Évaluation d’impact économique du secteur audiovisuel autochtone

Mars 2023

Préparé pour :
Le ministère du Patrimoine canadien

Préparé par :
Nordicity

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Liste des tableaux

Liste des figures

1. Introduction

Le ministère du Patrimoine canadien a chargé Nordicity de créer une base de référence pour le secteur audiovisuel autochtone. Les données de base élaborées dans l’étude permettront d’élaborer des politiques appuyées par des données probantes, y compris pour le Bureau de l’écran autochtone (BEA), et aideront également à déterminer l’impact de la législation, y compris la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion.

1.1 Méthodologie

Comme cette étude a établi le premier projet pilote du profil économique de l’industrie de production audiovisuelle autochtone, il y a eu plusieurs difficultés à regrouper les données. Il n’est pas facile d’obtenir des rapports normalisés sur les dépenses de production consolidées, l’emploi et les données de financement pour l’industrie audiovisuelle autochtone par l’entremise du Bureau de certification des produits audiovisuels canadiens (BCPAC) et, par conséquent, les données ont dû être recueillies grâce à une grande collaboration avec les radiodiffuseurs, les organismes de financement et les sociétés de production autochtones.

L’étude a utilisé la définition du BEA d’une société sous contrôle autochtone, c’est-à-dire une participation minimale de 51 % de personnes appartenant à des Premières Nations, des Inuits ou des Métis, et des projets dans lesquels deux des trois membres clés de l’équipe de création (c.-à-d., directeur, scénariste, producteur) sont Autochtones.

Les données ont été recueillies directement auprès des bailleurs de fonds suivants : le BEA, Téléfilm Canada, le Fonds des médias du Canada (FMC), la Nunavut Film Development Corporation (NFDC), le Fonds Bell et Radiodiffusion autochtone dans le Nord (RAN). Des données ont également été recueillies auprès des radiodiffuseurs suivants : Réseau de télévision des peuples autochtones (APTN) et Bell Média. Uvagut TV et la Société Radio-Canada (SRC) ont également été contactés pour y participer. Toutefois, au moment de la présente étude, ils n’étaient pas en mesure de fournir les données requises.

Chaque bailleur de fonds a reçu une fiche de données détaillée pour remplir les données demandées pour les exercices 2019-2020 à 2021-2022 sur :

Chaque radiodiffuseur a également reçu une fiche de données pour remplir les données demandées pour les mêmes années sur les dépenses de production télévisuelle autochtone, y compris la programmation interne, la production indépendante originale, les droits de licence payés par l’organisation, d’autres fonds de production et les droits de licence pour le contenu commercial normalisé.

Une enquête a été menée pour compléter les données fournies par les bailleurs de fonds et les radiodiffuseurs. Nordicity a collaboré étroitement avec le BEA pour distribuer les sondages à ses membres. Au total, 40 invitations ont été envoyées aux producteurs et aux entreprises de production autochtones, et 22 réponses complètes ont été recueillies. Nordicity a également mené 11 entrevues individuelles avec un échantillon de producteurs et d’entreprises de production autochtones afin d’obtenir des renseignements qualitatifs sur leurs expériences dans l’industrie du film et de la télévision.

Bien que l’analyse ait fourni des indications clés sur le secteur audiovisuel autochtone, il y a eu certaines limites. Les bailleurs de fonds et les radiodiffuseurs invités à participer à l’étude n’ont pas tous pu le faire, et ceux qui y ont participé n’ont pas été en mesure de fournir toutes les données demandées. Les données n’ont pas été recueillies pour chaque province et territoire, et l’analyse s’est donc limitée à cinq provinces et à une « autre » catégorie. En outre, tous les producteurs autochtones n’ont pas participé au sondage ou aux entrevues et les conclusions présentées dans le rapport ne sont donc fondées que sur les renseignements fournis par les participants.

2. Données sur les bailleurs de fonds et les radiodiffuseurs : Résultats

La section suivante décrit les résultats de l’analyse effectuée à partir des données reçues des bailleurs de fonds et des radiodiffuseurs au Canada. La section 2.1 porte sur la répartition du financement au Canada par bailleur de fonds, province ou territoire, genre et format. La section 2.2 examine de près les dépenses de production, et la section 2.3 décrit l’impact économique global de la production cinématographique autochtone au Canada.

2.1 Répartition des fonds

Le financement total des productions autochtones a considérablement augmenté au cours de la période de trois ans, passant d’environ 15 922 000 $ en 2019-2020 à environ 30 973 000 $ en 2021-2022 (tableau 1).Note de bas de page 1 Le BEA a été le principal facteur de cette augmentation, le financement passant de moins de 300 000 $ à plus de 12,5 millions de dollars. Cependant, Téléfilm et le Fonds Bell ont également enregistré d’importantes augmentations du financement alloué à la production autochtone, et le FMC est demeuré relativement constant sur la période de trois ans.

Tableau 1 : Financement total des productions autochtones (en $)
2019 / 2020 2020 / 2021 2021 / 2022
Financement total des productions autochtones (en $) 15 922 000 22 191 000 30 973 000

Un autre changement important dans l’industrie est la proportion du financement allant à différents formats de production autochtone. En 2019-2020, la grande partie du financement (63 %) a été consacrée à la production télévisuelle, 35 % à la production cinématographique et seulement 2 % à d’autres types de production (graphique 1). En 2021-2022, la majorité (environ 51 %) des fonds ont été alloués à la production cinématographique et 13 %, à « Autres ». Cette catégorie comprenait les séries Web, les séries numériques de format court et la réalité virtuelle (VR) ou étendue (XR).

