Nirmala Naidoo à la conférence annuelle de l’Association nationale des radio étudiantes et communautaires

Discours

Nanaimo (Colombie-Britannique)
18 juin 2025

Nirmala Naidoo, Conseillère pour Alberta et Territoires du Nord-Ouest
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC)

Le discours prononcé fait foi

Merci de m’avoir invitée à prendre la parole aujourd’hui et de votre accueil chaleureux. Avant de commencer, j’aimerais souligner que nous sommes sur le territoire traditionnel des Salish de la côte, qui comprend les territoires traditionnels des Snuneymuxw et Snaw-Naw-As. Je les remercie et rends hommage à leurs Aînés.

Tout d’abord, permettez-moi de dire à quel point je suis ravie de me retrouver en compagnie de mes collègues diffuseurs. Au cours du peu de temps que j’ai passé avec vous aujourd’hui, j’ai pu constater l’enthousiasme que beaucoup d’entre vous éprouvent pour la radiodiffusion communautaire et l’information, sans parler de l’exubérance que celles-ci provoquent. C’est merveilleux de retrouver cette énergie une fois de plus.

Je proviens de l’autre côté de la radiodiffusion, bien entendu : de la télévision. Cependant, en tant qu’ancienne journaliste et animatrice, et actuelle conseillère au CRTC pour l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest, je partage votre passion. Tout au long de ma carrière, j’ai pu constater de mes propres yeux à quel point la radiodiffusion rapproche les gens et à quel point des sources d’information fiables peuvent enrichir le débat public.

D’ailleurs, comme vous le savez, la radio communautaire et de campus contribue grandement à rapprocher les gens. Depuis ses débuts à l’Université Queen’s, à l’initiative de quelques étudiants radioamateurs dans les années 1920, la radio communautaire et de campus s’est développée pour devenir une communauté dynamique. Il existe des stations partout au Canada. Qu’il s’agisse de CHLY-FM, ici à Nanaimo, ou encore de CJBI-FM, qui diffuse du contenu depuis l’île Bell, à Terre-Neuve-et-Labrador, des stations sont présentes aux quatre coins du pays. Chacune d’entre elles joue un rôle essentiel en permettant aux Canadiens de tisser des liens au sein de leur communauté. Ils y découvrent ainsi de nouvelles possibilités et de nouveaux artistes, et prennent connaissance de l’actualité et de l’information locales qui leur tiennent à cœur.

Les stations de campus et communautaires continuent d’être une excellente porte d’entrée dans le monde de la radio pour de nombreux Canadiens. Je vais vous donner un exemple personnel tiré de ma propre expérience à l’Université de l’Alberta pour illustrer mon propos. Pour moi et beaucoup d’autres étudiants, la station de radio de campus CJSR de l’Université de l’Alberta a été notre tremplin vers la radiodiffusion locale. À CJSR, nous créions du contenu spécialement adapté à notre public, c’est-à-dire les autres étudiants et la communauté environnante.

Cette station employait des membres de la communauté qu’elle desservait et qui la soutenait. C’était un lieu d’apprentissage concret, où les étudiants acquéraient une réelle expérience terrain qui a mené, pour certains, à une véritable carrière. Elle n’était peut-être qu’à quelques pas de nos salles de classe, mais le temps que nous y avons passé nous a mieux préparés que n’importe quel manuel scolaire.

Pour certains, la radio communautaire et de campus a été le premier pas vers une carrière en journalisme de radiotélévision ou en réalisation radiophonique. Pour d’autres, elle a servi de tremplin vers la célébrité. Bob Cole, commentateur de longue date de Hockey Night in Canada, a commencé sa carrière comme bénévole à CHFM, à St. John’s; Tom Green a animé une émission de nuit à Ottawa sur les ondes de CHUO-FM, et à l’Université de l’Alberta, j’ai eu la chance d’assister à la montée en popularité de k.d lang, qui est passée de chanteuse talentueuse à vedette internationale. Bien que lang aurait certainement connu le succès d’une manière ou d’une autre, j’aime croire que CJSR a joué un petit rôle dans son ascension. En effet, nous avons fait jouer en boucle les enregistrements de son groupe local, k.d. and the Reclines, et ce, bien avant que l’artiste ne remporte des prix Grammy et n’apparaisse à l’émission de David Letterman.

