Rémunération versée aux créateurs, moyens de subsistance et utilisation des droits d’auteur

Préparé par Cameron D. Norman, Ph. D.
MDes CE
Directeur, CENSE Research + Design

Le 28 mai 2017

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Table des figures

Introduction

Cette initiative vise la création d’une série d’outils pour appuyer l’engagement des intervenants concernant les enjeux liés au soutien des créateurs, à leur protection et aux questions de droits d’auteur. Dans le cadre du projet, nous avons créé une série de profils à partir des recherches entreprises dans le cadre de l’étude de consultation sur la rémunération versée aux créateurs, les moyens de subsistance et l’utilisation des droits d’auteur.

Le projet comportait une série d’étapes visant à recueillir des données et à étudier le contexte culturel, social et économique dans lequel les créateurs évoluent ainsi que l’incidence des droits d’auteur sur ce contexte et les problèmes qu’éprouvent les créateurs à leur égard. La collecte de données a nécessité une analyse de l’environnement, ce qui comprenait l’examen de documents provenant de bulletins de nouvelles, de rapports parlementaires, de commentaires et d’autres sources du domaine public où les problèmes des créateurs ont fait l’objet de discussions, ont été débattus et ont été présentés. À partir de là, nous avons élaboré des questions afin d’orienter la collecte de données primaires et d’étayer les réponses aux questions présentées à l’Annexe.

1. Analyse de l’environnement

Diverses sources accessibles au public ont été examinées afin d’étudier les enjeux liés aux modèles d’affaires, aux systèmes de distribution et à la rémunération des créateurs, et de diriger l’élaboration du guide d’entrevue et de la stratégie d’échantillonnage.

Cette analyse de l’environnement a permis de relever quelques problèmes ou « cas » qui ont donné une idée des défis que doivent relever les créateurs en 2017 en matière de droits d’auteur. Ces cas types mettent en évidence certaines des principales difficultés qu’éprouvent les créateurs en ce qui a trait aux droits d’auteur et des exemples où les créateurs démontrent qu’il existe, grâce à de nouveaux modèles administratifs, d’autres moyens de gagner sa vie.

1.1 Problèmes de droits d’auteur

Nous avons demandé aux trois créateurs de discuter avec l’enquêteur dans le cadre de cette étude, mais ils ont tous refusé pour des raisons différentes.

1.2 Modèle d’affaires en évolution

Certains créateurs ont fait remarquer que les modèles d’affaires qu’ils avaient utilisés dans le passé ne sont plus efficaces aujourd’hui, alors que d’autres ont su tirer parti du nouveau paysage médiatique et social pour réussir.

Ces trois créateurs sont à l’avant-garde de l’industrie créative canadienne. Ils montrent que les modèles d’affaires établis dans le passé sont de plus en plus difficiles à suivre (Matt Good), comment les modèles d’affaires existants sont adaptés (Drake) et comment de nouveaux modèles d’affaires sont créés (Lilly Singh).

2. Collecte de données primaires

La collecte de données a débuté au début du mois de février. Elle s’est appuyée sur le contenu de l’analyse de l’environnement et a aidé à orienter la stratégie d’échantillonnage initiale. La première stratégie d’échantillonnage consistait à interviewer des créateurs à divers stades de carrière et issus d’un large éventail de domaines et de disciplines du milieu de la création, et à prendre en compte d’autres facteurs tels que le sexe, les variations régionales et la langue.

2.1 Échantillon

Une première liste de questions et d’articles liés aux créateurs a été fournie à l’expert-conseil, qui s’en est servi pour créer un bassin initial de participants potentiels. Nous avons communiqué avec les participants potentiels par divers moyens selon l’information qui était accessible au public. Nous avons trouvé d’autres candidats dans les réseaux sociaux et auprès de références dans le cadre d’une stratégie d’échantillonnage en boule de neige.

La messagerie électronique, Facebook et d’autres médias sociaux nous ont permis de communiquer avec les créateurs et ont donné des résultats variés.

Les créateurs sont repérés grâce à l’information publique sur leur matériel disponible au moyen de recherches Internet. Cela comprend des critiques de médias sociaux, d’autres rapports médiatiques, et la mention du créateur ou de son œuvre dans d’autres sources. Nous avons mis l’accent sur les données recueillies d’au moins 20 créateurs. Nous les avons tous interviewés en personne, par téléphone ou par Skype; les entrevues ont été enregistrées et consignées par écrit par l’expert-conseil.

Le bassin initial de répondants potentiels n’a pas généré un nombre suffisant de « résultats » par rapport aux attentes. Par conséquent, certains changements à la stratégie de recrutement ont été proposés lors d’une discussion avec l’équipe de Patrimoine canadien. Les créateurs composant l’échantillon initial de répondants disposaient de modèles d’affaires relativement récents; ce n’était pas des artistes établis. Ces nouveaux modèles d’affaires comprenaient notamment le recours massif aux médias sociaux, l’utilisation de nouvelles technologies de diffusion de la musique et l’adoption de méthodes de participation du public non conventionnelles. Par conséquent, nous avons modifié la stratégie afin de nous concentrer sur les créateurs se situant en début ou en milieu de carrière qui utilisent des méthodes de participation et de distribution nouvelles ou émergentes. Les taux de réponse se sont révélés nettement plus élevés pour le reste de l’étude.

2.2 Constatations

Les réponses des personnes interviewées étaient remarquablement cohérentes, peu importe la discipline, la géographie, le sexe et d’autres facteurs. En effet, selon les principales conclusions de ce projet, il y a des enjeux très constants, voire quasi universels, auxquels sont confrontés les créateurs dans leurs tentatives de générer un revenu et de joindre leur public. Il y avait des points communs entre les créateurs interviewés, mais ceux-ci se distinguaient aussi en fonction de leurs pratiques et de leurs profils de sorte qu’il a été possible de créer un certain nombre de profils à partir des données sans trop de difficultés.

On ne s’attendait pas à ces constatations, car avant la collecte de données, on présumait que les résultats varieraient davantage selon la discipline, la forme de création, le rôle et l’expérience. Aucun des participants ne s’est significativement démarqué par rapport aux autres et la saturation des données a été réalisée assez tôt, ce qui révèle qu’il existe effectivement une culture des créateurs, et que cette culture est bien ancrée et partagée. Cela a permis la création de profils qui devraient offrir une applicabilité et une pertinence importantes, et ainsi refléter fidèlement les créateurs canadiens.

Les profils reflètent certains des thèmes dégagés à partir des données, à savoir :