Graphique 1 : Financement total des productions autochtones par formatNote de bas de page 2
Graphique 1 : Financement total des productions autochtones par format - Version texte
Format % du financement en 2019/20 % du financement en 2020/21 % du financement en 2021/22
Film 35% 34% 51%
Télévision 63% 58% 36%
Autre 2% 7% 13%

La part du financement alloué par différents bailleurs de fonds à la production autochtone a également changé au cours des trois dernières années. Le BEA est passé d’un apport financier d’environ 2 % (environ 285 000 $) de la production autochtone au Canada en 2019-2020 à environ 41 % (environ 12,6 millions $) en 2021-2022 (graphiques 2 et 3). Téléfilm continue d’être un important bailleur de fonds de la production autochtone, augmentant considérablement le financement de la production autochtone au cours de la période de trois ans et représentant environ 26 % (8 millions de dollars) du financement total en 2021-2022. La proportion du financement fourni par le FMC à l’écosystème de production autochtone général a diminué au cours de la période de trois ans. Toutefois, leurs niveaux de financement sont demeurés relativement constants (entre 9 et 12 millions de dollars). Le NFDC et le Fonds Bell continuent également de jouer un rôle modeste, mais important, dans l’industrie – NFDC en fournissant du financement à une nouvelle collectivité de l’écran au Nunavut, et le Fonds Bell par le financement de Développement d’un ensemble de projets et le soutien de séries numériques de format court.

Graphique 2 : Financement total des productions autochtones (BEA, Téléfilm, FMC)
Graphique 2 : Financement total des productions autochtones (BEA, Téléfilm, FMC) - Version texte
Bailleur de fonds Montants de financement pour 2019/20 (millions de dollars) Montants de financement pour 2020/21 (millions de dollars) Montants de financement pour 2021/22 (millions de dollars)
BEA 0.285 5.4 12.6
Téléfilm 4.1 3.9 8.0
FMC 10.3 11.7 9.0
Graphique 3 : Financement total des productions autochtones par bailleur de fonds
Graphique 3 : Financement total des productions autochtones par bailleur de fonds - Version texte
Bailleur de fonds % des fonds totaux en 2019/20 % des fonds totaux en 2020/21 % des fonds totaux en 2021/22
BEA 2 24 41
Téléfilm 26 17 26
FMC 64 53 29
Fonds Bell 3 3 2
NFDC 5 2 2

Les données suggèrent que le financement total pour le cinéma et la télévision autochtones a augmenté en Ontario, en Colombie-Britannique, au Québec et en Alberta. Entre 2019-2020 et 2021-2022, la Colombie-Britannique a connu la plus forte augmentation du financement (environ 422 %) et a représenté environ 30 % du financement total de la production autochtone en 2021-2022 (graphiques 4 et 5). L’Alberta a également connu une augmentation importante, doublant presque le financement pour la production autochtone sur la période de trois ans. On verse beaucoup plus d’argent aux « autres » provinces et territoires pour la production autochtone, y compris le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, les Territoires du Nord-Ouest, Terre-Neuve-et-Labrador, la Saskatchewan et le Yukon. D’après les données fournies, l’Île-du-Prince-Édouard n’a reçu aucun financement de ces bailleurs de fonds au cours de la période de trois ans.

Graphique 4 : Financement total des productions autochtones par province ou territoire
Graphique 4 : Financement total des productions autochtones par province ou territoire - Version texte
Province ou territoire Financement total de la production autochtone en 2019/20 (millions de dollars) Financement total de la production autochtone en 2020/21 (millions de dollars) Financement total de la production autochtone en 2021/22 (millions de dollars)
Ontario 4.7 4.8 6.4
Colombie-Britannique 1.8 6.3 9.4
Québec 3.2 3.8 4.6
Alberta 1.2 2.9 3.3
Nunavut 3.2 1.5 2.8
Autre 1.8 2.8 4.5
Graphique 5 : Financement total des productions autochtones par province ou territoire
Graphique 5 : Financement total des productions autochtones par province ou territoire - Version texte
Province ou territoire Proportion du financement de la production autochtone en 2019/20 (%) Proportion du financement de la production autochtone en 2020/21 (%) Proportion du financement de la production autochtone en 2021/22 (%)
Ontario 30 22 21
Colombie-Britannique 11 28 30
Québec 20 17 15
Alberta 8 13 11
Nunavut 20 7 9
Autre 11 13 15

Entre 2019-2020 et 2021-2022, la proportion de fonds alloués à la production documentaire autochtone est restée relativement constante. La programmation pour enfants et jeunes a considérablement diminué, passant de 22 % à 7 %, tandis que les émissions dramatiques sont passées de 27 % à 37 % (graphique 6). Les « autres formats » représentaient entre 15 % et 20 % du financement accordé à l’industrie, et comprenaient les genres suivants : comédie, les émissions de variété et les arts de la scène, le style de vie, le thriller, la science-fiction, les séries romantiques, la fantaisie, l’éducation et l’expérimentation.

