Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 30 novembre 2020 — Makivik
Le gouvernement du Canada entreprend dans tout le Canada diverses activités de consultation concernant la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones, en mettant l’accent sur le commissaire aux langues autochtones et ses directeurs ainsi que sur le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil pour la nomination d’un commissaire aux langues autochtones et d’un maximum de trois directeurs. Les commentaires recueillis lors de ces séances serviront également à orienter l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour obtenir de plus amples détails et renseignements au sujet de la Loi sur les langues autochtones et des consultations en cours, nous vous invitons à lire notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Un résumé de la dernière séance de consultation est présenté ci-dessous. Ce résumé n’est pas un compte rendu complet des discussions, mais expose plutôt les principaux thèmes qui sont ressortis de cette séance de consultation. Veuillez visiter le portail de consultation en ligne et lire le guide de discussion pour faire connaître votre opinion ou d’autres points de vue.
Commentaires généraux et suggestions des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants étaient d’avis que les rôles et les responsabilités du Bureau du commissaire aux langues autochtones devraient comprendre ce qui suit :
- Partager les pratiques exemplaires du travail de revitalisation des langues autochtones dans tout le pays;
- Sensibiliser les gens aux différentes réalités des langues autochtones dans diverses régions du Canada;
- Recueillir des données pour éclairer la prise de décisions.
Les participants étaient d’avis qu’il est important que le Bureau ait une structure simplifiée et une certaine présence ailleurs qu’à Ottawa. Certains participants ont également proposé d’établir des comités des aînés pour assurer une liaison entre le Bureau du commissaire aux langues autochtones et les gens qui travaillent directement à la revitalisation des langues autochtones.
Plans et priorités et premières réussites – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Les participants ont proposé que le Bureau mette l’accent sur les premières priorités suivantes :
- Travailler avec les groupes autochtones pour recueillir des données et s’assurer que les renseignements appartiennent aux Autochtones;
- Consulter les recherches existantes sur les langues autochtones au moment de définir les besoins, en particulier un rapport sur l’état des langues et sur les besoins futurs qui a été produit au Nunavik;
- Travailler avec les gouvernements provinciaux pour éliminer les obstacles au progrès des langues autochtones.
De nombreux participants ont indiqué qu’il devrait y avoir au Nunavik un office de la langue capable d’établir des relations avec le Bureau du commissaire aux langues autochtones.
Sélection du commissaire et des directeurs :
Les participants étaient d’avis qu’une expérience pratique liée à la revitalisation des langues autochtones devrait l’emporter sur des niveaux élevés de rendement scolaire lors de l’examen des candidatures.
Modèle de financement des langues autochtones
Les thèmes et les points présentés ci-après ont été soulevés pendant la discussion sur le modèle de financement proposé pour les langues autochtones :
Vitalité des langues et capacité en matière de gouvernance :
Les participants ont soulevé un certain nombre de questions à considérer lors de l’élaboration d’un modèle de financement des langues autochtones, notamment :
- L’insuffisance du financement actuel pour les langues autochtones au Nunavik;
- La nécessité de compter sur un engagement soutenu et continu du gouvernement fédéral en matière de financement;
- La distribution juste et équitable des fonds.
De nombreux participants ont cité un rapport produit au Nunavik sur l’état des langues autochtones et les besoins futurs. Un modèle d’allocation de fonds qui a déjà été élaboré pour les régions inuites reflète l’égalité, tient compte de l’allocation par habitant et de la vitalité de la langue, et repose sur le principe que l’inuktut est une langue officielle dans les régions en question.
Ce qu’il faut financer :
Selon les participants, le modèle de financement doit être aussi souple que possible. Il doit également permettre d’appuyer diverses initiatives :
- L’établissement d’un office de la langue au Nunavik;
- Des ateliers, des séances d’enseignement et d’apprentissage sur le terrain, une radio communautaire, des arts, des livres pour différents groupes d’âge, des magazines, des outils multimédias, du sous-titrage en inuktut à la télévision, une utilisation accrue des technologies, des jeux et des applications pour l’apprentissage des langues ainsi que l’élaboration de programmes, ce qui comprend le déploiement d’efforts pour transcrire les enregistrements en langues autochtones et pour appuyer les gens qui mettent par écrit les récits oraux;
- D’autres formations pour les enseignants, de la formation pour les traducteurs et les interprètes de l’inuktut et le déploiement d’efforts pour que ces derniers obtiennent leur accréditation à l’échelon provincial;
- Un appui pour les conseils des aînés, l’accréditation des aînés qui travaillent à la revitalisation des langues autochtones et un meilleur soutien aux étudiants qui se préparent à des études postsecondaires;
- Des écoles, des collèges et des universités où les cours sont donnés en inuktut seulement;
- Le déploiement d’efforts à l’échelle circumpolaire pour revitaliser les langues autochtones et un appui pour l’embauche de personnel et les coûts de déplacement, ce qui est particulièrement important dans l’Arctique.
De nombreux participants ont parlé de la question cruciale de régler les problèmes fiscaux touchant les aînés qui travaillent sur les efforts de revitalisation des langues. D’autres participants ont souligné l’importance d’entreprendre des études initiales pour déterminer les priorités de financement.
Processus de financement :
Selon les participants, le processus de financement devrait :
- Permettre de verser les fonds directement aux organismes sans but lucratif qui travaillent à la revitalisation des langues autochtones;
- Être simplifié et fondé sur les données d’études réalisées précédemment au Nunavik sur les langues autochtones et les besoins futurs.
Les participants ont encouragé le Canada à négocier des ententes de financement avec le Nunavik en fonction des besoins connus. Ils ont parlé de l’idée d’accorder au Nunavik de la souplesse et un contrôle sur les fonds – certains participants ont proposé d’allouer un financement global à la région.
Définition et mesure de la réussite :
Selon les participants, des négociations de bonne foi entre le Canada et les Inuits sur les langues autochtones seront une marque de succès.
Autres commentaires
Les participants ont parlé du fait que les langues autochtones sont au cœur de la culture autochtone et de l’importance pour les enfants de pouvoir parler leur propre langue. Bien que l’inuktut se porte relativement bien au Nunavik, en partie en raison de l’isolement de nombreuses collectivités, il existe encore des facteurs qui fragilisent la santé de la langue, notamment l’incidence des pensionnats et des médias sociaux. Les participants ont également souligné la nécessité d’établir un foyer ou une base institutionnelle pour l’inuktut au Nunavik, ainsi que la situation générale du Nunavik, qui est sur la voie de l’autodétermination.
De nombreux participants sont d’avis que l’inuktut devrait avoir le statut de langue officielle au Nunavik, comme dans d’autres régions inuites. Ils ont exprimé le souhait que la Province de Québec accorde à la langue un plus grand soutien, une reconnaissance et une protection législative. Certains participants ont également exprimé l'importance de s’assurer que le Nunavik et les organisations qui travaillent au Nunavik pour revitaliser l’inuktut participent pleinement aux efforts de revitalisation des langues autochtones.
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