la dette publique 53,4 53,7 (0,3) (0,6)
Résultats/prévisions budgétaires avant les pertes actuarielles nettes (32,3) (44,3) 11,9  
Pertes actuarielles nettes
4,0 4,0 (0,0) (0,6)
Résultats/prévisions budgétaires (36,3) (48,3) 12,0  

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Revenus

Les revenus fédéraux peuvent être répartis dans cinq catégories principales : les impôts sur le revenu, les autres taxes et droits, les revenus au titre des cotisations d’assurance-emploi, les produits issus de la tarification de la pollution et les autres revenus.

Dans la catégorie des impôts sur le revenu, les rentrées d’impôt sur le revenu des particuliers s’élevant à 234,3 milliards de dollars constituent la plus importante source de revenus fédéraux; elles représentaient 45,9 % du total des revenus en 2024-2025 (en baisse par rapport à 47,4 % en 2023-2024). L’impôt sur le revenu des sociétés constitue la deuxième source de revenus en importance (97,0 milliards de dollars); en 2024-2025, il représentait 19,0 % du total des revenus (en hausse par rapport à 17,9 % en 2023-2024). Les rentrées d’impôt sur le revenu des non-résidents, à 13,5 milliards, sont une source de revenus moins importante, ne représentant que 2,6 % du total des revenus en 2024-2025 (en baisse par rapport à 2,7 % en 2023-2024).

Les autres taxes et droits se composent des revenus tirés de la TPS, des taxes sur l’énergie, des droits de douane à l’importation et d’autres taxes et droits d’accise. La plus grande composante de cette catégorie, les revenus tirés de la TPS (52,5 milliards de dollars), représentait 10,3 % de l’ensemble des revenus fédéraux en 2024-2025, en baisse par rapport à 11,2 % en 2023-2024. Les autres composantes des autres taxes et droits se chiffraient à 19,4 milliards de dollars (3,8 %) du total des revenus fédéraux (en baisse par rapport à 3,9 % en 2023-2024).

Les revenus d’assurance-emploi s’élevaient à 31,5 milliards de dollars, soit 6,2 % du total des revenus fédéraux en 2024-2025 (en baisse par rapport à 6,4 % en 2023-2024).

Les produits issus de la tarification de la pollution au titre du cadre fédéral sur la tarification de la pollution se chiffraient à 13,6 milliards de dollars et représentaient 2,7 % du total des revenus fédéraux en 2024-2025 (en hausse par rapport à 2,3 % en 2023-2024). Le gouvernement a mis fin à l’application de la redevance fédérale sur les combustibles en date du 1er avril 2025.

Les autres revenus sont composés de trois composantes générales : le revenu net des sociétés d’État, entreprises et autres entreprises publiques, les autres revenus de programmes tirés de la vente de biens et de services et autres revenus divers, ainsi que les revenus des opérations de change et de placements. Les autres revenus se chiffraient à 49,2 milliards de dollars, soit 9,6 % du total des revenus fédéraux en 2024-2025 (en hausse par rapport à 8,1 % en 2023-2024).

Graphique 2
Composition des revenus pour 2024-2025 (total : 511,0 milliards de dollars)
Graphique 2: Composition des revenus pour 2024-2025 (total : 511,0 milliards de dollars)

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100 %.

Source : Comptes publics du Canada

Version texte
Composition des revenus pour 2024-2025
Impôt sur le revenu des particuliers 45,9%
Impôt sur le revenu des sociétés 19,0%
Impôt sur le revenu des non-résidents 2,6%
TPS 10,3%
Autres taxes et droits (TPS exclue) 3,8%
Cotisations d'assurance-emploi 6,2%
Produits issus de la tarification de la pollution 2,7%
Autres revenus 9,6%
Total 100%

Cadre sur la tarification de la pollution et élimination de la redevance sur les combustibles à compter du 1er avril 2025

Avant le 1er avril 2025, le système fédéral de tarification de la pollution par le carbone comportait deux volets, établis en vertu de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre :

  • une redevance réglementaire sur les combustibles fossiles comme l’essence et le gaz naturel, connue sous le nom de redevance sur les combustibles;
  • un système fondé sur le rendement pour les industries, connu sous le nom de système de tarification fondé sur le rendement.

L’un ou les deux volets auraient pu s’appliquer dans les administrations qui en ont fait la demande ou qui ont décidé de ne pas mettre en place un système respectant les normes nationales de rigueur minimales.

Dans les provinces où la redevance fédérale sur les combustibles s’appliquait, soit l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, plus de 90 % des produits de la redevance sur les combustibles dans ces provinces ont été versés directement aux familles au moyen de la Remise canadienne sur le carbone versée trimestriellement aux particuliers (anciennement connu sous le nom de paiement de l’incitatif à agir pour le climat). Les gouvernements du Yukon et du Nunavut ont reçu directement les produits de la redevance fédérale sur les combustibles, qu’ils pouvaient utiliser à leur guise.

En 2024-2025, la redevance sur les combustibles représente 13,5 milliards de dollars sur les 13,6 milliards de dollars en produits totaux provenant de la tarification de la pollution, et 15,5 milliards de dollars sur les 15,6 milliards de dollars en produits totaux de tarification de la pollution redistribués, comme présentée dans l’état consolidé condensé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités. Le reste se rapporte au système de tarification fondé sur le rendement.

Le gouvernement du Canada a supprimé la redevance sur les combustibles depuis le 1er avril 2025. La redevance sur les combustibles n’a plus à être déclarée ou payée pour tous les types de combustibles et de déchets combustibles par les administrations participantes pour ce qui est des activités postérieures au 31 mars 2025.

Les payeurs de la redevance sur les combustibles doivent toujours s’acquitter des montants dus, continuer de réclamer certains remboursements, et ils demeurent assujettis aux cotisations et nouvelles cotisations pour les périodes de déclaration antérieures. Le système de tarification fondé sur le rendement, prévu à la partie 2 de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, continuera de s’appliquer dans les provinces où il est en vigueur.

L’ensemble des produits provenant directement du système fédéral sont retournés, au fil du temps, dans la province ou le territoire où ils ont été perçus. Compte tenu de l’abandon de la redevance sur les combustibles, les derniers paiements au titre de la Remise canadienne sur le carbone sont effectués depuis avril 2025, et les mécanismes de retour des produits vont progressivement disparaître. Cependant, les produits liés aux obligations de redevance jusqu’au 31 mars 2025 continueront d’être retournés au cours des prochains exercices, notamment aux petites et moyennes entreprises et aux gouvernements autochtones.

Revenus comparés à ceux de 2023-2024

Le total des revenus s’élevait à 511,0 milliards de dollars en 2024-2025, en hausse de 51,4 milliards de dollars (11,2 %) comparativement à 2023-2024. Dans le tableau qui suit, les revenus de 2024-2025 sont comparés à ceux de 2023-2024.

