Maison mère des Sœurs Grises de Montréal, Montréal (Québec)
Document d'information
La Maison mère des Sœurs Grises de Montréal, située dans l’arrondissement Ville-Marie, est un excellent exemple de l’architecture conventuelle de la deuxième moitié du XIXe siècle au Québec. Pendant plus de 130 ans, ce bâtiment monumental sert aux Sœurs Grises de lieu de vie communautaire et de prière, de point central de leurs œuvres à Montréal et de maison mère pour les missions de la communauté dans le monde entier. Avec son extérieur austère inspiré du style néo-classique, son élégante chapelle néo-romane, ses vastes dimensions et sa présence imposante dans la ville, le bâtiment incarne avec éloquence l’immense travail accompli par les Sœurs Grises.
La construction du gros bâtiment de pierre grise commence en 1869 et se fait par étapes sur une trentaine d’années. La conception initiale est faite par Victor Bourgeau, architecte de renom. Ce dernier relève le défi de concevoir un immeuble pouvant réunir sous un même toit un aussi grand nombre de gens et une diversité de fonctions religieuses et domestiques. Au fil des ans, l’immeuble abrite en effet un hôpital, une maison de soins palliatifs, un orphelinat, une crèche, des salles de classe, des ateliers et, plus récemment, des services pour femmes et enfants en difficulté. Le bâtiment, dont le tracé suit celui d’un « H » incomplet, doit également répondre aux besoins des religieuses qui y habitent et donc comporter des cuisines, des bureaux et des dortoirs. L’aile est, construite en premier, est occupée par les sœurs dès 1871. L’aile ouest, conçue par l’architecte Joseph Venne et bâtie entre 1898 et 1900, abrite les personnes qui bénéficient des œuvres de charité de la communauté.
Au centre du bâtiment se trouve la chapelle, construite entre 1874 et 1878 selon les plans dessinés par Victor Bourgeau. Avec son style néo-roman, il s’agit de la partie du bâtiment la plus ornée, et elle domine l’ensemble du couvent. Son emplacement central permet de séparer les locaux réservés aux religieuses, dans l’aile est, de ceux où l’on reçoit les gens dans le besoin, dans l’aile ouest. Des vitraux fabriqués en France en 1878, des tableaux du XIXe siècle, de vastes fenêtres en rosace et trois autels de marbre blanc créés par le sculpteur J. O’Brien d’après les plans des architectes Bourgeau et Alcibiade Leprohon s’y trouvent. Au moment de sa construction, la chapelle est l’un des plus beaux établissements religieux de la ville.
Le bâtiment bien préservé a été témoin des œuvres des Sœurs Grises, en particulier auprès des personnes âgées, des enfants abandonnés, des orphelins et des malades. En 2007, il a été acheté par l’Université Concordia, qui compte se servir de l’ancien couvent à des fins éducatives.
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