Gare de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, Kitimat, Colombie-Britannique
Document d'information
Construite en 1955, la gare de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) de Kitimat est un témoin de la modernisation et de la modification de l’environnement à grande échelle qui ont marqué le Nord de la Colombie-Britannique dans les années 1950. Elle est située au terminus de la ligne ferroviaire reliant Terrace et Kitimat, laquelle a été aménagée à la demande de l’Aluminum Company of Canada (Alcan) pour desservir la fonderie se trouvant à proximité et le village où vivaient les ouvriers.
Située à l’embouchure du chenal Douglas, à quelque 800 km au nord de Vancouver, Kitimat fait partie du territoire du peuple haisla. Les Haisla, mot qui signifie « habitants en aval », occupent leur territoire traditionnel depuis des temps immémoriaux, et vivent des richesses de la terre et des eaux de leur territoire. Le village haisla de Kitamaat se trouve au sud de la collectivité d’Alcan appelée Kitimat.
La municipalité coloniale de Kitimat a vu le jour en raison de la hausse de la fabrication d’aluminium après la Seconde Guerre mondiale. Si la construction d’une voie ferrée dans la région est un projet envisagé plus d’une fois à partir de 1874, c’est Alcan qui, voulant accroître sa production d’aluminium, y voit un site possible où établir une fonderie. En effet, la région offre un accès à l’océan Pacifique, compte des terres propices à l’aménagement d’une ville et peut produire de l’hydroélectricité en abondance, après la construction d’un barrage, d’un réservoir et d’une centrale électrique. Alcan signe une entente avec le gouvernement de la Colombie-Britannique en 1950 pour réaliser ce mégaprojet. Le barrage construit sur la rivière Nechako, à 77 km de Kitimat, inonde de grandes superficies de terres ancestrales, de terres agricoles et de secteurs récréatifs. La Première Nation Cheslatta T’en est contrainte de quitter son territoire inondé à très court préavis et n’obtient qu’un dédommagement minime. Quant aux quelque 200 Haisla vivant à proximité de l’emplacement proposé de la collectivité de Kitimat, les planificateurs et gestionnaires d’Alcan ne s’en préoccupent à peine.
De 1952 à 1954, le CN construit une ligne secondaire de 69 km reliant Kitimat et Terrace; la construction de la gare de Kitimat commence peu après. Alcan a besoin de pouvoir exporter les lingots d’aluminium de sa fonderie située à proximité et y importer des marchandises et transporter les gens vers la ville. Les origines, tant géographiques qu’ethniques, des travailleurs et de leur famille qui arrivent en train sont diversifiées. On compte notamment des Portugais, des Italiens, des Hongrois, des Grecs, des Allemands et des Scandinaves, et nombreux sont ceux qui se rendent directement à Kitimat dès leur arrivée au Canada. La gare de Kitimat combine diverses fonctions, notamment des services aux passagers ainsi que des services de bagages/express et de communications comme la télégraphie et les transmissions radio. Les services aux passagers prennent fin au printemps 1958, mais la gare continue de servir de station de télégraphie jusque dans les années 1970.
La gare de Kitimat illustre la modernisation, au milieu du XXe siècle, de l’approche qu’adopte le CN quant à l’architecture et à l’image de marque en fusionnant des caractéristiques architecturales modernistes, comme les lignes épurées et l’orientation horizontale, et des attributs communs aux gares historiques du CN et à l’architecture domestique. Conçue selon un plan original mais intégrant des éléments de conception d’autres gares du CN, la gare de Kitimat est construite avec des matériaux légers populaires à l’époque, tels que les bardeaux en aluminium, le parement en amiante et le contreplaqué.
En 1985, le conseil du district de Kitimat désigne la gare comme édifice du patrimoine municipal, et les résidents continuent de promouvoir activement sa restauration et sa revitalisation.
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