L’alliance entre les Mi’kmaq et les Français au XVIIIe siècle
Document d'information
Au cours du XVIIIe siècle, une alliance officielle se forme entre la Couronne française et les chefs mi’kmaq. Cette alliance est issue des relations et des liens en matière de religion et de commerce remontant au début du XVIIe siècle. La relation entre les Français et les Mi’kmaq illustre la nature interdépendante de leurs liens, caractérisés par des besoins communs sur les plans commercial et militaire. À Skmaqn-Port-la-Joye, les dirigeants mi’kmaq et français renouvellent cette alliance en échangeant des cadeaux, en renforçant les liens religieux et en participant à des tractations diplomatiques. Grâce à cette alliance, les Mi’kmaq renforcent leur position sur le territoire et, avec l’aide des Français, freinent l’expansion coloniale britannique jusqu’à la prise de Louisbourg en 1758.
Les premiers contacts entre les pêcheurs mi’kmaq et européens remontent aux années 1500. Au XVIIe siècle, des relations durables fondées sur le commerce, la parenté et la religion sont établies entre les Mi’kmaq, les commerçants de fourrure français, les colons acadiens et les missionnaires français. Ces relations séculaires forment la base de l’alliance politique et militaire entre la Couronne française et les dirigeants mi’kmaq qui se développe au XVIIIe siècle, au cours d’une période d’hostilité croissante et de guerre ouverte. À Mi’kma’ki, le territoire traditionnel des Mi’kmaq, qui comprend ce qui constitue aujourd’hui la Nouvelle‑Écosse, l’Île‑du‑Prince‑Édouard, la côte est du Nouveau‑Brunswick et la côte sud de la Gaspésie, les Français et les Britanniques cherchent à étendre leur empire colonial, alors que les Mi’kmaq désirent participer au commerce tout en conservant leur territoire. Dans cet environnement de plus en plus hostile, les Mi’kmaq et les Français décident d’unir leurs forces contre leur ennemi commun : les Britanniques.
Renouvelée de façon officielle chaque année au moyen de cérémonies qui comprennent des discours, des festins et des échanges de cadeaux, l’alliance reflète la vision de la diplomatie qu’ont les Mi’kmaq et les Français. À partir des années 1720, les cérémonies de renouvellement annuelles se tiennent à Port‑la‑Joye, sur l’île Saint‑Jean (qui est maintenant l’Île‑du‑Prince‑Édouard), et à Port Toulouse, sur l’île Royale (maintenant l’île du Cap‑Breton), et permettent de distribuer des armes aux Mi’kmaq et de s’entendre pour combattre les Britanniques ensemble. Chacun des partenaires a besoin de son allié : la position de la France dans les Maritimes dépend de l’aide militaire des Mi’kmaq, puisque les troupes françaises ne sont pas assez nombreuses pour combattre seules les Britanniques, tandis que les Mi’kmaq ont besoin des armes fournies par les Français pour combattre leur ennemi, qui empiète sur leur territoire.
L’alliance se révèle efficace et a une incidence directe sur les guerres coloniales dans la région des Maritimes. Les Mi’kmaq combattent aux côtés des soldats français et lancent également leurs propres raids contre les navires et les établissements britanniques. En 1745, un contingent de Mi’kmaq, de Français et d’Acadiens combattent une force de la Nouvelle-Angleterre attaquant Port-la-Joye, puis, en 1746, une force alliée composée de Français et de Mi’kmaq combattent à nouveau les Britanniques à Port-la-Joye. En 1758, après plus d’un demi‑siècle d’hostilités, la forteresse de Louisbourg, autrefois très puissante, tombe finalement aux mains des Britanniques et les Français perdent leur emprise sur la région. L’île Saint-Jean devient alors un territoire britannique, les Britanniques déportent les Acadiens de l’île et un nouveau fort est construit sur le site de Port-la-Joye : le Fort Amherst.
La plaque commémorant l’alliance entre les Français et les Mi’kmaq au XVIIIe siècle à Skmaqn – Port-la-Joye – Fort Amherst a été conçue en collaboration avec la Confédération des Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard.
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