Bram Abramson à la conférence annuelle de l’Association des fournisseurs de service Internet sans fil (CanWISP)
Discours
Gatineau (Québec)
4 mars 2025
Bram Abramson, conseiller, région de l’Ontario
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC)
Le discours prononcé fait foi
Merci de votre aimable présentation et de votre accueil chaleureux. C’est un plaisir d’être de retour parmi vous ici à Gatineau, sur le territoire algonquin anishnaabeg non cédé et non abandonné. Je remercie le peuple algonquin anishnaabeg de m’accueillir en tant que visiteur et d’être les gardiens des terres et des eaux de cette région depuis des temps immémoriaux.
Je remercie l’Association des fournisseurs de services Internet sans fil (CanWISP) de m’accueillir de nouveau. C’est la troisième année consécutive et je pense que c’est la quatrième fois que je m’adresse à vous de cette tribune. Pourrais-je être désigné membre honoraire maintenant?
L’entrepreneuriat et cette période formidable
Les organisateurs de cet événement m’ont demandé le titre de mon allocution. Je me suis donc demandé : qui sont les membres de CanWiSP et que vivent-ils ces derniers temps? Et j’ai trouvé un titre : L’entrepreneuriat et la connectivité en cette époque formidable.
Vous êtes certainement des entrepreneurs de la connectivité. En tant que fournisseurs de services, vous représentez des professionnels qui déploient l’accès Internet haute vitesse aux personnes qui vivent dans des endroits où il y a peu d’accès. Vous le faites efficacement, afin de combler les lacunes et d’adapter la bonne technologie aux besoins correspondants. Vous utilisez le spectre à son plein potentiel. Vous menez vos activités grâce à des modèles d’affaires allégés. Vous évoluez dans des environnements réglementaires. Vous êtes souvent au service de communautés dans lesquelles vous vivez et vous devez rendre des comptes non seulement au téléphone, mais aussi à l’épicerie et partout où vous allez.
L’année dernière, pendant la période des questions et réponses, on m’a demandé comment pouviez-vous espérer concurrencer un important fournisseur étranger de services par satellite qui s’est installé dans notre marché des télécommunications relativement ouvert, et qui a investi énormément d’argent pour couvrir une grande partie du Canada. Je pense que vous tous dans cette pièce, avez quelque chose de particulier à offrir, bien au-delà d’une structure de coût très différente. C’est que vous êtes d’ici. Vous écoutez ce qui se passe autour de vous, dans les communautés que vous desservez. Votre approche est centrée sur la clientèle et sur la communauté.
J’ai assisté à la récente conférence annuelle de l’Association des municipalités rurales de l’Ontario (ROMA) et j’ai vu que CanWISP y avait un kiosque. Vous vouliez être présent pour les municipalités qui disent : écoutez, nous comprenons qu’il y a tous ces programmes de financement et toutes ces entreprises de télécommunications et ces fournisseurs de services Internet (FSI), mais nous n’avons toujours pas la large bande intégrée dans leur notre communauté et nous ne savons pas avec qui communiquer pour l’obtenir. Vous avez créé une catégorie « membres ». Vous prenez les choses au sérieux pour cerner et éliminer les obstacles et permettre la construction des réseaux. Vous êtes réellement des entrepreneurs de la connectivité.
D’ailleurs, je crois que personne n’oserait affirmer que notre époque n’est pas formidable. Affirmer que la COVID-19 a changé les choses semble déjà dépassé tant pour les services à large bande que pour leur rôle dans le développement économique des communautés. Nous cherchons de nouvelles façons de garder les choses formidables. Qu’il s’agisse de perturbations technologiques constantes, de nouveaux concurrents à l’horizon, de la hausse de l’inflation et, avec elle, des coûts opérationnels, de l’incertitude sur la structure des prix du matériel que vous achetez sur le marché international, de l’évolution de l’environnement politique — cela fait beaucoup, je le sais bien.
Toutefois qui est mieux placé que les entrepreneurs pour gérer efficacement le changement, s’adapter rapidement et favoriser la souplesse et l’innovation dans les négociations et faire valoir leurs arguments sur les marchés internationaux en faveur du capital-développement de façon efficace et convaincante?
Au CRTC
En ce qui me concerne, j’ai maintenant accompli deux ans et un mois de mon mandat de cinq ans au CRTC à titre de conseiller pour la région de l’Ontario. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que nous sommes toujours occupés.
