Notes d’allocution prononcées par l’honorable Bardish Chagger, ministre de la Diversité et de l’Inclusion et de la Jeunesse devant le Comité plénier (Sénat) sur le rôle que joue le gouvernement pour mettre fin au racisme systémique

Juin 2020
Durée : 5 minutes

La version prononcée fait foi.

Mme la Présidente, honorables sénateurs et sénatrices.

Nous sommes réunis aujourd’hui sur le territoire traditionnel des Algonquins Anishinabeg.

Je suis ravie de vous rencontrer aujourd’hui afin de travailler, ensemble, à promouvoir la diversité et l’inclusion auprès des Canadiens et des Canadiennes dans le but d’éradiquer le racisme systémique, que ce soit le racisme à l’endroit des Noirs, des Autochtones ou encore des Asiatiques.

Je suis accompagnée de mes collègues :

Sont aussi avec nous aujourd’hui :

Quelle est la situation actuelle?

Récemment, nous avons vu à quel point les Canadiens et Canadiennes sont préoccupés et choqués par le racisme envers les Noirs, les Autochtones et les personnes d’origine asiatique. Partout au Canada, nous sommes des milliers à avoir mis le genou par terre pour demander du changement et mettre fin au racisme systémique.

Des incidents tragiques survenus récemment au Canada et à l’étranger ont incité des gens à accumuler les données sur le racisme afin de le dénoncer et d’avoir un portrait réaliste de la situation. Aucune journée ne passe sans que les médias publient une statistique gênante.

Outre les données, il y a les vidéos dérangeantes et les milliers de témoignages affligeants d’Autochtones, de Canadiens noirs et autres personnes racialisées et membres de minorités religieuses qui doivent composer avec le racisme, encore et encore.

Le portrait de la situation est on ne peut plus net. Impossible de nier les faits cruels : le racisme systémique demeure un enjeu très préoccupant au Canada.

Comme l’a dit le premier ministre : « Il y a du racisme systémique dans tous les recoins du pays. » [traduction]

Aujourd’hui, plus que jamais auparavant, chacun de nous doit prendre un temps d’arrêt et réfléchir au pays que nous souhaitons laisser derrière nous.

Je crois que les gens sont nombreux à prendre la pleine mesure de la situation et à comprendre le rôle qu’ils peuvent jouer pour rendre le Canada plus inclusif.

Bien que nous ayons fait des progrès considérables, il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Si nous, les Canadiens et les Canadiennes, voulons vraiment un pays inclusif, il revient à chacun de nous de prendre position, d’être de bons alliés et de rendre les lieux de travail, les collectivités et les lieux publics plus sûrs et plus inclusifs.

Madame la Présidente, permettez-moi de citer le judicieux conseil formulé par le sénateur Brian Francis à l’intention des membres de la population canadienne qui souhaitent lutter contre le racisme systémique :

« L’alliance inclusive est un travail qui ne sera jamais achevé, nécessitant sans cesse l’acquisition de savoir, la compréhension et l’action. Tous, nous devons mettre l’épaule à la roue. Bien que la route devant nous soit ardue et cahoteuse, l’inaction n’est plus acceptableNote de bas de page 1. »

Que faisons-nous?

Vous, dans cette Chambre, et vos importants travaux, faites partie de la solution, au même titre que le gouvernement et les mesures qu’il prend pour mettre fin au racisme et à la discrimination.

Un moyen bien concret d’y arriver consiste à ancrer solidement dans notre société la diversité et l’inclusion pour que toute la population canadienne puisse y participer pleinement.

Cet objectif a une importance capitale pour notre gouvernement. C’est pourquoi il a nommé un ministre dédié à la diversité, à l’inclusion et à la jeunesse.

C’est le mandat que m’a confié le premier ministre au nom de la population canadienne.

Je dois entre autres m’assurer que chacune des décisions que nous prenons tient compte de la diversité et de l’inclusion.

Parmi mes principales responsabilités, je dois faire progresser la stratégie canadienne de lutte contre le racisme. Cet investissement de 45 millions de dollars vise à prendre des mesures immédiates pour lutter contre le racisme et la discrimination.

La pandémie n’est pas un frein pour nous. Notre détermination à apporter des changements à long terme afin de soutenir les communautés racialisées, les minorités religieuses et les peuples autochtones est inébranlable.

