Stephen B. Simpson au congrès annuel de la Western Association of Broadcasters

Discours

Stephen B. Simpson, Conseiller régional de la Colombie-Britannique et du Yukon
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes

Banff (Alberta)
Le 8 juin 2017

Priorité à l’allocution

Je vous remercie de votre aimable présentation et de votre invitation à participer à la 83e conférence annuelle de la Western Association of Broadcasters (WAB). La Western Association of Broadcasters continue de faire un travail remarquable en organisant une conférence dynamique et en soulignant les réalisations des radiodiffuseurs de l’Ouest du pays.

Dans un secteur comme la radiodiffusion, il est essentiel de pouvoir s’appuyer sur des associations fortes et efficaces. Au CRTC, nous apprécions le rôle que joue la WAB dans la représentation de ses membres dans les Prairies. Je tiens à vous assurer que le CRTC demeure déterminé à collaborer avec des organisations comme la WAB pour régler les problèmes que rencontrent les exploitants.

Ce matin, je vais faire le point sur les activités récentes du CRTC et présenter le calendrier du Conseil pour l’an prochain ou les deux prochaines années. Je parlerai de l’évolution toujours plus rapide des changements technologiques et de ce que cela signifie pour les radiodiffuseurs canadiens.

Tout d’abord, je tiens à souligner que 2016 a été une année difficile pour beaucoup d’entre vous. Alors que la rentabilité des stations de radio est demeurée stable à l’échelle nationale, les radiodiffuseurs des Prairies ont connu un recul important des revenus totaux et de la rentabilité. Cette situation n’est guère surprenante étant donné que vos économies locales ont notamment subi les répercussions de la volatilité des prix du pétrole et de l’incendie de Fort McMurray.

Cela dit, les chaînes de télévision des Prairies n’ont pas été touchées dans la même mesure. Elles ont connu une baisse modérée des revenus et, bien que la rentabilité ait été encore négative en moyenne, une légère amélioration a été observée par rapport à l’année précédente.

Le mois prochain, le CRTC publiera les résumés financiers de 2016, qui brosseront un portrait plus complet de la santé du secteur de la radiodiffusion.

Changement technologique

Les résultats financiers peuvent varier d’une année à une autre, mais une constante demeure : le changement technologique.

C’est certainement un sujet populaire auprès de ceux qui prendront la parole aujourd’hui. J’ai bien aimé les propos de Gordon Borrell sur l’avenir de la radiodiffusion, lorsqu’il a décrit l’industrie comme un « marché très numérique ». Et je suis impatient d’entendre la présentation de Tom Webster sur le prochain bouleversement que connaîtront les médias.

J’ai travaillé dans les domaines de la radiodiffusion, de la publicité, de la production de médias et des médias interactifs. Cette expérience influence la perspective que j’ai de notre industrie. Comme bon nombre d’entre vous, lorsque j’ai commencé ma carrière, Internet n’existait pas et la seule fonction interactive que nous connaissions, c’était de se lever pour changer de chaîne sur le téléviseur.

Malgré tous ces changements technologiques, la clé du succès dans les médias reste la même : établir une connexion étroite et personnelle avec les publics cibles.

Un nouveau type de relations locales

Je suis convaincu qu’il y a un avenir pour un nouveau type de relations locales. La popularité de la consommation de produits locaux ou d’aliments produits dans un rayon de 100 milles ainsi que des bières artisanales fait partie de la mouvance générale. Les radiodiffuseurs qui connaissent du succès sont ceux qui savent tirer avantage de cette mouvance et qui font honneur à leurs racines collectives. Le public tend à faire confiance aux diffuseurs qui vivent dans la même collectivité qu’eux.

Le défi est de trouver une façon d’utiliser la technologie de manière créative pour communiquer avec les publics locaux. La société Golden West a trouvé une façon unique d’y parvenir dans les Prairies. Quand cette société ouvre ou achète une station dans un petit marché, elle crée un site Internet destiné à cette collectivité et encourage les résidents à utiliser le site comme babillard ou comme plateforme de discussion ouverte. C’est une façon créative de communiquer avec le public à l’aide d’un média moderne et complémentaire.