Je crois que nous avons progressé sur plusieurs fronts. Nous avons entrepris le travail de modernisation du Fonds pour la large bande, qui permet d’assurer un service universel au Canada en déployant des installations de télécommunications essentielles et durables dans les régions les plus difficiles d’accès du pays. En même temps, nous avons pris des mesures pour améliorer la concurrence sur les marchés des télécommunications de diverses façons : des poteaux jusqu’au câblage souterrain, en passant par l’accès de gros et le transport, que nous sommes toujours déterminés à examiner.
Notre objectif demeure toujours à peu près le même.
Nous travaillons afin que la population canadienne bénéficie d’un choix accru en matière de services de télécommunications abordables. Nous souhaitons plus d’investissement dans des réseaux de grande qualité. Nous reconnaissons le rôle essentiel des entreprises de télécommunications de toutes tailles dans le déploiement efficace de la connectivité aux communautés mal desservies.
Nous travaillons pour que tous les Canadiens soient branchés à des services haute vitesse fiables. Il en va de même pour les communautés autochtones, rurales et éloignées, qui sont traditionnellement mal desservies. Pour atteindre notre objectif, il est primordial de stimuler l’investissement et le travail dans ces communautés.
Nous travaillons à établir un marché dynamique, concurrentiel et équitable pour vous et pour les consommateurs qui comptent sur vous. C’est ainsi que la concurrence et le choix pourront s’épanouir, partout où des entrepreneurs futés trouveront les moyens de faire fonctionner ce marché. Dans un marché équitable, les consommateurs savent ce qu’ils obtiennent, ce qui leur est offert et ont la possibilité de changer de fournisseur s’ils le souhaitent.
Nous travaillons également à établir un système de communications plus fiable et plus sécuritaire pour les Canadiens. Les services de télécommunications sont les gardiens de la connectivité qui appuie l’inclusion sociale, la culture, l’économie et la participation financière. Sans oublier l’éducation, les services de santé et les occasions d’emploi; toutes les sphères de la vie dans une société numérique. Vos clients comptent sur vous pour gérer la connectivité afin qu’elle assure leur sécurité. Ils comptent aussi sur vous pour maintenir cette connectivité, car dans des situations extrêmes, ils ont plus que jamais besoin de la connectivité. La fiabilité et la résilience sont des notions plus importantes que jamais.
Structure de soutien et accès
Un des plus importants volets de travail pour les bâtisseurs de réseaux à large bande a été notre travail sur les mesures réglementaires pour donner plus efficacement l’accès aux poteaux des entreprises de télécommunications. L’an dernier, je vous ai parlé de certaines de nos décisions dans ce domaine, y compris des échéanciers précis, du coût du travail correctif, des négociations de bonne foi sur les mises à niveau, la préparation, les installations prêtes à l’emploi, les installations préfabriquées et ainsi de suite.
La majorité de notre travail touche les tarifs. Un tarif n’est qu’un aspect d’un contrat offert à tous les clients admissibles. On peut en préciser les prix, les modalités et les conditions. Plus tôt cette année, nous sommes arrivés à des tarifs définitifs pour les réseaux de communication qui témoignent de nos décisions. Nous avons hâte de voir le résultat de tout cela.
Entre-temps, nous travaillons à une autre décision au sujet des connexions sans fil aux poteaux. Autrement dit, il s’agit de savoir si on devrait éventuellement modifier et élargir les règles exigeant que les propriétaires de réseau de télécommunications permettent aux fournisseurs tiers de brancher du matériel sans fil à leurs poteaux. Quels types d’installations pourraient être déployés sur ces poteaux pour soutenir les réseaux sans fil? Qu’est-ce que cela voudrait dire pour la capacité de réserve, les normes de construction et l’interférence? Que peut faire le CRTC pour simplifier les processus?
Comme le CRTC a été saisi de cette question, je ne peux évoquer un résultat possible. Je peux toutefois affirmer que nous avons l’intention de rendre bientôt une décision concernant cette importante question. Toute décision favorisera une concurrence durable tout en priorisant l’investissement dans le réseau et l’utilisation de l’infrastructure existante.
Par ailleurs, nous travaillons activement depuis longtemps avec toutes les parties prenantes, y compris les municipalités, les entreprises de télécommunications et les citoyens pour aider à favoriser l’accès à d’autres travaux de génie civil et aux mesures de soutien nécessaires pour bâtir des réseaux modernes. Pour faciliter ce processus, nous avons convoqué les parties entre 2011 et 2013 afin d’élaborer un modèle d’entente sur l’accès municipal. Depuis, nous avons continué de régler des différends concernant ces ententes et les questions connexes, et nous avons des dossiers en cours dans ce volet de travail.
