Les détachements d’auxiliaires volontaires

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Bien qu’elles n’aient pas pu s’engager dans l’armée, plus de 2 000 bénévoles canadiennes ont trouvé une façon de servir leur patrie pendant la Première Guerre mondiale et à l’occasion de deux urgences nationales − l’explosion d’Halifax et la pandémie de grippe espagnole. Coordonnés par la Société canadienne de la Croix-Rouge et l’Ambulance Saint-Jean, les membres des DAV ont travaillé comme aides‑infirmières, conductrices d’ambulance et commis de bureau dans des hôpitaux pour convalescents au Canada et dans certains hôpitaux à l’étranger. Elles prêtent main-forte au personnel médical et infirmier en prodiguant des soins aux milliers de militaires blessés et malades, certaines s’exposant aux mêmes épreuves et aux mêmes dangers que les soldats, les infirmières et les médecins qui se trouvent près de la ligne de front.  

 

Les détachements d’auxiliaires volontaires (DAV) sont d’abord créés en 1914 par le ministère de la Milice du Canada dans le cadre de la mobilisation des ressources nationales en prévision de la guerre en Europe. Coordonnés par la Société canadienne de la Croix-Rouge et l’Ambulance Saint‑Jean, ils sont considérés à l’origine comme une réserve d’hommes et de femmes qui soutiendraient les services médicaux militaires en situation d’urgence si le Canada était envahi. Plus tard, à la suite du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les DAV deviendront un corps d’infirmières volontaires en raison de l’intégration rapide des hommes aux forces armées. Les unités canadiennes des DAV sont fondées sur le système britannique mis en place en 1909 afin d’accroître les réserves militaires existantes d’infirmières professionnelles et de bénévoles civils ayant reçu une formation en premiers soins. En comparaison du programme britannique, auquel participent environ 23 000 infirmières durant la Grande Guerre, le programme canadien est plus modeste. Le nombre de femmes qui s’enrôlent dans les DAV au Canada est néanmoins considérable : au terme de la guerre, environ 2 000 femmes ont été formées comme infirmières des DAV. La majorité d’entre elles travaillent dans les hôpitaux militaires pour convalescents au pays, mais environ 500 membres des DAV canadiens sont envoyées dans les hôpitaux militaires britanniques à l’étranger.

 

Au Canada, des détachements d’auxiliaires volontaires sont d’abord créés à Halifax, à Québec et à Saint John, car on s’attend à ce que ces ports soient les premiers à recevoir des soldats blessés de retour de l’étranger. Des unités sont ensuite créées à Montréal, à Ottawa et à Victoria. À la fin de la guerre, au total six détachements canadiens ont été établis. On confie d’abord aux membres des DAV des tâches n’ayant aucun rapport avec les soins infirmiers, comme de distribuer divers articles aux soldats avant leur départ – par exemple des tablettes de chocolat et des cigarettes – et de souhaiter à ces derniers de revenir sains et saufs. À mesure que la guerre se poursuit, cependant, les infirmières participent à la création, à l’aménagement et à la mise en service d’hôpitaux militaires pour convalescents, un rôle qui acquiert beaucoup d’importance à partir du début de 1915, alors qu’un nombre croissant de soldats blessés et malades reviennent au Canada.

 

Bon nombre des membres des DAV sont impatientes de se rendre en Europe là où les besoins sont les plus pressants, mais ce n’est qu’en septembre 1916 que le premier contingent de membres des DAV canadiens part pour l’étranger, en réponse à l’appel de la Croix-Rouge britannique. Le Corps de santé de l'Armée canadienne (CAMC) refuse d'envoyer des infirmières volontaires dans ses hôpitaux à l'étranger, mais les infirmières des DAV sont les bienvenues dans les hôpitaux militaires britanniques. Dans l'ensemble, l’Ambulance Saint-Jean envoie plus de 360 volontaires canadiennes à l'étranger, et de nombreux autres membres des DAV canadiens paient leur propre voyage jusqu'en Angleterre et proposent leurs services directement au siège des DAV britanniques à Londres. Intégrées au personnel médical militaire britannique, les infirmières des DAV canadiens travaillent comme stagiaires sous la supervision d’infirmières qualifiées. Comme c'est le cas dans les hôpitaux pour convalescents au pays, elles effectuent diverses tâches d'infirmière, comme faire les lits, préparer des régimes alimentaires pour des patients invalides et veiller au confort général des soldats. Dans certains cas, les tâches confiées aux membres des DAV s'apparentent à celles des infirmières qualifiées : les volontaires changent des pansements chirurgicaux et prennent en charge certaines unités des hôpitaux durant la nuit. Tout comme les infirmières militaires qui les supervisent, les membres des DAV canadiens postées en France et dans les zones de combats plus éloignées s’exposent aux épreuves et aux dangers inhérents à la ligne de front. La bravoure que nombre d’entre elles démontrent pendant les attaques ennemies a été reconnue.

 

Au pays comme à l'étranger, le travail au sein des DAV varie beaucoup d'un endroit et d'un type d'hôpital à l'autre. Les membres occupent divers postes dont ceux d’aides-infirmières, de conductrices d’ambulance et de commis de bureau et effectuent diverses tâches d’appui utiles en temps de guerre.

 

Les infirmières des DAV démontrent également leur savoir-faire à la suite de l’explosion d’Halifax en décembre 1917 et lors de la pandémie de grippe espagnole de 1918, crises nationales pendant lesquelles elles fournissent une aide médicale et des soins infirmiers cruciaux.

 

Les infirmières canadiennes des DAV ont été en service durant la Première Guerre mondiale et les années qui ont suivi, prodiguant des soins aux soldats en convalescence bien après la signature de l’armistice en 1918. Elles ont été officiellement démobilisées en octobre 1920.

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