  1. Le défi de trouver un équilibre entre la créativité et la possibilité de gagner un revenu. Certains des créateurs interviewés consacraient la totalité de leur temps à la création; ils constituaient par contre la minorité. Nombreux étaient ceux dont les activités de création s’inscrivaient dans un ensemble élargi d’activités visant à générer un revenu. Parfois, cela se faisait par choix, d’autres fois, c’était parce que le marché ne le permettait pas ou par méconnaissance de ce marché, ce qui les empêchait de se consacrer à leur art à temps plein. À quelques exceptions près, la plupart de ceux qui travaillaient à leur création à temps partiel le faisaient parce qu’ils ne pouvaient pas le faire à temps plein. Certains créateurs créaient à temps partiel pour générer un revenu supplémentaire ou simplement comme une occasion de créer sans avoir à s’engager dans un poste à temps plein.
  2. Cette transition d’un rôle de création à temps plein à un rôle de création à temps partiel, ou d’un rôle à temps partiel à un rôle occasionnel, reflète un certain nombre de facteurs liés non seulement à la possibilité de gagner un revenu, mais aussi aux technologies disponibles pour créer à temps partiel ou occasionnellement, tout en offrant un niveau de qualité et d’excellence qui fait en sorte que l’œuvre semble provenir d’un travailleur à temps plein. Par exemple, l’expert-conseil a interviewé plusieurs créateurs qui mettaient au point toutes sortes de produits à partir de leurs œuvres tout en travaillant à temps plein ou à temps partiel. Cependant, le modèle d’affaires de ces entreprises est orienté sur les services en personne et le public les voit comme des professionnels travaillant à temps plein, même si ce n’est pas le cas.
  3. En ce qui concerne les droits d’auteur, la plupart des créateurs conviennent qu’il s’agit d’un problème. Cependant, certains créateurs ont soulevé des préoccupations quant à leur capacité de s’assurer que leurs droits sont maintenus et protégés contre des gens ayant utilisé leur travail sans permission. Dans presque tous les cas cités dans lesquels les créateurs ont confronté ces gens, la personne qui a utilisé le matériel sans permission n’était pas consciente de l’importance du geste. Règle générale, le public ignore ce que signifie « droits d’auteur » et quelles sont les règles d’utilisation du contenu trouvé en ligne. Selon les créateurs, il serait souhaitable d’avoir des moyens d’éduquer le public afin de s’assurer qu’il sait ce qu’il peut et ne peut pas utiliser en ligne et qu’il soit au fait des façons de citer le créateur, de mentionner la source ou de demander la permission d’utiliser l’œuvre.
  4. Les médias sociaux sont devenus absolument incontournables pour interagir avec ceux qui s’intéressent aux divers domaines de création. Comme les médias sociaux sont un outil efficace pour promouvoir et diffuser leur travail et communiquer avec leur public, des participants de toutes les sphères des industries culturelles (mode, photographie, musique, arts visuels et écriture) ont souligné leur importance. Dans certains cas, des médias sociaux comme Instagram ont généré plus de 80 % des revenus des créateurs.

    Certains modèles d’affaires s’appuient presque exclusivement sur Instagram. Dans d’autres cas, des outils tels que Facebook, YouTube et Instagram ont tous aidé à acheminer le trafic vers le site Web ou la boutique en ligne du créateur, ce qui l’a aidé à accroître sa visibilité et les ventes de ses produits. Certains créateurs ont mentionné que sans les médias sociaux, ils ne voyaient aucun moyen de maintenir leurs activités. L’un des défis de cette approche est que les médias sociaux sur lesquels de nombreux créateurs s’appuient ne leur appartiennent pas. Ils doivent par conséquent abandonner certains droits quant à leur contenu et ils sont incapables de contrôler les mécanismes de diffusion par cette voie. Les créateurs sont à la merci des algorithmes des médias sociaux.

  5. La plupart des créateurs dépendent non seulement des médias sociaux, mais aussi d’une communauté créative réunissant d’autres créateurs et d’une forme de réseau social connexe. Dans certains cas, des organisations qui jouent un rôle de courtier ou de soutien s’avèrent très utiles au créateur. Par exemple, le « Food Bloggers of Canada » est un groupe qui appuie les chroniqueurs culinaires, de recettes et de restaurants. Plusieurs créateurs interviewés considèrent ce groupe comme un mécanisme de soutien qui leur permet d’améliorer leur produit. Des membres du « Food Bloggers of Canada », de même qu’un autre créateur jouant un rôle semblable et qui appuie l’industrie musicale, ont été interviewés. On a constaté que ces personnes et ces organisations fournissaient aux créateurs un soutien considérable pour les ventes comme pour la production, ce qui permet à ces derniers de se concentrer davantage sur la création et moins sur la nécessité de comprendre eux-mêmes les mécanismes du marché et leur dynamique.

2.3 Points de vue, tendances et autres

  1. Les données recueillies ont notamment permis d’observer une certaine compréhension de l’interaction entre les créateurs, leur métier, leur communauté sociale et la géographie. Cela a été démontré par la richesse de la communauté de créateurs dans les environs de Toronto, entre Cobourg et Niagara, qui partageaient des intérêts communs, notamment l’utilisation des médias sociaux, et qui étaient reliés par des réseaux sociaux – en ligne et hors ligne. La plupart de ces créateurs ne se connaissaient pas à leurs débuts, mais leur désir partagé de créer et de distribuer du contenu créatif au Canada les a amenés à se prêter main-forte.

    Ainsi, il existait une communauté de créateurs, de petite taille, mais dynamique, reliée à un ensemble beaucoup plus large de sympathisants et d’admirateurs qui commençaient à tisser des liens. Cela a créé des marchés à valeur partagée permettant à un adepte d’une ligne de vêtements d’entrer en contact avec quelqu’un qui fabrique des produits pour la maison, qui est en contact avec un photographe, qui connaît un blogueur. Cette chaîne de valeur est maintenue grâce à des qualités esthétiques semblables, mais aussi en grande partie par la proximité physique. Il se pourrait donc que le potentiel d’expansion du marché pour ces produits et idées, du moins tels qu’ils sont définis par les liens sociaux, soit limité.

    Le marché ne peut se limiter de la sorte; il doit devenir provincial, national et même international. Un créateur a parlé de la possibilité pour son association d’artisans provinciale de promouvoir son œuvre dans sa province et de voir à ce que les créateurs, peu importe leur domaine, soient en contact les uns avec les autres, physiquement (spectacles) et virtuellement (en ligne). Ces organisations centrales et groupes de partisans œuvraient dans différents contextes, fournissant un autre espace créateur où les créateurs produisent des mécanismes de soutien communautaire. Deux des personnes interviewées représentaient ces communautés.

    Ce qu’il faut retenir, c’est que ces communautés ne sont pas seulement des atouts pour les créateurs : elles peuvent être essentielles à leur succès. Les créateurs insistaient sur leur besoin d’avoir des endroits où ils peuvent échanger avec leurs pairs et s’influencer les uns les autres, des endroits à eux qui les regroupent selon leur position géographique, mais aussi selon leur domaine ou leur domaine connexe. Il doit s’agir d’un espace où les créateurs peuvent apprendre à composer avec les fluctuations du marché, incertaines et changeantes, en apprendre davantage sur les relations avec le public et chercher des sources d’inspiration et des connaissances techniques qui seront profitables à leur création.

  2. En ce qui concerne les droits d’auteur, la plupart des créateurs ont fait savoir que leur matériel était utilisé sans autorisation. Cependant, le consensus était que lorsque cela arrive, et que les personnes sont prises au fait, elles expriment leur méconnaissance des règles et des lois. Les violations de droits d’auteur arrivent le plus souvent par ignorance de la loi, car les gens pensent que ce qui se trouve sur Internet peut être utilisé librement.

    Les créateurs ont également mentionné avec une certaine résignation qu’ils n’ont pas l’énergie nécessaire pour essayer de poursuivre ceux qui utilisent leur matériel sans permission. Dans la plupart des cas, ils se résignent à la possibilité de voir leur matériel utilisé sans leur accord ou leur consentement. Ils savent que la cause de cette utilisation est généralement une méconnaissance des règles et ils jugent qu’il vaut mieux passer du temps à créer et à interagir avec le public de façon authentique plutôt qu’à « surveiller Internet » pour trouver les contrevenants.

    À certains moments, les créateurs ont discuté d’éléments particuliers pouvant porter à confusion relativement aux contraintes pratiques associées aux poursuites contre les contrevenants en raison des frais juridiques, de l’incertitude liée aux aspects d’une demande de règlement valide et du manque de compréhension approfondie des règles et des lois. Un enjeu connexe, bien qu’il ne soit pas aussi important, est le caractère international des violations du contenu et le fait que certains contrevenants sont établis dans un autre pays, ce qui rend leur poursuite plus difficile.

  3. L’un des autres principaux enjeux liés aux droits d’auteur portait sur l’utilisation des droits d’auteur par les créateurs mêmes et sur la transparence liée au matériel d’approvisionnement. Un répondant a abordé la question du recours aux médias sociaux et de la nécessité pour les créateurs de connaître les règles, les lois et les conventions sur le contenu de promotion. En ce qui concerne les rédacteurs, bon nombre d’entre eux ont présenté un « contenu commandité », c’est-à-dire des promotions rémunérées d’entreprises. Il existe d’ailleurs une convention selon laquelle ce contenu est entièrement divulgué. Pour les créateurs interrogés, cela était parfaitement clair et bien connu, mais certains se préoccupent du fait que les nouveaux arrivants sur le marché n’en étaient pas conscients et ne divulguaient pas entièrement le contenu lorsqu’un document était élaboré grâce à des commandites ou influencé par celles-ci.

