Édifices de Moose Factory, Moose Factory (Ontario)

Document d'information

Fondé en 1673 sur les terres traditionnelles des Môsonîw Ililiw (Cris), Moose Factory est le deuxième plus ancien poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) dans ce qui est aujourd’hui le Canada. À l’origine appelé Moose Fort, le lieu historique national actuel comprend une maison du personnel, bâtie entre 1847 et 1850, et une poudrière, bâtie entre 1865 et 1866.

Peu après la fondation de la compagnie en 1670, Pierre-Esprit Radisson, un employé de la CBH basé à Fort Rupert, et Charles Bayly, gouverneur de la CBH en Amérique du Nord, voyagent dans la région pour faire du commerce avec les Ililiw. En 1673, la CBH y établit un poste permanent qui prend le nom de Moose Fort. Les Ililiw jouent un rôle important dans la survie du poste de traite. Outre le commerce des fourrures, ils fournissent des provisions et de la main‑d’œuvre indispensables. Les commerçants demeurent dépendants des Autochtones pour ce qui est de la connaissance du territoire et de l’approvisionnement en nourriture tout au long du XVIIIe siècle.

Le poste de traite est établi à une époque où une vive concurrence existe entre la CBH, basée à Londres, et les commerçants de fourrure canadiens-français. Grâce à son emplacement stratégique sur une île à l’embouchure de la rivière Moose, le poste est en position pour intercepter les fourrures qui auraient été échangées à Montréal. En 1686, sur l’ordre du gouverneur de la Nouvelle‑France, Pierre de Troyes s’en empare et le renomme Fort Saint-Louis. Le poste changera de mains plusieurs fois entre Anglais et Français, et ce, jusqu’en 1713, date à laquelle il est finalement cédé aux Anglais par le Traité d’Utrecht.

La Compagnie de la Baie d’Hudson ne réoccupera pas Moose Factory avant le début des années 1730. Après un incendie, le poste est reconstruit à son emplacement actuel en 1735. Dans les années 1770, reposant sur l’expertise des Ililiw, le poste approvisionne des postes intérieurs établis pour concurrencer la Compagnie du Nord‑Ouest. Au début du XIXe siècle, Moose Factory devient le siège administratif du Département du Sud de la CBH. Après la fusion des deux compagnies en 1821, Moose Factory devient un point d’approvisionnement pour les postes intérieurs, certains aussi éloignés que celui du lac Témiscamingue dans le bassin hydrographique de la rivière des Outaouais.

La maison du personnel fut construite au milieu du XIXe siècle pour offrir un toit aux médecins, aux capitaines de navires, aux commis et aux secrétaires qui venaient à Moose Factory, en provenance de Grande-Bretagne, pour exécuter des contrats de cinq ans. Ce bâtiment de deux étages est construit selon les techniques britanniques traditionnelles de construction navale : des billes de bois carrées horizontales sont attachées ensemble à l’aide de gros clous d’acier, puis les joints entre les billes sont colmatés à l’aide d’étoupe, un mélange de goudron et de fibres de jute utilisé pour calfeutrer les joints dans les navires en bois. Le bardage à clins fournissait une protection supplémentaire contre les intempéries. La poudrière était à l’origine utilisée pour entreposer de la poudre à canon et a été érigée à l’écart de l’établissement principal pour éviter les incendies.

Au début des années 1930, l’achèvement du chemin de fer de la Temiskaming and Northern Ontario Railway, traversant la rivière Moose pour relier l’île Moose Factory à la localité de Moosonee, a mis fin à l’isolement de Moose Factory qui amorça ainsi une transition de sa vocation première comme poste de traite vers une économie axée sur les services. La maison du personnel a continué d’être utilisée comme résidence jusqu’en 1977, date à laquelle elle fut transférée à la Province de l’Ontario. En 1979 et 1980, des fouilles archéologiques menées sur le terrain de la maison du personnel ont révélé la présence de plus de 40 000 artéfacts représentant des siècles de commerce entre les populations autochtones et non autochtones, ainsi que le mode de vie des employés de la CBH qui habitaient le bâtiment.

 

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