Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 15 octobre 2020 — Ralliement national des Métis
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus contribueront également à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions : le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants indiquent qu’il est important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- Communique avec un large éventail de gens et de groupes, en les engageant à établir des relations essentielles au maintien de la continuité;
- Comprenne le lien intrinsèque qui existe entre la langue et la culture;
- Établisse une présence dans la patrie des Métis, visite des communautés, et soit accessible ainsi que d’un abord facile pour les peuples autochtones;
- Établisse des relations avec les provinces et adopte une approche fédérale pangouvernementale;
- Priorise dans sa démarche les efforts déployés au niveau communautaire et l’importance des aînés dans leur travail.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Les participants indiquent que les domaines critiques ci-dessous sont ceux sur lesquels le Bureau du commissaire aux langues autochtones devrait se concentrer immédiatement :
- Besoins en matière de langues autochtones des populations négligées (p. ex. : personnes handicapées, familles intégrées au système Services à l’enfance et à la famille, personnes sans-abri, personnes incarcérées);
- Évaluations et plans linguistiques communautaires;
- Renforcement des capacités des communautés;
- Partage des pratiques exemplaires dans les efforts de revitalisation des langues autochtones et création d’une banque de ressources accessibles.
Certains participants reconnaissent l’ampleur de la tâche du Bureau et des attentes connexes.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants proposent que les personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones soient :
- Des Autochtones – beaucoup de participants précisent qu’il devrait y avoir une représentation particulière pour la Nation métisse/langue michif et d’autres, suggèrent que la personne au poste de commissaire doit représenter, à tour de rôle, les groupes fondés sur des distinctions;
- Des personnes chevronnées et profondément engagées dans le travail de revitalisation des langues autochtones;
- Des personnes qui connaissent bien le fonctionnement du gouvernement fédéral.
Les participants mentionnent également l’importance de connaître les communautés et leurs histoires ainsi que de comprendre que les efforts de revitalisation des langues autochtones commencent au niveau de la communauté.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon les participants, le modèle de financement des langues autochtones ne doit pas être basé sur le nombre de langues autochtones ou de locuteurs de ces langues. Le modèle doit plutôt :
- Prioriser les langues en danger critiques d’extinction;
- Refléter une approche fondée sur les distinctions;
- Fournir des allocations justes et équitables pour la Nation métisse;
- Refléter une approche de nation à nation.
Les participants soulignent que les communautés et les praticiens savent ce qui doit être fait ainsi que comment le faire. Ce dont ils ont besoin maintenant, ce sont des ressources adéquates pour mettre en œuvre leurs plans.
Activités à financer :
Selon les participants, le modèle de financement doit être suffisamment flexible pour soutenir une grande variété d’activités, des foyers de revitalisation linguistique aux programmes axés sur les nouveaux locuteurs adultes (y compris les parents) en passant par la formation pour les familles, les écoles, les garderies et les enseignants.
De nombreux participants mentionnent également qu’il est important d’utiliser la technologie (apprentissage en ligne, applications mobiles) ainsi que des médias pour revitaliser les langues autochtones et que l’innovation doit être encouragée et soutenue. Enfin, beaucoup de participants font des commentaires sur la nécessité de financer les efforts visant à relier l’apprentissage des langues aux activités culturelles et aux rassemblements linguistiques, tout en mobilisant et en soutenant les actuels locuteurs des langues et les aînés.
Processus de financement :
Selon les participants, le processus de financement doit :
- Donner un financement prévisible, pluriannuel et à long terme;
- Être opportun;
- Veiller à ce que des fonds soient accessibles aux communautés.
De nombreux participants soulignent qu’un engagement à long terme est nécessaire pour revitaliser les langues autochtones.
Définition et mesure de la réussite :
De nombreux participants précisent qu’une approche universelle ne peut pas être utilisée pour définir et mesurer la réussite et que c’est aux communautés d’effectuer ces tâches. D’autres mentionnent que les indicateurs de réussite comprennent les nouveaux locuteurs, l’utilisation du michif à l’oral dans plus de foyers et de communautés, et l’augmentation de la fierté pour la langue et l’identité métisses. Quelques participants insistent sur le lien entre la langue, la guérison et le bien-être.
Autres commentaires
Les participants soulèvent d’autres points à considérer, dont les suivants :
- Le michif est une langue unique, gravement menacée, parlée nulle part ailleurs dans le monde. C’est la langue officielle de la Nation métisse, mais les Métis parlent aussi d’autres langues autochtones;
- Les langues autochtones sont liées à la culture et à l’identité. Ce sont les langues de la terre. Elles incarnent les récits et l’histoire des Autochtones et sont bien vivantes dans les communautés autochtones;
- Il est important de s’efforcer de rendre la langue inclusive, surtout pour la communauté LGBTQ2;
- Une approche fondée sur les distinctions est nécessaire pour mettre en œuvre la Loi sur les langues autochtones et tenir les consultations connexes;
- Les langues autochtones ont été dérobées aux Autochtones. Les lois et politiques actuelles sur ces langues sont rédigées dans une langue coloniale et selon une perspective coloniale.
De nombreux participants expriment la nécessité d’un accord sur les langues avec la Nation métisse.
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