Tableau 4
Revenus
  2024–2025
(M$)
2023–2024
(M$)
Variation nette
(M$) (%)
Revenus fiscaux
Impôt sur le revenu
Particuliers
234 319 217 696 16 623 7,6
Sociétés
96 954 82 468 14 486 17,6
Non-résidents
13 528 12 541 987 7,9
Total
344 801 312 705 32 096 10,3
Autres taxes et droits
Taxe sur les produits et services
52 503 51 416 1 087 2,1
Taxes sur l’énergie
5 650 5 599 51 0,9
Droits de douane à l’importation
6 264 5 571 693 12,4
Autres taxes et droits d’accise
7 487 6 829 658 9,6
Total
71 904 69 415 2 489 3,6
Total des revenus fiscaux 416 705 382 120 34 585 9,1
Cotisations d’assurance-emploi 31 530 29 560 1 970 6,7
Produits issus de la tarification de la pollution 13 552 10 503 3 049 29,0
Autres revenus 49 164 37 366 11 798 31,6
Total des revenus 510 951 459 549 51 402 11,2

Le ratio des revenus – exprimé en pourcentage du PIB – sert à comparer le total des revenus fédéraux à la taille de l’économie. La modification des taux d’imposition prévus par la loi et l’évolution des conditions économiques influent sur ce ratio. Le ratio s’établissait à 16,6 % en 2024-2025 (comparativement à 15,7 % en 2023-2024), ce qui reflète des facteurs temporaires comme la réaction probable des déclarants à la proposition du budget de 2024 d’augmenter le taux d’inclusion des gains en capital et l’application des contre-mesures canadiennes en réponse aux droits de douane imposés par les États-Unis.

Graphique 3
Ratio des revenus
Graphique 3: Ratio des revenus

Sources : Comptes publics du Canada; Statistique Canada

Version texte
% du PIB
1999-2000 17,5
2000-2001 17,6
2001-2002 16,1
2002-2003 16,0
2003-2004 16,0
2004-2005 16,0
2005-2006 15,8
2006-2007 15,9
2007-2008 15,6
2008-2009 14,3
2009-2010 14,0
2010-2011 14,4
2011-2012 13,9
2012-2013 13,9
2013-2014 14,2
2014-2015 14,0
2015-2016 14,7
2016-2017 14,4
2017-2018 14,5
2018-2019 14,9
2019-2020 14,4
2020-2021 14,3
2021-2022 16,3
2022-2023 15,7
2023-2024 15,7
2024-2025 16,6

Charges

Les charges fédérales peuvent être réparties en quatre catégories principales : les paiements de transfert, qui représentent la plus grande partie du total des charges fédérales, les autres charges de programmes directes, les frais de la dette publique et les pertes actuarielles nettes.

Les paiements de transfert sont aussi répartis en quatre catégories :

Les autres charges de programmes directes (130,5 milliards de dollars), qui représentent les charges de fonctionnement des 137 ministères, organismes, sociétés d’État consolidées et autres entités du gouvernement, correspondaient à 23,8 % du total des charges en 2024-2025 (en baisse par rapport à 26,9 % en 2023-2024).

Les frais de la dette publique (53,4 milliards de dollars) représentaient 9,8 % du total des charges en 2024-2025 (en hausse par rapport à 9,1 % en 2023-2024).

Les pertes actuarielles nettes (4,0 milliards de dollars) représentaient le 0,7 % restant du total des charges en 2024-2025 (en baisse par rapport à 1,4 % en 2023-2024).

Graphique 4
Composition des charges pour 2024-2025 (total : 547,3 milliards de dollars)
Graphique 4: Composition des charges pour 2024-2025 (total : 547,3 milliards de dollars)

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100 %.

Source : Comptes publics du Canada

Version texte
Composition des charges pour 2024-2025
Principaux transferts aux particuliers 24,0%
Principaux transferts à d'autres paliers de gouvernement 19,2%
Retour des produits issus de la tarification de la pollution 2,8%
Autres paiements de transferts 19,6%
Autres charges de programmes directes 23,8%
Frais de la dette publique 9,8%
Pertes actuarielles nettes 0,7%
Total 100,0%

Comparaison des charges à celles de 2023-2024

Le total des charges a atteint 547,3 milliards de dollars en 2024-2025, en hausse de 25,9 milliards de dollars (5,0 %) par rapport à 2023-2024. Le tableau qui suit compare le total des charges de 2024-2025 à celui de 2023-2024.

Tableau 5
Charges
  2024-2025 (M$) 2023-2024 (M$) Variation nette
(M$) (%)
Principaux paiements de transfert aux particuliers
Prestations aux aînés 80 294 76 036 4 258 5,6
Assurance-emploi et mesures de soutien 24 880 23 130 1 750 7,6
Prestations pour enfants 28 574 26 339 2 235 8,5
Soutien au revenu lié à la COVID-19 pour les travailleurs (2 169) (4 838) 2 669 (55,2)
Total 131 579 120 667 10 912 9,0
Principaux paiements de transfert à d’autres paliers de gouvernement
Transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux 68 979 65 848 3 131 4,8
Accords fiscaux et autres transferts 36 122 34 325 1 797 5,2
Total 105 101 100 173 4 928 4,9
Retour des produits issus de la tarification de la pollution 15 595 9 858 5 737 58,2
Charges de programmes directes
Autres paiements de transfert 107 140 95 951 11 189 11,7
Charges de fonctionnement 130 454 140 014 (9 560) (6,8)
Total des charges de programmes directes 237 594 235 965 1 629 0,7
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 489 869 466 663 23 206 5,0
Frais de la dette publique 53 410 47 273 6 137 13,0
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 543 279 513 936 29 343 5,7
Pertes actuarielles nettes 4 020 7 489 (3 469) (46,3)
Total des charges 547 299 521 425 25 874 5,0

Le ratio des intérêts, soit les frais de la dette publique exprimés en pourcentage des revenus, correspond à la proportion des revenus qui est requise pour payer les intérêts et, par conséquent, n’est pas disponible pour payer les initiatives de programme. Le taux d’intérêt a diminué ces dernières années, passant d’un pic de 37,6 % en 1990-1991 à 5,9 % en 2021-2022. Depuis, le ratio a augmenté pour atteindre 10,5 % en 2024-2025, ce qui est attribuable à la croissance de l’encours de la dette et à une augmentation des taux d’intérêt. Ainsi, en 2024-2025, le gouvernement a consacré un peu plus de 10 cents de chaque dollar de revenu au paiement des intérêts sur la dette publique, ce qui s’avère encore relativement faible d’un point de vue historique.

