Alicia Barin à la conférence annuelle de la Canadian Communication Systems Alliance

Discours

26 septembre 2022

Alicia Barin, vice-présidente par intérim de la Radiodiffusion et conseillère du Québec

Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC)

Le discours prononcé fait foi

Merci pour cette gentille introduction. Je me sens privilégiée de donner le coup d’envoi de votre première conférence en personne depuis les restrictions relatives à la pandémie de COVID-19, en tant que l’une des personnes prononçant une conférence d’ouverture.

Avant de commencer, j’aimerais souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé des nations algonquine, huronne-wendat et anishinabewaki. Je remercie ces Nations et je rends hommage à leurs aînés.

Pour ceux d’entre vous qui viennent de l’extérieur de la province, bienvenue au Québec! J’espère que vous aurez l’occasion de découvrir certains éléments de notre culture unique pendant votre séjour. Je vous encourage également à passer un peu de temps à explorer les Laurentides. Je sais que certains d’entre vous se sont inscrits au golf ou au cyclisme dans le cadre de cet événement, mais si vous ne l’avez pas fait, c’est une région magnifique à visiter, surtout en automne.

Permettez-moi de dire que c’est un plaisir pour moi de participer à la conférence Connect 2022 et d’être parmi les personnes qui ont la même passion pour l’industrie des communications du Canada. Je félicite les organisateurs de la conférence d’avoir élaboré un programme aussi tourné vers l’avenir. L’événement de cette année promet d’être une occasion de tisser des liens entre nous et de découvrir de nouvelles idées.

Plus tôt dans ma carrière, j’ai travaillé chez Astral Media, un radiodiffuseur québécois, qui fait maintenant partie du groupe Bell Média. À son apogée, Astral comptait plus de 80 stations de radio partout au Canada, ainsi que deux douzaines de chaînes de télévision payante et spécialisée. J’étais la vice-présidente de la planification stratégique, et une grande partie de mon rôle chez Astral consistait à cerner et à mettre en œuvre des modèles d’affaires rentables. Comme chacun le reconnaît aujourd’hui, il s’agit d’un défi permanent dans un secteur qui évolue à un rythme exceptionnellement rapide.

Je me suis éloignée de la radiodiffusion en 2013 pour travailler dans d’autres secteurs. Je suis maintenant de retour, mais de l’autre côté de la table, en tant que régulatrice désormais. Et je peux vous dire que le travail est tout aussi stimulant, car maintenant, en tant que vice-présidente par intérim de la Radiodiffusion et conseillère au CRTC, vos enjeux sont aussi les miens.

Je sais que les membres de la CCSA ne sont pas étrangers aux défis. Votre engagement envers vos clients et vos entreprises est évident. Vous reconnaissez clairement comment ces deux éléments sont liés. Et même si les modèles d’exploitation et les offres de produits des membres de la CCSA peuvent différer, le succès dépend absolument de la qualité du service à la clientèle.

L’importance des services de communication que vous fournissez n’a été que renforcée par la pandémie. Les Canadiens ont adopté les technologies de communications numériques qui dépendent de la transmission à large bande et sans fil dans une plus large mesure, par nécessité, mais aussi en raison de l’évolution des besoins et des comportements. Le résultat est une sorte de changement radical. Par exemple, pour beaucoup d’entre nous, le travail à domicile est devenu la norme. Notre vocabulaire quotidien comprend désormais des mots comme Zoom, Teams et FaceTime.

Cela dit, je me réjouis du retour des conférences en présentiel comme celle-ci. Je me suis ennuyée des réunions en personne et j’ai hâte de parler directement avec certains d’entre vous plus tard au courant de la journée.

L’adaptation au changement est au cœur des préoccupations de la CCSA depuis près de trois décennies. Je crois comprendre que l’Alliance a vu le jour lorsqu’un groupe d’exploitants indépendants de télédiffusion par câble se sont regroupés pour saisir des occasions et des défis communs. Aujourd’hui, vos membres sont beaucoup plus diversifiés et fournissent un large éventail de services dans un environnement toujours plus concurrentiel.

