Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 21 octobre 2020 — Ontario
Contexte
Le gouvernement du Canada a entrepris une série de consultations à l’échelle du Canada au sujet de la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones, qui portent plus particulièrement sur le commissaire et les directeurs aux langues autochtones et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil pour la nomination du commissaire aux langues autochtones et de trois directeurs, au plus. Les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et les consultations en cours, nous vous invitons à lire le document Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
La séance de consultation la plus récente est résumée ci-dessous. Ce résumé ne se veut pas un compte rendu complet des discussions; il met plutôt en relief les principaux thèmes dégagés au cours de la séance. Pour faire connaître votre point de vue à ce sujet, nous vous invitons à visiter le portail de consultation en ligne et à consulter le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions d’ordre général des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Voici les considérations et les thèmes soulevés lors des discussions concernant le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants ont indiqué qu’il était important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- établisse des relations et des liens essentiels avec les communautés et les personnes travaillant à la revitalisation des langues autochtones;
- adopte une approche ascendante, c’est-à-dire qu’il soit réceptif aux communautés et aux efforts dirigés par les communautés et qu’il défende leurs intérêts;
- adopte une approche pangouvernementale du travail sur les langues autochtones.
De nombreux participants ont confirmé que les communautés détiennent une expertise linguistique, et ont souligné l’importance d’une étroite collaboration entre le Bureau et les communautés pour ce qui est des évaluations linguistiques communautaires et d’autres initiatives de revitalisation des langues autochtones.
Bureau du commissaire aux langues autochtones – Plans, priorités et premiers succès :
De nombreux participants ont évoqué l’importance de se concentrer sur les éléments suivants :
- réunir la vaste quantité de recherches existantes dans ce domaine, notamment les recherches transversales qui montrent, par exemple, que les langues autochtones sont un déterminant social de la santé;
- l’établissement de réseaux – par groupe linguistique, par exemple – afin de favoriser une plus grande collaboration et la mise en commun des pratiques exemplaires et des ressources disponibles;
- rassembler des informations sur l’état actuel des langues autochtones dans tout le pays et sur les efforts en cours dans le domaine de la revitalisation des langues autochtones, en particulier à l’échelon communautaire.
De nombreux participants craignent que quatre personnes nommées au Bureau ne soient pas suffisantes pour représenter toutes les nations, toutes les langues et tous les groupes linguistiques. Certains participants ont suggéré d’ajouter des représentants dans la structure du Bureau, peut-être par nation.
Choix du commissaire et des directeurs :
Les participants ont proposé que les candidats nommés au Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- soient d’excellents communicateurs;
- connaissent bien le travail de revitalisation des langues autochtones à l’échelon communautaire et possèdent de l’expérience dans le domaine;
- soient passionnés par leur travail et connaissent bien le paysage des langues autochtones à l’échelle du pays;
- maîtrisent une langue autochtone.
Modèle de financement des langues autochtones
Voici les considérations et les thèmes soulevés lors des discussions sur le modèle proposé de financement des langues autochtones :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon certains participants, le modèle de financement des langues autochtones devrait :
- fournir un montant de base à chaque communauté, et mettre à disposition des fonds supplémentaires en fonction des propositions, afin de financer des projets innovants ayant une durée limitée;
- être axé sur la formule tout en tenant compte de facteurs tels que l’éloignement.
Les participants ont également déclaré que le financement actuel est insuffisant pour répondre aux besoins actuels en matière de revitalisation des langues autochtones.
Activités à financer :
Selon les participants, le modèle de financement devrait être flexible et répondre aux besoins établis par la communauté. Voici des exemples d’efforts qui devraient bénéficier d’un financement dans le cadre du nouveau modèle :
- programmes axés sur le soutien aux conférenciers – souvent des aînés – et la valorisation de leur expertise;
- initiatives visant les très jeunes enfants dans le cadre de l’éducation de la petite enfance;
- utilisation accrue des langues autochtones dans les médias, les arts, les balados et la radio;
- soutien à la désignation des langues officielles à l’échelon communautaire;
- programmes de renaissance de la langue, des coûts d’investissement (p. ex. des salles de spectacle), l’embauche de personnel spécialisé à temps plein, la mise au point de ressources et le renforcement des capacités.
De nombreux participants ont fait remarquer que les langues autochtones devraient imprégner tous les domaines de la vie, et qu’une approche « du berceau au tombeau » à l’échelon communautaire contribuera à l’atteinte de cet objectif. D’autres participants ont fait remarquer que le modèle devrait donner la priorité au financement adéquat des programmes existants qui connaissent du succès.
Processus de financement :
Selon les participants, le modèle de financement devrait :
- prévoir un financement de base pluriannuel et stable plutôt qu’un financement concurrentiel reposant sur des propositions;
- verser directement aux communautés les fonds destinés aux efforts de revitalisation des langues autochtones.
Certains participants ont exprimé leur frustration quant au manque de réactivité du processus de financement actuel, et ont suggéré que le ministère soit plus communicatif avec les communautés et plus transparent dans son processus.
La définition et l’évaluation du succès :
Les participants ont indiqué que les peuples autochtones définiront et mesureront le succès dans le domaine de la revitalisation des langues autochtones. Des exemples de succès pourraient inclure le fait pour les enfants d’acquérir leur langue dès leur plus jeune âge, et de bénéficier de l’apprentissage de plusieurs langues dans l’enfance.
Autres commentaires
Beaucoup de participants ont mentionné que les besoins liés à la revitalisation des langues autochtones sont pressants. Certains ont souligné :
- l’importance d’intégrer les modes de connaissance et d’apprentissage autochtones dans ce travail;
- le lien essentiel entre la santé des langues autochtones et le bien-être des peuples autochtones;
- le contraste entre les ressources disponibles pour soutenir les droits des langues officielles – notamment les infrastructures institutionnelles – et la situation des langues autochtones.
Les participants ont exprimé le souhait de poursuivre le dialogue amorcé aujourd’hui.
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