Unir les Canadiens par la radiodiffusion

C’est le genre d’histoires de réussite canadiennes que nous aimons entendre. Au CRTC, nous nous efforçons actuellement de moderniser notre cadre de la radiodiffusion afin que la prochaine génération de réalisateurs radio, de journalistes de radiotélévision et, bien sûr, de commentateurs de hockey, d’humoristes et de virtuoses de la musique country western aient les mêmes possibilités.

Toutefois, avant d’entrer dans les détails de certaines instances en cours, j’aimerais vous donner un autre exemple tiré de mon expérience personnelle, qui remonte au début de l’année. Je veux vous montrer comment les objectifs des membres d’ANREC et du CRTC sont souvent harmonisés et, surtout, comment vous pouvez nous aider à atteindre nos objectifs ensemble.

Plus tôt cette année, j’ai eu la chance de faire partie d’un panel chargé d’examiner deux demandes de nouvelles licences radio visant à desservir la communauté de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Le CRTC poursuit d’ailleurs son examen des demandes et du dossier public, et nous prévoyons de rendre notre décision au cours des prochaines semaines.

En fait, je mentionne cette audience non pas pour discuter de la décision, mais pour souligner l’incroyable mobilisation dont nous avons été témoins à Yellowknife en ce qui a trait à la radio locale. Pendant deux jours, nous nous sommes réunis devant de nombreux membres du public mobilisés, dont bon nombre avaient fait la file tôt le matin pour s’assurer une place. Et en février, cela signifiait braver des températures de -40°C. On aurait pu croire que k.d. lang elle-même allait être présente!

Nous avons entendu les témoignages de résidents de communautés locales et autochtones, de musiciens, de journalistes, de chefs d’entreprise et j’en passe. Nous avons compris et constaté à quel point la radio locale était importante pour cette communauté et à quel point cette dernière comptait sur l’information locale provenant de sources fiables. Nous avons saisi l’importante de la radio locale pour les personnes évacuées et les premiers répondants qui avaient compté sur elle pour obtenir des informations cruciales lors des incendies dévastateurs de l’année dernière. Et nous avons compris à quel point il était important que ces stations embauchent des membres de leur communauté et qu’elles soient dirigées par ces personnes qui connaissent bien leur propre marché.

J’imagine que ce discours commence à être familier pour beaucoup d’entre vous, et c’est ce que nous espérons. Les radios locales sont ancrées dans les communautés qu’elles desservent, qu’elles diffusent du contenu dans des régions éloignées ou qu’elles ciblent des communautés précises de nos plus grandes villes. Au CRTC, nous travaillons à créer des conditions favorables pour que les stations de radio puissent faire partie de l’avenir de la radiodiffusion canadienne.

Toutefois, pour ce faire, nous avons besoin de votre aide. Le CRTC est un tribunal quasi judiciaire indépendant qui réglemente le secteur canadien des communications dans l’intérêt public et prend des décisions fondées sur le dossier public. Ce dernier point est essentiel. Toutes nos décisions sont fondées sur les interventions, les soumissions et les contributions de quiconque souhaite donner son avis sur nos instances, qu’il s’agisse des plus grands radiodiffuseurs ou de membres du public.

Ainsi, lorsque vient le temps de façonner l’avenir de la radiodiffusion canadienne, chacun a un rôle à jouer. Vous connaissez vos communautés mieux que quiconque. Nous avons besoin de votre avis pour nous aider à comprendre les besoins de vos stations et des communautés que vous desservez.

La participation du public est essentielle aux instances du CRTC. C’est ainsi que nous pouvons nous assurer que nos décisions sont dans l’intérêt public et que la population canadienne a accès aux médias, au contenu de divertissement et aux nouvelles qu’elle aime et dont elle a besoin.

Il existe de nombreuses façons d’échanger avec le CRTC : vous pouvez soumettre une demande d’intervention officielle, discuter avec moi ici, aujourd’hui, ou simplement nous appeler pour poser vos questions. Certains de mes collègues sont présents aujourd’hui; ils se feront un plaisir de répondre à vos questions. De plus, nous avons apporté des cartes professionnelles au cas où vous souhaiteriez communiquer avec nous ultérieurement.