Graphique 5
Ratio des intérêts
Graphique 5: Ratio des intérêts

Source : Comptes publics du Canada

Version texte
%
1999-2000 24,6
2000-2001 22,6
2001-2002 21,6
2002-2003 19,6
2003-2004 17,8
2004-2005 15,9
2005-2006 15,1
2006-2007 14,2
2007-2008 13,6
2008-2009 11,9
2009-2010 12,0
2010-2011 12,0
2011-2012 11,8
2012-2013 10,0
2013-2014 9,2
2014-2015 8,6
2015-2016 7,5
2016-2017 7,3
2017-2018 7,0
2018-2019 7,0
2019-2020 7,3
2020-2021 6,4
2021-2022 5,9
2022-2023 7,8
2023-2024 10,3
2024-2025 10,5

Le ratio des charges – exprimé en pourcentage du PIB – sert à comparer le total des charges fédérales à la taille de l’économie. Ce ratio est influencé par les mesures stratégiques, l’évolution des conditions économiques et les fluctuations des taux d’intérêt. Il s’établissait à 17,8 % en 2024-2025 (inchangé par rapport à 2023-2024).

Graphique 6
Ratio des charges
Graphique 6: Ratio des charges

Sources : Comptes publics du Canada; Statistique Canada

Version texte
  %
1999-2000 16,1
2000-2001 15,8
2001-2002 15,4
2002-2003 15,4
2003-2004 15,3
2004-2005 15,9
2005-2006 14,9
2006-2007 15,0
2007-2008 15,0
2008-2009 14,9
2009-2010 17,6
2010-2011 16,5
2011-2012 15,5
2012-2013 15,1
2013-2014 14,6
2014-2015 14,1
2015-2016 14,8
2016-2017 15,3
2017-2018 15,4
2018-2019 15,5
2019-2020 16,1
2020-2021 29,0
2021-2022 19,9
2022-2023 16,9
2023-2024 17,8
2024-2025 17,8

Dette fédérale

La dette fédérale (déficit accumulé) désigne l’écart entre le total des passifs du gouvernement et le total de ses actifs. Compte tenu du total des passifs de 2,2 billions de dollars, des actifs financiers de 788,8 milliards de dollars et des actifs non financiers de 127,1 milliards de dollars, la dette fédérale s’établissait à 1 266,5 milliards de dollars au 31 mars 2025, en hausse de 30,3 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2024.

L’augmentation de 30,3 milliards de dollars de la dette fédérale est attribuable au déficit budgétaire de 36,3 milliards de dollars en 2024-2025, compensée en partie par des gains nets de réévaluation de 6,0 milliards de dollars.

Tableau 6
Dette fédérale (déficit accumulé)
millions de dollars
  2024–2025 2023–2024 Variation nette
Dette fédérale au début de l’exercice (1 236 151) (1 173 013) (63 138)
Déficit lié aux activités annuel (36 348) (61 876) 25 528
Gains (pertes) de réévaluation nets de l’exercice 6 015 (1 262) 7 277
Dette fédérale à la fin de l’exercice (1 266 484) (1 236 151) (30 333)

Le graphique qui suit montre l’évolution de la dette fédérale en proportion de l’économie depuis 1999-2000. La dette fédérale s’établissait à 41,2 % du PIB en 2024-2025, en baisse par rapport au ratio de 42,1 % enregistré en 2023-2024.

Graphique 7
Dette fédérale (déficit accumulé)
Graphique 7: Dette fédérale (déficit accumulé)

Sources : Comptes publics du Canada; Statistique Canada

Version texte
% du PIB
1999-2000 53,6
2000-2001 47,0
2001-2002 44,7
2002-2003 42,3
2003-2004 39,5
2004-2005 37,0
2005-2006 33,9
2006-2007 31,2
2007-2008 29,0
2008-2009 28,2
2009-2010 33,4
2010-2011 33,4
2011-2012 33,4
2012-2013 34,0
2013-2014 32,9
2014-2015 31,5
2015-2016 31,9
2016-2017 32,2
2017-2018 31,4
2018-2019 30,7
2019-2020 31,2
2020-2021 47,2
2021-2022 45,0
2022-2023 41,1
2023-2024 42,1
2024-2025 41,2
Tableau 7
Encours de la dette en fin d’exercice
milliards de dollars
  2024–2025 2023–2024
Passifs
Créditeurs et charges à payer 259,7 264,1
Dette portant intérêt
Dette non échue
1 485,9 1 376,8
Régimes de retraite et autres avantages futurs des employés
376,4 361,7
Autres passifs
7,0 7,0
Total de la dette portant intérêt
1 869,3 1 745,5
Comptes d’opérations de change passifs 47,7 44,1
Dérivés 5,6 4,1
Total des passifs 2 182,3 2 057,8
Actifs financiers
Trésorerie et autres créances 67,7 89,1
Impôts à recevoir 213,7 203,0
Comptes d’opérations de change actifs 201,4 180,1
Dérivés 1,8 2,9
Prêts, placements et avances 278,5 209,8
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 25,7 20,1
Total des actifs financiers 788,8 705,0
Dette nette (1 393,6) (1 352,8)
Actifs non financiers
Immobilisations corporelles 115,1 104,6
Stocks 7,9 8,2
Charges payées d’avance et autre 4,1 3,8
Total des actifs non financiers 127,1 116,6
Dette fédérale (déficit accumulé) (1 266,5) (1 236,2)

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Actifs

Les actifs du gouvernement se composent d’actifs financiers (trésorerie et autres créances, impôts à recevoir, comptes d’opérations de change actifs, dérivés, prêts, placements et avances, et actifs découlant des régimes de retraite du secteur public) et d’actifs non financiers (immobilisations corporelles, stocks, charges payées d’avance et autre).

Au 31 mars 2025, les actifs financiers s’élevaient à 788,8 milliards de dollars, en hausse de 83,7 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2024. L’augmentation des actifs financiers est attribuable à la croissance des prêts, des placements et des avances, des comptes d’opérations de change actifs et des actifs découlant des régimes de retraite du secteur public, compensée en partie par une diminution de la trésorerie et des créances ainsi que des dérivés.

Trans Mountain Corporation

Le 25 avril 2022, Trans Mountain Corporation (TMC), une filiale à part entière de la Financière Canada TMP Ltée (la Financière TMP), qui est elle-même une filiale à part entière de la Corporation de développement des investissements du Canada, a été déclarée société d’État non-mandataire, ce qui lui permet d’emprunter ailleurs et non uniquement auprès de l’État. Le 29 avril 2022, TMC a commencé à emprunter auprès d’un syndicat de prêteurs au moyen d’une facilité de prêt de premier rang sans garantie (facilité syndiquée) bénéficiant d’une garantie de prêt du Compte du Canada.

Le 1er mai 2024, c’est un réseau agrandi de pipelines de Trans Mountain qui a commencé à être exploité, triplant la capacité du pipeline de 300 000 barils par jour à 890 000 barils par jour, offrant un débouché unique aux produits pétroliers canadiens sur les marchés mondiaux et soutenant le prix du pétrole canadien. À la suite de plusieurs augmentations de la garantie de prêt du Compte du Canada en 2023, le 17 mai 2024, le gouvernement du Canada a augmenté le montant de la garantie à 20,5 milliards de dollars.