La station CHEK-TV à Victoria est un autre exemple de réussite locale. La station est née à la suite d’une faillite, et ce, grâce à un vaste appui de la collectivité il y a moins d’une décennie. Le mois dernier, CHEK-TV a pris la décision audacieuse d’investir dans les plus récentes technologies numériques afin de tisser des liens solides avec les publics locaux. Je qualifie cette décision d’audacieuse parce que de nombreux observateurs prétendent qu’il n'y a pas d’avenir dans la radiodiffusion locale. CHEK-TV soutient au contraire que le succès réside dans la diffusion rapide et fiable des actualités dans les bulletins de nouvelles ET sur les plateformes de médias sociaux.

Bien que les méthodes de diffusion changent, le besoin d’établir des liens demeure le même.

C’est pourquoi les informations et les nouvelles locales sont d’une importance cruciale pour les radiodiffuseurs locaux. Un service de nouvelles développé, ce n’est pas simplement souhaitable, c’est essentiel. Les Canadiens aiment leurs nouvelles locales; c’est ce qui ressort de nos derniers sondages lors de la consultation Parlons télé. Les Canadiens ont affirmé qu’ils attachent une grande valeur aux bulletins de nouvelles locales, qui les lient à leur collectivité. Les nouvelles locales aident les gens à comprendre ce qui se passe au coin de la rue et aux quatre coins du monde. En cette ère de prétendues fausses nouvelles, la responsabilité revient finalement aux diffuseurs locaux.

Comme vous le savez, le nouveau modèle de financement lancé par le CRTC permettra aux stations de télévision de plus facilement tirer parti de cette demande. À compter de septembre, un pourcentage des contributions versées par les câblodistributeurs pourra servir à la production de nouvelles locales. Les entreprises Rogers et Shaw tirent parti de la souplesse que procure la nouvelle politique. En effet, elles ont annoncé qu’elles réaffecteraient des fonds de leurs chaînes communautaires afin de soutenir la production de nouvelles locales sur les chaînes de télévision locales.

Les stations indépendantes – incluant celles à Medicine Hat et à Lloydminster – vont également avoir accès à un financement accru pour la production d’émissions de nouvelles locales de haute qualité.

Un nouveau type de concurrence entre les chaînes de radio et de télévision émergera‑t‑il au chapitre de la publicité locale? Peut-être. Mais, dans un monde tourné vers les applications, il existe de nombreuses occasions de monétiser le contenu. En collaborant, vous pouvez vous assurer qu’un contenu local de qualité obtient sa juste part du gâteau publicitaire. En fait, vous devriez tous collaborer afin d’augmenter votre part de marché.

Décision de différenciation des prix

Le CRTC s’assure que les radiodiffuseurs disposent du cadre réglementaire et des outils dont ils ont besoin pour réussir. La décision prise le mois dernier au sujet de la neutralité du Net en est un bon exemple.

Cette décision porte sur une pratique appelée la différenciation des prix. Il y a quelques années, Vidéotron a lancé un nouveau service de musique offert dans certains forfaits mobiles. Le service, connu sous le nom de Musique illimitée, offre à ses abonnés un accès à des services de musique en continu tout en exceptant les données. Les stations de radio canadiennes qui diffusent leur contenu en ligne n’ont pas été incluses dans ces services.

Le CRTC a statué que cette pratique violait le principe de la neutralité du Net. Les fournisseurs de services Internet doivent placer toutes les données sur un pied d’égalité afin d’accroître le choix des consommateurs, l’innovation et le libre échange des idées. Les fournisseurs de services ne doivent ni restreindre ni favoriser certains contenus. Ils peuvent se livrer concurrence pour ce qui est du prix, de la qualité du service, de la vitesse et de la limite d’utilisation de données, mais pas pour ce qui est de l’accès à certains contenus.

La décision du CRTC soutient un marché équitable en matière de services, d’expression culturelle et d’idées.

Favoriser l’établissement de liens significatifs

La musique en continu et la baladodiffusion gagnent en popularité. Selon Netwire, les recettes générées par la musique numérique comptaient pour 63 % des recettes provenant de la musique préenregistrée en 2016.

J’ai pleine confiance que le secteur de la radio va écarter les concurrents actuels de la même manière qu’il l’a fait avec les précédents en créant des liens solides avec les auditeurs. Il y a quelques décennies, les gens prédisaient le déclin de la radio avec l’avènement de technologies comme les rubans à 8 pistes, les cassettes et les fichiers MP3. Cependant, la radio a misé sur son avantage intrinsèque : sa capacité à favoriser l’établissement de liens étroits et précieux avec ses auditoires locaux.