Lorsque vous participez à nos instances, vous donnez à vos stations et aux communautés que vous desservez une voix au sein du processus réglementaire. Je vous encourage donc à le faire, que ce soit au nom de l’ANREC ou de votre station, ou encore en tant que consommateur de contenu audio, télé ou en ligne.

J’aimerais profiter du temps qu’il me reste aujourd’hui pour parler du processus de modernisation de la radiodiffusion, de notre environnement et de quelques instances en cours.

Moderniser l’industrie de la radiodiffusion et instances en cours sur de la politique radio

Nous avons amorcé le processus de modernisation peu après l’adoption par le Parlement de la Loi sur la diffusion continue en ligne, laquelle modifiait la Loi sur la radiodiffusion. Bien que nous ayons agi rapidement, il s’agissait de la première révision en profondeur du cadre de radiodiffusion du Canada depuis 1993. Et c’est un vaste chantier.

Alors que nous poursuivons notre travail, nous avons observé, comme vous, que le monde dans lequel nous œuvrons devient plus instable et incertain. Nous savons que l’industrie de la radiodiffusion n’est pas immunisée contre les mouvements qui transforment le monde qui nous entoure.

Ce qui a rendu notre travail doublement difficile – nous voulons agir pour nous attaquer aux défis actuels auxquels notre industrie fait face, tout en créant des cadres qui soutiendront un système de radiodiffusion fructueux pour les années à venir.

Nous tenons compte de ces deux objectifs dans toutes nos instances. Il y a en a deux en particulier qui touchent la radiodiffusion audio et dont je veux parler.

La première instance porte sur la réduction du fardeau réglementaire sur les stations de radio qui exercent leurs activités au Canada. En simplifiant les exigences, nous voulons aider les stations de radio à demeurer dynamiques et concurrentielles tout en nous assurant que leur programmation serve l’intérêt public.

Je sais que l’ANREC a soumis une intervention lors de cette instance et nous vous en remercions. Nous continuerons à examiner l’information soumise au dossier public et nous rendrons une décision sur cette question importante le plus rapidement possible.

Ensuite, nous examinons la définition du contenu canadien pour les services audio. Conformément à nos efforts sur le plan audiovisuel, nous devons moderniser notre approche à l’égard de la politique réglementaire quant à la radio et à l’audio. Ainsi, plus tôt cette année, nous avons sollicité des commentaires sur la définition des services audio et avons reçu des commentaires d’un large éventail de groupes, de communautés et de membres de l’industrie. Tout ce qui nous a été soumis nous aidera à actualiser la définition de contenu canadien pour les services audio.

La définition touche également les communautés francophones et  autochtones, de même que les communautés de langue officielle en situation minoritaire, dont bon nombre, je le sais, servent vos membres. Si nous voulons que notre système de radiodiffusion soutienne les musiciens canadiens, il faut nous assurer que la définition de contenu canadien englobe toute la diversité et la richesse de notre pays.

La définition actualisée sera utilisée pour soutenir la création, la diffusion et la découvrabilité du contenu audio canadien et autochtone à la radio et sur les plateformes de diffusion audio continue en ligne.

Finalement, nous voulons faire en sorte que notre système permette aux Canadiens d’accéder au contenu audio et musical qu’ils veulent et nous avons l’intention de mettre à jour la définition de contenu canadien pour l’audio afin qu’il soit facilement découvert et apprécié.

Le moment de cette transformation ne saurait mieux tomber : peut-être parce que jamais dans l’histoire du Canada, il n’y a eu une telle soif pour les talents canadiens et le souhait partout au pays de voir les Canadiens réussir. Nous voulons contribuer à faire en sorte que nos cadres de radiodiffusion créent les conditions qui permettront aux musiciens, artistes et interprètes canadiens d’exceller. 

Soutenir les nouvelles locales

Par ailleurs, nous nous affairons à faire en sorte que les nouvelles locales fassent partie du système de radiodiffusion canadien et qu’elles soient offertes à grande échelle. Compte tenu de l’instabilité que j’évoquais plus tôt et de l’intensification des catastrophes naturelles comme les feux de forêt qui touchent les Prairies actuellement, assurer l’accès à grande échelle aux nouvelles et informations locales est plus crucial que jamais.