    Certains créateurs auraient souhaité disposer d’un meilleur endroit pour en apprendre davantage sur leurs droits et responsabilités en tant que créateurs. Cette proposition a été renforcée par la demande de nombreux créateurs, à avoir que des ressources soient mises à leur disposition ainsi qu’à la disposition du public afin qu’ils puissent se renseigner sur les droits d’auteur.

    Les créateurs ont également exprimé de vives préoccupations à l’égard du système actuel, se résignant à accepter certaines violations qui pourraient se produire, comme il a été mentionné ci-dessus, sans toutefois faire de proposition concrète quant à la façon dont le gouvernement fédéral pourrait changer la situation de manière réaliste, autrement qu’en aidant à renseigner davantage le public au sujet des créateurs et de leurs moyens de subsistance.

  4. En général, les créateurs se sont dits satisfaits des mesures que prend le gouvernement pour assurer leur protection et jugeaient qu’elles étaient raisonnables. À leur avis, le gouvernement et la politique jouent un rôle en ce qui a trait à l’appui de la promotion des créateurs canadiens au sein du marché des œuvres de création. Un exemple mentionné est le Québec et la démarche liée à l’approche « Star Académie », qui comprend de nouvelles émissions, des concours de talents et une couverture médiatique de haute visibilité des créateurs originaires du Québec qui permet de renseigner le public au sujet de ce qui se fait dans la province. Le reste du Canada ne semble pas être autant appuyé par les médias, compte tenu de l’absence d’émissions-débats, de médias et d’« espaces » promotionnels.

    Les créateurs ont d’ailleurs indiqué qu’il y avait peu de moyens structurels de promouvoir le contenu canadien. Une idée proposée consistait à apposer une étiquette « Fabriqué au Canada » sur les produits certifiés conçus et fabriqués au Canada. On a également mentionné l’absence de petites subventions permettant de donner vie à la littérature canadienne ainsi qu’aux travaux de promotion sans que des outils de marché tels que des commandites, un revenu publicitaire ou des ventes soient nécessaires. Beaucoup de créateurs ont voulu faire progresser l’approche « Fabriqué au Canada » et étaient fiers de se lier à l’expérience canadienne en créant un contenu canadien unique (produits, services et art).

    Une créatrice s’est dite reconnaissante d’avoir bénéficié d’un soutien initial grâce à une subvention provinciale lui ayant permis d’explorer les modèles d’affaires possibles, alors qu’elle cherchait à trouver comment elle allait pouvoir transformer ses créations en un modèle d’affaires viable puis les distribuer au public de façon raisonnable. Une occasion importante pour le gouvernement est de fournir un moyen de promouvoir et d’appuyer les créateurs qui cherchent à concevoir des produits canadiens.

2.4 Enjeux particuliers : collecte de données

Certains enjeux particuliers ayant eu une incidence sur les constatations ont été ciblés lors du processus de collecte de données :

  1. La communication avec les créateurs a été plus difficile que prévu, particulièrement avec ceux qui travaillent dans le domaine des arts visuels qui, souvent, ne disposent pas d’un moyen de communication avec le public qui n’est pas lié avec les médias comme Facebook. Certains créateurs ont une page promotionnelle ou un site Web bien défini destiné au public, mais ce n’était pas le cas de tous les créateurs. Cela a rendu la communication quelque peu difficile puisque certaines voies de communication convenaient davantage à certains aspects, par exemple aborder de façon suffisamment approfondie le but et l’intention de l’étude.
  2. Un élément qui a posé problème a été le recrutement de créateurs de langue française. Les experts-conseils ont eu recours à une collègue établie à Montréal qui entretenait des liens avec la communauté artistique de l’Ontario et du Québec. Cette collaboratrice de langue française a communiqué avec certaines personnes par l’intermédiaire de ses réseaux afin de recruter des participants potentiels. De plus, des créateurs de langue française ont été identifiés grâce aux mêmes mécanismes utilisés pour les autres participants, puis des messages ont été transmis par l’expert-conseil (traduits en français) ou par l’experte-conseil déléguée de Montréal. Une autre liste de sources potentielles de créateurs de langue française a été fournie par Patrimoine canadien, et cette liste a été acheminée aux personnes concernées, notamment aux organisations qui appuient les créateurs, au Québec. Aucune de ces méthodes n’a permis de trouver un participant qui aurait accepté de participer. On ne comprend pas exactement pourquoi cette stratégie n’a pas permis d’assurer une représentation suffisante. Il se pourrait que l’utilisation de la langue ait été insuffisante pour permettre de présenter un texte d’introduction approprié et d’établir un dialogue avec ces créateurs de manière à les convaincre de participer. D’autres recherches pourraient nécessiter différentes stratégies d’établir un contact avec la communauté de créateurs du Québec (à tout le moins la communauté francophone). Cela comprend en outre la communauté francophone d’autres régions du Canada.
  3. À mesure qu’il progressait, le projet a pris de l’ampleur afin d’inclure les artistes de Premières Nations dans l’échantillon. On a tenté d’y parvenir en utilisant la même stratégie utilisée pour les autres groupes, dans le but de communiquer avec les artistes des Premières Nations qui avaient été identifiés comme tels. Dans le cadre de la stratégie d’échantillonnage, de nombreux courriels et messages ont été envoyés aux créateurs ayant des antécédents et des perspectives liés aux Premières Nations, ainsi qu’à ceux se servant de nouveaux modèles d’affaires. L’expert-conseil n’a cependant pas été en mesure de recruter de créateur des Premières Nations pour le projet. Bien que des réponses aient été obtenues, personne n’était disponible pour rencontrer l’expert-conseil.
  4. Ce projet comportait une autre limite potentielle, à savoir le court délai accordé pour réaliser l’étude et le lien avec la nature changeante du projet. Un aspect positif du projet a été l’ouverture constatée afin de modifier certains critères pour assurer la taille appropriée de l’échantillon en fonction de la portée et de la variation de cet échantillon. Cette ouverture découle du choix de se concentrer sur les créateurs émergents et les modèles d’affaires plus récents. Toutefois, il est possible que cela ait également limité le bassin d’échantillons pour les populations telles que les créateurs de langue française et les créateurs des Premières Nations, pour qui le modèle d’affaires n’est peut-être pas aussi avancé que les nouveaux modèles d’affaires. Il n’est pas clair si cela est le cas; d’autres recherches seraient donc nécessaires pour en vérifier l’exactitude.

3. Profils

Par profil, on entend une création « fictive » ou caricaturale d’un créateur à l’aide d’une base de données, qui permet au public de mieux comprendre et à laquelle il peut se reconnaître, et non une création à caractère impersonnel. Les profils sont des outils au moyen desquels les gens qui connaissent moins un public particulier ou qui n’entretiennent pas de liens étroits avec un public particulier peuvent créer des liens avec ce groupe à l’aide d’un récit présentant ces personnages imaginaires et fictifs fondés sur une base de données de manière à ce qu’ils soient pertinents et à ce qu’ils reflètent des enjeux et des situations réels. Il s’agit d’un moyen plus accessible de présenter différents aspects d’un groupe, comparativement à d’autres moyens de présenter des données.

