Lettre au MDN : La chemin à suivre proposée pour les conseillers linguistiques et culturels
Le 8 mars 2024
L’honorable Bill Blair, C.P., COM, député
Ministre de la Défense nationale
Ministère de la Défense nationale et Forces armées canadiennes
Quartier général de la Défense nationale
101, promenade ColonelBy
13e étage, Tour Nord
Ottawa (Ontario) K1A 0K2
Monsieur le Ministre,
Je vous remercie de m’avoir rencontré le 28 février dernier. Je suis heureux d’avoir eu l’occasion d’aborder les enjeux auxquels font actuellement face les anciens conseillers linguistiques et culturels (CLC) qui ont servi au côté de nos troupes en Afghanistan. Votre intérêt envers ce dossier et le bien-être de ces personnes était manifeste pendant notre discussion.
Comme nous en avons discuté, ces citoyens canadiens ont été recrutés au Canada à titre d’employés civils du ministère de la Défense nationale qui ont servi pendant une période déterminée. Je crois fermement que nous avons une obligation relative à leur santé, leur bien-être et leur soutien financier. Ces personnes sont peu nombreuses; environ soixante-cinq (65) Canadiens ont agi à titre de CLC pendant les missions militaires et d’entraînement des Forces armées canadiennes (FAC) en Afghanistan. Ils ont exercé une influence décisive sur les opérations des FAC, mais depuis, nombre d’entre eux souffrent intensément, et en silence.
Pour plusieurs de ces personnes, la décision rendue par la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents de travail de l’Ontario n’était ni positive ni représentative de ce qu’elles ont sacrifié pour le Canada. Sur une note encourageante, il semble que celles dont le dossier a fait l’objet d’une décision favorable reconnaissant leur maladie ou leur blessure verront leurs frais médicaux couverts à l’avenir.
Cependant, le remboursement des frais médicaux que ces personnes ont payés ou engagés avant la date de la décision, l’indemnisation pour leurs pertes de revenus, et les autres avantages et services qui découleraient d’une décision positive et rétroactive ne sont pas une réalité pour la plupart des CLC, sinon tous. Il faut régler ce problème.
J’estime que les dispositions envisagées pour combler ces lacunes doivent être, entre autres, les suivantes :
- la reconnaissance publique et la commémoration des citoyens canadiens qui ont été déployés à titre de CLC pendant qu’ils étaient employés du ministère de la Défense nationale
- l’établissement d’une reconnaissance financière appropriée
- l’évaluation de tous les CLC qui ont été affectés par leur service en Afghanistan, en vue de déterminer les soins physiques et psychologiques qui sont requis mais non offerts et, à la suite de cette évaluation, le financement d’un régime de soins raisonnable.
Les pouvoirs ministériels ont été utilisés dans le passé pour combler les lacunes des soins et de la couverture pour les personnes qui se sont trouvées dans des situations où elles n’avaient pas accès à des services et avantages proportionnels à ceux que recevaient les personnes avec qui elles avaient servi. Un programme similaire a été mis sur pied en réponse au rapport que mon prédécesseur a publié au sujet de l’explosion d’une grenade pendant un camp de cadets à Valcartier en 1974, et contient des dispositions presque identiques.
Comme vous le savez, le 10 mars 2024 marque le 10e anniversaire de l’achèvement du déploiement des Forces armées canadiennes en Afghanistan et de la fin des activités militaires dans ce pays. J’estime que le fait de reconnaître la contribution des anciens CLC au moyen d’un tel programme constituerait un moyen approprié de clore un important chapitre de l’histoire du Canada.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération respectueuse.
L’ombudsman
Gregory A. Lick