Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 8 octobre 2020 — Atlantique
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus contribueront également à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions; le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants ont soulevé un certain nombre de considérations en ce qui concerne le Bureau du commissaire aux langues autochtones, notamment la nécessité :
- d’établir une base de référence pour mesurer la vitalité des langues autochtones dans les communautés;
- de rendre compte de l’efficacité des programmes communautaires et d’autres programmes ainsi que communiquer les histoires de réussites;
- de défendre le droit à l’éducation en langues autochtones;
- de promouvoir les langues autochtones et de sensibiliser les gens à ces langues;
- de travailler avec Services aux Autochtones Canada afin de soutenir les langues autochtones dans les écoles;
- de structurer la revitalisation des langues autochtones en fonction des langues et des nations plutôt que des provinces; et
- de collaborer avec les communautés en faveur d’un financement accru et de tenir le Canada responsable de la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Les participants ont convenu que des mesures urgentes sont à prendre pour revitaliser les langues autochtones comme beaucoup de langues et de dialectes sont menacés d’extinction. Le Bureau devrait s’assurer de la présence de locuteurs de langues autochtones à long terme.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
La discussion sur les priorités et plans principaux a révélé que les premiers succès du Bureau du commissaire aux langues autochtones pourraient comprendre les activités ci-dessous :
- établir une base de référence pour mesurer la vitalité des langues autochtones dans les communautés; et
- établir un plan de travail à moyen et à long terme pour le Bureau.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Selon les participants, le commissaire et les directeurs devraient :
- être des personnes autochtones qui parlent couramment une langue autochtone ainsi que le français ou l’anglais;
- posséder une solide formation universitaire combinée à la capacité à naviguer dans la bureaucratie fédérale;
- avoir une expérience démontrée en matière de réappropriation, de revitalisation et de renforcement de langues autochtones.
Les candidats retenus doivent être ancrés dans leur propre culture autochtone et posséder une très bonne compréhension des fondements culturels des langues autochtones.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Les participants ont souligné que toutes les langues autochtones ont besoin de soutien, bien qu’il soit important de prioriser les langues autochtones les plus menacées. Selon les participants, le modèle de financement devrait mettre l’accent sur les plans linguistiques des communautés.
Les participants ont affirmé que le financement est insuffisant et qu’il devrait être mieux aligné sur le financement fourni pour l’éducation en français et en anglais. Ils ont déclaré que l’état de vitalité d’une langue devrait être lié aux programmes les plus efficaces pour les différents états d’une langue.
Activités à financer :
Les participants ont souligné qu’il peut y avoir d’importantes variations dans le type de travail à entreprendre pour revitaliser les langues autochtones et que chaque communauté déterminera ce qui fonctionne le mieux pour elle. Voici des exemples d’activités mentionnées par les participants :
- les efforts liés au milieu scolaire, notamment les programmes d’immersion précoce et la formation des enseignants;
- les autres efforts déployés dans la collectivité comme les programmes de formation destinés aux adultes (y compris les parents d’apprenants des milieux scolaires), les foyers de revitalisation linguistique, les cercles de parole, les activités d’apprentissage fondé sur la terre et les cérémonies, les camps linguistiques et l’élaboration de politiques linguistiques communautaires;
- la normalisation des langues autochtones dans les noms de lieux, les locaux commerciaux et civiques, d’autres locaux, les livres de recettes, etc., tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des communautés; et
- les efforts basés sur la technologie comme les applications d’apprentissage de langues et la formation numérique pour les aînés.
Les participants ont souligné l’importance de s’assurer que les enfants entendent dès leur plus jeune âge les sons associés aux langues autochtones et de conserver la tradition orale.
Processus de financement :
La discussion sur le processus de financement a fait ressortir les besoins ci-dessous :
- un financement pluriannuel continu;
- de meilleurs processus pour minimiser les retards et simplifier les exigences de reddition de compte; et
- un financement fourni directement aux nations ou aux communautés plutôt qu’aux organisations politiques ou aux universités.
De nombreux participants sont d’avis que la méthode actuelle d’attribution des fonds n’est pas transparente. De plus, ils souhaitent participer à la prise des décisions.
Définition et mesure de la réussite :
La discussion sur la meilleure façon de définir et de mesurer la réussite a donné lieu à une série de résultats différents, notamment :
- les enfants, les parents et les grands-parents parlent leurs langues autochtones, éprouvent de la fierté quant à leur identité et connaissent leurs cultures;
- le « réveil » des langues autochtones;
- les Autochtones ont le droit à une éducation dispensée en langue autochtone; et
- chaque langue autochtone a une communauté d’origine.
Selon les participants, l’établissement d’un processus collaboratif d’élaboration de politiques et de priorités pour ce travail serait un autre indicateur de réussite
Autres commentaires
Les participants ont formulé plusieurs autres commentaires, dont les suivants :
- les langues autochtones sont vivantes. Ce sont les premières langues de la terre et elles ont des propriétés médicinales ainsi que des propriétés de guérison;
- la collaboration entre les différents ordres de gouvernement est essentielle;
- les droits indiqués dans la Loi sur les langues autochtones doivent être définis, en particulier concernant le droit à l’éducation dans les langues autochtones;
- la contribution des aînés est inestimable; ils détiennent énormément de précieux renseignements et il faut le reconnaître;
- les Autochtones souhaitent que leurs langues soient en sécurité, comme le sont l’anglais et le français, et veulent que l’on reconnaisse que leurs langues sont valorisées et importantes.