Graphique 6 : Financement total des productions autochtones par genreNote de bas de page 3
Graphique 6 : Financement total des productions autochtones par genre - Version texte
Genre Proportion du financement de la production autochtone en 2019/20 (%) Proportion du financement de la production autochtone en 2020/21 (%) Proportion du financement de la production autochtone en 2021/22 (%)
Dramatique 27 43 37
Enfants et jeunes 22 5 7
Documentaire 34 37 36
Animation 0 1 2
Autres formats 18 14 18

2.2 Dépenses de production

D’après les données recueillies auprès d’APTN, du BEA, du FMC, de Téléfilm Canada et du Fonds Bell, on a estimé le volume annuel de production audiovisuelle autochtone. Certaines de ces organisations financeront le même projet de télévision ou de cinéma, qui présente un risque de double comptage. Pour faire face à ce risque de double comptage, Nordicity a recueilli des renseignements supplémentaires auprès du FMC et de Téléfilm Canada. Ces renseignements ont servi à apporter d’autres modifications aux montants bruts des budgets de production audiovisuelle déclarés par chaque organisation.

Après les modifications visant à réduire le risque de double comptage, Nordicity estime que le volume de production audiovisuelle autochtone s’élève à 136,5 millions de dollars en 2019-2020, à 213,6 millions de dollars en 2020-2021 et à 290,6 millions de dollars en 2021-2022.

La majeure partie de la production audiovisuelle autochtone était destinée à la télévision. Entre 2019-2020 et 2021-2022, elle représentait entre 66 % et 88 % de la production audiovisuelle autochtone totale. En 2021-2022, la production télévisuelle autochtone s’élevait à 198,2 millions de dollars, soit 68 % du volume total.

La production de longs métrages autochtones a fluctué de manière relativement importante entre 2019-2020 et 2021-2022. Elle est passée de 14,5 millions de dollars en 2019-2020 à un peu moins de 56 millions de dollars en 2020-2021, avant de passer à 70,2 millions de dollars en 2021-2022. Une grande fluctuation comme celle-ci est fréquente dans le secteur canadien de la production de longs métrages, où un ou deux films à gros budget peuvent avoir un effet significatif sur les totaux globaux du secteur.

Les autres productions audiovisuelles comprennent des séries Web, des courts-métrages, des applications mobiles et des jeux vidéo soutenus par le BEA, Téléfilm et le Fonds Bell. Le volume total des autres productions audiovisuelles est passé de 0,7 million de dollars en 2019-2020 à 17,5 millions de dollars en 2020-2021, avant de remonter à 22,2 millions de dollars en 2021-2022.

Tableau 2 : Volume total estimé de la production audiovisuelle autochtone
2019 / 2020 2020 / 2021 2021 / 2022
Volume de production (en millions de $)
Télévision 121,3 140,1 198,2
Long métrage 14,5 56 70,2
AutreNote * du tableau 2 0,7 17,5 22,2
Total 136,5 213,6 290,6
Part du volume total
Télévision 89 % 66 % 68 %
Long métrage 11 % 26 % 24 %
AutreNote * du tableau 2 1 % 8 % 8 %
Total 100 % 100 % 100 %

Source : Estimations de Nordicity basées sur les données d’APTN, du BEA, du FMC, de Téléfilm Canada et du Fonds Bell

Notes du tableau 2

Note * du tableau 2

Comprend les séries Web, les courts-métrages, les applications mobiles et les jeux vidéo

Retour à la référence de la première note * du tableau 2

La production télévisuelle autochtone représentait entre 4,2 % et 5,6 % du volume total annuel de la production télévisuelle canadienne, entre 2019-2020 et 2021-2022 (tableau 3). Au cours de la période de trois ans, soit de 2019-2020 à 2021-2022, la production télévisuelle autochtone représentait 5,2 % de la production télévisuelle canadienneNote de bas de page 4.

Au sein du sous-secteur du long métrage cinématographique canadien, la production autochtone représentait jusqu’à 20,8 % du volume total de la production cinématographique canadienne en 2020-2021. La part de la production autochtone a été plus faible en 2019-2020 (4,5 %) et 2021-2022 (18,1 %). Au cours de la période de trois ans, la production autochtone a représenté 14,4 % de la production canadienne totale de longs métrages cinématographiques.

La production cinématographique et télévisuelle autochtone a représenté environ 6,1 % de la production cinématographique et télévisuelle canadienne totale entre 2019-2020 et 2021-2022.

Tableau 3 : Production audiovisuelle autochtone en proportion de la production audiovisuelle canadienne total
Volume de production (en millions de $) 2019-2020 2020-2021 2021-2022 Total sur 3 ans
Télévision
Autochtone 121 140 198 460
Tous les contenus canadiens 2 873 2 530 3 514 8 917
Part autochtone 4,2 % 5,5 % 5,6 % 5,2 %
Long métrage
Autochtone 15 56 70 141
Tous les contenus canadiens 321 269 387 977
Part autochtone 4,5 % 20,8 % 18,1 % 14,4 %
Télévision + longs métrages
Autochtone 136 196 268 600
Tous les contenus canadiens 3 195 2 799 3 901 9 895
Part autochtone 4,3 % 7,0 % 6,9 % 6,1 %

Source : Estimations de Nordicity basées sur les données d’APTN, du BEA, du FMC, de Téléfilm Canada, du Fonds Bell et du Profil 2022 de la CMPA

2.3 Évaluation d’impact économique

La sous-section suivante présente des estimationsNote de bas de page 5 de l’impact économique global de la production cinématographique autochtone au Canada en 2021-2022, en termes d’emploi équivalent temps plein (ETP), de rémunération d’emploi et de produit intérieur brut (PIB). Voir l’encadré 1 ci-dessous pour les définitions.

