Quartier chinois de Vancouver

Document d'information

Établi dans les années 1880, le quartier chinois de Vancouver est l’un des plus anciens et des plus grands quartiers chinois au Canada. Son développement comme enclave qui s’isola d’elle-même, en partie attribuable à l’hostilité motivée par du racisme ailleurs dans la ville avant la Seconde Guerre mondiale, et la présence continuelle de ses habitants témoignent des nombreuses contributions et combats menés par les Canadiens d’origine chinoise au fil de leur histoire dans ce pays. L’architecture du quartier se caractérise par un style distinctif associé aux balcons encastrés, style hybride qui combine des aspects de l’architecture de la province chinoise de Guangdong et des éléments de style occidental ainsi que des méthodes de construction. Il s’agit également de l’un des plus anciens quartiers de Vancouver, et il demeure une composante essentielle physique et culturelle du patrimoine de la ville.

Le quartier chinois de Vancouver a vu le jour au début des années 1880 lorsqu’un certain nombre de Chinois se sont établis à l’extrémité de la rue Carrall. Quand la ville de Vancouver a été constituée, en 1886, les Chinois ont obtenu 65 hectares (160 acres) de terrains en location, en périphérie de la ville et, à la fin de cette année-là, le petit établissement chinois s’était étendu jusqu’à la rue Dupont (nommée Pender Est après 1904) à l’ouest de la rue Main. En raison de la discrimination et de la ségrégation, le quartier chinois de Vancouver s’est développé comme un quartier distinct et autonome qui a pris de l’expansion avec la ville. Dès 1900, le quartier chinois comptait une soixantaine de commerces et, en 1901, sa population atteignait près de 2 900 habitants. Bon nombre des immeubles du quartier encore debout aujourd’hui ont été construits dans les années 1910 et 1920, dont des immeubles commerciaux érigés par des commerçants chinois et des immeubles de sociétés, construits pour loger les associations culturelles auxquelles appartenaient de nombreux Chinois. En 1921, la population du quartier avait augmenté à 6 484 habitants. Cependant, en 1923, année de l’application de la Loi de l’immigration chinoise, le quartier est entré en période de stagnation, et la collectivité composée en grande partie d’hommes célibataires vieillissants ne pouvait pas s’accroître sans de nouveaux immigrants. La Grande Crise a aussi été un coup terrible pour le quartier chinois Les attitudes et les politiques ont ensuite changé durant la période suivant la Deuxième Guerre mondiale, et c’est ainsi que le quartier chinois s’est remis à prospérer, fort de l’arrivée de nombreux nouveaux habitants.

Au cœur de la rue Pender, le quartier chinois doit son cachet physique particulier en bonne partie à ses bâtiments et à ses paysages de rues. Pris dans leur ensemble, ces éléments créent un tout harmonieux. On trouve dans le quartier 70 propriétés contiguës comportant des immeubles commerciaux, mais également des immeubles à vocation résidentielle et culturelle, ainsi que des cours et des ruelles. La grande majorité des immeubles du quartier chinois bordent le trottoir et ont de deux à quatre étages. Au rez-de-chaussée, les piétons peuvent accéder à différents commerces, et les étages supérieurs des immeubles sont habituellement occupés par des bureaux ou peuvent aussi convenir à des usages de type institutionnel ou résidentiel. Parmi les éléments architecturaux communs du quartier, mentionnons les balcons encastrés, une verticalité très prononcée de même que de hauts plafonds au rez-de-chaussée ainsi que des mezzanines. Alliant des aspects de l’architecture occidentale à de l’architecture régionale chinoise, les immeubles du quartier représentent un style particulier que l’on surnomme « style balcon » ou « style quartier chinois ». Dans l’ensemble, l’architecture du quartier chinois est à l’image du patrimoine, de la structure sociale et des modes de vie de ses occupants.

Le quartier chinois de Vancouver a été décrit comme un quartier de travail fonctionnel qui joue également un rôle touristique important à Vancouver et en Colombie-Britannique. Dans un paysage urbain distinct doté d’une architecture vernaculaire bien particulière, la ténacité de cette communauté s’exprime par la concentration historique de commerces, d’installations culturelles, de services et de structures résidentielles sino-canadiens, le tout renforcé par des associations communautaires dont le siège social se trouve encore sur place.

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2017-05-11