Les membres de la CCSA font face à la concurrence et ont fait preuve d’une résilience remarquable au cours des périodes de changement transformateur. L’immobilisme n’a jamais été une option, en particulier au cours des 30 dernières années. Je me souviens de quelques scénarios de changements technologiques qui ont mis à l’épreuve la résilience du secteur, à commencer par les « étoiles de la mort » du début des années 1990. Si vous êtes assez vieux, vous vous souviendrez que ce terme s’appliquait aux satellites de radiodiffusion directe qui menaçaient l’ensemble du secteur canadien des communications.

Ensuite, au début des années 2000, la transition de l’analogique au numérique a changé la donne. Cette évolution s’est accompagnée d’une formidable occasion de livraison numérique, de numérisation du contenu et de réduction des contraintes de capacité, ainsi que la possibilité d’offrir des services Internet et de télécommunications. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans l’ère du protocole Internet et de la diffusion en continu vidéo en ligne. Pour certains d’entre vous, cela peut être excitant; pour d’autres, cela peut être inquiétant. Mais, à mon avis, cela est tout à fait normal dans ce secteur.

La vérité est qu’aucun secteur de l’industrie canadienne des communications n’a jamais eu la vie facile, du moins pas pendant une longue période.

Si les services de programmation traditionnels, ainsi que les distributeurs par câble et par satellite, restent pertinents dans le paysage actuel des communications, les prochains perturbateurs de contenu et de diffusion sont déjà là : les plateformes vidéo basées sur le nuage, par exemple, ainsi que la 5G et les satellites en orbite basse à l’horizon. Face à ces nouvelles technologies et à d’autres, tous les acteurs de l’écosystème des communications du Canada, quelle que soit leur taille, doivent s’adapter. Il s’agit notamment des producteurs de contenu, des diffuseurs et des fournisseurs de services de télécommunication et à large bande.

Les organismes de réglementation tels que le CRTC doivent également s’adapter. En fin de compte, nous servons tous le même client – et le succès continu de reposer sur notre capacité à bien servir les Canadiens dans un environnement en évolution.

En tant qu’organisme de réglementation, le CRTC a pour objectif de protéger l’intérêt public. Notre objectif est de veiller à ce que nous ayons accès à un système de communication de classe mondiale qui encourage l’innovation et enrichit la vie de tous les Canadiens. Un tel système ne peut tout simplement pas exister sans la contribution d’exploitants indépendants comme les membres de la CCSA. La vaste géographie du Canada ainsi que la taille et l’emplacement de nos collectivités font en sorte qu’il est difficile de fournir des services de qualité supérieure, axés sur la clientèle, de manière rentable, particulièrement dans les régions éloignées. Le CRTC reconnaît le rôle important que jouent de nombreux membres de la CCSA en vue de relever ce défi.

Je voudrais maintenant consacrer quelques minutes à trois dossiers du CRTC qui, je le sais, vous intéressent, en commençant par le dossier du Fonds pour la large bande. Depuis le lancement de notre premier appel de demandes en 2019, le Fonds a soutenu des projets en vue de connecter davantage de collectivités et de foyers et d’améliorer la connectivité mobile le long des routes principales. Jusqu’à présent, le Fonds a engagé plus de 225 millions de dollars dans des projets qui promettent d’améliorer l’infrastructure fixe et mobile à large bande dans plus de 200 collectivités. Je dois préciser que la moitié de ce financement est allée à des acteurs plus petits.

La plupart des réactions que nous avons reçues au sujet du Fonds pour la large bande portent sur deux sujets de préoccupation : notre processus de demande est onéreux et nous ne contactons que les personnes sélectionnées pour un financement. Certains demandeurs ont exprimé leur frustration parce qu’ils ne peuvent pas obtenir des informations qui pourraient les aider à renforcer leurs futures demandes. Malheureusement, de la manière dont le Fonds a été mis en place, le CRTC n’est pas autorisé à fournir une rétroaction.

Nous entendons cependant vos préoccupations. Le Conseil prévoit de lancer une révision de la politique du Fonds pour la large bande dans les mois à venir afin de s’assurer qu’il continu à atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé. Je m’attends à ce que les membres de la CCSA participent à cet examen et fassent part de leurs idées pour améliorer le Fonds et ses processus.