Ces estimations de l’impact économique se basent sur les ratios économiques du Profil 2022, publié par la Canadian Media Producers Association (CMPA). Pour cette raison, les estimations sont réparties selon les impacts directs et indirects, où les impacts indirects renvoient à la somme des impacts indirects (c.-à-d. la chaîne d’approvisionnement) et induits (c.-à-d. les impacts sur l’ensemble de l’économie en raison des nouvelles dépenses).

En 2021-2022, la production télévisuelle autochtone totalisait 198,2 millions de dollars (tableau 4). Ce volume de production télévisuelle a généré 2 840 ETP d’emplois, 190,3 millions de dollars en rémunération d’emploi et 232,2 millions de dollars en PIB. De cet impact total, 1 470 ETP d’emplois (c.-à-d. des emplois d’acteur ou des emplois dans l’équipe de production) ont été générés directement dans l’industrie de la production télévisuelle, ainsi que 113 millions de dollars en rémunération d’emploi et 117 millions de dollars en PIB.

Tableau 4 : Impact économique de la production télévisuelle autochtone au Canada, 2021-2022
Direct DérivéNote 1 du tableau 4 Total
Volume total (en millions de $) 198,2 - -
Emploi (ETP) 1 470 1 370 2 840
Rémunération d’emploi (en millions de $) 113 77,3 190,3
PIB (en millions de $) 117 115,2 232,2

Source : Estimations de Nordicity basées sur les données d’APTN, du BEA, du FMC, de Téléfilm Canada, du Fonds Bell et du Profil 2022 de la CMPA

Notes du tableau 4

Note 1 du tableau 4

Égal à la valeur combinée des impacts indirects et induits.

Retour à la référence de la note 1 du tableau 4

Encadré 1 : Analyse d’impact économique – Définitions

L’emploi (équivalents temps plein (ETP) mesure le niveau d’emploi généré au sein d’une industrie en termes de nombre d’équivalent de travailleurs à temps plein plutôt qu’en termes d’effectif total. Les ETP sont une mesure plus appropriée de l’emploi dans l’industrie de la production audiovisuelle, où une grande partie des travailleurs sont employés occasionnellement ou temporairement pendant une période de mois, de semaines ou de jours dans un projet de production unique.

La rémunération de l’emploi désigne la valeur des salaires et des avantages sociaux payés par les entreprises et les organisations pour assurer le travail des travailleurs.

Le produit intérieur brut (PIB) est égal à la somme du coût de rémunération de l’emploi, de l’excédent d’exploitation, du revenu mixte et des impôts sur la production moins les subventions. Étant donné que le PIB inclut déjà la rémunération de l’emploi, les deux mesures ne doivent pas être regroupées.

Les impacts économiques directs font référence aux impacts sur l’emploi, la rémunération de l’emploi et le PIB qui se manifestent directement au sein de l’industrie de la production audiovisuelle.

Les impacts économiques dérivés font référence à la valeur combinée (i) des impacts indirects qui se produisent lorsque les entreprises de l’industrie audiovisuelle achètent des fournitures et des services d’autres industries et (ii) des impacts économiques induits, qui se matérialisent lorsque les travailleurs employés en raison d’impacts directs et indirects dépensent à leur tour leur revenu dans l’économie en général.

En 2021-2022, le volume total de production cinématographique autochtone était estimé à 70,2 millions de dollars (tableau 5). Ce volume de production cinématographique a généré 1 020 ETP d’emplois, 67,7 millions de dollars en rémunération d’emploi et 82,6 millions de dollars en PIB. De cet impact total, 530 ETP d’emplois (c.-à-d. des emplois d’acteur ou des emplois dans l’équipe de production) ont été générés directement dans l’industrie cinématographique, ainsi que 40 millions de dollars en rémunération d’emploi et 41,4 millions de dollars en PIB.

Tableau 5 : Impact économique de la production cinématographique autochtone au Canada, 2021-2022
Direct DérivéNote 1 du tableau 5 Total
Volume total (en millions de $) 70,2 - -
Emploi (ETP) 530 490 1 020
Rémunération d’emploi (en millions de $) 40 27,6 67,7
PIB (en millions de $) 41,4 41,2 82,6

Source : Estimations de Nordicity basées sur les données d’APTN, du BEA, du FMC, de Téléfilm Canada et du Profil 2022 de la CMPA

Notes du tableau 5
Note 1 du tableau 5

Égal à la valeur combinée des impacts indirects et induits.

Retour à la référence de la note 1 du tableau 5

En 2021-2022, le volume d’autres productions audiovisuelles autochtones (p. ex. séries Web) a totalisé environ 22,2 millions de dollars (tableau 6). Ce volume de production audiovisuelle a généré 260 ETP d’emplois, 20,6 millions de dollars en rémunération d’emploi et 25 millions de dollars en PIB. De cet impact total, 200 ETP d’emplois ont été générés directement dans l’industrie cinématographique, ainsi que 16,9 millions de dollars en rémunération d’emploi et 17,9 millions de dollars en PIB.

