Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 23 octobre 2020 — Manitoba
Contexte
Le gouvernement du Canada a entrepris une série de consultations partout au Canada sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones, qui portent plus particulièrement sur le commissaire aux langues autochtones et les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil pour la nomination du commissaire aux langues autochtones et d’au plus trois directeurs. Les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront à l’élaboration du modèle de financement pour les langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et les consultations en cours, nous vous invitons à lire le Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions. Il met plutôt en relief les principaux thèmes dégagés au cours de cette séance. Veuillez consulter le portail en ligne sur les consultations et passer en revue le guide de discussion pour échanger ou apporter des opinions supplémentaires.
Commentaires généraux et suggestions des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants ont indiqué qu’il était important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- veille à ce que chaque groupe fondé sur des distinctions soit représenté de manière adéquate et puisse communiquer avec le Bureau pour obtenir des renseignements sur la situation des langues autochtones et les efforts déployés par les communautés;
- représente adéquatement toutes les régions et respecte la diversité des groupes linguistiques de tout le pays.
Plans et priorités et premières réussites – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
De nombreux participants ont soulevé l’importance de se concentrer sur :
- la collecte de renseignements sur les ressources et programmes axés sur la revitalisation des langues autochtones;
- l’établissement de liens respectueux avec les communautés et la volonté d’apprendre directement des communautés au sujet de leur histoire, de leur langue et de leurs protocoles.
De nombreux participants ont également mentionné à quel point il était important que le Bureau préconise l’apport de changements transformationnels dans le système d’enseignement général afin d’y intégrer les modes d’apprentissage et de connaissance autochtones.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants ont proposé que les personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- maîtrisent assez bien une langue autochtone;
- connaissent bien l’histoire des langues autochtones et valorisent leur nature sacrée et leurs fondements culturels;
- comprennent le paysage actuel des langues autochtones au Canada, y compris leur état de vitalité et les efforts en cours en vue de leur réappropriation, leur revitalisation, leur préservation et leur renforcement.
Modèle de financement des langues autochtones
Les thèmes et les considérations présentés ci-après ont été soulevés pendant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones :
Vitalité des langues et capacité de gouvernance :
Selon certains participants, le modèle de financement des langues autochtones devrait :
- se fonder sur les besoins;
- fournir des fonds directement aux communautés et à certaines organisations régionales
- prendre en compte les besoins linguistiques des populations autochtones des centres urbains.
Activités à financer :
Selon les participants, le modèle de financement devrait être souple et répondre aux besoins établis par la communauté. Les efforts à déployer sont différents selon qu’il s’agisse de jeunes enfants, de jeunes, de parents, d’autres adultes ou d’aînés, tant dans les écoles que dans la communauté. Voici des exemples des types d’efforts qui devraient bénéficier d’un financement dans le cadre du nouveau modèle :
- programmes d’immersion, enseignement postsecondaire, programmes d’aide préscolaire, formation des enseignants et élaboration de programmes d’études;
- programme de renaissance des langues, programmes d’apprentissage par le mentorat, programmes axés sur le territoire, enregistrement et archivage des langues, infrastructure et élaboration de ressources multimédia et d’outils technologiques pour différents publics.
De nombreux participants ont souligné l’importance de faire participer les aînés et de les rémunérer adéquatement pour leur temps et leurs efforts, de même que de travailler avec la prochaine génération d’aînés pour qu’ils deviennent des locuteurs qui parlent couramment la langue. D’autres participants ont souligné la nécessité d’appuyer les programmes existants qui donnent de bons résultats et de les accroître.
Processus de financement :
Selon les participants, le modèle de financement devrait :
- fournir de manière simplifiée un montant de financement de base qui soit prévisible et durable, à toutes les communautés;
- être axé sur la communauté;
- répondre rapidement aux besoins urgents en matière de revitalisation des langues autochtones.
Définition et évaluation du succès :
Les participants ont déclaré que les communautés doivent définir, mesurer et évaluer leur propre succès. Voici des exemples de ce à quoi pourrait ressembler le succès :
- utilisation accrue des langues autochtones et augmentation du niveau de maîtrise d’une langue, en particulier chez les jeunes enfants;
- fierté des peuples autochtones à l’égard de leurs langues, leurs chants et leur identité.
Commentaires supplémentaires
Les participants ont fréquemment souligné l’importance et l’urgence du travail à accomplir en vue de la revitalisation des langues autochtones, et se préoccupent particulièrement du déclin de nombreuses langues au Manitoba ainsi que de la perte de locuteurs. De nombreux participants ont également mentionné que :
- les langues autochtones sont sacrées et incarnent notre culture, notre identité et une philosophie vivante;
- les peuples autochtones doivent montrer la voie et réfléchir de manière créative aux solutions à ces enjeux;
- les approches actuelles ne fonctionnent pas – par exemple, le traitement des langues autochtones comme matière dans les écoles.
Certains participants ont déclaré que l’engagement à soutenir la revitalisation des langues autochtones devrait refléter le temps qu’il a fallu pour les retirer. D’autres personnes ont parlé de l’importance de s’assurer que les populations autochtones ont le même droit et le même niveau de soutien à l’éducation dans leurs propres langues que les enfants et les familles francophones et anglophones.
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