Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 9 octobre 2020 — Colombie-Britannique
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil en vue de la nomination d’un commissaire et de jusqu’à trois directeurs. Les commentaires obtenus contribueront également à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les langues autochtones et sur les consultations en cours, consultez notre Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Vous trouverez ci-après un résumé des plus récentes séances de consultation. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions; le résumé met plutôt en relief les principaux thèmes abordés lors des séances. Pour faire connaître votre opinion ou communiquer d’autres points de vue, visitez notre portail de consultation en ligne et lisez le Guide de discussion.
Commentaires et suggestions généraux des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Rôles et responsabilités :
Les participants indiquent qu’il est important que le Bureau du commissaire aux langues autochtones :
- construise une infrastructure durable gérée par la communauté pour la réappropriation, la revitalisation, le maintien et le renforcement des langues autochtones;
- rassemble l’information existante sur les langues autochtones et facilite la transmission de l’information ainsi que des pratiques exemplaires;
- reconnaisse que les communautés de langue autochtone doivent être le point de départ; et
- agisse avec intégrité et bâtisse des relations de confiance mutuelle avec les experts en langues autochtones sur le terrain, en plus de soutenir ces experts et de défendre leurs intérêts.
Les participants se demandent si le Bureau saura représenter adéquatement tous les groupes linguistiques autochtones. Certains estiment qu’une structure basée sur les régions, les groupes linguistiques ou l’état des langues pourrait être préférable à une structure basée sur les distinctions.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
La discussion sur les priorités et plans principaux a révélé que les premiers succès du Bureau du commissaire aux langues autochtones pourraient comprendre les activités ci-dessous :
- l’élaboration d’un plan d’action immédiate; et
- la création de réseaux pour mettre en communication les gens qui travaillent à la revitalisation des langues autochtones.
L’un des thèmes récurrents de la session de consultation est que la prise de mesures urgentes est nécessaire pour revitaliser les langues autochtones. Bon nombre des participants pensent que le Bureau devrait se concentrer sur la prise de mesures immédiates plutôt que sur la poursuite des recherches.
Sélection d’un commissaire et des directeurs :
Les participants proposent que le commissaire et les directeurs soient des personnes autochtones qui connaissent très bien les travaux de revitalisation des langues autochtones, par exemple leur contexte et leur histoire tant d’un point de vue pratique que théorique.
Certains participants soulèvent des inquiétudes quant à la possibilité que les nominations pour le Bureau du commissaire aux langues autochtones soient de nature politique ou bureaucratique et pensent que le commissaire et les directeurs doivent pouvoir immédiatement passer à l’action.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon les participants, le modèle de financement des langues autochtones devrait :
- tenir compte d’une approche pangouvernementale étant donné que d’autres secteurs du gouvernement fédéral ont un rôle à jouer dans la revitalisation des langues autochtones;
- être tourné vers l’avenir et favoriser des investissements supplémentaires.
Les participants suggèrent aussi qu’au lieu d’attribuer le financement par province ou territoire ou encore en fonction des distinctions, les fonds devraient être accordés par Nation, y compris les populations vivant dans les réserves et les populations hors réserves. Cette approche favoriserait la reconstruction des Nations.
Activités à financer :
Beaucoup de participants soulignent que le modèle de financement doit être souple comme il n’y a pas qu’une seule façon de revitaliser les langues autochtones, de nombreuses personnes devront participer au processus et différentes approches devront être utilisées, y compris :
- des activités de revitalisation des langues autochtones menées dans les écoles et les foyers ou sur la terre et sur l’eau;
- la formation d’enseignants, l’utilisation d’infrastructures numériques et de technologies émergentes, l’innovation et la participation de champions des langues à l’échelle communautaire, d’apprenants adultes et de locuteurs silencieux;
- l’élaboration de plans et de stratégies linguistiques fondées sur les communautés.
Les participants mentionnent également la nécessité d’étudier l’enseignement en dehors du cadre européen et d’intégrer les façons de savoir et d’apprendre ainsi que les enseignements culturels autochtones dans un programme qui doit dépasser le cadre scolaire.
Les participants affirment que le financement actuel est inadéquat et que certaines communautés pourraient avoir besoin d’un soutien supplémentaire en matière de capacité.
Processus de financement :
Selon les participants, le processus de financement devrait :
- prioriser des programmes efficaces et une expertise au niveau communautaire;
- financer directement les efforts communautaires sans intervention d’autres entités ou utilisation d’autres structures;
- permettre immédiatement un financement pluriannuel d’un minimum de 3 à 5 ans plutôt qu’un financement sur 12 mois comme c’est présentement le cas.
Définition et mesure de la réussite :
Les participants affirment que les communautés doivent définir elles-mêmes ce qu’est la réussite et suggèrent que la définition pourrait comprendre :
- l’augmentation du nombre de locuteurs qui parlent et utilisent couramment la langue;
- la collaboration communautaire pour revitaliser la langue et la culture autochtones, accroître les liens au sein de la communauté et augmenter la participation communautaire;
- l’augmentation progressive des compétences des apprenants, y compris de leur compréhension de la langue, de leur capacité de la parler et de leur niveau de littératie;
- l’élaboration d’un plan ou d’une stratégie linguistique pour chaque communauté linguistique.
Autres commentaires
Les participants ont soulevé d’autres points à considérer, dont les suivants :
- la perte des langues autochtones fait partie des conséquences du colonialisme et elle a des répercussions au niveau affectif et au niveau du bien-être;
- les langues autochtones sont holistiques et liées à la terre; elles appartiennent au cœur et à l’esprit;
- les défis transfrontaliers internationaux doivent être résolus pour poursuivre le travail essentiel en matière de langues autochtones; et
- la Loi sur les langues autochtones doit être approfondie dans la mesure où elle ne précise pas les droits ni n’impose d’obligations.