Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 20 octobre 2020 — Ontario
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones et les directeurs ainsi que sur le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et d’au plus trois directeurs. Les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-dessous un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions. On y expose plutôt les principaux thèmes qui sont ressortis de la séance. Pour faire connaître votre opinion ou d’autres points de vue, rendez vous sur notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires généraux et suggestions des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants ont indiqué qu’il était important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- Établie des relations avec des gens locaux travaillant sur la revitalisation des langues autochtones, et pas seulement avec des entités politiques;
- Crée une plateforme numérique pour favoriser la collaboration entre les intervenants et offrir un répertoire accessible incluant les pratiques exemplaires, des recherches et diverses ressources;
- Soutient et promeut le travail des centres culturels œuvrant dans le domaine de la revitalisation des langues autochtones;
- Appuie les recherches menées par les autochtones.
De nombreux participants ont souligné l’importance de se rendre dans les collectivités pour découvrir ce qui fonctionne et quels sont les défis.
Bon nombre d’entre eux ont également pensé que le Bureau pourrait aider à élaborer des outils et des méthodologies plus simples pour accéder au financement fédéral versé dans le cadre de la revitalisation des langues autochtones.
Plans et priorités, et premiers succès — Bureau du commissaire aux langues autochtones :
De nombreux participants ont parlé de l’importance de porter les efforts sur :
- la collaboration étroite avec les communautés afin d’avoir un portrait exact de l’état des langues autochtones dans l’ensemble du pays et de recueillir des renseignements sur les programmes, les ressources et les réseaux qui existent;
- l’utilisation des renseignements recueillis en vue d’élaborer des plans et des points de référence pour la vitalité des langues autochtones par rapport auxquels le Bureau pourrait rendre compte régulièrement;
- la mobilisation des Aînés dans le travail d’élaboration des plans et des points de référence.
Choix du commissaire et des directeurs :
Les participants ont suggéré que les personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones devraient :
- être d’origine autochtone et parler couramment une langue autochtone (de nombreux participants sont d’avis que le commissaire devrait être membre d’une Première Nation);
- posséder une expérience communautaire du travail lié à la revitalisation des langues autochtones;
- connaître les rouages du gouvernement;
- être un communicateur hors pair.
Les participants ont mentionné mainte fois que les personnes nommées au Bureau devraient connaître les cultures et les savoirs autochtones traditionnels qui leur sont propres et savoir que les langues autochtones sont le miroir de la culture et de l’identité.
Modèle de financement des langues autochtones
Les thèmes et les considérations présentés ci-dessous ont été soulevés pendant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon les participants, le modèle de financement des langues autochtones devrait :
- être axé sur la population;
- être axé sur les besoins;
- s’appuyer sur les principes d’impartialité, d’équité, de contrôle par les autochtones et de souplesse.
Les participants ont également pensé qu’il était important que le modèle établisse un juste équilibre entre la priorité donnée aux langues en voie de disparition et l’appui accordé aux autres langues, car il reste beaucoup de travail essentiel à accomplir en matière de langues autochtones.
Éléments à financer :
D’après les participants, le modèle de financement devrait être suffisamment souple pour appuyer un large éventail d’initiatives, y compris : l’apprentissage axé sur le territoire; les programmes d’apprentissage offerts dans les centres de la petite enfance, les centres culturels et le système éducatif; les programmes de renaissance des langues; l’apprentissage par les parents ou d’autres adultes; et la formation des enseignants. Les participants ont souligné l’importance de documenter les langues et de mieux utiliser la technologie dans le domaine de l’apprentissage et de l’enseignement des langues autochtones.
Les participants ont aussi indiqué que le modèle de financement devrait rehausser le statut des locuteurs de langues autochtones et ont donné quelques exemples :
- mesures incitatives à l’intention des diplômés dans le domaine des langues ou des connaissances autochtones, ou autres mesures pour récompenser les expériences d’apprentissage réussies,
- de meilleurs moyens pour honorer les Aînés, les personnes qui parlent couramment les langues autochtones et les détenteurs de connaissances, de souligner leur importance, de faire participer ces gens aux initiatives et de les indemniser adéquatement.
De nombreux participants ont mentionné qu’un financement adéquat devrait être immédiatement acheminé aux activités et programmes déjà en place dont l’efficacité a été prouvée.
Processus de financement :
Selon les participants, le modèle devrait prévoir un financement de base pluriannuel versé directement aux communautés. Certains participants étaient d’avis que le modèle devrait établir un montant de référence par communauté pour le financement dans le domaine des langues autochtones. Ce montant de référence représenterait le seuil d’investissement de base.
Définition et évaluation du succès :
Les participants ont fait savoir que les indicateurs de succès pourraient comprendre ce qui suit :
- une hausse de la maîtrise de la langue, du maintien des acquis linguistique et du nombre de locuteurs;
- une reconnaissance accrue de la valeur des langues autochtones au Canada et, selon certains participants, l’attribution de statut de langue officielle aux premières langues du Canada.
Autres commentaires
Les participants ont fréquemment mentionné la valeur des langues autochtones, leur caractère spirituel et le fait que celles-ci étaient l’élément le plus important de l’identité des autochtones. Les langues autochtones transmettent un patrimoine intellectuel important qui comprend des connaissances d’ordre culturel, écologique, médical, scientifique et divers qui peut venir enrichir la recherche scientifique occidentale. Ces connaissances devraient être valorisées et traitées équitablement dans le système traditionnel.
D’autres participants ont parlé du droit inhérent aux langues autochtones et de la nécessité de revoir le modèle occidental d’enseignement au moment d’amorcer le travail. De nombreux participants ont souligné le caractère urgent du travail à venir.