Après le début des opérations, le 13 décembre 2024, le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire d’Exportation et développement Canada, a refinancé la dette de tiers de TMC au moyen d’un prêt non renouvelable à la Financière TMP provenant du Compte du Canada et assorti d’un taux d’intérêt de 3,01 %. Ce refinancement a permis à la Financière TMP d’acquérir des capitaux propres supplémentaires et de prêter plus de fonds à TMC qui, à son tour, a utilisé ces montants pour rembourser intégralement la facilité syndiquée le 20 décembre 2024. La facilité de tiers a ensuite été annulée. TMC utilisera ses flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation pour rembourser le principal et les intérêts à Financière TMP. En outre, TMC versera régulièrement des dividendes à la Financière TMP à titre de rendement sur les capitaux propres investis. Ces paiements permettront à la Financière TMP de s’acquitter de ses obligations en matière de remboursement du prêt du Compte du Canada.

Cette transaction a permis de réduire considérablement les intérêts sur la dette liée à l’agrandissement du pipeline, ce qui aidera à rembourser la dette plus rapidement. Le refinancement ne représentait pas une dette supplémentaire, mais consistait seulement à remplacer par une dette publique la dette de tiers plus coûteuse.

Dans le cadre de la même transaction, la Financière TMP a également conclu une entente avec le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire du Compte du Canada, pour une facilité de fonds de roulement renouvelable à TMC pour ses besoins généraux et en fonds de roulement.

Au 31 mars 2025, les actifs non financiers s’établissaient à 127,1 milliards de dollars, en hausse de 10,5 milliards de dollars par rapport à l’exercice précédent. Cette croissance s’explique principalement par une augmentation des immobilisations corporelles, en grande partie attribuable à une augmentation des actifs en construction. Les charges payées d’avance et autre ont augmenté de 0,2 milliard de dollars, tandis que les stocks ont diminué de 0,3 milliard de dollars.

Passifs

Les passifs du gouvernement se composent des créditeurs et charges à payer, de la dette portant intérêt, des comptes d’opérations de change passifs et des dérivés.

Au 31 mars 2025, les comptes créditeurs et les charges à payer totalisaient 259,7 milliards de dollars, en baisse de 4,3 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2024. Cette baisse est attribuable à une diminution des autres comptes créditeurs et charges à payer et des provisions pour passifs éventuels. Elle est compensée en partie par une hausse des sommes à payer au titre de l’impôt, des passifs environnementaux et des obligations liées à la mise hors service d’immobilisations, et de revenus reportés.

La dette portant intérêt comprend la dette non échue (les titres émis sur les marchés financiers), le passif au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs, et les autres passifs. Au 31 mars 2025, la dette portant intérêt se chiffrait à 1 869,3 milliards de dollars, en hausse de 123,8 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2024. Dans la composante de la dette portant intérêt, la dette non échue a augmenté de 109,1 milliards de dollars et le passif au titre des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants a augmenté de 17,3 milliards de dollars, et les autres passifs ont augmenté de 0,1 milliard de dollars. Le passif au titre des régimes de retraite du secteur public a diminué de 2,6 milliards de dollars.

L’augmentation de 109,1 milliards de dollars de la dette non échue est en grande partie attribuable à l’augmentation de 101,0 milliards de dollars de la dette contractée sur les marchés et des escomptes et primes non amortis connexes, en raison de l’augmentation des emprunts pour répondre aux besoins financiers du gouvernement à l’appui de ses investissements et activités.

Les comptes d’opérations de change passifs comprennent les allocations de droits de tirage spéciaux et les effets à payer au FMI. Au 31 mars 2025, les comptes d’opérations de change passifs du gouvernement s’établissaient à 47,7 milliards de dollars, en hausse de 3,6 milliards de dollars par rapport à l’année précédente. Cette hausse est principalement attribuable aux variations des taux de change, qui ont entraîné une augmentation du passif en dollars canadiens, et à l’émission d’autres effets à payer au FMI.

Les passifs dérivés ont augmenté de 1,5 milliard de dollars pour atteindre 5,6 milliards de dollars au 31 mars 2025, reflétant les variations de la juste valeur, les taux de change et les contrats arrivés à échéance en 2024-2025.

Comparaisons internationales de la dette du gouvernement

La répartition des compétences (entre les administrations nationales, infranationales et locales) liées aux programmes publics varie d’un pays à l’autre. En conséquence, les comparaisons internationales des finances publiques s’appuient sur l’ensemble des administrations publiques de chaque pays, selon les comptes nationaux. Au Canada, la dette nette de l’ensemble des administrations publiques comprend celle des administrations fédérale, provinciales, territoriales, locales et autochtones, ainsi que les actifs nets détenus dans le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec.

Graphique 8
Le Canada affiche le plus faible fardeau de la dette nette de l’ensemble des administrations publiques parmi les pays du G7

Dette nette de l’ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2024

Graphique 8: Le Canada affiche le plus faible fardeau de la dette nette de l’ensemble des administrations publiques parmi les pays du G7

Source : FMI, Moniteur des finances publiques d’avril 2025

Version texte
  % du PIB
Canada 11,9
Allemagne 47,7
Royaume-Uni 93,7
États-Unis 96,5
France 105,0
Italie 125,1
Japon 134,6
Moyenne du G7 92,9

Selon le FMI, le ratio de la dette nette au PIB de l’ensemble des administrations publiques du Canada s’établissait à 11,9 % en 2024. Il s’agit du niveau le plus faible parmi les pays du G7, dont la moyenne devrait s’élever à 92,9 % du PIB, selon les estimations de cet organisme.

Les organisations internationales comme le FMI et l’Organisation de coopération et de développement économiques publient des chiffres sur la dette brute (équivalente au total des passifs) et la dette nette (total des passifs moins les actifs financiers). Lors de l’évaluation de la situation financière globale du gouvernement, la dette nette est la mesure privilégiée, car elle reflète mieux la situation financière du pays en tenant compte à la fois de ce qu’il doit et de ce qu’il a mis de côté. Plus précisément, la mesure de la dette nette prévoit que les investissements publics dans des actifs financiers généreront des revenus futurs ou ont été accumulés précisément pour compenser les passifs actuels et futurs. Cela est particulièrement pertinent dans la situation du Canada, étant donné les importants actifs financiers qu’il détient. Notamment, le Canada a pris des mesures concrètes pour financer ses régimes de retraite publics, en atténuant les risques budgétaires futurs. Le RPC détenait à lui seul plus de 710 milliards de dollars en actifs au 31 mars 2025, garantissant que le régime est solide sur le plan actuariel pour les Canadiens et les Canadiennes, à tout le moins pour les 75 prochaines années. Ces actifs et autres actifs financiers devraient être pris en compte lors de l’évaluation de la situation financière du pays, en particulier au moment de procéder à des comparaisons entre les pays pairs qui n’ont pas accumulé autant d’actifs financiers, y compris ceux permettant de faire face à de futurs passifs des régimes de retraite publics.

