La vannerie nlaka’pamux

Document d'information

Les femmes nlaka’pamux sont depuis longtemps expertes de la vannerie. Elles récoltent les racines de thuyas, l’assouplissent pour tisser ou tresser divers types de paniers et utilisent des bandes d’écorce de cerisier et de l’herbe pour créer des motifs géométriques décoratifs. La vannerie est au cœur de l’identité culturelle des Nlaka’pamux, et témoigne du rôle des femmes en tant que porteuses de la culture. Leur savoir ethnobotanique et technique est transmis par les lignages féminins depuis des générations, tout comme la vannerie ornée de motifs traditionnels. La vannerie est une expression tangible de la culture des Nlaka’pamux et témoigne de leur histoire.

Autrefois connus sous le nom d’Indiens Thompson, les Nlaka’pamux (prononcé En-la-kap-mah) vivent sur le plateau intérieur de la Colombie-Britannique, entre la chaîne côtière à l’ouest et les montagnes Rocheuses à l’est. Ils sont l’une des Premières Nations au Canada dont les langues appartiennent au groupe salish de l’intérieur.

Avant l’arrivée des Européens sur le plateau pendant la première décennie des années 1800, les paniers nlaka’pamux sont des marchandises commerciales précieuses que les peuples salish de l’intérieur s’échangent entre eux et vendent aux habitants de la côte et des plaines. Les paniers font partie intégrante de tous les aspects de la vie, tant pour l’entreposage et le transport des denrées que pour bercer les bébés. Pendant une période de grande perte culturelle et de bouleversement entre 1850 et 1930, la production et la mise en marché active des articles de la vannerie des Nlaka’pamux deviennent le pilier économique des familles et des communautés, ce qui permet aux femmes de soutenir leurs familles alors que le colonialisme perturbe les économies autochtones. À partir des années 1850, trois tendances externes stimulent la demande pour les produits des vannières. La plus importante est un engouement pour la collection de paniers autochtones parmi les riches et les membres de la classe moyenne qui habitent les villes de l’Amérique du Nord, engouement qui perdure jusque dans les années 1930. Les musées s’intéressent aussi aux articles de vannerie dans les années 1890 et acquièrent de nombreux objets culturels autochtones à des fins ethnographiques. Enfin, une forte demande parmi les familles urbaines et les industries agricoles stimulent la production de paniers nlaka’pamux.

Jusque dans les années 1930, les femmes nlaka’pamux fabriquent de grandes quantités de produits de vannerie selon des techniques, des formes et des styles décoratifs qui remontent à l’époque précédant l’arrivée des Européens. Les collectionneurs reconnaissent le caractère exceptionnel des paniers nlaka’pamux parmi les produits de vannerie autochtone au Canada. Si la tradition de la vannerie survit, c’est aussi parce que les vannières y incorporent de nouvelles formes. Ainsi, elles fabriquent quantité d’objets, comme des plateaux pour le thé et des porte-lettres, que les acheteurs réclament. La vannerie décline entre la Crise de 1929 et la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1950, l’art de la vannerie est sur le point de disparaître parmi les Nlaka’pamux. Toutefois, l’artisanat autochtone suscite à nouveau l’intérêt à cette époque, et dans les années 1970, les paniers nlaka’pamux nouvellement fabriqués sont considérés comme un art des plus sophistiqués. De nos jours, la vannerie suscite un intérêt croissant chez les Nlaka’pamux et d’autres vannières salish, ce qui assure la poursuite de la pratique de cette forme d’art remarquable.

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2018-09-04