Nous avons également établi des règles d’accès équitable pour la concurrence entre les fournisseurs de services de communication dans les immeubles multilocataires, ou IML, il y a plus de 20 ans, en 2003, et les avons peaufinées davantage en 2021. Notre principe directeur est de permettre aux utilisateurs d’accéder au réseau de leur choix. Les concurrents ont le droit d’installer le réseau. La prise de décisions entre les immeubles et les réseaux qui ne peuvent pas s’entendre sur des modalités continue d’être un autre volet de travail important pour nous.
Ce que j’affirme jusqu’à maintenant, c’est qu’il faut trouver des façons de réduire les dépenses liées à la création de réseaux en s’attaquant aux obstacles administratifs et réglementaires et au fardeau administratif qui font que les projets de déploiement prennent plus de temps ou sont moins efficaces. Il y a cependant toujours plus de travail à faire. D’ailleurs, j’ai constaté qu’appliquer l’analyse des causes fondamentales à des études de cas détaillées est l’une des meilleures façons de cerner ce qui fonctionne.
Parfois, l’analyse des causes fondamentales mène à trouver des secteurs où notre aide est nécessaire. Elle mène parfois à d’autres idées. À titre d’expérience de réflexion, prenons l’exemple de l’infrastructure de fibre invisible, c’est-à-dire l’espace inutilisé dans les conduits, l’espace dans les gaines et la fibre non éclairée construite par les municipalités, les services publics, les entreprises de transport ferroviaire, les institutions publiques et les entreprises privées pour usage interne à but non commercial, afin d’éviter un risque réglementaire ou simplement parce qu’elles n’en ont pas la capacité. L’infrastructure de fibre invisible, que ce soit dans les secteurs du transport métropolitain ou rural, n’est généralement pas touchée par la réglementation du CRTC. Elle n’est pas non plus accessible aux constructeurs de services à large bande, même là où on en a grandement besoin. Je me demande donc parfois ce qui pourrait être fait, surtout dans les régions rurales et éloignées, si nous trouvions des façons de travailler de façon créative et en collaboration pour cerner ces risques et collaborer à des solutions mutuellement acceptables afin de débloquer une partie de la capacité latente et des revenus perdus que représente la fibre invisible.
Ce n’est là qu’une idée dont quelques personnes ici présentes m’ont fait part. Je sais qu’il y en a d’autres. Vous savez ce qu’on dit toujours : si vous voyez quelque chose, signalez-le. Ce que je souhaite vous transmettre ici, c’est de ne pas hésiter, dès que vous remarquez quelque chose qui n’a pas de sens, de le signaler à l’organisme de réglementation. Combler les lacunes en matière de connectivité est déjà difficile. Nous espérons que nous pouvons être vos partenaires en vous facilitant les choses.
Fonds pour la large bande
Bien sûr, peu importe les efforts que nous déployons pour réduire les coûts administratifs, le coût de l’équipement et de l’effectif fera toujours en sorte que l’expansion des réseaux ne pourra pas être entièrement réalisée par les seules forces du marché. Vous le savez bien, dans vos communautés, les derniers ménages sont souvent les plus difficiles à atteindre.
Les données ouvertes que nous publions révèlent que 21,8 % des ménages des régions rurales n’ont pas accès à une connectivité terrestre fiable qui atteint notre objectif de 50/10. Ce qui signifie que plus de 688 000 ménages dépendent des services par satellite, qui sont très chers, lorsqu’ils sont disponibles. Bien qu’essentiels pour combler les lacunes, ils sont toutefois sensibles à la météo, limités dans leur densité de transmission et ne créent pas l’infrastructure à long terme et les occasions de développement économique dans la communauté, ce que font les réseaux permanents.
En 2016, nous avons décidé de remanier notre programme qui assurait un service téléphonique de base à tous les Canadiens et de créer le Fonds pour la large bande, qui est neutre en matière de concurrence. Nous avons établi les critères pour ce fonds en 2018 et lancé trois appels de demandes : les deux premiers en 2019, puis le troisième à la fin de 2022. Depuis notre dernière rencontre, nous avons continué d’engager des fonds dès le troisième appel : pour les communautés inuites du nord du Québec, sur près de 100 kilomètres de routes principales à Terre-Neuve-et-Labrador, au Québec et en Ontario, ainsi que pour les routes et les communautés rurales du Yukon, de la Colombie-Britannique et du Manitoba.