Les profils ont été créés à partir de thèmes qui sont ressortis de données provenant de plusieurs participants, et mettent en évidence certaines caractéristiques, lesquelles composent les qualités particulières du « personnage ». Ils ont en outre été créés en fonction des thèmes révélés par les données et utilisés comme moyens d’illustrer certains des thèmes en question à titre de représentations des créateurs fictifs. Les données relatives au créateur sont représentées dans plusieurs profils, même si un profil particulier pourrait mieux incarner un créateur en particulier, selon un ensemble de circonstances. Compte tenu de l’uniformité des données et de la primauté des thèmes principaux ayant été échangés entre plusieurs créateurs, cette tâche n’a pas été difficile (par exemple, créer des qualités propres à un profil).

4. Dernières étapes

Les autres volets de la collecte de données seront davantage axés sur l’industrie de la musique. Il existe des qualités particulières liées à la musique et à la rémunération ainsi que des aspects liés aux moyens de subsistance se rapportant au domaine de l’industrie de la musique qui, selon Patrimoine canadien, revêtent un intérêt particulier. Ce volet comprendra des entrevues auprès de créateurs plus établis qui met un accent particulier sur la musique, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel s’inscrivent les changements et de comprendre leur perspective concernant l’ensemble actuel de circonstances.

L’expérimentateur

Cette image est un dessin d’un jeune homme qui fait un clin d’œil.
« Je suis libre d’essayer de nouvelles choses puisque mon moyen de subsistance ne repose pas du tout sur le succès. J’aimerais tout de même découvrir jusqu’où mes idées peuvent me mener et j’aime que les autres sont exposées à mes créations. »

Le parcours de Luc : Luc est un créateur âgé de 22 ans qui crée, depuis son adolescence, des œuvres artistiques combinant la conception graphique, l’imprimerie et l’art. On lui demandait à l’occasion de fabriquer des produits comme des affiches et des invitations, et même de dessiner le croquis d’une idée de tatouage pour un ami. Chaque projet était accompagné d’autres références. Rapidement, Luc, étudiant à l’université, a commencé à envisager la possibilité de gagner sa vie grâce à ses créations.

Il se demande s’il souhaite réellement vivre de ses œuvres, mais il accepte actuellement des projets dans le but de gagner plus d’argent pendant ses études. Puisque son moyen de subsistance ne repose pas entièrement sur ses œuvres de création, il est libre de mettre en pratique différentes formes de médias, d’outils de communication et de méthodes de distribution.

Il met à l’essai de nouvelles plateformes de médias sociaux ainsi que diverses activités en direct, et il adapte rapidement ses méthodes de travail, l’ensemble de ses investissements pour chaque méthode étant principalement l’apprentissage. Il travaille à temps partiel à son art afin de diminuer le risque d’aliéner un public en particulier.

Modèle d’affaires : Adaptatif. Luc a un site Web et de nombreux outils de médias sociaux. Bon nombre de possibilités de gagner un petit revenu se présentent. Son approche consiste à examiner les éléments qui attirent le plus l’attention, puis à chercher des façons d’en tirer de l’argent. En tant qu’étudiant à temps plein, il dispose d’un revenu tiré de ses créations, qui est un supplément très apprécié, mais pas nécessairement une forme de soutien.

Public : Émergent. Luc est prêt à essayer de nouvelles choses pour trouver son public et n’a pas d’objectif prédéfini.

Médias : Il a essayé la plupart des grandes plateformes de médias sociaux ainsi que des plateformes plus récentes et émergentes. Son travail est très visuel et se prête bien aux outils tels qu’Instagram et YouTube. Il a également recours à des voies établies (en personne, salons et ventes en ligne).

Défis : Luc consacre de 10 à 30 heures par semaine à ses créations, selon la période de l’année. Son défi consiste à jongler ses engagements liés à ces études et ceux liés à son art. Il n’est pas certain s’il souhaite poursuivre dans cette voie à temps plein ou à temps partiel ni de la façon dont il pourra intégrer sa carrière à son travail de création.

L’opportuniste

Cette image est un dessin d’un jeune homme qui sourit.
« Il est fascinant de voir à quel point il est simple de mettre sur pied une entreprise qui permet de perfectionner ses propres créations; tous les outils y sont. Ce qui est plus difficile, c’est de trouver une façon de s’accorder le temps que l’on souhaite pour ses créations tout en gagnant un revenu. »

Le parcours de Kirk : Kirk (26 ans) a récemment obtenu son diplôme en architecture. Il offre ses services à titre de travailleur autonome à des clients en vue de les aider dans la conception de leur maison ou la planification de rénovations. Le design d’intérieur a toujours été une passion secondaire et il s’est demandé pourquoi il existe si peu de produits sur le marché conçus pour son groupe démographique. Il a décidé de collaborer avec quelques fournisseurs afin de concevoir une gamme complète de produits de décoration intérieure en fonction de ses idées, exclusivement « Fabriqués au Canada ».

Kirk a vu une possibilité sur le marché, une occasion de donner naissance à ses créations et de faire quelque chose qu’il aime autant que son travail habituel. Sa gamme de décorations intérieures est maintenant devenue un métier auquel il consacre environ 20 heures par semaine, en plus de son travail habituel comme architecte.

Étant donné que son travail habituel est contractuel, le temps qu’il peut consacrer à son entreprise de décoration intérieure varie grandement. Toutefois, il ne s’en plaint pas puisque selon lui, il s’agit d’« un travail accompli avec amour ». Il aimerait tout de même passer plus de temps à créer des œuvres et il se demande s’il pourrait plutôt travailler comme architecte à temps partiel. Ses ventes continuent à augmenter et ses idées de gammes de produits ne cessent de se développer. Il se demande maintenant quel genre de créateur il souhaite devenir puisqu’il continue également à répondre à la demande du public.

Modèle d’affaires : Kirk a mis à profit l’utilisation des médias sociaux par ses pairs (milléniaux) et a eu recours à Instagram en tant qu’outil principal. C’est grâce à ce moyen qu’il peut exposer ses produits visuellement, en faire la promotion et les vendre.

Public : De jeunes professionnels qui cherchent à mettre sur pied leur propre espace et à se procurer des produits fabriqués au Canada par leurs pairs.

Médias : Environ 80 % de ses ventes sont réalisées grâce à Instagram. Il possède un site Web qui permet d’exploiter un outil de ventes populaire et il participe fréquemment à des promotions croisées avec d’autres créateurs qui travaillent dans le même espace et qui créent des produits complémentaires.

Défis : Kirk aime pouvoir interagir avec d’autres personnes exploitant l’espace destiné à la création, et il fait appel à un nombre croissant de créateurs qui travaillent dans la même ville et la même région que lui et qui se servent également d’Instagram et d’outils semblables. Ils ont mis sur pied un cercle étroit de personnes qui les appuient et qui suivent leur réseau et achètent leurs produits.

Le défi qui se présente est que, bien qu’il s’agisse d’une communauté active et engagée, les limites relatives à la croissance de celle-ci semblent liées à la géographie et aux objectifs. Si Kirk souhaite consacrer plus de temps à ses œuvres de création, celles-ci devront lui permettre de gagner un meilleur revenu, ce qui nécessite un plus grand public.

La personne qui progresse par étape

Cette image est un dessin d’une femme plus âgée qui sourit.
« J’ai toujours peine à croire que ce que je faisais comme passe-temps contribue au tiers du revenu de ma famille et que j’y consacre la moitié de mon temps. J’adore ce que je fais, mais c’est beaucoup plus de travail que ce que j’aurais cru. »

Le parcours d’Ana : Ana (31 ans) a toujours été passionnée de gastronomie : chef cuisinière, jardinière et mordue de restaurants. Elle a commencé un blogue culinaire détaillant cette passion pour la gastronomie, à l’intention de ses amis et de sa famille, et a rapidement constaté qu’ils souhaitaient en apprendre davantage et qu’ils ne cessaient d’en parler à leurs amis. C’est ce qui incité Ana à créer une page Facebook et à se lancer dans d’autres médias sociaux. Rapidement, elle avait un public comptant des centaines, puis des milliers, et maintenant des dizaines de milliers d’abonnés, de lecteurs et de visiteurs.