Le tableau qui suit présente un rapprochement entre le ratio du déficit accumulé au PIB et le ratio de la dette nette au PIB de l’ensemble des administrations publiques du Canada utilisé aux fins de comparaison internationale de la dette nette. Il importe de signaler que le ratio de la dette nette au PIB de l’ensemble des administrations publiques du Canada inclut la dette nette des administrations fédérale, provinciales, territoriales, locales et autochtones ainsi que les actifs nets du RPC et du RRQ, mais qu’il ne tient pas compte des passifs au titre des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés. Compte tenu des importantes incohérences entre les pays dans le traitement comptable des passifs non financés pour les régimes de retraite du secteur public et les autres avantages sociaux des employés futurs, les organisations internationales les retirent des estimations de la dette pour les pays qui, de façon proactive, les incluent (comme le Canada) afin de faciliter la comparabilité internationale.

Tableau 8
Rapprochement du ratio de la dette nette fédérale au PIB de 2024-2025 et du ratio de la dette nette au PIB de l’ensemble des administrations publiques de l’année civile 2024
Ratio de la dette nette du PIB
  (% du PIB)
Dette fédérale 41,2
Plus : Actifs non financiers 4,1
Dette nette (selon les comptes publics) 45,4
Moins : Obligations au titre des régimes de retraite du secteur public (5,3)
Obligations au titre des autres avantages futurs (7,0)
Différences méthodologiques entre les comptes nationaux et les comptes publics et ajustements de périodes1 (4,4)
Total de la dette nette fédérale (selon les comptes nationaux) 28,7
Plus : Dette nette des administrations provinciales, territoriales, locales et autochtones 11,3
Moins : Actifs nets du RPC et du RRQ (27,5)
Total de la dette nette de l’ensemble des administrations publiques2 12,5

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Sources : Statistique Canada; Comptes publics du Canada

1 Incluent les écarts attribuables au décalage entre les périodes visées (les données des comptes nationaux sont en date du 31 décembre) et aux différences entre les périmètres comptables des deux méthodes ainsi qu’aux différences concernant la comptabilisation de diverses opérations, telles que la constatation des gains en capital.

2 Statistique Canada a révisé le montant de la dette nette depuis la publication du Moniteur des finances publiques du FMI d’avril 2025, qui est la source du graphique « Dette nette de l’ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2024 ». La dette nette a été revue à la hausse, passant de 11,9 % à 12,5 %.

Ressources ou besoins financiers

Le solde budgétaire constitue la mesure la plus complète des résultats financiers du gouvernement fédéral. Il est présenté suivant la méthode de comptabilité d’exercice, conformément à laquelle les charges de l’État sont comptabilisées au moment où elles sont engagées, et les revenus fiscaux, au moment où ils deviennent exigibles, peu importe le moment où surviennent les sorties ou les rentrées de fonds correspondantes.

En revanche, les ressources ou besoins financiers représentent l’écart entre les rentrées et les sorties de fonds de l’État. Ils diffèrent du solde budgétaire puisqu’ils comprennent les opérations en espèces relatives aux prêts, aux placements et avances, aux régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés, aux autres comptes à fins déterminées, de même qu’aux opérations de change et à l’évolution des autres actifs financiers, des passifs et des actifs non financiers. Ces activités font partie des opérations non budgétaires.

Les opérations non budgétaires comportent également des ajustements tenant compte de l’incidence des postes hors trésorerie du solde budgétaire ainsi que ceux de tout produit à recevoir et de toute charge à payer au titre des encaissements et des décaissements passés ou futurs. Au nombre des exemples de postes hors trésorerie, mentionnons l’amortissement des immobilisations corporelles, les charges de régimes de retraite et d’autres avantages futurs des employés non capitalisés pendant la période visée et la constatation des revenus ayant fait antérieurement l’objet d’un report.

Les opérations non budgétaires se sont traduites par des besoins nets de 93,7 milliards de dollars en 2024-2025, comparativement à des besoins nets de 23,9 milliards de dollars en 2023-2024.

Avec un déficit budgétaire de 36,3 milliards de dollars et des besoins financiers découlant d’opérations non budgétaires de 93,7 milliards de dollars, les besoins financiers totaux s’élevaient à 130,0 milliards de dollars en 2024-2025, comparativement à 85,7 milliards de dollars en 2023-2024 (tableau 9).

Le gouvernement a comblé ces besoins financiers de 130,0 milliards de dollars en diminuant ses soldes de trésorerie de 21,0 milliards de dollars et en haussant la dette non échue de 109,1 milliards de dollars. À la fin du mois de mars 2025, les soldes de trésorerie s'élevaient à 54,1 milliards de dollars.

Tableau 9
Solde budgétaire, ressources ou besoins financiers et activités nettes de financement
milliards de dollars
  2024–2025 2023–2024
Déficit pour l’exercice (36,3) (61,9)
Opérations non budgétaires
Régimes de retraite et autres comptes
Passifs découlant des régimes de retraite du secteur public
(2,6) (1,1)
Passifs découlant des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants
17,3 18,4
Autres passifs
0,1 (0,4)
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public
(5,7) (7,1)
Total
9,1 9,9
Actifs non financiers (10,5) (6,9)
Prêts, placements et avances (67,7) 3,1
Autres opérations
Créditeurs, débiteurs, charges à payer, produits à recevoir et provisions
(14,6) (17,9)
Opérations de change et dérivés
(10,0) (12,1)
Total
(24,6) (30,0)
Total des opérations non budgétaires (93,7) (23,9)
Besoins financiers (130,0) (85,7)
Variation nette des activités de financement
Obligations négociables (en dollars canadiens)
81,7 42,7
Bons du Trésor
19,3 64,1
Autres
8,1 5,0
Total
109,1 111,8
Variation de la trésorerie (21,0) 26,1
Encaisse à la fin de l’exercice 54,1 75,1

Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Rapport de l’auditeur indépendant sur les états financiers consolidés condensés

Au ministre des Finances et du Revenu national

Opinion

Les états financiers consolidés condensés, qui comprennent l’état consolidé condensé de la situation financière au 31 mars 2025, l’état consolidé condensé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités, l’état consolidé condensé des gains et pertes de réévaluation, l’état consolidé condensé de la variation de la dette nette et l’état consolidé condensé des flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, ainsi que les notes annexes, sont tirés des états financiers consolidés audités du gouvernement du Canada pour l’exercice clos le 31 mars 2025.

À notre avis, les états financiers consolidés condensés ci‑joints constituent un résumé fidèle des états financiers consolidés audités du gouvernement du Canada, sur la base des critères décrits dans la note 1.

