Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 25 novembre 2020 — Territoires du Nord-Ouest
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil pour la nomination d’un commissaire aux langues autochtones et d'au plus trois directeurs. De plus, les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et les consultations en cours, nous vous invitons à lire le Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions. On y expose plutôt les principaux thèmes qui en sont ressortis. Pour faire connaître votre opinion ou d’autres points de vue, rendez-vous sur notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Voici les considérations et les thèmes soulevés lors des discussions concernant le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Selon les participants, le Bureau du commissaire aux langues autochtones devrait entreprendre les activités suivantes :
- Promouvoir l’importance des langues autochtones et, lorsqu’il est logique de le faire, appuyer les efforts de normalisation linguistique;
- Collaborer étroitement avec les représentants du système d’éducation et contribuer à l’amélioration du processus de financement des langues autochtones;
- Aider les collectivités dans leurs efforts pour développer des plans linguistiques efficaces et assurer la liaison entre les groupes linguistiques et les gouvernements.
Certains participants étaient d’avis que le Bureau serait mieux situé dans la région de la capitale nationale car une grande partie du travail consistera à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral et à défendre les langues autochtones. D’autres craignent qu’un emplacement central ne puisse fournir un service adéquat pour le large éventail des langues et dialectes autochtones et leurs différentes réalités.
Plans et priorités et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Les participants ont proposé que le Bureau se concentre sur les priorités préliminaires suivantes :
- Visiter les organisations, les assemblées et les collectivités de la région pour en apprendre davantage sur les langues autochtones, se mettre à jour sur les efforts en cours visant à revitaliser les langues et déterminer les étapes suivantes;
- Faire le point sur les programmes et les ressources liées aux langues autochtones au Canada et à l’étranger, les héberger virtuellement et autrement au sein du Bureau, transmettre ces renseignements aux spécialistes des langues autochtones et encourager l’utilisation, l’adaptation et l’amélioration des travaux existants;
- Établir des réseaux afin d’encourager davantage la collaboration parmi les personnes qui travaillent à la revitalisation des langues autochtones.
Selon certains participants le Bureau devrait concentrer ses efforts sur les langues autochtones et sur les personnes qui travaillent à les revitaliser.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants ont indiqué que les personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones devraient présenter les caractéristiques suivantes, notamment :
- être d’origine autochtone et parler couramment une langue autochtone;
- avoir une passion pour la revitalisation des langues autochtones et de l’expérience dans ce domaine;
- avoir une bonne connaissance des peuples autochtones, de leurs terres et de leurs langues dans l’ensemble du pays, et en être un ardent défendeur.
Les participants ont ajouté que le commissaire et les directeurs devraient aimer voyager et visiter les collectivités.
Modèle de financement des langues autochtones
Les thèmes et les considérations présentés ci-après ont été soulevés pendant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Les participants ont soulevé un certain nombre d’éléments à prendre en considération dans l’élaboration d’un modèle de financement pour les langues autochtones :
- L’insuffisance du financement actuel;
- La nécessité de développer la capacité et le financement de base;
- L’importance d’inclure une composante consacrée à des projets précis de durée déterminée (p. ex., mettre sur pied une école de langues autochtones).
Certains ont souligné l’importance d’adopter une approche holistique pour revitaliser les langues autochtones et d’établir des liens avec la santé, le mieux-être, la culture et l’histoire.
Activité à financer :
Les participants estiment que le modèle de financement devrait être suffisamment souple pour soutenir une multitude d’activités, notamment :
- Une offre équilibrée de programmes sur le terrain et d’outils utilisant les nouvelles technologies afin de favoriser le ressourcement et l’apprentissage de la langue et de la culture;
- Des formations permettant aux peuples autochtones d’enseigner et de revitaliser leurs langues;
- Des écoles de langues autochtones et des centres culturels;
- Développement de programmes d’enseignement et d’immersion.
Processus de financement :
Selon les participants, le processus de financement devrait intégrer les considérations suivantes :
- Fournir un financement pluriannuel directement aux Premières Nations ou aux programmes dirigés par les Premières Nations;
- Veiller à ce que le financement soit versé en temps opportun;
- Rechercher la convivialité, simplifier le processus de demande et alléger les obligations en matière de rapports.
Définition et évaluation du succès :
Selon les participants, les mesures de la vitalité d’une langue autochtone comprennent :
- Le nombre de locuteurs et leur âge;
- Les ressources disponibles dans une langue donnée.
Autres commentaires
Certains participants ont parlé des efforts actuellement déployés en vue de construire des écoles de langue française dans les Territoires du Nord-Ouest et sont d’avis que les langues autochtones méritent tout autant de respect et de soutien. Ils ont discuté des travaux en cours qui veillent à ce que les accords sur l’autonomie gouvernementale contiennent un langage exact et reflètent les récits des Autochtones écrits en langues autochtones.
Les participants ont également souligné l’importance de se concentrer sur les apprenants individuels, leurs dons et leurs talents. Ils ont ajouté que les langues autochtones favorisent la guérison. Certains ont mentionné le lien entre les langues autochtones et la terre, et que les spécialistes de la langue sont guérisseurs, chasseurs, pêcheurs et couseurs.
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