Depuis, son blogue s’est transformé en un site Web de services complets qui présente des commentaires, des recettes et des photographies, et qui présentera bientôt des vidéos (le tout est rédigé et produit par Ana). Pour ce faire, elle a dû apprendre la programmation informatique, la photographie et le montage vidéo, ce qu’elle a bien aimé.

Ce qui n’était qu’un passe-temps se transforme maintenant en une petite entreprise. Des restaurants, des services alimentaires ainsi que des marques reconnues ont commencé à collaborer avec elle en vue de mettre sur pied un contenu commandité. À l’heure actuelle, elle travaille en collaboration avec un organisme, qui l’aide à conclure des ententes lui permettant de poursuivre son travail et de créer des produits. Elle consacre la moitié de son temps à son entreprise et songe d’ailleurs à en faire sa source de revenus à temps plein.

Modèle d’affaires : L’attention du public équivaut à un potentiel financier. Les publicités présentées sur son blogue ainsi que les publications commanditées par certaines marques l’ont aidée à gagner un revenu suffisant, ce qui lui permet de travailler à temps partiel aisément.

Public : Uniforme, loyal, et croissant. Le public d’Ana est avide de ses publications, images et vidéos culinaires.

Médias : Comme son public a besoin de plus de contenu, Ana a choisi de façon délibérée des formes de médias qui mettent le mieux en évidence son message rapidement : Instagram, YouTube et Pinterest. Elle continue de se servir d’outils qui sont susceptibles de joindre un plus grand public rapidement.

Défis : Ana est motivée par la demande de son public, mais se demande si une telle mesure est proportionnellement attrayante en ce qui a trait à son message. Elle s’est rendu compte qu’elle consacrait de plus en plus de temps à l’utilisation de divers outils et plateformes afin de créer plus de contenu. Elle se demande encore combien de temps elle pourra continuer par elle-même, si elle a besoin d’employés et quels sont les types de coûts en capital.

Son revenu familial provient en partie de l’emploi de son mari et elle se demande maintenant si elle est en mesure de se consacrer à son entreprise à temps plein également.

Le réseauteur

Cette image est un dessin d’un homme plus âgé qui sourit.
« On ne peut plus vivre de la musique de la même manière que je l’ai fait quand j’étais jeune. Les choses changent si rapidement. Aujourd’hui, il faut des endroits où les gens peuvent communiquer, faire du co-mentorat et apprendre les uns des autres. »

Le parcours d’André : Un habitué de la scène musicale locale depuis plus de 30 ans, André, 54 ans, a tout vu. Il a tout fait aussi : technicien itinérant, musicien actif comptant cinq disques enregistrés avec son groupe et musicien en tournée dans tout le Canada. Il est copropriétaire d’un magasin de disques, mais il a aussi été le gérant de divers artistes au cours des 15 dernières années. Il a également été promoteur de concert et même cadre dans l’industrie de la musique pendant trois ans.

Son expérience lui a permis de déceler de nouvelles possibilités dans un monde qui évolue rapidement, où la musique est jouée en diffusion plutôt qu’achetée, à l’exception des vinyles. Il comprend la manière dont les produits dérivés, les médias sociaux et les agréments façonnent le métier des artistes d’aujourd’hui. André veut s’assurer que le Canada profite d’une scène musicale vibrante et fait appel à son grand réseau dans ce domaine et à sa grande compréhension des affaires pour travailler avec les artistes et les développeurs de nouvelles technologies.

Il a créé un réseau qui rassemble des artistes, des promoteurs, des compagnies de disque, des chefs de file dans le domaine des technologies et d’autres membres de la communauté musicale afin de trouver et d’élaborer des solutions pour préserver et protéger la musique, aider les musiciens à s’adapter aux nouveaux modèles d’affaires et bâtir les bonnes relations dans l’industrie qui leur permettront de croître.

Modèle d’affaires : La création d’André est une plateforme de réseautage. Ce réseau génère de l’attention, mais aussi des commandites et des cotisations d’inscription, et compte assez de personnes pour organiser des séances de formation pour générer un revenu.

Public cible : Les artistes et les membres de l’industrie qui ont peu d’autres moyens de communiquer entre eux de façon organisée.

Outils : Un site Web et une liste de diffusion, principalement. La création de contenu pertinent aux artistes est le premier mécanisme de communication. Une conférence annuelle et des séances de formation en ligne font partie des services offerts.

Défis : André joue un certain nombre de rôles à titre d’hôte et de fournisseur de son réseau de soutien aux créateurs. Afin de susciter l’intérêt à l’égard de sa plateforme, il doit créer du contenu et des liens pour les artistes, mais aussi pour lui-même, ce qui peut parfois le mettre en situation de conflit.

La plus grande facilité à entrer dans le monde de la musique est autant une source de possibilités qu’une source d’obstacles. C’est donc dire que de nombreuses personnes s’inscrivent au réseau et cherchent des endroits où jouer et montrer ce qu’ils savent faire, mais aussi que la qualité varie beaucoup et qu’il est de plus en plus difficile de lier les bonnes personnes entre elles.

Les débrouillards

Cette image est un dessin d’un homme et d’une femme qui sourient.
« Nous nous rendons compte que nous avons un nombre limité d’occasions de réussir à vivre notre rêve d’être des musiciens professionnels, mais c’est difficile quand il y a des factures à payer et des projets de fonder une famille en même temps. »

Le parcours de Sameeda et de Sandeep (S&S) : Ils jouent de la musique depuis qu’ils se sont rencontrés au collège, Sameeda, 28 ans, et Sandeep, 30 ans – (S&S) de leur nom de groupe –, vivent ensemble, sont mariés et travaillent en conception graphique, leur domaine d’étude. Ils ont bâti leur entreprise à partir de rien, mais ils ont toujours voulu consacrer plus de temps à leur musique.

L’an dernier, ils ont enregistré leur premier disque, et l’une de leurs chansons est entrée dans la liste de diffusion régulière de la station radio locale et leur nombre de partisans sur les réseaux sociaux a grimpé de façon constante au-delà de la marque des 4 000 abonnés. Ils remplissent régulièrement les petites salles dans lesquelles ils jouent dans leur région, mais ils rêvent de se produire sur de plus grandes scènes. Cependant, l’évolution du marché de la musique fait en sorte qu’ils ne feront pas beaucoup d’argent grâce à leurs ventes de disques; ils doivent donc faire des tournées, vendre de la marchandise et utiliser d’autres moyens de gagner leur vie que ceux qu’utilisaient les vedettes de la génération précédente.

Sameeda et Sandeep (S&S) sait que s’il veut porter sa musique le plus loin possible, il devra trouver d’autres façons de générer des revenus outre la simple vente de musique. Le groupe envisage de donner des cours de musique, de faire de la vente en ligne, d’avoir recours au financement participatif et d’augmenter la quantité de travail commercial à forfait afin de générer des contrats et d’éventuelles redevances et ainsi éviter d’être sans cesse en tournée, ce qui suppose d’être souvent loin de la maison, un problème particulièrement important en ce moment étant donné qu’il souhaite fonder une famille.

Modèle d’affaires : Les petites sommes générées de la radio et des services de diffusion constituent un maigre revenu. Les ventes de billets de spectacles, la vente de t-shirts et leur idée créative d’enchère en ligne de concerts privés se sont avérées de meilleures sources de revenus.

Public cible : Sameeda et Sandeep (S&S) peut compter sur un groupe solide de loyaux admirateurs, dont le nombre est en augmentation grâce à son dernier album. La plupart de ses admirateurs se trouvent dans un rayon de 500 km de l’endroit où ils vivent, mais il souhaite élargir sa présence dans l’ensemble du pays.

Outils : Comme de nombreux musiciens, Sameeda et Sandeep (S&S) fait jouer sa musique sur la plupart des grandes plateformes de diffusion, à la radio, sur YouTube, et maintient activement une page Facebook et un compte Instagram.