États financiers consolidés condensés

Les états financiers consolidés condensés ne contiennent pas toutes les informations requises par les Normes comptables canadiennes pour le secteur public. La lecture des états financiers consolidés condensés et du rapport de l’auditeur sur ceux-ci ne saurait par conséquent se substituer à la lecture des états financiers consolidés audités du gouvernement du Canada et du rapport de l’auditeur sur ces derniers.

Les états financiers consolidés audités du gouvernement du Canada et notre rapport sur ces états

Nous avons exprimé une opinion non modifiée sur les états financiers consolidés audités du gouvernement du Canada dans notre rapport daté du 9 septembre 2025. Ce rapport contient également la communication des questions clés de l’audit. Les questions clés de l'audit sont les questions qui, selon notre jugement professionnel, ont été les plus importantes dans l'audit des états financiers consolidés de la période considérée. 

Responsabilité de la direction à l’égard des états financiers consolidés condensés

La direction est responsable de la préparation des états financiers consolidés condensés, sur la base des critères décrits dans la note 1.

Responsabilité de l’auditeur

Notre responsabilité consiste à exprimer une opinion indiquant si les états financiers consolidés condensés constituent un résumé fidèle des états financiers consolidés audités du gouvernement du Canada, sur la base des procédures que nous avons mises en œuvre conformément à la Norme canadienne d'audit (NCA) 810, Missions visant la délivrance d'un rapport sur des états financiers résumés.

La vérificatrice générale du Canada,

Original signé par
Karen Hogan, FCPA

Ottawa, Canada
Le 9 septembre 2025

États financiers consolidés condensés du gouvernement du Canada

Le but fondamental de ces états financiers consolidés condensés est de fournir un aperçu des activités et des ressources financières dont le gouvernement est responsable conformément aux pouvoirs conférés par le Parlement. C’est au gouvernement qu’il incombe d’assurer l’intégrité et l’objectivité de ces états.

Gouvernement du Canada
État consolidé condensé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités
Exercice clos le 31 mars 2025

millions de dollars
  2024–2025 Budget
(note 4)
2024–2025 Réel 2023–2024 Réel
Revenus
Revenus d'impôt sur le revenu 336 410 344 801 312 705
Autres taxes et droits 75 774 71 904 69 415
Cotisations d'assurance-emploi 30 055 31 530 29 560
Produits issus de la tarifcation de la pollution 12 746 13 552 10 503
Autres revenus 42 833 49 164 37 366
 Total des revenus 497 818 510 951 459 549
Charges
Paiements de transfert
Prestations de sécurité de la vieillesse et paiements connexes
80 544 80 294 76 036
Principaux paiements de transfert à d'autres paliers de gouvernement
105 492 105 101 100 173
Assurance-emploi et mesures de soutien
26 640 24 880 23 130
Prestations pour enfants
28 121 28 574 26 339
Soutien au revenu lié à la COVID-19 pour les travailleurs
(2 169) (4 838)
Retour des produits issus de la tarification de la pollution
14 901 15 595 9 858
Autres paiements de transfert
103 538 107 140 95 951
Total des paiements de transfert
359 246 359 415 326 649
Autres charges, excluant les pertes actuarielles nettes 121 208 130 454 140 014
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 480 454 489 869 466 663
Frais de la dette publique 54 130 53 410 47 273
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 534 584 543 279 513 936
Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes (36 766) (32 328) (54 387)
Pertes actuarielles nettes
(3 065) (4 020) (7 489)
Déficit lié aux activités annuel (39 831) (36 348) (61 876)
Déficit accumulé lié aux activités au début de l'exercice (1 245 494) (1 245 494) (1 183 618)
Déficit accumulé lié aux activités à la fin de l'exercice (1 285 325) (1 281 842) (1 245 494)

Les notes complémentaires font partie intégrante de ces états financiers consolidés condensés.

Certains chiffres comparatifs ont été reclassés afin de se conformer à la présentation de l’exercice en cours (note 3).

Gouvernement du Canada
État consolidé condensé de la situation financière
au 31 mars 2025

millions de dollars
  2024–2025 2023–2024
Passifs
Créditeurs et charges à payer 259 725 264 056
Dette portant intérêt
Dette non échue
1 485 887 1 376 822
Régimes de retraite et autres avantages futurs
376 413 361 704
Autres passifs
7 031 6 963
Total de la dette portant intérêt
1 869 331 1 745 489
Comptes d'opérations de change passifs 47 697 44 106
Dérivés 5 583 4 131
Total des passifs 2 182 336 2 057 782
Actifs financiers
Trésorerie et créances 281 394 292 103
Comptes d'opérations de change actifs 201 362 180 140
Dérivés 1 752 2 928
Prêts, placements et avances 278 520 209 802
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 25 722 20 055
Total des actifs financiers 788 750 705 028
Dette nette (1 393 586) (1 352 754)
Actifs non financiers
Immobilisations corporelles 115 091 104 552
Autres 12 011 12 051
Total des actifs non financiers 127 102 116 603
Déficit accumulé (1 266 484) (1 236 151)
Déficit accumulé comprend : 
Déficit accumulé lié aux activités (1 281 842) (1 245 494)
Gains de réévaluation accumulés 15 358 9 343
  (1 266 484) (1 236 151)
Passifs éventuels (note 5)
Obligations contractuelles et droits contractuels (note 6)

Les notes complémentaires font partie intégrante de ces états financiers consolidés condensés.

Gouvernement du Canada
État consolidé condensé des gains et pertes de réévaluation
Exercice clos le 31 mars 2025

millions de dollars
  2024–2025 2023–2024
Gains de réévaluation accumulés au début de l'exercice 9 343 10 605
Gains (pertes) nets non réalisés
5 144 (1 035)
Montants reclassés au cours de l’exercise à l'état consolidé condensé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités
(49) (6)
Autres éléments du résultat global des sociétés d'État entreprises
920 (221)
Gains (pertes) de réévaluation nets de l’exercise 6 015 (1 262)
Gains de réévaluation accumulés à la fin de l'exercice 15 358 9 343

Les notes complémentaires font partie intégrante de ces états financiers consolidés condensés.

Gouvernement du Canada
État consolidé condensé de la variation de la dette nette
Exercice clos le 31 mars 2025

millions de dollars
  2024–2025 Budget
(note 4)
2024–2025 Réel 2023–2024 Réel
Dette nette au début de l'exercice (1 352 754) (1 352 754) (1 282 757)
Variation de la dette nette au cours de l'exercice
Déficit lié aux activités annuel
(39 831) (36 348) (61 876)
Acquisitions d'immobilisations corporelles
(13 467) (16 808) (13 585)
Amortissement des immobilisations corporelles
8 311 6 044 5 633
Autres
634 265 1 093
Augmentation de la dette nette excluant les gains (pertes) de réévaluation
(44 353) (46 847) (68 735)
Gains (pertes) de réévaluation nets de l’exercise
- 6 015 (1 262)
Augmentation nette de la dette nette
(44 353) (40 832) (69 997)
Dette nette à la fin de l'exercice (1 397 107) (1 393 586) (1 352 754)

Les notes complémentaires font partie intégrante de ces états financiers consolidés condensés.

