Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — Le 5 octobre 2020 — Alberta
Contexte
Le gouvernement du Canada a entrepris une série de consultations partout au Canada sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones, qui portent plus particulièrement sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil pour la nomination du commissaire aux langues autochtones et d’au plus trois directeurs. Les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront à l’élaboration du modèle de financement pour les langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et les consultations en cours, nous vous invitons à lire le Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Un résumé de la plus récente séance de consultation est présenté ci-dessous. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions. On y expose plutôt les principaux thèmes qui sont ressortis de la séance. Veuillez-vous rendre au portail de consultation en ligne et lire le guide de discussion afin de pouvoir faire connaître votre opinion ou tout autre point de vue à cet égard.
Commentaires généraux et suggestions des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les thèmes et les considérations présentés ci-après ont été soulevés pendant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants ont soulevé plusieurs points à considérer en ce qui concerne le rôle du Bureau du commissaire aux langues autochtones, dont la nécessité :
- de tenir compte de la situation critique des langues autochtones et du fait que les collectivités savent ce qu’il faut faire et travaillent déjà efficacement à la revitalisation des langues;
- de travailler de concert avec les autres ministères fédéraux et les provinces, surtout en ce qui a trait à l’éducation; et
- de s’assurer que toutes les régions du pays sont représentées et d’agir dans une perspective autochtone holistique.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
La discussion sur les priorités et plans principaux ainsi que les premiers succès a donné lieu à un certain nombre de suggestions, dont les suivantes :
- Recueillir des informations sur les besoins des collectivités en se rendant sur place pour voir les programmes de formation linguistique en milieu naturel, en participant aux cérémonies et en menant une enquête pancanadienne sur l’état des langues autochtones;
- Mettre en place des mécanismes d’échange d’informations et de pratiques exemplaires liées à la revitalisation des langues autochtones;
- S’appuyer sur la recherche existante sur les langues autochtones plutôt que réinventer la roue;
- Axer les activités initiales sur la promotion de l’importance des langues autochtones.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les principaux aspects à considérer dans le choix du commissaire et des directeurs comprennent ce qui suit :
- Expérience de vie au sein d’une collectivité;
- Expérience appréciable du travail lié à la revitalisation des langues autochtones;
- Compréhension du fait que les langues autochtones englobent des connaissances et une culture et reflètent un mode de vie.
Modèle de financement des langues autochtones
Les thèmes et les considérations présentés ci-après ont été soulevés pendant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Les participants ont soulevé un certain nombre d’éléments dont il faut tenir compte au moment d’élaborer un modèle de financement des langues autochtones, que voici :
- La vitalité de la langue et la capacité de gouvernance sont deux aspects importants dont il faut tenir compte à l’élaboration d’un modèle de financement, et la priorité doit être accordée aux langues en danger critique d’extinction;
- Il faudrait accorder la priorité aux Premières Nations qui ont connu les pensionnats;
- Le financement devrait être fondé sur la population, qui engloberait les Autochtones en milieu urbain;
- Il faudrait répartir les fonds de façon transparente, juste et équitable.
De nombreux participants se sont dits d’avis que le financement de la revitalisation des langues autochtones doit être à la mesure du temps et des ressources que le gouvernement a consacrés à la mise en œuvre de systèmes, de politiques et de programmes qui ont servi à anéantir dès le début ces langues.
Éléments à financer :
Selon les participants, il faudrait apporter un soutien à diverses initiatives, dont les suivantes :
- Exposer les enfants aux sons de la langue le plus tôt possible dans leur vie;
- Renforcer les programmes d’immersion et les programmes universitaires;
- Normaliser l’utilisation des langues autochtones à l’intérieur et à l’extérieur des collectivités.
De nombreux participants ont soulevé la nécessité de prioriser et de financer adéquatement les activités en cours à l’échelle des collectivités, et de reconnaître les contributions des Aînés, de les estimer à leur juste valeur et de les intégrer tout au long du processus.
Processus de financement :
La discussion sur le processus de financement a fait ressortir le besoin d’un financement de base à long terme et d’un financement flexible, car les langues ne sont pas au même stade et l’effort requis pour se réapproprier, revitaliser, préserver et renforcer la langue peut varier d’une collectivité à l’autre. De nombreux participants ont indiqué que les fonds doivent être versés directement aux Nations.
La définition et l’évaluation du succès :
Selon certains participants, les indicateurs de réussite doivent comprendre la confiance accrue entre le gouvernement et les collectivités autochtones en ce qui a trait au travail à entreprendre pour revitaliser les langues autochtones.
Autres commentaires
Les participants ont formulé plusieurs autres commentaires liés au contexte, dont les suivants :
- Les langues autochtones appartiennent aux Nations;
- Il faut entreprendre le travail nécessaire à la revitalisation des langues autochtones tout en ravivant le savoir et les méthodes d’apprentissage autochtones traditionnels;
- Les efforts s’inscrivent dans le contexte élargi du respect des promesses faites dans les traités, et du besoin d’une nouvelle relation financière;
- Les langues autochtones sont liées à la terre et à l’identité spirituelle. Il y a un deuil associé à la perte de la langue, qui est attribuable en grande partie au régime des pensionnats indiens. Il convient donc de placer la revitalisation des langues dans le contexte du processus de guérison.
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