L’objectif annoncé du gouvernement du Canada est de faire en sorte que tous les Canadiens puissent avoir accès à la large bande d’ici 2030. Le Fonds pour la large bande du CRTC est l’une des nombreuses initiatives du secteur public en vue d’atteindre cet objectif, qui comprennent le Fonds pour la large bande universelle d’ISDE, ainsi que celles administrées par les provinces, les territoires et d’autres organisations. Chaque programme de financement comporte des objectifs et des critères particuliers.

Le Fonds pour la large bande du CRTC vise à accroître l’accès dans les régions rurales et éloignées du Canada. Ceci comprend les communautés autochtones qui sont parmi les plus mal desservies du pays. Parmi les demandes que nous avons approuvées à ce jour, certains projets permettront d’améliorer l’accès à Internet dans 89 communautés autochtones.

Grâce aux répercussions combinées de toutes les initiatives, de bons progrès ont été réalisés en vue de l’atteinte de l’objectif d’ensemble. Nous n’en sommes cependant pas encore là, et je m’attends à ce qu’il y ait de futurs appels de demandes pour le Fonds pour la large bande.

Le deuxième dossier sur lequel nous avons beaucoup travaillé concerne les obstacles potentiels au déploiement de la large bande. Nous savons qu’il peut être difficile d’accéder aux poteaux téléphoniques et autres structures de soutien, et qu’un accès inopportun et coûteux peut entraver le déploiement de la large bande en général et, de façon plus urgente, dans les zones mal desservies.

Beaucoup d’entre vous ont participé à nos consultations pour déterminer les obstacles au déploiement de la large bande, ainsi qu’à notre instance parallèle sur l’accès aux structures de soutien. Le CRTC vous est reconnaissant de la contribution que vous avez fournie. Soyez assurés que votre avis éclairera notre décision. Mais n’oubliez pas qu’en tant que tribunal administratif, le CRTC doit respecter le principe de l’équité procédurale, s’assurer que le dossier public est complet et analyser les éléments de preuves qui ont été soumis. Parfois, cela prend plus de temps que nous le souhaiterions. Nous vous remercions de votre patience pendant que nous travaillons à l’achèvement de ces instances.

Enfin, un troisième dossier qui pourrait vous intéresser, et qui intéresse certainement le Conseil, est le projet de loi C-11. Nous suivons de près l’étude par le Parlement de ce projet de loi, qui vise à moderniser la Loi sur la radiodiffusion. Le projet de loi C-11 propose de clarifier la compétence du CRTC à l’égard des diffuseurs en ligne. S’il est adopté, le projet de loi a l’intention de nous donner la possibilité de commencer à égaliser les chances entre les acteurs traditionnels et les acteurs en ligne, et de faire en sorte que les acteurs en ligne contribuent au système de radiodiffusion. Le projet de loi a également l’intention de mettre en place un régime d’application plus robuste et plus souple pour garantir que les mesures de conformité prises par le CRTC sont ciblées et mesurées.

Si le projet de loi C-11 reçoit la sanction royale, nous serons prêts à agir rapidement pour lancer des consultations publiques et recueillir des opinions et des éléments de preuves. La contribution de la CCSA et de ses membres sera la bienvenue dans ces futurs travaux.

En fin de compte, les membres de la CCSA et le CRTC ont en commun plusieurs des mêmes défis. Et tous les deux, nous nous soucions profondément de l’intérêt public. Une partie du rôle du CRTC consiste à favoriser les conditions qui permettent au système de communications de répondre aux besoins des Canadiens.

Je reconnais qu’il s’agit d’un défi de taille alors que vous traversez un nouveau cycle de changements rapides. Mais la demande de contenu, de connectivité et de services que vous fournissez n’a jamais été aussi forte. J’ai une immense confiance dans votre capacité à réussir, c’est-à-dire à exploiter la puissance des technologies existantes et émergentes et à continuer à faire ce que vous faites le mieux, à savoir connecter, et connecter avec, les collectivités que vous servez.

Je vous remercie de votre attention et je vous souhaite une conférence très fructueuse, agréable et inspirante. 

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