Gouvernement du Canada
État consolidé condensé des flux de trésorerie
Exercice clos le 31 mars 2025

millions de dollars
  2024–2025 2023–2024
Trésorerie utilisée par les activités de fonctionnement
Déficit lié aux activités annuel
(36 348) (61 876)
Ajustements visant à rapprocher le déficit lié aux activités annuel à la trésorerie utilisée par les activités de fonctionnement
13 390 14 926
  (22 958) (46 950)
Trésorerie utilisée par les activités d'investissement en immobilisations (17 157) (13 498)
Trésorerie utilisée par les activités de placement (74 070) (10 478)
Trésorerie générée par les activités de financement 93 235 96 979
(Dimunition) augmentation nette de la trésorerie et équivalents de trésorerie (20 950) 26 053
Trésorerie et équivalents de trésorerie au début de l'exercice 75 059 49 006
Trésorerie et équivalents de trésorerie à la fin de l'exercice 54 109 75 059
Renseignement supplémentaire
Trésorerie utilisée pour les intérêts 43 194 31 090

Les notes complémentaires font partie intégrante de ces états financiers consolidés condensés.

Notes afférentes aux états financiers consolidés condensés du gouvernement du Canada

1. Critères appliqués dans la préparation des états financiers consolidés condensés

Les critères appliqués par le gouvernement dans la préparation de ces états financiers consolidés condensés sont comme suit:

  1. Ces états financiers consolidés condensés sont extraits des états financiers consolidés audités, inclus à la section 2 du volume I des Comptes publics du Canada 2025, qui devraient être déposés au Parlement.
  2. Les états financiers consolidés condensés sont en accord avec les informations correspondantes dans les états financiers consolidés audités et contiennent les informations nécessaires afin d’éviter de déformer ou de masquer les éléments divulgués dans les états financiers consolidés audités complets correspondants, y compris les notes y afférentes.
  3. Les états financiers consolidés condensés, étant par nature des résumés, ne contiennent pas tous les renseignements nécessaires à la présentation de l’information financière selon les normes comptables canadiennes pour le secteur public.
  4. Le lecteur désirant obtenir des renseignements plus détaillés est prié de consulter les états financiers consolidés audités contenus dans les Comptes publics du Canada.

2. Sommaire des méthodes comptables importantes

Le périmètre comptable du gouvernement du Canada comprend toutes les organisations du gouvernement qui constituent l’entité légale du gouvernement ainsi que les autres organisations du gouvernement, incluant les sociétés d’État, qui sont des entités légales distinctes mais qui sont sous le contrôle du gouvernement. Les activités financières de toutes ces entités, sauf pour ce qui est des sociétés d’État entreprises et autres entreprises publiques, sont consolidées dans les présents états financiers ligne par ligne et selon une méthode de comptabilité uniforme après élimination des principales opérations et principaux soldes réciproques. Les sociétés d’État entreprises et autres entreprises publiques qui ne dépendent pas de crédits parlementaires pour financer leurs activités sont comptabilisées selon la méthode modifiée de la comptabilisation à la valeur de consolidation. Le Régime de pensions du Canada (RPC), qui comprend les actifs du RPC sous l'administration de l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, est exclu du périmètre comptable parce que les changements au RPC nécessitent l’accord des deux tiers des provinces participantes et il n’est donc pas contrôlé par le gouvernement.

Le gouvernement comptabilise ses opérations selon la comptabilité d’exercice, conformément aux méthodes comptables du gouvernement énoncées à la note 1 afférente à ses états financiers consolidés audités, lesquelles s’appuient sur les normes comptables canadiennes pour le secteur public. La présentation et les résultats qui découlent de l’utilisation des méthodes comptables énoncées ne donnent lieu à aucune différence importante par rapport aux normes comptables canadiennes pour le secteur public.

Les actifs financiers présentés à l’état consolidé condensé de la situation financière peuvent générer des ressources permettant d’acquitter des obligations ou de financer des activités futures, et ils sont généralement inscrits au moindre du coût ou de leur valeur de réalisation nette. Certains des instruments financiers du gouvernement, y compris les actifs dérivés et les passifs dérivés, sont évalués à la juste valeur. Les actifs non financiers ne peuvent normalement être convertis en espèces pour financer les activités futures, sans perturber les activités gouvernementales; ils sont inscrits au coût moins l’amortissement cumulé. Les passifs sont inscrits au montant estimatif payable ultimement, et sont ajustés pour tenir compte de l’écoulement de temps, au besoin. Les obligations découlant des régimes de retraite et des autres avantages futurs sont comptabilisés selon une méthode actuarielle. Des provisions pour moins-value sont établies pour les prêts, placements et avances ainsi que pour les garanties d’emprunt et les autres obligations.

Les opérations conclues en devises sont converties en dollars canadiens selon les taux de change en vigueur au moment des opérations. Les actifs et passifs monétaires libellés en devises sont convertis selon les taux en vigueur le 31 mars.

Certains montants des présents états financiers consolidés condensés sont fondés sur des estimations et des hypothèses établies par le gouvernement. Ils reposent sur des faits et des circonstances, l’historique, et la conjoncture économique générale, et rendent compte des meilleures estimations du gouvernement concernant les montants connexes à la date des états financiers. Les estimations et les hypothèses sous-jacentes sont révisées chaque année au 31 mars. Les révisions des estimations comptables sont constatées au cours de la période de révision des estimations si elles ne touchent que cette période ou au cours de la période de révision et des périodes ultérieures si elles touchent à la fois la période actuelle et les périodes ultérieures.

Une incertitude relative à la mesure importante existe lorsqu’il est raisonnablement possible qu’un écart important survienne dans l’année quant au montant constaté ou communiqué. Dans l'année s’entend d’une période qui n'excède pas un an à compter du 31 mars. Le gouvernement a déterminé qu’il existe une incertitude relative à la mesure en ce qui a trait aux :

Il est raisonnablement possible que la réévaluation par le gouvernement de ces estimations et hypothèses puisse nécessiter une modification importante des montants constatés et/ou des renseignements communiqués dans les états financiers consolidés condensés.

Des incertitudes relatives à la mesure existent au 31 mars 2025 à la lumière de la grande incertitude qui persiste à l’échelle mondiale et des tensions géopolitiques accrues. Les états financiers consolidés condensés reflètent les impacts dans la mesure où ils sont connus et estimables à la date du rapport. Le gouvernement continue d’évaluer et de surveiller les effets de ces incertitudes relatives à la mesure sur sa situation financière, y compris les estimations et les hypothèses connexes utilisées dans la préparation de ses états. L’impact potentiel total sur les hypothèses utilisées pour l’année est inconnu, car il dépendra de développements futurs qui sont incertains.