Sans relâche, nous améliorons les politiques, les initiatives et les pratiques en place dans nos institutions fédérales.

Le Secrétariat de lutte contre le racisme, créé en octobre 2019, est déjà au travail.

En ce moment, il collabore avec les provinces et les territoires, la société civile, les peuples autochtones et les intervenants des diverses communautés afin d’éradiquer le racisme, entre autres, envers les Noirs, les Autochtones et les Asiatiques, ainsi que l’antisémitisme et l’islamophobie.

Le Secrétariat a pour but de repérer les lacunes et les obstacles systémiques dans les politiques, programmes et services du gouvernement fédéral, d’aider le gouvernement à lancer sans délai de nouvelles initiatives et de trouver les autres mesures qui s’imposent.

Bien que les groupes racialisés fassent preuve d’une grande résilience, nous savons que la pandémie a aggravé leur vulnérabilité.

Pour contrer cet effet, le Secrétariat a mis sur pied un groupe de travail pangouvernemental voué aux communautés en quête d’équité dans le contexte de la COVID-19.

Ce faisant, les interventions fédérales liées à la COVID-19 sont adaptées aux besoins des communautés en quête d’équité.

Par ailleurs, nous avons investi de nouveaux fonds substantiels dans les programmes liés au multiculturalisme et à la lutte contre le racisme.

En 2019-2020, nos Programmes du multiculturalisme ont permis de soutenir 622 activités et projets dans les collectivités, soit un investissement total de plus de 30 millions de dollars.

Cette année et l’an prochain, nous continuerons d’aider les communautés racialisées, les minorités religieuses et les peuples autochtones qui possèdent l’expertise, sur le terrain, pour lutter contre le racisme, la discrimination et leurs répercussions.

Au gouvernement, nous reconnaissons que pour combattre efficacement le racisme systémique, il faut le faire sur tous les fronts. Nous devons nous attaquer au problème dans son entier en minimisant les angles morts.

C’est pourquoi je travaille avec mes collègues, les ministres Bill Blair et Ahmed Hussen, qui sont aussi déterminés que moi à éliminer le racisme.

Madame la Présidente, si vous le souhaitez, ils pourront vous parler d’autres initiatives antiracistes de notre gouvernement. Par exemple :

Une des étapes dans la lutte contre le racisme systémique consiste à combler le manque de données et d’éléments de preuve.

L’absence de données détaillées et désagrégées de même que la collecte, l’évaluation, la communication et l’analyse de données non structurées sont des facteurs sous-jacents contribuant grandement au racisme.

Patrimoine canadien, de concert avec Statistique Canada, les ministères de la Sécurité publique et de la Justice, s’attachent à faire un meilleur emploi des données afin de comprendre le racisme systémique et de lutter contre celui-ci.

Quels sont les résultats attendus?

En exerçant du leadership, en donnant aux collectivités des moyens d’agir, en faisant de la sensibilisation et en changeant les attitudes, le gouvernement fédéral s’emploie à jeter de solides bases pour un changement durable.

Nous allons accroître l’accès à l’emploi et à la justice pour les membres des communautés racialisées, des minorités religieuses et des peuples autochtones et nous allons favoriser leur participation sociale.

Puisque le public sera davantage sensibilisé au sujet des obstacles et des défis que les personnes racialisées doivent surmonter, celles-ci n’auront plus la lourde tâche de prouver que le racisme existe.

Quelles sont les prochaines étapes?

Notre travail est loin d’être fini.

Même si nos travaux progressent bien, il reste encore beaucoup de travail à faire, et nous sommes déterminés à poursuivre, en tant qu’alliés et partenaires, aux côtés des communautés.

La lutte contre le racisme et la discrimination est essentielle pour que notre pays soit meilleur et plus sûr pour tous et toutes, peu importe la race, la religion, l’expression de genre ou l’orientation sexuelle.

Madame la Présidente, honorables Sénateurs et Sénatrices, je vous remercie de m’avoir invitée à intervenir dans le cadre de ce dialogue déterminant.

Toute la population canadienne doit poursuivre ce dialogue jusqu’au jour où, il est à espérer, la discussion ne sera plus nécessaire.

Je vous remercie de votre attention.

Je répondrai volontiers à vos questions.

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