Synthèse des commentaires recueillis: consultations sur la mise en oeuvre de la Loi sur les Langues Autochtones — Le 30 septembre 2020 — Saskatchewan
CONTEXTE
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus contribueront également à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions : le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS GÉNÉRAUX DES PARTICIPANTS
BUREAU DU COMMISSAIRE AUX LANGUES AUTOCHTONES
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants ont soulevé un certain nombre de considérations relativement aux rôles et aux responsabilités du Bureau du commissaire aux langues autochtones, notamment :
- reconnaître la diversité des langues, des dialectes et des cultures dans les différentes régions ainsi que les besoins distincts des Autochtones vivant à l’intérieur et à l’extérieur des réserves;
- accorder de l’importance à la représentation régionale;
- offrir un soutien à la recherche communautaire, au besoin;
- préserver le caractère sacré et thérapeutique des langues autochtones, et comprendre le lien qui unit celles-ci à la terre de même que le traumatisme causé par la perte de la langue.
Les participants ont exprimé le sentiment que le Bureau du commissaire aux langues autochtones doit jouer un rôle clé dans la facilitation de la communication de la recherche et des pratiques exemplaires en matière de revitalisation des langues autochtones.
Plans et priorités :
Durant la discussion sur les plans et les priorités, les participants ont affirmé que la création du Bureau devrait se faire en tenant compte de la crise que traversent les langues autochtones et de l’urgence de prendre des mesures pour protéger celles-ci. Le Bureau devrait donc se doter d’un plan et de priorités adaptés à cette réalité, notamment :
- entreprendre une évaluation rapide de l’état des langues autochtones;
- accorder la priorité aux mesures visant les langues dont la situation est la plus critique;
- faciliter l’adoption d’une approche pangouvernementale en ce qui a trait à la revitalisation des langues autochtones.
Choix du commissaire et des directeurs :
Les participants ont souligné que le commissaire et les directeurs devraient :
- être de bons communicateurs et savoir faire preuve de créativité pour trouver des solutions originales;
- posséder à la fois des connaissances théoriques et une expérience pratique dans le domaine de l’apprentissage et de l’enseignement des langues autochtones;
- reconnaître l’expertise et les connaissances que détiennent les aînés;
- comprendre le lien qui unit la langue et les cérémonies à l’histoire des langues autochtones, et la façon dont ces langues expriment une vision du monde, des enseignements culturels, des valeurs et des principes.
De plus, les participants ont affirmé que le commissaire devrait être une personne autochtone parlant couramment une langue autochtone.
MODÈLE DE FINANCEMENT DES LANGUES AUTOCHTONES
Les considérations et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Les participants ont indiqué que le Modèle de financement des langues autochtones devrait :
- financer la revitalisation des langues autochtones à des niveaux comparables à ceux accordés aux programmes d’immersion en langue française;
- contribuer à la mise en place de l’infrastructure dont on a besoin pour normaliser l’apprentissage des langues autochtones;
- être fondé sur une approche pangouvernementale des langues autochtones et sur des rapports de nation à nation.
Les participants ont également mentionné que la distribution du financement en fonction du nombre de langues autochtones n’est pas équitable; le mécanisme de distribution devrait être fondé sur d’autres critères à partir de maintenant.
Activités à financer :
Selon les participants, le Modèle de financement des langues autochtones devrait :
- inclure toute la gamme des activités requises pour un apprentissage continu, et tenir compte des besoins précis de la population vivant hors réserve (sans assise territoriale) de même que des populations parfois oubliées, comme les personnes incarcérées;
- fournir un financement suffisant aux programmes déjà existants ayant prouvé leur efficacité (p. ex. programmes d’immersion);
- reconnaître que les langues autochtones ne suivent pas les limites provinciales, territoriales ou même nationales, et soutenir la collaboration interadministrations;
- refléter le fait que les communautés sont les mieux placées pour déterminer ce qu’il convient de financer et de soutenir afin de favoriser la planification de la revitalisation de leur langue.
De nombreux participants ont également indiqué que les spécialistes devraient pouvoir s’informer sur d’autres modèles qui fonctionnent, et adapter ceux-ci à leurs propres communautés. Pour ce faire, il faudra adopter des mesures novatrices en matière d’apprentissage des langues autochtones et remettre en question les résultats obtenus dans le cadre des programmes occidentaux utilisés actuellement.
Processus de financement :
La discussion sur le processus de financement a permis de souligner les besoins suivants :
- éviter le financement annuel et le modèle fondé sur les propositions;
- trouver le juste équilibre entre la nécessité de rendre des comptes et des exigences trop sévères en la matière, en particulier dans les communautés disposant d’une capacité de gouvernance limitée.
Définition et mesure de la réussite :
D’après les participants, la « réussite » ne prendra pas le même sens pour toutes les langues et pour toutes les communautés. Les objectifs devraient donc être adaptés à la réalité de chacune.
Exemples de mesures quantitatives de la réussite :
- Nombre de personnes pouvant s’exprimer couramment dans une langue donnée
- Hausse ou baisse du niveau linguistique des apprenants
- Niveau d’exposition à une langue
- Quantité de documents écrits et en ligne
- Normalisation de l’orthographe
- Offre de services dans les langues autochtones
Exemples de mesures qualitatives de la réussite :
- Transmission aux enfants de connaissances sur leur histoire et de la fierté d’être autochtone et de parler une langue autochtone
- Impact positif de l’apprentissage d’une langue autochtone sur la vie des apprenants
- Niveau de participation communautaire
Les participants ont fait des commentaires sur le changement transformationnel; plus précisément, on pourra parler de réussite lorsqu’on aura adopté une approche de nation à nation à l’égard des langues autochtones et que l’on accordera une réelle importance aux modes de vie, d’apprentissage, d’être et de comportement autochtones.
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