Nous avons continué d’améliorer notre gestion du Fonds pour la large bande. L’année dernière, nous avons annoncé bon nombre de changements dans trois grands domaines : accélérer la présentation et l’évaluation d’une demande, aider les demandeurs autochtones et mettre à jour notre approche des cartes d’admissibilité.
Sur le plan de la rapidité de la présentation et de l’évaluation des demandes, nous avons simplifié certains des critères d’admissibilité et d’évaluation, comme l’exigence de proposer des forfaits et des tarifs précis et nous avons réduit les catégories d’accès et de transport afin de simplifier les choses. Nous avons réduit la quantité d’information requise à toutes les étapes du processus de financement. Nous avons regroupé des exigences distinctes en matière de rapports.
Concernant la réduction des obstacles pour les demandeurs autochtones, nous avons fait un bon nombre de changements, y compris sur les consultations, le consentement, la sensibilisation et la mobilisation. Tout cela mènera à un processus autonome que nous menons pour élaborer conjointement un volet autochtone distinct pour le Fonds pour la large bande à l’aide de l’équipe des Relations autochtones que le CRTC a mise sur pied.
Finalement, pour ce qui est de rendre notre cartographie plus logique, nous avons laissé tomber les hexagones pour adopter une approche d’appel par appel, ce qui permet d’élargir la façon dont nous définissons les principales voies de transport et de fournir un moyen de déterminer les voies qui fournissent des liens clés entre les communautés.
Je sais toutefois que certains d’entre vous auraient aimé qu’on aille plus loin. Pas un seul d’entre vous n’a posé de questions sur mon opinion minoritaire. Le Conseil est un organisme collégial composé de neuf membres, conseillés par le personnel. Nos décisions sont prises soit par l’ensemble du CRTC, soit par des comités et des groupes d’experts choisis parmi les neuf membres. L’une de nos forces est la diversité des compétences et des expériences dont nous profitons tous et que nous mettons à contribution dans nos décisions. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout. Mais la capacité et la souplesse d’exprimer des opinions minoritaires au dossier public est un aperçu important de certaines des différentes façons dont les soumissions que nous recevons et le dossier que nous créons sont lus, reçus et traités.
Autrement dit, et je n’insisterai jamais assez là-dessus, l’engagement est important. J’ai souvent parlé de l’importance pour les entreprises de télécommunications de toutes tailles de rencontrer régulièrement leur conseiller régional. Invitez-nous à visiter vos installations et aidez-nous à comprendre vos activités, vos défis et les conditions dans lesquelles vous devez les relever. Plus nous aurons une vue d’ensemble du secteur, mieux nous serons en mesure de percevoir cette vue d’ensemble selon les points de vue que nous apportons dans le cadre de nos activités.
Un marché équitable
Maintenant, la protection des consommateurs fait partie d’un marché concurrentiel. L’automne dernier, nous avons publié notre Plan d’action pour protéger les consommateurs, qui donnent un aperçu des mesures que nous avons en place et selon lesquelles nous travaillons pour assurer la clarté des contrats, réduire le choc de la facturation et promouvoir la transparence dans le choix du fournisseur de services et de nos attentes envers ces derniers.
Ces mesures à l’intention des consommateurs comprennent des éléments – comme le Code sur les services Internet qui établit une sorte de code de la route pour les consommateurs concernant les services à large bande; ainsi que le CPRST, l’arbitre des plaintes qui administre le Code sur les services Internet et l’exécution des contrats de façon plus générale. Nous avons des règles concernant les annulations rapides. Des normes techniques poussées permettent non seulement de s’assurer que, lorsque les consommateurs veulent changer de fournisseur de services, ils peuvent demander à leur nouveau fournisseur d’annuler leur ancien service en leur nom, mais aussi de faire en sorte que toutes les bonnes données soient transférées en coulisse au nouveau fournisseur. Les tests de vitesse que nous effectuons de temps à autre aident à vérifier la qualité des produits livrés sur le marché.
De telles règles et mesures de protection ne protègent pas que les consommateurs. Elles aident aussi à protéger le processus concurrentiel pour les participants du marché comme vous tous, car elles veillent à ce que les consommateurs fassent des choix éclairés fondés sur un portrait exact des prix et des services sur une longue période.
Bien sûr, comme pour tous les autres volets de travail dont j’ai parlé, le travail n’est jamais fini. Nous tenons actuellement une série de quatre consultations touchant le choix, le changement et l’annulation d’un forfait.
