Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 13 octobre 2020 — Colombie-Britannique
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus contribueront également à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions; le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants indiquent qu’il est important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- reconnaisse la diversité des langues autochtones en Colombie-Britannique et le fait que la revitalisation des langues autochtones doit être menée par les Nations. Il est aussi important que le Bureau écoute les gens et qu'il rende compte aux communautés;
- élabore une stratégie nationale inclusive pour soutenir l’atteinte des objectifs de la Loi sur les langues autochtones;
- bâtisse des relations avec des partenaires fédéraux et provinciaux afin de résoudre les problèmes, de promouvoir le changement institutionnel et d’établir une approche pangouvernementale pour la revitalisation des langues autochtones;
- collabore avec le gouvernement et divers partenaires pour sensibiliser davantage les Canadiens à l’histoire des politiques coloniales et aux répercussions de ces politiques sur les langues autochtones ainsi que pour promouvoir la valeur et l’importance des langues autochtones; et
- adopte des moyens novateurs pour revitaliser les langues autochtones et utilise pour ce faire des modèles qui ne sont pas dans le cadre d’enseignement régulier.
Certains participants craignent que le rôle du Bureau en matière de résolution des conflits, bien qu’important, finisse par prendre le temps et les ressources d’autres mesures urgentes nécessaires pour revitaliser les langues autochtones.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Selon les participants, un premier succès serait d’établir explicitement les rôles et les responsabilités du Bureau, y compris sa structure et sa capacité décisionnelle, et de les communiquer de façon claire au public.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants proposent que le commissaire et les directeurs soient des personnes autochtones qui :
- comprennent la situation unique liée à la diversité des langues autochtones en Colombie-Britannique;
- écoutent ce qu’on a dire les experts en langues autochtones et les communautés;
- possèdent de l’expérience personnelle et de l’expérience sur le terrain relativement à la revitalisation des langues autochtones;
- ont une bonne réputation en matière de défense efficace des langues autochtones;
- savent communiquer ainsi que déléguer efficacement.
Les participants suggèrent également que le commissaire et les directeurs aient une solide formation théorique en revitalisation des langues autochtones, fassent preuve d’empathie et se conduisent avec intégrité.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon les participants, le modèle de financement des langues autochtones devrait :
- prioriser le soutien aux langues gravement menacées d’extinction;
- refléter la diversité des approches nécessaires à la revitalisation des langues autochtones;
- offrir une approche équilibrée en fonction de la répartition par habitant, des ajustements pour les petites communautés et de la vitalité de la langue.
Activités à financer :
Selon les participants, un large éventail d’activités et d’initiatives devraient être financées, y compris : la participation de champions des langues à l’échelle communautaire, le soutien des gardiens du savoir et des aînés, les infrastructures de connectivité, la formation et la certification des enseignants, les allocations de subsistance pour les apprenants, le soutien des projets postsecondaires et communautaires visant l’éducation des adultes, les activités d’apprentissage en famille, les programmes d’immersion et l’élaboration de programmes d’études.
Dans l’ensemble, les participants mettent l’accent sur l’importance de la flexibilité – ils reconnaissent que le soutien est nécessaire pour une vaste gamme d’efforts.
Processus de financement :
Selon les participants, le processus de financement devrait :
- être accessible – le processus de demande actuel est long et onéreux;
- fournir un financement à long terme prévisible et durable qui contribuera à renforcer les capacités des communautés;
- permettre le versement de fonds directement aux communautés;
- être dirigé par des Autochtones.
Certains participants sont d’avis que l’attribution des fonds doit être la responsabilité d’organisations existantes dirigées par des Autochtones.
Définition et mesure de la réussite :
Les participants indiquent que la réussite pourrait se mesurer comme suit :
- un nombre croissant de personnes utilisent les langues autochtones au quotidien - à la maison, à l’école et dans la communauté en général;
- les enfants sont à l’aise de communiquer dans leur langue et les cérémonies se déroulent sans qu’on ait à recourir aux services d’interprètes;
- la mobilisation d’une grande partie de la communauté dans le travail de revitalisation des langues autochtones; et
- une meilleure intégration des langues autochtones dans la communauté (p. ex., émission de radio), le système éducatif et d’autres institutions.
Les participants font remarquer que la réussite ne se limitera pas, par exemple, à la mesure du nombre de locuteurs d’une langue ou à l’établissement du pourcentage de locuteurs et qu’elle comprendra une compréhension et une utilisation accrues des pratiques et des perspectives autochtones.
Autres commentaires
Les participants ont soulevé d’autres points à considérer, dont les suivants :
- une perspective autochtone doit être au cœur des travaux et les gouvernements doivent travailler aux côtés des peuples autochtones;
- la force du mouvement de revitalisation des langues autochtones vient des communautés;
- tous les Autochtones ont le droit d’apprendre leur langue. Les langues autochtones doivent être reconnues comme des langues officielles dans différentes régions du pays.