Tableau 6 : Impact économique de la production audiovisuelle autochtone « autre » au Canada, 2021-2022
Direct DérivéNote 1 du tableau 6 Total
Volume total (en millions de $) 22,2 - -
Emploi (ETP) 200 60 260
Rémunération d’emploi (en millions de $) 16,9 3,7 20,6
PIB (en millions de $) 17,9 7 25,0

Source : Estimations de Nordicity basées sur les données du BEA, du FMC, du Fonds Bell et de Téléfilm Canada

Notes du tableau 6
Note 1 du tableau 6

 Égal à la valeur combinée des impacts indirects et induits.

Retour à la référence de la note 1 du tableau 6

Dans l’ensemble, le volume total de la production audiovisuelle autochtone (c.-à-d. la télévision, le cinéma et d’autres productions audiovisuelles) a été estimé à 290,6 millions de dollars en 2021-2022 (tableau 7). Ce volume de production audiovisuelle a généré en tout 4 120 ETP d’emplois, 278,6 millions de dollars en rémunération d’emploi et 339,8 millions de dollars en PIB. De cet impact économique total généré par la production audiovisuelle autochtone, 2 200 ETP d’emplois ont été générés directement dans l’industrie audiovisuelle, ainsi que 169,9 millions de dollars en rémunération d’emploi et 176,3 millions de dollars en PIB.

En ce qui concerne l’impact économique total (c.-à-d., y compris les impacts directs et indirects), chaque million de dollars investi dans la production de contenu audiovisuel a généré 14,2 ETP d’emplois et 1 169 000 $ de PIB.

Tableau 7 : Impact économique de la production audiovisuelle autochtone au Canada, 2021-2022
Direct DérivéNote 1 du tableau 7 Total
Volume total (en millions de $) 290,6 - -
Emploi (ETP) 2 200 1 920 4 120
Rémunération d’emploi (en millions de $) 169,9 108,9 278,6
PIB (en millions de $) 176,3 163,4 339,8

Source : Estimations de Nordicity basées sur les données d’APTN, du BEA, du FMC, de Téléfilm Canada, du Fonds Bell et du Profil 2022 de la CMPA

Notes du tableau 7
Note 1 du tableau 7

 Égal à la valeur combinée des impacts indirects et induits.

Retour à la référence de la note 1 du tableau 7

Encadré 2 : Impact économique du Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022

En 2021-2022, le BEA a versé 8,9 millions de dollars à la production audiovisuelle par l’entremise des volets de financement et d’améliorations de la production de son Fonds de narrationNote de bas de page 6. Selon le BEA, ses programmes de financement de la production ont soutenu 102,9 millions de dollars pour la production audiovisuelle (c.-à-d. le budget total de la production audiovisuelle). Il s’agissait notamment de la production de télévision, de films et d’autres contenus audiovisuels (p. ex. séries Web).

Les productions audiovisuelles appuyées par le BEA ont atteint ce taux de financement en attirant également du financement des radiodiffuseurs canadiens, des distributeurs, du FMC et de Téléfilm Canada, ainsi que d’autres bailleurs de fonds de production privée ou publique, tout en obtenant des crédits d’impôt fédéral et provincial pour les films ou les vidéos.

Le volume total de la production audiovisuelle soutenue par le BEA (102,9 millions de dollars) a généré environ 1 440 ETP d’emplois, 98,2 millions de dollars en rémunération d’emploi et 119,8 millions de dollars en PIB. Cela comprenait 800 ETP, 62,4 millions de dollars en rémunération d’emploi et 65,1 millions de dollars en PIB directement dans l’industrie de la production audiovisuelle.

En ce qui concerne l’impact économique total, chaque million de dollars de production audiovisuelle financée par le BEA a généré 14 ETP d’emplois et 1 164 000 $ de PIB.

Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022
Direct DérivéNote 1 du tableau Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022 Total
Volume total de la production audiovisuelle soutenue par le BEA (en millions de dollars) Note 2 du tableau Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022 102,9 - -
Emploi (ETP) 800 640 1 440
Rémunération d’emploi (en millions de $) 62,4 35,8 98,2
PIB (en millions de $) 65,1 54,7 119,8

Source : Estimations de Nordicity basées sur les données du BEA, du Profil 2022 de la CMPA et du FMC

Notes du tableau Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022
Note 1 du tableau Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022

 Égal à la valeur combinée des impacts indirects et induits.

Retour à la référence de la note 1 du tableau Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022

Note 2 du tableau Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022

Le BEA a fourni 8,9 millions de dollars en financement de production à des projets audiovisuels, dont le budget total combiné s’élève à 102,9 millions de dollars. Ces budgets ont également été financés par d’autres organismes publics et privés, ainsi que par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux.

Retour à la référence de la note 2 du tableau Impact économique de la production audiovisuelle financée par le Bureau de l’écran autochtone, 2021-2022

3. Défis et possibilités

En plus de l’impact économique de la production autochtone au cours des trois dernières années, il est important de comprendre le contexte de cette production. À cette fin, cette section présente les défis uniques auxquels sont confrontés les producteurs autochtones et les nouvelles possibilités qu’ils espèrent exploiter à l’avenir. Ces conclusions fournissent un aperçu clé de la meilleure façon dont l’industrie peut soutenir les créateurs autochtones et le secteur de l’écran autochtone plus généralement.

