Helen Creighton (1899-1989)
Document d'information
Folkloriste pionnière, Helen Creighton consacre sa vie à la préservation et à la promotion de la culture populaire unique de la Nouvelle-Écosse. Entre 1928 et 1975, les recherches menées par Creighton lui permettent de recueillir l’une des plus grandes collections de chansons, de récits, de coutumes et d’objets de culture matérielle du Canada. Ces collections comprennent plus de 4 000 enregistrements provenant des communautés anglaise, acadienne, gaélique, allemande, afro-néo-écossaise et mi’kmaw de la Nouvelle-Écosse. Les collections, les conférences, et les émissions de radio et de télévision de Creighton, et les films portant sur son travail, favorisent la diffusion et la popularisation des traditions culturelles des Maritimes de manière à éveiller des résonances durables dans la région et l’ensemble du Canada.
Née en 1899 à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, Helen Creighton étudie la musique à l’Université McGill, et obtient son diplôme du Halifax Ladies College. Au début des années 1920, elle commence sa carrière en tant que journaliste et écrit pour certaines publications canadiennes, notamment Mayfair, Saturday Night, le Montreal Star et le Toronto Star Weekly. Elle acquiert une renommée à l’échelle régionale en tant que « tante Helen » à la station de radio CHNS de Halifax où elle écrit et anime une série d’émissions hebdomadaires d’une demi-heure. En 1926, elle adhère à la Canadian Authors Association.
Dans les années 1920, Creighton réoriente sa carrière vers la collecte de chansons folkloriques. Elle entreprend son travail de recherche à Eastern Passage, près de Halifax, puis dans l’ensemble des Maritimes. Bien que les folkloristes de sexe masculin la considèrent souvent comme une femme sans attestations universitaires, Creighton devient l’une des figures incontournables de son domaine. Elle rédige plus de 80 publications, y compris des articles scientifiques, des chansons populaires et de nombreux recueils d’histoires, dont le plus connu est Bluenose Ghosts (1957). Creighton est également affiliée à des établissements collectionneurs bien connus. De 1947 à 1967, elle effectue des travaux de recherches pour le Musée national du Canada (aujourd’hui le Musée canadien de l’histoire). Elle réunit également des collections pour la Bibliothèque du Congrès des États-Unis et gagne plusieurs bourses de la Fondation Rockefeller.
Pendant sa carrière, Creighton fait la promotion de la culture folklorique de la Nouvelle-Écosse et s’efforce de la faire connaître à un vaste public. Elle donne des conférences partout en Amérique du Nord et anime une série d’émissions radiophoniques innovatrices diffusées en 1938 et en 1939 dans le cadre des Folksong Broadcasts de la chaîne CBC où elle présente ses collections au peuple canadien. À partir de la fin des années 1940, Creighton a régulièrement l’occasion de faire connaître son œuvre à la radio et à la télévision. De plus, l’Office national du film produit trois documentaires à son sujet. Récipiendaire de six doctorats honorifiques, Creighton est intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens et devient membre de l’Ordre du Canada. Aimée de tous dans sa province natale, Helen Creighton est, à la fin de sa vie en 1989, une figure de proue du monde de la culture. Farewell to Nova Scotia, l’une des chansons qu’elle a recueillies et fait connaître dans The Nova Scotia Song, est devenue l’hymne non officiel de la province.
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