Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 16 octobre 2020 — Colombie-Britannique
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus contribueront également à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions : le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants indiquent qu’il est important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- priorise la revitalisation des langues autochtones – cette priorité ne doit pas faire place à d’autres responsabilités comme la résolution de conflits;
- établisse des partenariats importants avec les provinces et les territoires;
- travaille à la création et à la diffusion d’un répertoire de pratiques exemplaires et de recherches (nationales et internationales) en revitalisation des langues autochtones;
- soutienne la recherche menée par les Autochtones et les communautés.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Les participants suggèrent que le Bureau du commissaire aux langues autochtones se concentre immédiatement sur :
- l’élaboration d’un plan stratégique national et de repères pour les travaux à venir (beaucoup de participants soulignent l’importance d’élaborer le plan avec les populations autochtones et de mobiliser les provinces et les territoires tandis que d’autres, estiment que des plans régionaux ou basés sur les groupes linguistiques seraient être plus appropriés);
- l’évaluation fidèle de l’état des langues autochtones et la vérification de l’utilisation d’un bon point de départ (garantir l’exactitude des données sur les langues autochtones : nombre de langues et de dialectes, niveaux de maîtrise).
De nombreux participants affirment que le temps est un facteur essentiel pour la revitalisation des langues autochtones; beaucoup de langues sont gravement menacées d’extinction et les personnes qui les parlent couramment, surtout des aînés, sont de moins en moins nombreuses.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants proposent que les personnes désignées pour le Bureau du commissaire aux langues autochtones soient :
- aptes à représenter adéquatement la Colombie-Britannique pour que la diversité provinciale, le nombre de Premières Nations et les réalités de nombreuses communautés éloignées et isolées soient reconnues ainsi que comprises (beaucoup de participants pensent que le commissaire ou au moins un des directeurs doit être de la Colombie-Britannique);
- des personnes autochtones avec de l’expérience en revitalisation des langues autochtones;
- prêtes à se mettre au travail immédiatement et aient une solide compréhension des langues et des groupes linguistiques autochtones ainsi que de l’état actuel des langues et des groupes;
- conscientes que la restauration des langues autochtones est liée à la restauration d’un mode de vie;
- capables d’être d’ardentes défenseuses.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon les participants, le modèle de financement des langues autochtones doit :
- refléter les besoins plutôt que les populations; la répartition des ressources en fonction du nombre d’habitants ne fonctionne pas pour les petites communautés;
- prioriser les besoins des langues autochtones gravement menacées de disparaître.
Certains participants suggèrent qu’une approche de financement axée sur les nations pourrait fonctionner. Beaucoup de gens affirment aussi que le financement actuel est loin d’être adéquat pour le travail à venir.
Activités à financer :
Selon les participants, le modèle de financement doit refléter une approche holistique pour la revitalisation linguistique et être assez souple pour soutenir les plans linguistiques communautaires, la culture et les programmes liés à la terre. Le modèle doit soutenir le renforcement des capacités individuelles des nations et leur permettre également de se soutenir mutuellement dans leurs efforts.
De nombreux participants ont dit qu’il est essentiel de se concentrer sur la prochaine génération de locuteurs tandis que d’autres parlent de l’importance de créer des programmes d’immersion en plus de soutenir et de rémunérer adéquatement les personnes qui parlent couramment les langues autochtones.
Processus de financement :
Selon les participants, le processus de financement doit garantir un financement stable et à long terme. Des participants suggèrent que des ententes de financement sur dix ans permettraient une planification et une mise en œuvre adéquates.
Dans le cadre de la discussion sur le processus de financement, il y a aussi eu plusieurs commentaires au sujet des bénéficiaires potentiels de financement. De nombreux participants affirment que les fonds doivent être directement versés aux communautés et aux praticiens locaux qui travaillent à la revitalisation des langues autochtones et non à des organes directeurs, à des organismes politiques ou à des institutions. D’autres participants estiment que les décisions de financement doivent être prises par les nations et que ce sont les communautés qui doivent prendre les décisions finales concernant l’octroi de fonds à des établissements alliés.
Définition et mesure de la réussite :
Les participants affirment que les critères de réussite pourraient inclure ceux indiqués ci-dessous :
- amélioration de la maîtrise de langue;
- financement équitable par rapport à celui accordé pour l’éducation en anglais ou en français;
- langues autochtones parlées davantage dans les communautés;
- Autochtones fiers de leur identité et fiers d’apprendre et de parler leurs langues sans crainte ni honte.
Beaucoup de participants indiquent que le but est d’avoir des langues bien vigoureuses. D’autres établissent des liens entre la revitalisation de la langue et le bien-être et affirment que des langues saines aideront à la guérison des gens et de la terre.
Détails de la page
- Date de modification :