3. Information comparative

Certains chiffres comparatifs ont été reclassés pour se conformer à la présentation de l’exercice en cours. En particulier, le gouvernement a modifié la présentation de l’état consolidé condensé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités afin de regrouper la Subvention salariale d’urgence du Canada dans les autres paiements de transfert. Cela reflète la réduction progressive continue des mesures de soutien temporaires liées à la COVID-19 qui ont pris fin.

4. Source des montants du budget

Les montants du budget inclus à l'état consolidé condensé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités et à l'état consolidé condensé de la variation de la dette nette proviennent des montants qui ont été budgétisés pour l'exercice 2024–2025 dans le plan budgétaire d’avril 2024 (Budget de 2024). Pour améliorer la comparabilité avec les résultats réels de 2024–2025, les montants du Budget de 2024 ont été reclassés afin de se conformer à la présentation de l'exercice en cours dans les états financiers consolidés condensés, sans aucune incidence globale sur le déficit annuel budgétisé de 2024–2025.

Puisque les soldes réels d'ouverture du déficit accumulé lié aux activités et de la dette nette n'étaient pas disponibles lors de la préparation du Budget de 2024, les montants correspondants inscrits à la colonne budget ont été ajustés aux soldes d’ouverture redressés.

5. Passifs éventuels

Un passif éventuel découle du cours normal des activités et sa résolution ultime est inconnue. Un passif éventuel est une obligation potentielle qui peut devenir une obligation réelle advenant la réalisation ou non d’un ou plusieurs événements futurs qui échappent en partie au contrôle exercé par le gouvernement. Une provision est comptabilisée quand l’obligation potentielle est évaluée à probable de devenir une obligation réelle et une estimation raisonnable de la perte peut être établie. Les passifs éventuels du gouvernement comprennent les revendications comportant les causes en instance et imminentes, les revendications particulières et les revendications territoriales globales, les garanties accordées par le gouvernement, les cotisations fiscales faisant l’objet d’un appel, le capital rachetable dans des organisations internationales, et les programmes d’assurance des sociétés d’État entreprises mandataires.

  1. Il existe des milliers de causes en instance et imminentes ainsi que des cas de réclamations en cours contre le gouvernement. Bien que le montant total de ces recours soit important, leur dénouement n’est pas dans tous les cas. Le gouvernement a comptabilisé une provision pour les réclamations pour lesquelles un paiement futur est probable et une estimation raisonnable de la perte peut être effectuée. Il pourrait exister un risque significatif que le passif soit supérieur au montant qui a été comptabilisé. Dans les situations pour lesquelles le dénouement est probable mais la direction ne peut raisonnablement estimer un passif, aucun montant n’est comptabilisé. Les revendications pour lesquelles le dénouement ne peut être déterminé et pour lesquelles aucun montant n’a été comptabilisé s’élèvent à 3 652 millions de dollars (3 314 millions de dollars en 2023–2024).
  2. Les garanties accordées par le gouvernement comprennent les garanties sur les emprunts effectués par les sociétés d’État entreprises et autres entreprises publiques, les garanties sur prêts, les programmes d’assurance gérés par le gouvernement ou sociétés d’État mandataires entreprises et d’autres garanties explicites. Au 31 mars 2025, le montant du principal non remboursé pour les garanties accordées par le gouvernement s’élève à 605 198 millions de dollars (619 001 millions de dollars en 2024), pour lesquelles une provision de 450 millions de dollars (570 millions de dollars en 2023–2024) a été comptabilisée. Du montant total de garanties, 311 934 millions de dollars (319 212 millions de dollars en 2023–2024) représentent des garanties sur les emprunts effectués par les sociétés d’État entreprises mandataires.
  3. Les passifs éventuels comprennent les impôts fédéraux qui ont déjà fait l’objet de cotisations, mais pour lesquels il y a un appel devant la Cour canadienne de l’impôt, la Cour d’appel fédérale ou la Cour suprême du Canada. Au 31 mars 2025, 7 796 millions de dollars (7 354 millions de dollars en 2023–2024) faisait l’objet d’appels devant les tribunaux, pour lequel la probabilité d’un résultat défavorable n’était pas déterminable ou pour lequel un montant ne pouvait être raisonnablement estimé. Le gouvernement a comptabilisé au poste des créditeurs et charges à payer ou en réduction de trésorerie et créances, selon le cas, les montants estimatifs faisant l’objet d’appels qu’il est probable de perdre et qui peuvent faire l’objet d’une estimation raisonnable.
  4. Le gouvernement détient du capital rachetable dans certaines organisations internationales qui pourrait nécessiter des paiements à ces organismes. Au 31 mars 2025, le capital rachetable s’élève à 43 557 millions de dollars (40 949 millions de dollars en 2023–2024).
  5. Au 31 mars 2025, les assurances en vigueur relatives à des programmes d’assurance administrés par quatre sociétés d’État entreprises mandataires s’élèvent à 2 288 032 millions de dollars (2 165 120 millions de dollars en 2023–2024). Le gouvernement prévoit que les quatre sociétés pourront combler le coût des réclamations courantes et éventuelles.

6. Obligations contractuelles et droits contractuels

Les activités du gouvernement, par de leur nature, donnent lieu à d’importants contrats et accords à caractère pluriannuel, incluant des traités internationaux, des protocoles et des accords d’envergure et d’importance variées. Les obligations financières en découlant sont comptabilisées à titre de passifs lorsque les conditions de ces contrats et accords sont respectées pour l’acquisition de biens et de services ou la fourniture de paiements de transfert.

Les obligations contractuelles qui auront un effet important sur le niveau des dépenses futures comprennent les accords de paiements de transfert, accords pour l’acquisition de biens et de services, les contrats de location-exploitation et le financement d’organisations internationales. Au 31 mars 2025, les obligations contractuelles s’élèvent à 340 619 millions de dollars, dont 98 793 millions de dollars se rapportent à 2025–2026.

Les activités du gouvernement comprennent parfois la négociation de contrats ou d’accords avec des tiers lui donnant droit à des actifs et à des revenus dans l’avenir. Les droits se rattachent principalement à la vente de biens et de services, à la location de biens, et à des ententes de redevances et de partage des revenus et des bénéfices. Les conditions de ces contrats ou accords peuvent ne pas permettre une estimation raisonnable des revenus futurs. Pour les contrats et les accords qui permettent de faire une estimation raisonnable, les recettes totales à recevoir à l’avenir en vertu des principaux droits contractuels sont estimées à 44 969 millions de dollars au 31 mars 2025, dont 4 818 millions de dollars se rapportent à 2025–2026.

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2025-11-07