Ozias Leduc (1864-1955)

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Ozias Leduc compte parmi les plus importants peintres dans l’histoire de l’art au Canada. Né à Saint-Hilaire au Québec, il a amorcé une longue carrière prolifique au XIXe siècle. Sa production, vaste et diversifiée, comprend de nombreuses peintures qui sont des chefs-d’œuvre de l’art canadien. Reconnu comme un grand peintre d’art religieux, il a décoré, au cours de sa vie, plus d’une trentaine d’églises et de chapelles au Québec, en Nouvelle-Écosse et dans l’est des États-Unis. La production de Leduc est profondément originale. Sa maîtrise de la couleur et de la luminosité transcende la simple représentation, enveloppant d’une lumière spirituelle ses thèmes religieux, ses natures mortes, ses portraits et ses paysages. Ces aspects placent son art  aux frontières de la tradition et de la modernité. Leduc exerce une influence considérable sur la peinture québécoise et canadienne du XXe siècle, notamment auprès des Automatistes.

Très jeune, Leduc manifeste un intérêt et un talent pour le dessin. Ses études terminées, il part pour Montréal où, le soir, il dessine dans l’atelier de l’Art Association of Montreal (aujourd’hui le Musée des beaux-arts de Montréal). En 1883, il travaille pour Carli, un fabricant de statues à Montréal. Toutefois, c’est en travaillant avec Adolphe Rho, un peintre et un sculpteur de Bécancour, et avec Luigi Capello, un peintre décorateur de Montréal, qu’il s’initie à la décoration murale d’églises.

À compter de 1891, il participe à de nombreuses expositions de l’Art Association of Montreal. En 1892, il reçoit le premier prix dans la catégorie des moins de trente ans pour son tableau Nature morte, livres. En 1897, il parfait sa formation par un bref séjour à Londres et à Paris. À la suite de son voyage, il commence à produire des paysages où il intègre des éléments de son environnement familier, comme la montagne de Saint-Hilaire ou la rivière Richelieu. Leduc est surtout influencé par le symbolisme, un courant artistique qui veut exprimer l’aspect spirituel des personnes et des objets en leur donnant des significations allégoriques, en créant des situations étranges ou empreintes de mystère.

La carrière d’Ozias Leduc l’amène à voyager et à vivre temporairement à l’extérieur du pays. Entre les contrats d’église, il revient habiter à Saint-Hilaire, qui demeurera son port d’attache jusqu’à son décès. En plus d’exécuter de nombreux tableaux dans son atelier, qu’il surnomme Correlieu, Leduc s’occupe de son verger situé au pied de la montagne. En tant que commissaire d’école et conseiller municipal, il encourage l’éducation et l’embellissement de son village.

Au cours de sa carrière prolifique, Leduc a peint des natures mortes, des paysages, des portraits, des scènes de genre ainsi que des œuvres religieuses destinées à la décoration d’églises. L’œuvre réalisée à l’intérieur de l’église Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan, entre 1942 et 1955, est son dernier chef-d’œuvre. Ozias Leduc a aussi écrit de la poésie et des réflexions sur l’art, il a formé des apprentis et il était quelqu’un d’engagé dans sa communauté de Saint-Hilaire. Artiste canadien de renom, Leduc a exercé une grande influence sur la peinture québécoise et canadienne tout au long du XXe siècle, marquant notamment les artistes Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle.

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