Les citations anonymes sont utilisées dans cette section pour mettre en évidence chacun des points clés.

3.1 Défis pour les producteurs autochtones

Le racisme systémique constitue un défi majeur pour l’industrie. Malgré les tentatives visant à accroître la diversité et l’inclusivité de l’industrie canadienne du film et de la télévision, les producteurs autochtones continuent de ressentir les répercussions d’un passé de discrimination et d’exploitation. Cette réalité fondamentale continue à créer des défis et des obstacles supplémentaires pour le secteur de l’écran autochtone, qui sont énumérés ci-dessous.

« [La communauté du cinéma autochtone n’a pas] évolué avec le reste de la communauté du cinéma au Canada à cause de la négligence et de l’absence d’occasions de raconter nos propres histoires. »

« Le racisme institutionnel est encore assez répandu dans la plupart des grandes institutions. »

« Tout le monde prétend essayer de changer les choses, mais comme pour tout changement de culture, il faut beaucoup de temps pour ressentir l’effet d’un changement significatif. »

Un manque de créateurs autochtones

Les personnes interrogées ont noté une pénurie de talents autochtones qualifiés. Bien qu’elles aient signalé un nombre énorme de directeurs avec un talent supérieur, elles ont décrit le besoin d’un nombre accru de producteurs autochtones, de travailleurs de ligne et de talents à l’écran. Ce besoin est encore plus grand pour les personnes autochtones et les femmes. L’une des causes de cette situation est la réticence persistante à entrer dans l’industrie du film et de la télévision, compte tenu du racisme systémique historique et du manque de possibilités.

« Il y a une petite poignée de producteurs autochtones réellement établis. »

« Il existe seulement un rédacteur adjoint subalterne en formation au Canada et un rédacteur principal. »

« Nous offrions un salaire de 60 000 $, mais n’avions pu obtenir d’acteur à l’audition.

Cela impose un fardeau supplémentaire aux créateurs autochtones : celui d’embaucher des talents non autochtones ou d’investir beaucoup de temps, d’argent et d’efforts dans la portée, la formation, le mentorat et la répétition avec les prochains talents autochtones.

« J’essaie toujours d’embaucher des gens de communautés autochtones et diverses… ce qui exige des efforts supplémentaires. Alors que des entreprises non autochtones ont des mesures incitatives à embaucher des Autochtones ou des personnes diverses. »

Travailler avec des producteurs non autochtones

Les personnes interrogées ont mentionné que le contenu autochtone continue d’être produit et créé par des personnes non autochtones, qui conservent la propriété et le contrôle narratif malgré un manque de compréhension ou de soins pour les communautés autochtones dont elles parlent.

L’une des causes soulignées de ce défi est l’accent mis par les bailleurs de fonds sur le fait d’« avoir un historique » dans l’industrie. Cette exigence a forcé les créateurs autochtones à conclure des accords avec leurs homologues non autochtones qui sont plus susceptibles d’avoir cet historique.

Plusieurs personnes interrogées ont discuté des expériences négatives qu’elles avaient connues en travaillant avec des producteurs non autochtones sur des productions non autochtones. Les structures hiérarchiques et coloniales typiques ont créé des environnements de travail dangereux pour les peuples autochtones, y compris le racisme et la toxicité.

Les personnes interrogées ont souligné la nécessité pour les peuples autochtones de posséder des productions sur leurs communautés et d’avoir le contrôle de décoloniser leurs productions. La présence de créateurs autochtones dans ces rôles mènera également à l’embauche de créateurs autochtones aux échelons inférieurs.

« Pour l’instant, ce sont encore la majorité des entreprises de production non autochtones qui bénéficient de projets autochtones.

« Le nom et la réputation du créateur sont attachés à l’œuvre, et il semble inapproprié qu’ils possèdent d’une quelconque façon ces histoires. »

« [Ils] devaient amener des non-Autochtones et leur manière de traiter les gens était dangereuse. »

Collaboration avec les bailleurs de fonds et les radiodiffuseurs

Les producteurs autochtones doivent relever plusieurs défis en collaborant avec les bailleurs de fonds et les radiodiffuseurs de l’industrie canadienne du film et de la télévision. Les personnes interrogées ont indiqué que les programmes de financement autochtones dédiés sont souvent perçus comme des programmes « incubateurs ». On rapporte que ces programmes offrent moins de financement par projet et, au total, moins que les volets généraux. Cette dynamique oblige les producteurs autochtones à réduire le budget de leurs films et, par conséquent, la qualité de leur travail pour être admissibles à ces programmes. Par ailleurs, ils sont obligés de faire concurrence avec les créateurs non autochtones qui ont généralement eu un meilleur accès au financement par le passé et ont donc des antécédents établis, ainsi qu’une plus grande capacité administrative, ou de travailler à leurs côtés.