Défis : Sameeda et Sandeep (S&S) a de la difficulté à s’adapter à un marché qui évolue rapidement, où les compagnies de disque, les autres musiciens et les admirateurs changent constamment leurs habitudes de consommation, les structures de paiement et leurs désirs d’engagement. Toute l’industrie se voit renverser par l’arrivée de nouveaux moyens d’obtenir sa musique et par le désir des admirateurs d’avoir accès aux artistes qui créent cette musique.

Toutefois, la grande partie du travail nécessaire à la promotion du produit prend du temps sans pour autant générer un revenu direct. Le résultat : Sameeda et Sandeep (S&S) semble être un groupe émergent, mais il doit continuer à obtenir des contrats en conception graphique pour payer les factures pendant que qu’il cherche un moyen de gagner sa vie comme créateur.

Schéma du réseau de production des créateurs

Le schéma du réseau de production des créateurs est conçu de manière à représenter l’écosystème dans lequel les créateurs du Canada mènent leurs activités. Les données qui ont servi à sa conception proviennent d’une étude ethnographique des créateurs de plusieurs domaines et de partout au Canada qui utilisent des modèles d’affaires nouveaux ou émergents pour faire la diffusion de leur travail, gagner leur vie ou promouvoir leurs produits.

Les données sur les créateurs ont révélé de manière limpide une habitude consistante chez les créateurs, peu importe leur domaine; une habitude qui pourrait presque être qualifiée d’archétype. En 2017, les créateurs dépendent fortement d’un haut niveau d’engagement sur une variété de réseaux qui participent tous collectivement à la création de contenu lié au matériel des créateurs. En effet, nous ne remarquons pas de variation en fonction du domaine (sauf quelques exceptions en musique), de la région du pays, de la taille de l’exploitation ou du public.

Ce phénomène est manifeste dans ce que nous appelons un « flux de contenu », un mélange de formes et de formats de médias sociaux et traditionnels, du numérique et du non numérique. Ces nouveaux créateurs dépendent fortement des médias sociaux comme moyens de promotion et de diffusion. Tous les créateurs utilisent une plateforme ou une autre de médias sociaux pour promouvoir et distribuer leur travail.

Ce schéma ne représente pas le processus créatif, mais plutôt le réseau d’influence et de diffusion du créateur. Les principaux acteurs et processus du schéma sont décrits ci-dessous et numérotés à titre de renvoi dans le schéma.

  1. Le créateur : Il est au centre de la production et de la distribution et il est lié à trois principaux réseaux : 1) son public, qui comprend les consommateurs engagés; 2) les partenaires et les fournisseurs; 3) une communauté de pairs créateurs. C’est le personnage au centre du réseau et celui qui contribue le plus au flux de contenu créatif.
  2. Consommateurs engagés et publics cibles : Ils sont les principaux groupes de personnes à qui s’adresse le contenu du créateur. Ce sont les admirateurs, les clients, les critiques et les éventuels publics cibles qui sont liés les uns aux autres à titre de particuliers, de petits groupes et de grappes, et qui sont la principale source de revenus du créateur ainsi que l’objet principal de son travail.
  3. Partenaires et fournisseurs : Ce sont des particuliers et des groupes relativement liés les uns aux autres, parfois indépendants, qui fournissent au créateur les matériaux et de l’appui dans leur réseau; ils font aussi de la gestion et de la promotion pour le créateur. Ce groupe permet de s’assurer que les produits sont visibles, disponibles et distribués aux différents publics.
  4. Communauté de créateurs : Elle représente le groupe de pairs qui travaillent dans le même espace créatif ou dans un espace complémentaire ou contigu. Ces personnes sont des alliés, des admirateurs, des collaborateurs, des co-créateurs et parfois même des concurrents. Il s’agit souvent d’une communauté de pratique, un endroit où les créateurs peuvent réseauter, puiser de l’inspiration, donner et obtenir des conseils et faire de la promotion auprès d’autres artistes et de leurs publics.
  5. Organisations de promotion des créateurs : Elles sont semblables à ces organisations « centrales » qui soutiennent un domaine ou un champ d’activité au moyen de la promotion au sein du public, de collectes de fonds, de formations, et d’activités de réseautage et de perfectionnement professionnel pour les créateurs, entre autres choses.
  6. Flux de contenu créatif : Il s’agit du point où tout le contenu produit par le créateur et les communautés participantes auxquelles il appartient est partagé, échangé, remixé et distribué sur d’autres plateformes. Les médias sociaux deviennent de plus en plus les plateformes de choix pour alimenter ce flux. Même les produits analogues sont en partie diffusés sur les médias sociaux, par exemple en prenant des photos numériques et en les partageant en ligne. La musique et les photos sont aujourd’hui largement distribuées numériquement sans éléments physiques correspondants de grande valeur.
  7. Plateformes médiatiques : Les médias sociaux, les services de diffusion musicale et les services de courtage et d’hébergement en ligne jouent tous un rôle essentiel dans la diffusion, la communication avec le public, la promotion et le développement du réseau. Ces plateformes représentent une source de revenus, mais elles sont contrôlées par des sociétés, et non par les artistes.
  8. Gouvernement fédéral : Il aide à mettre en place les conditions qui favorisent la protection et la promotion des créateurs, ce qui comprend le façonnage de l’environnement réglementaire.
  9. Lacunes de politique : Au fur et à mesure que le temps avance et que les technologies et les comportements sociaux changent dans l’environnement des créateurs et des produits de création, des lacunes se forment dans les cadres de réglementation, qui cessent de couvrir tous les aspects du flux de contenu. Ces lacunes représentent des zones d’incertitude, de confusion et d’absence de politiques et de programmes appropriés pour offrir du soutien et de la protection.

Schéma du réseau de production de contenu des créateurs – version 2.0

Un schéma du réseau qui explique le processus de production et de partage du contenu d’un créateur

Figure 6 : Schéma du réseau de production de contenu des créateurs – version 2.0 – version textuelle

Cette infographie explique le processus de production et de partage du contenu d’un créateur. Le modèle comporte des icônes, des flèches et des chiffres qui décrivent chaque personne ou groupe et indiquent leur place dans le processus de production du contenu.

(1) Le créateur consulte (2) a consulté les consommateurs/le public et (3) les partenaires et fournisseurs.

Le (1) créateur consulte (4) la communauté de créateurs qui est organisée et soutenue par (5) les organisations de promotion des créateurs.

Le (1) créateur, (2) les consommateurs/publics consultés, (3) les partenaires et fournisseurs, (4) la communauté de créateurs et (5) les organisations de promotion des créateurs contribuent au (6) flux de contenu créatif. Le flux de contenu créatif est distribué en partie par Snapchat, Facebook, Twitter, Spotify, Instagram, YouTube, Pinterest et Apple Music.

Snapchat, Facebook, Twitter, Spotify, Instagram, YouTube, Pinterest et Apple Music sont détenus et exploités en grande partie par des entreprises mondiales basées à l’étranger.

(8) Le gouvernement « crée » et « met en vigueur » des cadres réglementaires et des mesures de protection pour le contenu.

Il y a des lacunes dans la couverture des politiques entre le moment où le contenu entre dans (6) le flux de contenu créatif et (1) le créateur, (2) les consommateurs/publics consultés, (3) les partenaires et fournisseurs, (4) la communauté de créateurs et (5) les organisations de promotion des créateurs.

Critères de conception

Cette initiative vise la création d’une série d’outils pouvant appuyer l’engagement des intervenants concernant des enjeux liés au soutien des créateurs, à leur protection et aux questions de droits d’auteur. Dans le cadre du projet, une série de profils ont été créés à partir des recherches entreprises dans le cadre de l’étude de consultation sur la rémunération versée aux créateurs, les moyens de subsistance et l’utilisation des droits d’auteur.