Comme on l’a appris à Yellowknife, les radios communautaires sont également touchées par les changements. C’est pourquoi nous avons décidé que le Fonds canadien de la radio communautaire recevrait un financement supplémentaire dans le cadre de la décision de l’an dernier sur les contributions de base que les services en ligne doivent verser pour soutenir le système canadien de radiodiffusion. Les stations communautaires, de campus et autochtones peuvent bénéficier de l’initiative de journalisme local administrée par le Fonds.

Nous examinons également la façon d’aider les nouvelles locales produites par les stations de radio commerciales. À la fin de l’année dernière, nous avons tenu une consultation à ce sujet et nous examinons maintenant comment nous pouvons mieux soutenir les stations locales dans les communautés rurales et éloignées. Nous évaluons actuellement une demande soumise par l’Association canadienne des radiodiffuseurs pour piloter ce fonds ainsi que les interventions qui nous ont été soumises dans le cadre de cette instance. Nous espérons rendre une décision dans les prochaines semaines.

De plus, dans le cadre de notre mise en œuvre de la Loi sur les nouvelles en ligne, nous avons établi un cadre qui vise à s’assurer que les plus grandes plateformes en ligne rémunèrent équitablement les organes de presse canadiens lorsqu’elles diffusent leur contenu. Google a obtenu une exemption de la négociation obligatoire en vertu de la Loi et s’est engagé à verser 100 millions de dollars annuellement pendant cinq ans pour soutenir les organes de presse canadiens. C’est le Collectif canadien de journalisme qui gère la contribution initiale de Google et des organes de presse de partout au Canada reçoivent maintenant un financement en vertu de la Loi.

Finalement, je veux parler d’une décision que nous avons prise la semaine dernière seulement, afin de modifier le Fonds pour les nouvelles locales indépendantes, ou FNLI. La décision découle d’une consultation de l'automne dernier qui a examiné le FNLI et son appui aux nouvelles locales. Nous voulions nous assurer que les stations de télévisions locales et indépendantes partout au pays sont appuyées dans leur production de nouvelles. Nous voulions aussi aborder la façon d’attribuer tout financement supplémentaire destiné au système de radiodiffusion audiovisuelle.

La décision est une étape importante dans le soutien aux nouvelles et aux informations locales et confirme que des nouvelles de grande qualité et diversifiées font partie intégrante du système de radiodiffusion canadien. Elle fait également en sorte que les Canadiens aient accès aux nouvelles locales et à l’information dans le type de média qu’ils préfèrent. Tous les bénéficiaires du FNLI doivent maintenant offrir leurs nouvelles et informations locales en ligne.

Bien que cette récente décision appuie les télédiffuseurs, j’en parle pour souligner toute l’importance que nous accordons aux nouvelles et au contenu locaux. Les nouvelles locales sont un élément central de la radiodiffusion au Canada, et l’information impartiale doit être protégée et préservée pour les années à venir.

Conclusion

Les décisions et les instances dont j’ai parlé aujourd’hui sont des éléments importants de notre travail en cours, mais elles ne représentent qu’une partie de tout notre travail de modernisation du cadre de radiodiffusion du Canada.

Finalement, le message que je veux vous transmettre aujourd’hui, c’est qu’ensemble, nos instances, qu’il s’agisse d’éliminer le fardeau réglementaire ou de revoir la définition du contenu canadien, visent surtout une chose : rapprocher les gens.

Ce sont des objectifs que le CRTC et l’ANREC ont en commun.

Nous voulons permettre aux Canadiens d’aller à la rencontre de la musique et du contenu qu’ils aiment.

Nous voulons que les artistes puissent connaître de nouvelles possibilités et de nouveaux auditoires.

Et nous souhaitons que les Canadiens puissent tous accéder aux nouvelles et à l’information locales dont ils ont besoin quand ils en ont besoin.

Tout comme ces objectifs façonnent nos décisions, ils orientent le travail que vous réalisez tous les jours dans votre station locale.

Comme je l’ai souligné plus tôt : travaillez avec nous. Participez à nos instances. Donnez une voix à votre communauté et à votre station.

Travaillons ensemble à établir la prochaine génération du cadre de radiodiffusion du Canada afin de réussir, d’exceller et de prospérer.

Merci.

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2025-06-18