« Nos homologues blancs obtiennent beaucoup plus d’argent dans le volet général. Mais nos projets coûtent autant que les leurs. »

« Nos projets sont évalués comme si nous avions besoin de moins d’argent. »

Les personnes interrogées ont également décrit d’autres désavantages des producteurs autochtones. Ils ont décrit le fait de devoir travailler avec des décideurs non autochtones chez des bailleurs de fonds et des radiodiffuseurs qui décident des histoires à raconter et d’être jugés par eux. La rubrique qui les évalue est également différente. Par exemple, on attend des producteurs autochtones qu’ils élaborent des histoires à thème unique et qu’ils en prouvent « l’authenticité », ce que les producteurs non autochtones ou non minoritaires n’ont pas à faire. Cela augmente le fardeau administratif des producteurs autochtones qui sont déjà sous-financés et qui n’ont pas de capacité.

« Les radiodiffuseurs diront qu’ils ont déjà un film autochtone environnemental pour ne pas en prendre un autre… Sur le plan du thème, c’est la même chose. Il ne s’agit pas d’une rubrique qu’ils utiliseraient pour tout autre projet non autochtone ou non minoritaire. »

« L’application est devenue deux fois plus grande. Personne d’autre n’a à faire cela : passer davantage de temps sur ces applications et ne pas nécessairement obtenir plus d’argent. »

De plus, le financement canadien du cinéma et de la télévision ne répond pas aux besoins particuliers des producteurs et des sociétés de production autochtones. La création d’un contenu autochtone fort exige la mise en œuvre de protocoles exhaustifs et l’engagement communautaire. Malheureusement, la plupart des programmes de financement n’offrent pas la souplesse voulue pour que les candidats utilisent les fonds pour des choses comme l’établissement d’une relation avec la communauté ou la présence d’aînés sur le plateau. Le financement du Développement d’un ensemble de projets qui contribuent au renforcement des capacités sont également limitées et souvent inaccessibles aux entreprises autochtones plus récentes et plus petites qui en ont le plus besoin.

Utilisation des crédits d’impôt

Plusieurs personnes interrogées ont affirmé que les producteurs autochtones ne pouvaient pas profiter pleinement du système de crédit d’impôt du Canada. Premièrement, les producteurs autochtones perdent souvent l’accès aux crédits d’impôt essentiels parce qu’ils ne peuvent trouver suffisamment de talents dans leur propre province ou dans les réserves et qu’ils sont obligés d’embaucher à d’autres endroits. Ces limitations à l’admissibilité au crédit d’impôt sont difficiles pour une nouvelle communauté cinématographique dispersée dans tout le Canada. De plus, comme pour la plupart des programmes de financement, les producteurs autochtones n’ont pas la souplesse nécessaire pour utiliser leurs crédits d’impôt pour répondre à leurs besoins les plus pressants, comme la croissance de leur entreprise. On a identifié le besoin d’adapter les systèmes de crédit d’impôt, ou du moins de faire des exceptions pour les producteurs autochtones et d’autres producteurs qui méritent l’équité.

« Nous sommes poussés à travailler avec des gens de notre province. »

« L’industrie a été créée par le passé, lorsqu’on n’avait pas à inscrire 90 % de vos crédits d’impôt dans le budget. Nous pouvions donc aider l’entreprise à croître. Maintenant, nous devons tout mettre dans le budget. »

Porter plusieurs chapeaux

Les producteurs autochtones sont obligés de porter plusieurs chapeaux. Pour gagner leur vie, ils écrivent et dirigent souvent aussi, leur attention étant ainsi détournée de ce qu’ils veulent faire. Ils doivent également gérer eux-mêmes leurs affaires commerciales, car ils ne sont pas en mesure d’embaucher du soutien. Les producteurs autochtones n’ont donc pas l’infrastructure et l’attention nécessaires pour assurer une durabilité et un succès à long terme.

« La majeure partie de mes revenus de production provient de l’écriture et de la mise en scène. »

« Nous devons tout le faire nous-mêmes. Pour la durabilité, vous avez besoin du genre d’infrastructure qui vous permet de ne pas vous inquiéter de l’administration [de votre entreprise]. »

3.2 Soutien et possibilités pour les producteurs autochtones

Plusieurs solutions aux défis susmentionnés ont été mises en évidence au cours des entrevues avec les intervenants. En général, les personnes interrogées ont noté une demande croissante pour des récits différents. Les publics réagissent positivement aux histoires autochtones authentiques, créant de l’excitation et de la motivation pour les créateurs autochtones, et davantage de possibilités pour eux dans le secteur.

Bureau de l’écran autochtone (BEA)

Le BEA a été appelé à plusieurs reprises comme un acteur essentiel pour l’industrie qui a un immense potentiel de croissance continue. Presque toutes les personnes interrogées avaient reçu une forme de financement de l’organisation, et plusieurs ont admis qu’elles ne feraient pas ce qu’elles font sans l’appui du BEA. Elles ont fait l’éloge du processus de demande simplifié et intuitif de l’organisation et de son succès à rendre son financement accessible aux producteurs autochtones. Elles ont également souligné les moyens par lesquels le financement du BEA leur permet d’incorporer des valeurs autochtones dans leurs productions. Par exemple, le fait d’autoriser du tabac comme un poste budgétaire, et le Fonds de postproduction du BEA qui permet aux cinéastes de présenter leur film aux communautés sur lesquelles porte l’histoire.

