Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 12 novembre 2020 — Société régionale inuvialuite
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront également à l’élaboration du modèle de financement pour les langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et les consultations en cours, veuillez consulter notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-dessous un résumé de la plus récente séance de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions : le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes ci-après ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants indiquent qu’il est important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- souligne l’importance des langues autochtones pour l’ensemble de la population canadienne et contribue à cultiver un sentiment de fierté dans les langues et la culture autochtones;
- continue à communiquer avec les gens et les collectivités qui travaillent à revitaliser les langues autochtones, y compris dans les régions éloignées, et mène des consultations régulières auprès de ces derniers;
- participe aux efforts déployés pour établir un système d’écriture commun dans la région de l’Arctique;
- fasse valoir le mandat du Bureau et assure une présence régionale.
Selon certains participants, il faudrait aussi que les activités de recherche réalisées par le Bureau soient dirigées par les Autochtones et que les collectivités puissent participer à ces activités et en bénéficier.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Certains participants ont proposé d’inclure parmi les premières priorités du Bureau les mesures suivantes :
- Recenser les modèles de revitalisation des langues autochtones qui ont donné de bons résultats au Canada et ailleurs dans le monde, mais plus particulièrement dans le Nord;
- Échanger les pratiques exemplaires avec les partenaires qui travaillent dans la région;
- Visiter les régions, les communautés et les partenaires afin de déterminer les besoins et les prochaines étapes.
Il y a un sentiment d’urgence associé à la mise en place du Bureau du commissaire aux langues autochtones le plus rapidement possible, car il y a beaucoup de travail à accomplir à court terme. Les participants ont reconnu toutefois qu’une telle mesure pourrait présenter certains défis liés à la pandémie.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants indiquent que les personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones devraient présenter ces principales caractéristiques :
- Posséder une très bonne connaissance des langues et des dialectes autochtones, de l’état de vitalité de ceux-ci, du travail en cours pour revitaliser les langues et des spécialistes qui se trouvent dans les diverses régions;
- Être passionné pour la revitalisation des langues autochtones dans toutes les régions du Canada et consentir à voyager;
- Avoir la capacité de collaborer et de communiquer de manière efficace et transparente.
Les participants ont également partagé l’importance de veiller à ce que le Bureau soit représentatif des peuples autochtones, y compris des jeunes autochtones.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes ci-après ont été soulevés durant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Les participants soulèvent un certain nombre d’éléments dont il faut prendre en compte lors de l’élaboration d’un modèle de financement des langues autochtones, notamment:
- La priorité doit être accordée aux langues en danger critiques d’extinction, y compris les dialectes;
- Prévoir des fonds destinés au renforcement des capacités.
Certains participants font remarquer que les membres du groupe de travail de l’Inuit Tapiriit Kanatami ont mis au point une formule de financement fondée sur la population, les collectivités et les besoins.
Activités à financer :
Selon les participants, le modèle de financement devrait être suffisamment souple pour appuyer diverses activités, dont les suivantes :
- La formation des enseignants, l’acquisition de ressources linguistiques adaptées à tous les types d’apprenants, l’apprentissage axé sur le territoire, les programmes de renaissance des langues, les programmes d’immersion, les cours de langue communautaires et le travail en collaboration avec les parents et d’autres personnes pour revitaliser les langues dans les habitations;
- Un soutien accru aux activités de radiodiffusion permettant de combler les lacunes dans la programmation des chaînes régionales de télévision et de radio dirigées par les Autochtones;
- Des initiatives qui permettent aux aînés autochtones d’entrer en contact avec des apprenants d’une langue et de rassembler leurs connaissances, y compris la publication de récits racontés par les aînés et la publication d’autres contenus en langues autochtones sous diverses formes (livres imprimés, livres audio, balados, etc.).
Les participants parlent aussi de régler certains problèmes liés aux communications dans les régions éloignées, dont celui de la bande passante Internet limitée, car ces problèmes nuisent à la revitalisation des langues autochtones.
Processus de financement :
La discussion sur le financement donne lieu aux commentaires suivants :
- Il faudrait verser les fonds aux collectivités plutôt qu’aux gouvernements provinciaux ou territoriaux;
- Il faudrait établir des critères d’évaluation clairs et les communiquer aux acteurs concernés.
Le processus actuel doit être simplifié et accessible à tous. En particulier, les participants trouvent que les exigences relatives à la rédaction de propositions sont excessivement lourdes. Afin d’améliorer le processus, ils suggèrent, entre autres, de fournir un soutien aux rédacteurs de propositions ou de prendre en considération des demandes présentées de vive voix.
Définition et mesure de la réussite :
Les participants pensent que la réussite doit se mesurer en fonction des indicateurs suivants :
- Un apprentissage intégré de la langue et de la culture, y compris au sein d’écoles axées sur la culture et dans le cadre d’activités axées sur le territoire, comme la chasse, et se déroulant dans un environnement d’immersion linguistique complet;
- Une augmentation du nombre de personnes pouvant s’exprimer couramment dans une langue donnée et l’utilisation des langues autochtones;
- Une meilleure connaissance, par tous les Canadiens, des cultures autochtones;
- La reconnaissance officielle des langues autochtones ou l’attribution d’un statut officiel à celles-ci.
Certains participants parlent de la nécessité de mettre en place de bons systèmes et de bonnes méthodes permettant de faire le suivi des données et d’évaluer l’efficacité des mesures prises pour revitaliser les langues autochtones.
Autres commentaires
Les participants font remarquer qu’il faut prendre de toute urgence des mesures visant les langues autochtones et divers dialectes et qu’il est grand temps d’adopter la Loi sur les langues autochtones. Les peuples autochtones et le Canada doivent collaborer à la mise en œuvre conjointe de la Loi dans le cadre d’une approche de nation à nation à long terme où les responsabilités sont clairement définies. D’autres ont partagé le fait que les aînés sont une ressource indispensable lorsqu’il s’agit des langues autochtones et que les langues ne meurent pas : elles s’endorment, mais peuvent se réveiller à nouveau.
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