Pour Patrimoine canadien, la préparation de comptes rendus sur les défis à l’appui de cette initiative doit tenir compte de certains éléments de conception. Ces documents définissent certains des critères qui peuvent être utilisés pour mettre au point des stratégies d’engagement à l’appui de produits co-créatifs et d’ensembles de solutions quant aux politiques et aux programmes visant à soutenir les créateurs.

Un compte rendu sur les défis peut être décrit comme une initiative de co-conception visant à demander la participation de divers groupes d’intervenants afin de relever un problème, de le présenter d’une manière à l’envisager différemment, d’établir une série d’étapes pour amener des idées qui pourraient mener vers sa résolution et de faire part de suggestions sur la façon dont les meilleures de ces idées pourraient être converties en mesures réelles pour régler le problème au moyen d’un programme, d’une politique ou d’une conception de produit.

L’objectif est de tirer parti au maximum des possibilités de diversité et de concentration cognitive et de création de prototypes fonctionnels. Un prototype n’est pas nécessairement un produit fini, mais plutôt un produit ou un plan réel qui peut être mis en œuvre et qui peut être évalué quant à sa capacité à obtenir des renseignements sur les éléments qui peuvent être améliorés ou ajustés. Ces améliorations peuvent ensuite être ajoutées au prototype suivant, et le processus est répété tant que le résultat escompté n’est pas obtenu.

Pour la présente initiative, le compte rendu doit tenir compte des différences régionales dans l’ensemble du Canada, des différences dans les domaines de création et des types de modèles d’affaires à l’étude, et il doit représenter la diversité sociale (par exemple, le sexe, l’ethnoculture, la langue et le statut).

Les critères de conception comprennent des principes généraux ainsi que quelques recommandations précises. Un défi de conception peut comprendre des recommandations relatives à l’utilisation d’outils en particulier (outils de conception, éléments de preuve, ressources), qui sont généralement choisis en fonction de la portée du projet et des ressources disponibles, et inclure les participants qui ont accepté de relever le défi.

Les critères de conception d’un compte rendu sur un défi devraient comprendre les éléments suivants :

Principes : Des énoncés clairs relatifs aux principes du défi. Par exemple :

Ouverture : Ce critère indique que les solutions élaborées ne doivent pas être exclusives, mais plutôt accessibles aux membres de la communauté des créateurs et du gouvernement. Elles doivent aussi être modifiables et ajustables une fois adoptées.

Confiance : Les parties doivent établir des liens de confiance entre elles et participer au processus. Les activités qui peuvent orienter les participants dans le déroulement du processus et les informer sur le sujet et les liens qu’ils entretiennent avec les autres participants doivent être présentées au début de tout défi.

Transparence : L’accès à l’information, les ressources et la motivation sont des éléments nécessaires pour s’assurer que toutes les parties sont conscientes de ce qui est attendu de leur part et pour les encourager à rendre des comptes et à communiquer ce qu’ils font dans le cadre du défi, principalement pour que les autres équipes et Patrimoine canadien puissent apprendre de ce qu’ils ont créé.

Diversité : Cela comprend la diversité de représentation dans l’ensemble du réseau (c’est-à-dire dans le domaine visé par le problème, des créateurs aux consommateurs/publics cibles, en passant par les responsables des politiques). Les équipes chargées des comptes rendus sur les défis doivent s’assurer que les différents points de vue sont représentés, mais le choix de privilégier certains points de vue à d’autres peut être fait au cas par cas. Par exemple, un projet portant principalement sur les créatrices pourrait faire appel à plus de femmes que d’hommes.

Portée : Le compte rendu sur le défi doit définir les limites de ce qui est acceptable en matière de domaines d’intérêt, de ressources et d’autres limites pour s’assurer que les solutions proposées sont appropriées, faisables, mais aussi suffisamment flexibles pour faire place aux possibilités créatives.

Espace : Ce critère est pertinent si les comptes rendus sur les défis doivent avoir lieu à un endroit en particulier. L’espace disponible et les ressources connexes constituent un facteur essentiel dans la détermination du niveau de participation.

Composition des équipes : La taille et la forme des équipes chargées des comptes rendus sur les défis devraient correspondre à la portée et à la complexité du compte rendu. Dans la plupart des cas, il est recommandé que l’équipe principale soit composée de huit à dix membres, au plus. Il est à noter que la composition des équipes n’est pas la même chose que la participation : de nombreuses personnes pourront être amenées à travailler au projet pendant son cycle de vie, mais elles ne feront pas partie de l’équipe principale responsable de la gestion et de la mise en œuvre du projet. Des critères supplémentaires, fondés sur un aspect technique ou sectoriel (par exemple, le secteur de la création), le sexe, l’âge, la représentation régionale ou sur tout autre enjeu, peuvent être imposés au processus de composition des équipes.

Expérience/cadre d’évaluation

Introduction

Le présent document décrit une « expérience » proposée qui pourrait être utilisée pour mettre à l’essai des hypothèses sur l’utilisation de profils à l’appui de la « prise de conscience des autres points de vue » relativement à l’engagement des intervenants et aux initiatives de co-conception.

Les profils sont un moyen de faire participer différentes organisations aux discussions sur les enjeux concernant les créateurs et de permettre à différents publics de voir ce que serait la réalité d’un créateur selon un autre point de vue. Puisant dans les recherches réalisées avec des créateurs, les thèmes retenus des observations, des entrevues et d’autres données sont utilisés pour créer des échantillons de « modèles » de créateurs, lesquels sont communiqués aux publics cibles d’une manière à encourager la rétroaction et l’engagement des intervenants.

Les profils sont des outils utiles car ils :

Ce cadre d’évaluation vise à offrir un moyen d’évaluer la capacité des profils créés par Patrimoine canadien à atteindre les buts mentionnés ci-dessus.

Hypothèse : On met sur pied un programme, un projet ou une initiative pour permettre de recréer les profils générés dans le cadre de cette recherche actuelle en tableaux de profils à l’échelle humaine qui pourront être affichés publiquement et recréés en diverses autres formes (par exemple, numérique).

Conception

Les profils conviennent mieux en tant que démarreurs de conversations. Ainsi, un secteur d’exploration créera un moyen de lancer des conversations en présentant les profils à un groupe d’intervenants (par exemple, six à huit) et en leur posant une série de questions des intervenants avant et après l’activité.

Les groupes peuvent être recrutés à l’étranger dans un effort délibéré de diversification (intervenants différents), homogène (axé sur un sous-groupe d’intervenants en particulier) ou créés au hasard (par exemple, échantillonnage de commodité) à une activité, dans un endroit distinct.

Étape 1 : Soumettre tous les participants à une préenquête afin de déterminer leur niveau actuel de connaissances des besoins et des enjeux du créateur. L’enquête peut se faire verbalement et de façon informelle pour permettre aux participants d’ajouter plus de détails à leurs réponses. Les questions pourraient être axées sur :

Étape 2 : Présenter les profils au groupe. Tous les profils ou seulement un sous-ensemble pourraient être présentés, selon le groupe qui est convoqué. Montrer les profils aux participants et leur faire lire la description de chacun. Faire un suivi en lançant une discussion qui permet aux participants de poser des questions et de discuter de leurs expériences avec les profils. Cela permet de présenter davantage d’information, comme les détails sur la rémunération du créateur, ses sources de revenus, ses modèles d’affaires et ses pratiques de travail.

Étape 3 : Mener une entrevue ou une enquête après la discussion avec les participants et déterminer si les attitudes ou les connaissances ont changé. Comparer les différences qui existent en posant des questions. Il s’agira notamment des questions suivantes :

Les données peuvent être comparées aux données postérieures à l’utilisation et sont autonomes en tant qu’exploration qualitative des idées principales et des thèmes.

Ethnographie axée sur le salaire du créateur, les moyens de subsistance et l’utilisation de droits d’auteur : mener à des « profils de créateurs »

Mesures d’évaluation et d’étude

La liste de mesures potentielles suivante a été créée pour aider Patrimoine canadien à mettre au point des outils de recherche stratégique afin de recueillir des données et de surveiller l’espace du créateur, à l’appui du travail et des travailleurs participant à cet espace.