La première consultation concerne l’établissement de règles claires pour informer les clients lorsque leur forfait arrive à expiration. La seconde porte sur les frais que certains fournisseurs de services peuvent facturer lorsqu’un abonné annule ou modifie un forfait.
La troisième consultation concerne les outils que les fournisseurs offrent aux abonnés pour gérer leurs forfaits, comme les portails en ligne. La quatrième consultation porte sur la normalisation des renseignements : les fournisseurs de services devraient-ils être tenus de fournir des renseignements normalisés afin de faciliter la comparaison des forfaits par les Canadiens. Pour utiliser un exemple que tout le monde connait: nous sommes tous habitués à voir les étiquettes nutritionnelles sur l’emballage des aliments. L’idée serait de s’en inspirer pour établir des normes et des méthodes communes pour communiquer l’information sur les services à large bande, afin qu’elle puisse être transmise de façon uniforme d’un fournisseur à l’autre.
Nous prévoyons tenir une audience publique plus tard cette année pour traiter cette question en détail. Nous sommes conscients que de telles exigences pourraient imposer un fardeau aux fournisseurs de télécommunications, petits ou grands. Nous avons à trouver un équilibre entre les fardeaux et sur qui ils sont imposés et d’évaluer leurs avantages pour assurer la protection du processus concurrentiel dans l’intérêt des consommateurs. C’est une tâche qui nous tient à cœur et que nous entreprenons avec minutie.
Le cadre continue donc de progresser. Nous avons un bon nombre de questions à régler concernant la protection des consommateurs et pour lesquelles nous solliciterons vos idées et interventions.
Une de nos instances examinera nos codes de protection des consommateurs : le Code sur les services Internet, le Code des fournisseurs de services de télévision et le Code sur les services sans fil. Ces trois codes établissent les droits et les obligations qu’il vous incombe de protéger. Tous les trois sont administrés par le CPRST que plusieurs d’entre vous connaissent bien. Ces trois codes ont un nombre de dispositions communes qui se recoupent. Nous songeons à les combiner pour offrir plus de clarté, de simplicité et d’uniformité dans tous les services. Nous consulterons à ce sujet.
Nous continuerons de nous concentrer sur la fiabilité et sur les répercussions des pannes et des interruptions sur les Canadiens. Comme certains d’entre vous le savent, nous avons en place un cadre intérimaire de signalement des pannes. Mais nous avons également mené des consultations sur la mise en place d’un cadre plus durable de signalement des interruptions et de mesures correctives qui pourrait comprendre une communication claire avec les abonnés, et même dans certaines circonstances, le remboursement des pertes de service prolongées.
Encore une fois, toutes ces mesures nécessitent des compromis. À quels fournisseurs devraient-elles s’appliquer, le cas échéant, et dans quelles circonstances? Comment peut-on simplifier, normaliser et harmoniser les exigences que nous établissons avec les présentes façons de travailler, les outils et le soutien pour réduire le fardeau administratif? Comment nous assurer que les exigences sont axées sur l’amélioration de la confiance et de l’expérience de l’abonné et sur la protection du processus concurrentiel et non pas sur la consommation des ressources des fournisseurs? Autrement dit, comment nous assurer que le jeu en vaut la chandelle?
Consultez notre site Web et collaborez avec vos associations professionnelles et vos conseillers afin d’être à jour sur nos instances et nos progrès qui concernent nos volets de travail en matière de protection des consommateurs. Comme toujours, votre opinion est importante pour notre travail. Lorsque vous inscrivez vos interventions écrites au dossier de nos instances, nous pouvons en tenir compte dans les règles que nous adoptons et notre façon de les structurer. En retour, nous travaillons à partir de notre base de connaissances sur ce que nous savons et ce que nous avons vu – y compris les visites sur place auprès de diverses entreprises de télécommunications de toutes tailles partout au pays.
Sécurité, fiabilité et résilience
Le CRTC fait partie d’un effort plus vaste du gouvernement pour protéger la population canadienne des arnaques, des logiciels malveillants, de l’hameçonnage et d’autres menaces électroniques. Nous avons tous lu les manchettes au cours des dernières années sur les réseaux zombies, qui sont des réseaux de matériel compromis. En 2022, nous avons constaté que les Canadiens ont besoin de meilleures protections contre les attaques aux infrastructures, comme les réseaux zombies. Nous avons donc décidé d’élaborer un cadre qui permet aux fournisseurs de services Internet de bloquer le trafic Internet malveillant, à condition qu’ils le fassent de façon responsable. Nous avons finalement chargé un comité directeur de l’industrie, dont certains d’entre vous ont fait partie, pour élaborer des normes conformes à nos principes directeurs lorsque le blocage est permis : c’est-à-dire lorsqu’il est question de protéger les renseignements personnels des clients, de rendre des comptes, de faire preuve de transparence et d’exactitude.
