John Molson (1763-1836)

Document d'information

Le timbre John Molson émis par la Société canadienne des postes en 1986. Mérite : Société canadienne des postes / Bibliothèque et Archives Canada

John Molson est l’un des principaux entrepreneurs montréalais à la fin du XVIIIe siècle et dans les premières décennies du XIXe siècle. À travers son implication dans la construction du premier bateau à vapeur (1809) et du premier chemin de fer (1836) en Amérique du Nord britannique, il contribue aux débuts de la révolution des transports dans les colonies du Bas et du Haut-Canada dans le premier tiers du XIXe siècle. Ces technologies se sont avérées essentielles au progrès économique de ces colonies. Molson facilite également le passage du Bas-Canada à l’industrie mécanisée en introduisant la machine à vapeur dans ses propres entreprises. Il contribue enfin au développement d’institutions montréalaises phares telles que la Banque de Montréal et la création de l'Hôpital général de Montréal au moment où Montréal passe d’une petite bourgade coloniale à la métropole commerciale et financière des Canadas.

John Molson est né en Angleterre et s’établit à Montréal après avoir immigré en 1782. Il investit un an plus tard dans une brasserie, en devient l’unique propriétaire en 1785 et recommence à brasser de la bière à l’automne suivant. Au cours des vingt années suivantes, Molson agrandit son établissement, accroît sa production et en fait l’une des plus grandes brasseries de la colonie.

Le succès de la brasserie Molson permet à son propriétaire de diversifier ses activités. À partir de 1809, il finance la construction de plusieurs bateaux à vapeur, dont l’Accomodation, le premier navire à vapeur à effectuer un trajet commercial dans les eaux de l’Amérique du Nord britannique. En 1822, il établit une entreprise de navigation à vapeur sur le fleuve Saint-Laurent, la St. Lawrence Steamboat Company, et, dans les années 1930, il est le principal actionnaire du premier chemin de fer du Canada, le Champlain and Saint Lawrence Railroad. Molson possède plusieurs hôtels en plus du Theatre Royal, le premier bâtiment de la ville destiné à la présentation de spectacles dramatiques, investit dans l’immobilier et construit des quais pour ses bateaux à vapeur à Montréal, Sorel et Québec. En 1822, Molson acquiert plusieurs parts dans la Banque de Montréal avant d’être élu sur son conseil d’administration deux ans plus tard. En 1826, il en devient le président, fonction qu’il occupe pendant quatre ans. Sur la scène politique, Molson est député pour la circonscription de Montréal-Est à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada de 1816 à 1820 et s’engage notamment dans le dossier du canal de Lachine. De 1830 à 1835, il siège au Conseil législatif du Bas-Canada.

Les efforts consacrés par Molson à la construction de moteurs à vapeur pour ses bateaux forment aussi les bases des développements ultérieurs dans le milieu industriel. Propriétaire de la St. Mary’s Foundry, Molson commence à fournir dès la décennie 1810 des moteurs à vapeur canadiens à l’industrie navale. La St. Mary’s Foundry va ultimement commencer à produire des engins stationnaires, des turbines de moulins et d’autres machineries pour le marché local. Dès 1811, l’introduction d’une machine à vapeur pour pomper l’eau et broyer le malt constitue la première étape de la transition de la brasserie Molson du travail artisanal à la production industrielle. Si la mécanisation de la production demeure assez lente au cours de sa vie, les efforts de Molson pour développer les navires à vapeur se révèlent déterminants pour l’émergence à Montréal de la production industrielle dans les décennies suivantes.

Molson utilise également sa fortune et son influence pour des activités philanthropiques. En 1819, avec ses trois fils, il se joint à un groupe de Montréalais qui financent la création d’un établissement hospitalier privé, l'Hôpital général de Montréal. Molson est également vice-président de l’hôpital à partir de sa fondation officielle et président de 1831 à 1835. De plus, il appuie financièrement la Congrégation unitarienne de Montréal dans les dernières années de sa vie. Peu avant son décès à Boucherville, le 11 janvier 1836, Molson dicte les dispositions testamentaires qui, d’une certaine manière, assureront la pérennité et le caractère familial de l’entreprise.

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