1. Revenu, rémunération et moyens de subsistance

Ces mesures sont conçues pour examiner les sources de revenus des créateurs. Elles visent à déterminer les sources de revenus et les types d’ententes auxquels les créateurs pourraient avoir recours pour faire dériver ce revenu des produits de la création.

2. Mesures de réseaux (médias) sociaux et de connaissances professionnelles

Les médias sociaux sont considérés comme le principal moyen de collaborer avec presque chacun des créateurs passés en entrevue dans le cadre du projet. Il est essentiel de comprendre l’utilisation des diverses plateformes de médias sociaux pour comprendre comment les créateurs communiquent avec leur public et leurs pairs et comment ils diffusent leur travail. Ces mesures sont tirées de la théorie sur les réseaux sociaux et des recherches actuelles sur l’utilisation des médias sociaux ainsi que des données proprement dites.

Utilisation des processus

Mesures d’influence du réseau

3. Collaboration avec les pairs

Les créateurs ont indiqué se fier aux pairs créatifs comme sources d’appui, de copromotion, d’inspiration et de connaissance. Ces mesures étudient les activités auxquelles pourraient participer les créateurs et leurs pairs, y compris les organismes d’appui.

4. Droit d’auteur

Ces mesures examinent les attitudes, les croyances et les expériences liées à l’utilisation des droits d’auteur.

5. Enjeux liés au modèle d’affaires

Ces questions sont liées aux sources de revenus et aux niveaux de contrôle connexes qu’ont les créateurs sur leur contenu.

Annexe

Sondage auprès des répondants clés

Les questions de sondage ci-dessous visent à offrir des moyens de recueillir des données auprès des créateurs et à encourager les échanges avec eux en ce qui concerne les moyens de subsistance, les réalisations artistiques et les droits d’auteur. Il s’agit d’un échantillon de sondage conçu pour offrir de l’orientation sur la collaboration avec les créateurs.

Ce sondage a été préparé pour Patrimoine canadien dans le but de comprendre les stratégies de subsistance des créateurs, leurs formes de rémunération et leur expérience en matière de droits d’auteur. Toutes les réponses demeureront confidentielles.

Aux fins de ce sondage, un créateur s’entend d’une personne qui s’adonne de façon intentionnelle à un travail de création afin de produire de l’art, des objets de design, des produits et des services qui sont déterminés par les intérêts du créateur et les conditions du marché. Le travail créatif se définit comme le temps consacré à la création, à la diffusion et à la promotion de vos produits créatifs ou à un emploi ou à la capacité d’entreprise.

Les termes « publics » ou « clients » sont utilisés pour désigner ceux qui recherchent ou reçoivent, ou pourraient rechercher ou recevoir, vos produits créatifs, peu importe le niveau d’engagement.

Section 1 – Travail créatif

La section suivante porte sur votre travail créatif et sur le produit qui en découle.

1.1. Veuillez décrire votre travail.

1.2. Quelles sources de revenus proviennent de votre travail créatif? Cochez toutes les réponses qui s’appliquent.

1.3. Quelles autres sources de revenus avez-vous? Cochez toutes les réponses qui s’appliquent.

1.4. Quel pourcentage de vos heures de travail est consacré à votre travail créatif chaque semaine?

1.5. Quel pourcentage de votre revenu annuel provient de votre travail créatif?

1.6. Veuillez indiquer le nombre et le type d’ententes de partenariat liées aux affaires en place ou d’ententes dont vous faites partie. Cochez toutes les réponses qui s’appliquent.

Section 2 – Diffusion et promotion du produit

La section suivante porte sur vos publics ou vos clients et sur vos méthodes de présentation et de promotion de vos produits auprès d’eux.

2.1. Veuillez décrire les publics ou les clients visés par votre travail créatif.

2.2. Quels moyens utilisez-vous pour diffuser vos produits créatifs à vos publics ou à vos clients? Cochez toutes les réponses qui s’appliquent.

2.3. Quelles méthodes utilisez-vous pour interagir avec vos publics ou vos clients? Cochez toutes les réponses qui s’appliquent.

2.4. Veuillez indiquer le volume d’activités parmi les diverses formes de médias utilisés pour interagir avec le public que vous effectuez pour faire la promotion de votre travail créatif. Si une forme de média ne s’applique pas, laissez cette ligne vide.

Médias Nombre de publications par semaine (selon le cas) Nombre de réactions par semaine (selon le cas) Nombre de suiveurs/ d’abonnés/ de visites (selon le cas) Temps moyen passé par semaine (heures) Valeur perçue de votre travail (1-5, 1 étant la valeur la plus basse et 5 étant la plus grande valeur)
Site Web
Facebook
Instagram
Twitter
YouTube/ Vimeo
Snapchat
Autres médias sociaux

2.5. Veuillez indiquer le pourcentage d’utilisation relatif à chaque forme de média que vous utilisez pour interagir avec les trois types de publics ou de clients associés à votre travail créatif. Si une forme de média ne s’applique pas, laissez cette ligne vide. Par exemple, indiquez quel pourcentage de votre site Web est consacré à l’influence des pairs influenceurs sociaux par rapport au temps consacré aux clients, aux partenaires ou aux fournisseurs.

Médias % de pairs influenceurs sociaux % de public ou clients (y compris les membres potentiels du public) % de partenaires et fournisseurs (y compris la direction)
Site Web
Facebook
Instagram
Twitter
YouTube/Vimeo
Snapchat
Autres médias sociaux

2.6. À quelles activités faites-vous régulièrement participer vos pairs professionnels? Cochez toutes les réponses qui s’appliquent.

Section 3 – Droits d’auteur

La section suivante porte sur les enjeux liés au système de protection des droits d’auteur au Canada.

3.1.Avez-vous déjà été impliqué dans une question d’ordre juridique (y compris le traitement d’une plainte officielle) sur les droits d’auteur comme plaignant au cours des cinq dernières années?

3.2. Avez-vous déjà été impliqué dans une question d’ordre juridique (y compris le traitement d’une plainte officielle) sur les droits d’auteur comme défendeur au cours des cinq dernières années?

3.3. Sur une échelle de 1 à 10, 10 étant la meilleure note, quel était votre niveau de satisfaction à l’égard des méthodes de travail avec les droits d’auteur disponibles actuellement (par exemple, bureau du droit d’auteur, protection juridique) ?

3.4. De quelle façon le système de droits d’auteur tel qu’il est aujourd’hui vous est utile dans votre travail créatif et pour votre subsistance?

3.5. De quelle façon le système de droits d’auteur tel qu’il est aujourd’hui mène-t-il à des obstacles à la création ou influence-t-il de façon négative la diffusion, la génération de revenus et la production de votre travail créatif et votre subsistance?

3.6. De quelle façon le système de droits d’auteur pourrait-il permettre de mieux protéger les créateurs et de mieux mettre en valeur leur travail?

Section 4 – Enjeux liés au modèle d’affaires

4.1. Quel pourcentage du revenu total de votre ménage provient de votre travail créatif ?

4.2. Quel pourcentage de vos heures de travail est consacré à votre travail créatif chaque semaine (« travail » se définissant comme le temps consacré à la création, à la diffusion et à la promotion de vos produits créatifs ou à un emploi ou à la capacité d’entreprise) ?

4.3. Quels sont les bénéfices nets réalisés grâce à votre travail créatif ? (Bénéfices nets = Revenu – dépenses liées au travail créatif)

4.4. Quels sont les obstacles à votre travail créatif?

4.5. Qu’est-ce qui facilite votre capacité à effectuer votre travail créatif ?

Section 5 – Caractéristiques du créateur

Votre âge aujourd’hui :

Sexe :

Nombre d’années de travail dans votre domaine actuel de pratique :

Code postal :

Auquel des groupes suivants vous identifiez-vous? (Cochez toutes les réponses qui s’appliquent) :

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