Le groupe de travail a déposé un rapport au CRTC. Notre personnel a analysé attentivement ce rapport ainsi que les commentaires qui y ont été formulés. Nous publierons notre décision au printemps. D’autres renseignements suivront à ce sujet.
Ce dossier n’est toutefois pas demeuré inactif. À la fin de l’année dernière, tous les intervenants de notre secteur ont prêté attention lorsque les médias ont parlé de ce que Microsoft appelait le « Salt Typhoon », une cyberattaque qui intercepte le trafic sur les réseaux de neuf grandes entreprises de télécommunications américaines, y compris Verizon, AT&T, T-Mobile et d’autres. Ensuite, une demande a été faite à la Federal Communications Commission (Commission fédérale des communications) des États-Unis d’exiger que les entreprises de télécommunications respectent les exigences minimales en matière de cybersécurité, y compris les tests annuels de vulnérabilité.
Presque tous les secteurs réglementés, qu’il s’agisse du secteur de l’énergie au transport ferroviaire en passant par les valeurs mobilières, ont des exigences minimales en matière de cybersécurité pour les entreprises de leur secteur. Je ne vois pas pourquoi ce devrait être différent pour les télécommunications. Je suis certain que bon nombre d’entre vous ont suivi l’évolution du projet de loi C-26, qui proposait d’établir la Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels. Bien que l’avenir de ce projet de loi soit incertain, nous savons que cette question est prioritaire pour le gouvernement et le secteur privé. Et je sais que, en général, les entreprises de télécommunications canadiennes sont très actives dans le domaine de la cybersécurité et qu’elles font partie de groupes de travail importants qui collaborent à cet égard.
Au CRTC, nous sommes prêts à faire tout ce que l’on nous demande pour aider à atteindre l’important objectif d’établir une base de référence sectorielle. D’ailleurs, un grand nombre de normes et de certifications sont très semblables. Quelles normes êtes-vous en mesure de respecter ou quelles certifications pouvez-vous obtenir pour aider à montrer et à officialiser la bonne tenue de votre réseau? Selon moi, il n’y a aucune raison pour qu’une entreprise de télécommunications, peu importe sa taille, attende avant de prendre des mesures pratiques minimales pour s’assurer qu’elle est entièrement sécurisée. Le moment est donc opportun pour le faire.
Conclusion
Je pense que le temps est venu de conclure pour aujourd’hui. Nous avons bouclé la boucle, puisque tout ce dont j’ai parlé aujourd’hui revient aux objectifs globaux du CRTC pour le secteur des télécommunications.
Nous voulons un secteur des télécommunications qui travaille pour les entreprises de télécommunications de toutes tailles ainsi que pour tous les Canadiens, peu importe leurs besoins et l’endroit où ils vivent. Un secteur où des choix véritables et une solide concurrence génèrent des prix plus bas pour les Canadiens, favorisent l’investissement dans des réseaux de grande qualité et nourrissent l’esprit d’entreprise qui comble efficacement les lacunes. Tout comme vous êtes les gardiens des connexions de vos abonnés au monde numérique, nous, au CRTC, sommes les gardiens des règles du jeu dans lequel vous menez vos activités. Un peu plus tôt, j’ai évoqué quelque peu la réglementation en vous disant que si vous remarquez quelque chose, signalez-le. Nous pourrons optimiser la façon dont les règles du jeu sont structurées.
Je vais donc conclure avec mon message habituel. Prenez le temps de vous impliquer. Parlez-nous. Communiquer avec votre conseiller régional du CRTC, peu importe où vous êtes au pays, afin d’être entendu. Intervenez dans nos instances, directement ou par l’entremise d’organisations comme CanWISP, et assurez-vous que les règles et les cadres que nous élaborons et révisons tiennent compte de vos voix, de vos expériences, de vos situations et de vos préoccupations.
Merci. Comme d’habitude, je ne peux me prononcer sur les questions dont le CRTC est actuellement saisi ou sur le point de l’être. Toutefois, dans la mesure où c’est clair, je serai ravi de répondre aux questions.
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