Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 14 octobre 2020 — Ralliement national des Métis
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus contribueront également à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions : le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants indiquent qu’il est important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- veille au traitement équitable de tous les groupes fondés sur des distinctions;
- reconnaisse la diversité des communautés autochtones et sache ce qui se passe sur le terrain, dans les communautés;
- collabore avec des personnes locales, surtout en ce qui a trait à la recherche et aux données de recensement;
- examine des exemples d’initiatives réussies au Canada et dans le monde entier, fasse connaître les pratiques exemplaires au sein des groupes fondés sur des distinctions et s’appuient sur ces pratiques pour faire son travail;
- soutienne la formation, le renforcement des capacités, la création de bases de données sur les langues autochtones et les approches holistiques pour le suivi de l’application de la Loi sur les langues autochtones.
Plusieurs participants ont également déclaré que le Bureau devrait défendre les droits liés aux langues autochtones.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Selon les participants, il est essentiel que le Bureau établisse dès que possible un plan stratégique quinquennal pour mesurer les progrès liés à la revitalisation des langues autochtones. Le plan stratégique doit être fondé sur les distinctions et tenir compte des capacités des communautés. Les participants soulignent que le Bureau doit adopter une approche stratégique et prospective et que le financement, à lui seul, ne suffira pas pour régler tous les problèmes en matière de langues autochtones.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants proposent que les personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones soient :
- des Autochtones – de nombreux participants précisent que le commissaire devrait toujours être une personne autochtone et que les directeurs devraient représenter les divers groupes fondés sur des distinctions. Le représentant des Métis devrait être issu de la communauté métisse, parler couramment le michif (ou être en train d’apprendre à le faire) et avoir une présence dans la patrie;
- de bons leaders, des gens avec un esprit critique ainsi que des gestionnaires efficaces en mesure de naviguer dans le gouvernement.
Les participants reconnaissent l’ampleur de la tâche qu’aura le Bureau et ils se demandent si un commissaire et trois directeurs seront suffisants pour accomplir cette tâche.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon les participants, le modèle de financement des langues autochtones devrait :
- tenir compte de la population et avoir une répartition régionale tout en priorisant les langues gravement menacées d’extinction;
- refléter une approche de nation à nation;
- assurer l’équité;
- intégrer la vitalité linguistique et la capacité de gouvernance dans un cadre fondé sur les distinctions.
Les participants soulignent qu’il n’est peut-être pas idéal de baser le modèle de financement sur le nombre de locuteurs et que le modèle devrait garantir une approche ascendante et transparente.
Activités à financer :
Selon les participants, le modèle de financement doit s’éloigner d’une approche universelle et doit être assez souple pour comprendre ce dont les communautés auront besoin pour revitaliser les langues autochtones. Voici des exemples d’initiatives que le modèle devrait permettre de soutenir :
- les programmes communautaires efficaces en cours;
- l’élaboration d’évaluations des langues communautaires;
- le financement d’activités qui intègrent l’apprentissage de la langue et de la culture;
- les projets de création de banques de données linguistiques/d’archivage;
- les projets novateurs et les projets liés aux nouvelles technologies.
Les participants indiquent que les besoins de financement sont urgents et que, dans l’esprit d’une approche de nation à nation, le nouveau modèle de financement doit soutenir un accord sur les langues avec la Nation métisse.
Processus de financement :
Selon les participants, le processus de financement devrait :
- permettre le versement des fonds directement aux communautés où a lieu la revitalisation des langues autochtones plutôt qu’aux organisations ou institutions provinciales;
- fournir un financement adéquat, durable et à long terme.
Certains participants sont d’avis que le processus d’administration des fonds destinés à la revitalisation de la langue métisse devrait être dirigé par des Métis.
Définition et mesure de la réussite :
La discussion sur la définition et la mesure de la réussite a généré beaucoup d’idées sur ce à quoi pourrait ressembler la réussite, soit :
- une augmentation des locuteurs des langues autochtones, de la sensibilisation aux langues autochtones et de l’intérêt pour ces langues;
- un enseignement de la langue et de la culture qui sont interreliées;
- la participation communautaire aux efforts de revitalisation des langues autochtones;
- une hausse de la visibilité des langues autochtones dans les supports imprimés, les arts, les différents médias et les communautés.
Certains participants mentionnent l’importance de reconnaître les réalisations et les succès des personnes et organisations qui travaillent à la revitalisation des langues autochtones.
Autres commentaires
Les participants soulèvent d’autres points à considérer, dont les suivants :
- bien que le michif soit la langue officielle de la Nation métisse, les Métis parlent d’autres langues autochtones;
- le michif est gravement menacé d’extinction et il est urgent d’agir pour revitaliser la langue;
- il appartient aux nations, et non aux gouvernements, de revitaliser les langues autochtones.
Les langues autochtones contiennent des visions du monde et des connaissances uniques qui seront perdues si aucune mesure n’est prise pour assurer leur épanouissement.
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