Synthèse des commentaires recueillis: consultations sur la mise en oeuvre de la Loi sur les Langues Autochtones — Le 28 septembre 2020 — Saskatchewan
CONTEXTE
Le gouvernement du Canada a entrepris une série de consultations partout au Canada sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones, qui portent plus particulièrement sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil pour la nomination du commissaire aux langues autochtones et d’au plus trois directeurs. Les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront à l’élaboration du modèle de financement pour les langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et les consultations en cours, nous vous invitons à lire le Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Un résumé de la plus récente séance de consultation est présenté ci-dessous. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions. On y expose plutôt les principaux thèmes qui sont ressortis de la séance. Veuillez vous rendre au portail de consultation en ligne et lire le guide de discussion afin de pouvoir faire connaître votre opinion ou tout autre point de vue à cet égard.
COMMENTAIRES GÉNÉRAUX ET SUGGESTIONS DES PARTICIPANTS
BUREAU DU COMMISSAIRE AUX LANGUES AUTOCHTONES
Les thèmes et les considérations présentés ci-après ont été soulevés pendant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants ont soulevé plusieurs points à considérer en ce qui concerne le Bureau du commissaire aux langues autochtones, que voici :
- Il faut travailler dans l’optique de la langue étant liée aux Aînés et à la terre, adopter une méthode de travail non occidentale et bien comprendre les différences contextuelles entre les divers groupes linguistiques;
- Il faut adopter une approche pangouvernementale à l’échelle fédérale;
- Il faut travailler avec un vaste éventail de partenaires, dont les provinces, sur le dossier des langues autochtones dans le contexte du système scolaire (hors réserve) et dans le système des services à l’enfance et à la famille.
On craint qu’un seul commissaire et trois directeurs ne suffisent pas à assurer une représentation régionale adéquate.
Plans et priorités :
La discussion sur les priorités et plans principaux a donné lieu à un certain nombre de suggestions, dont les suivantes :
- Recueillir des informations sur les initiatives et programmes visant les langues autochtones existants qui sont déjà une réussite et faciliter l’échange des « pratiques exemplaires » à l’échelle du pays;
- Concentrer les premiers efforts de revitalisation sur les personnes qui parlent couramment les langues autochtones plutôt que sur la capacité des établissements;
Accorder la priorité aux langues en danger critique d’extinction;
- Mettre l’accent sur une répartition plus équitable des fonds à l’échelle du pays;
- Soutenir la recherche participative de proximité qui comprend notamment la consignation des pratiques exemplaires, l’adaptation des enseignements en milieu naturel au milieu urbain, et le recours à l’enseignement adapté à la culture et aux études longitudinales.
Les participants ont également indiqué ce qui suit :
- Une bonne communication d’informations sur les langues autochtones et la promotion de celles-ci sont indispensables;
- La recherche doit être réalisée pour et par les peuples autochtones.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les principaux aspects à considérer dans le choix du commissaire et des directeurs comprennent ce qui suit :
- La représentation autochtone, la maîtrise d’une langue autochtone, l’égalité entre les sexes, l’impartialité politique;
- De l’expérience dans le domaine de l’éducation, une formation théorique et une connaissance de la vie dans les réserves et de la vie urbaine.
Les participants étaient également d’avis que le commissaire doit faire preuve d’une vision mature et globale.
MODÈLE DE FINANCEMENT DES LANGUES AUTOCHTONES
Les thèmes et les considérations présentés ci-après ont été soulevés pendant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Les participants ont soulevé un certain nombre d’éléments dont il faut tenir compte au moment d’élaborer un modèle de financement des langues autochtones, que voici :
- L’importance de prendre en compte la vitalité de la langue et la capacité de gouvernance dans l’élaboration d’un modèle de financement;
- La nécessité de répartir les fonds de façon équitable entre les régions et les groupes linguistiques (pour les gens habitant tant dans une réserve que hors réserve) et d’assurer la parité par rapport au système d’éducation général;
- La nécessité d’établir un point de départ éclairé de la situation des langues autochtones en général, y compris les divers dialectes.
Les participants ont convenu qu’il faut accorder la priorité aux langues autochtones en voie d’extinction.
Éléments à financer :
Les participants ont fait les observations ci-après pendant les discussions sur les types de mesures et les coûts à inclure dans le modèle de financement des langues autochtones :
- Il faudrait soutenir la planification linguistique à long terme et les modèles qui ont déjà porté des fruits (p. ex. les programmes d’apprentissage sous forme de mentorat);
- Les initiatives communautaires et la reddition de comptes à l’échelle locale doivent primer sur les initiatives entreprises par les établissements occidentaux;
- Il faut prévoir des fonds destinés au financement de mesures visant à accroître le recours aux Aînés pour l’enseignement des langues autochtones, ainsi que des fonds destinés à l’agrément des apprenants d’une langue, au recrutement d’autres enseignants de langue, aux programmes de traduction, aux programmes d’immersion, à l’acquisition d’outils électroniques, aux dépenses en immobilisation, au développement de ressources et de programmes d’études et aux activités de formation linguistique pour l’ensemble des apprenants, des jeunes enfants aux adultes.
Beaucoup de participants ont également fait remarquer que les personnes qui parlent couramment une langue autochtone doivent être à l’origine des efforts de revitalisation des langues autochtones et qu’il faut penser de manière transformationnelle en ce qui concerne l’apprentissage des langues autochtones et le modèle occidental d’enseignement actuel.
Processus de financement :
La discussion sur le processus de financement a fait ressortir la nécessité de s’éloigner d’un processus fondé sur les propositions, d’accorder la priorité aux initiatives communautaires et de s’assurer que toutes les Premières Nations ont un accès équitable aux fonds.
La définition et l’évaluation du succès :
La discussion sur la meilleure façon de définir et d’évaluer le succès dans le contexte des langues autochtones a donné lieu aux commentaires suivants :
- Il est important de garder l’aspect santé mentale de la langue à l’esprit au moment de définir le succès aux fins d’évaluation. La langue est liée à l’identité de la personne qui, à son tour, est liée à la capacité. Les Premières Nations ont été privées de leurs langues, et la réappropriation, la revitalisation, la préservation et le renforcement des langues autochtones sont essentiels à la promotion et à l’atteinte du mieux-être.
- Les collectivités doivent définir et évaluer elles-mêmes le succès; elles doivent être responsables des fonds et rendre compte des résultats.
- Il faut tenir compte de la durabilité de la langue (c.-à-d. le niveau de transmission intergénérationnelle) dans les résultats.
- Il est important de recueillir des données de qualité et d’échanger des informations sur ce qui fonctionne bien et sur les défis à relever dans le cadre des initiatives en cours.
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