Les stations de radio restent des références en matière de contenu local. Les auditeurs allument la radio pour écouter de la musique, mais aussi pour entendre les nouvelles, s’informer de la météo, de la circulation routière, des sports et des activités communautaires. Les catastrophes naturelles comme l’incendie qui a frappé Fort McMurray ainsi que les récentes inondations au Québec, en Ontario et dans le sud de la Colombie-Britannique en sont des exemples récents. La capacité de la radiodiffusion de réagir et de jouer un rôle de premier plan s’avère vitale pour les communautés locales.

Ce rôle de leadership a été reconnu par la Radio Television Digital News Association. En effet, plusieurs stations de radio et de télévision de l’Ouest ont été récompensées à l’échelle régionale et nationale pour leur couverture des incendies de Fort McMurray, dont News Talk 770 et 660 NEWS à Calgary, de même que 650 CKOM en Saskatchewan et Global TV à Edmonton.

Le succès continu des musiciens canadiens donne à la radio un autre avantage concurrentiel. Pas moins de quatre Canadiens figuraient cette année dans la catégorie du prix du meilleur artiste aux Billboard Awards. Au Canada, les radiodiffuseurs peuvent miser sur les talents canadiens pour créer des marques distinctives. Les auditeurs sont avides de découvrir de la nouvelle musique aux racines locales. Cette demande va façonner les offres des diffuseurs canadiens.

Sous de nombreux aspects, les radiodiffuseurs et les télédiffuseurs doivent relever un défi semblable : maintenir une part de marché devant des offres en ligne attrayantes. Les téléspectateurs peuvent accéder à une vaste gamme de contenus en ligne au moyen de presque n’importe quel appareil. La seule façon de soutenir la concurrence avec succès est d’établir des liens solides avec les publics cibles. Une programmation canadienne captivante et diversifiée contribuera à établir ces liens.

Activités à venir

Le CRTC aura un calendrier chargé dans les prochains mois. Nous allons publier une décision concernant les demandes que nous avons reçues visant à desservir les collectivités autochtones à Ottawa, Toronto, Calgary, Edmonton et Vancouver. Notre décision répondra à la nécessité pour ces collectivités d’avoir des stations qui reflètent leur héritage culturel et qui abordent des questions qui les concernent.

Nous avons lancé récemment le processus de renouvellement de licence de certains fournisseurs de services de télévision. Vous vous rappellerez que, l’automne dernier, nous avons renouvelé les licences pour une année seulement. Cette période plus courte nous permettra de vérifier si les fournisseurs adoptent les pratiques exemplaires que nous avons établies pour les petits services de base et la façon dont les autres chaînes spécialisées sont offertes. Nous invitons les Canadiens à nous faire part de leurs expériences.

La procédure de renouvellement de licence des stations de télévision indépendantes sera également lancée très bientôt.

Cet automne, nous entamerons des discussions sur la représentation de la diversité des genres dans les médias canadiens, plus particulièrement les femmes occupant des postes de direction. Selon les témoignages entendus lors des procédures de renouvellement de la licence des grands groupes médiatiques, les femmes demeurent sous-représentées dans les postes supérieurs médiatiques et de création. Cette situation doit changer. Le CRTC utilise donc son pouvoir de mobilisation pour rassembler l’industrie et mener cet important débat.

À moyen terme, le CRTC publiera en 2017-2018 les conclusions de ses recherches sur la radiodiffusion à caractère ethnique et décidera s’il est nécessaire d’actualiser sa Politique de diversité culturelle. Nous lancerons également un examen de la Politique sur la radio autochtone pour nous assurer qu’elle tient compte des réalités actuelles.

Conclusion

Le CRTC cherche de façon continue à permettre aux radiodiffuseurs comme vous d’innover vos produits et de mettre en œuvre des modèles d’entreprise fructueux afin d’offrir un meilleur service à votre public.

Nous devons tous nous adapter au changement : en fait, le succès exige que vous ayez une longueur d’avance sur le changement. Vous devez améliorer vos modèles d’entreprise ainsi que miser sur les nouvelles technologies et les adopter. Je sais que je ne suis pas la seule personne dans cette salle à penser que la radio et la télévision ont un bel avenir dans les Prairies. Bien qu’aucun d’entre nous ne puisse prédire l’avenir, il y a une chose que nous pouvons déterminer avec exactitude : les radiodiffuseurs qui connaîtront le succès seront ceux qui sauront le mieux établir des liens avec les auditoires canadiens.

Merci.

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