« Le BEA offre le plus de possibilités et est la meilleure chose qui soit arrivée à la cinématographie autochtone au Canada. »

« Sans le BEA, je ne ferais rien de tout ça. »

« Les subventions et la production du BEA ont complètement changé la donne. »

Propriété et contrôle autochtones

Les personnes interrogées ont reconnu que l’industrie canadienne du film et de la télévision reconnaît de plus en plus que les projets autochtones doivent être dirigés par des Autochtones. Ce changement a déplacé les pressions sur la communauté productrice pour assurer une collaboration authentique et la conservation par les créateurs autochtones de la propriété, ainsi que leur contrôle du récit. Cela a eu un fort impact sur le secteur de l’écran autochtone, ainsi que dans les communautés dans lesquelles ils tournent où des emplois et des mentorats significatifs sont fournis.

Plusieurs personnes interrogées ont laissé entendre que les organisations ne devraient financer que des projets entièrement autochtones.

« Le paysage des producteurs change. »

« Nous devons entièrement contrôler notre propriété intellectuelle et avoir le genre d’initiatives que l’industrie a mises en œuvre depuis des années pour faire preuve d’innovation. »

Coproductions et coentreprises autochtones internationales

Les coproductions autochtones internationales, ainsi que les coentreprises, ont été considérées comme une énorme occasion pour les producteurs autochtones du Canada. Elles ont été un excellent moyen de bâtir des antécédents et de prouver la livrabilité et la crédibilité. Les coproductions ont également été un moyen utile d’obtenir plus de financement pour un film. Compte tenu des relations existantes à long terme entre les États-Unis et le Canada en particulier, les personnes interrogées ont estimé qu’il y avait un argument solide pour continuer à tirer parti de ces relations pour assurer une collaboration et une croissance continues. Les personnes interrogées ont en outre fait allusion à l’utilisation d’agents dans d’autres pays, en particulier à Los Angeles, comme une autre occasion précieuse pour stimuler leur carrière.

« [Il y a] beaucoup de potentiel en ce qui concerne les coproductions autochtones internationales. »

« Night Raiders est un bon exemple. »

Protection des langues autochtones

Les personnes interrogées ont souligné le besoin et l’opportunité de protéger la langue autochtone au Canada par le cinéma et la télévision. Elles espèrent que les bailleurs de fonds, les radiodiffuseurs et les instavidéastes collaboreront pour aider les communautés autochtones à raconter leurs histoires dans leur propre langue et pour leur fournir une plateforme ou un réseau efficace pour présenter ces langues et leur travail.

Une communauté tissée serrée

Les personnes interrogées ont souligné la communauté tissée serrée que les créateurs autochtones de l’industrie du film et de la télévision ont créée. Elles y voient l’une de leurs plus grandes forces. Cette année, le BEA a amené une délégation de producteurs autochtones à Primetime — une importante conférence de l’industrie des médias canadiens. Les participants qui ont été interrogés ont dit que l’expérience était « étonnante » et qu’ils appréciaient l’occasion de se réunir, de partager leurs expériences et leurs connaissances et de répondre aux questions des producteurs expérimentés. Les personnes interrogées ont également mentionné imagineNATIVE comme un événement précieux pour les créateurs autochtones afin qu’ils puissent entrer en contact et ont souligné une opportunité future possible au Festival de Cannes. Dans l’ensemble, cependant, les personnes interrogées espèrent avoir plus d’occasions de se connecter les unes avec les autres et même de partager des ressources, et comptent sur le BEA et d’autres leaders de l’industrie pour faciliter cette démarche.

« Il y a beaucoup de collaboration. Tout le monde se connaît et les gens se rassemblent. »

Une communauté d’écran autochtone en pleine croissance

Avec la formation du BEA et l’appui croissant à la production et à la narration autochtones par l’entremise d’autres grands bailleurs de fonds, radiodiffuseurs, syndicats et guildes, la communauté de l’écran autochtone au Canada se développe. Les personnes interrogées ont mentionné que les programmes de formation de la Guilde canadienne des réalisateurs (GCR) et du BEA ont été essentiels pour aider les gens à entrer dans l’industrie et faciliter la recherche et l’embauche de talents autochtones par les producteurs. La GCR a également été reconnue pour avoir permis aux talents et aux créateurs autochtones non syndiqués de travailler sur des projets dans des régions éloignées.

« [Les programmes de formation] facilitent le processus d’embauche […] ne pas avoir à aller chercher des gens qui sont intéressés à apprendre sur le cinéma, à les former et à les positionner sur le plateau. »

« La GCR a été incroyable! »

4. Résumé des principales conclusions

Un ensemble de principales conclusions est ressorti de la recherche et de l’analyse.

Le profil économique établi dans le cadre de cette étude fournit des renseignements précieux sur le secteur audiovisuel autochtone au Canada. Pour suivre la croissance et l’évolution du secteur, ce profil devrait être mis à jour régulièrement. Pour les versions futures, une méthodologie systématique permettant d’éviter le double comptage devrait être entreprise, en commençant par les principaux bailleurs de fonds de la production autochtone et en s’appuyant sur cette démarche. En outre, les ententes initiales conclues par les bailleurs de fonds pour publier les volumes de production supportés aideraient à la collecte des données. Il convient également de noter qu’à mesure que le nombre de projets autochtones soutenus augmentera, les bailleurs de fonds pourront partager le volume de production, ventilé à un niveau granulaire selon le genre et la région, ce qui permettra d’avoir un meilleur portrait de l’industrie.

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