Réunion des ministres de l’énergie et de l’environnement du G7 concernant la sécurité énergétique
Document d'information
Les bouleversements géopolitiques ont intensifié les risques pour la sécurité énergétique, notamment en raison de la hausse de la demande, de l’utilisation de l’énergie à des fins de coercition, de la domination et de la concentration excessives des chaînes d’approvisionnement essentielles, des vulnérabilités liées aux routes maritimes plus limitées, du vieillissement des infrastructures énergétiques, des phénomènes météorologiques extrêmes et d’une concurrence mondiale de plus en plus vive.
Dans la continuité des engagements pris en faveur de la sécurité énergétique lors du Sommet des dirigeants du G7 de 2025 à Kananaskis, en Alberta, les ministres de l’énergie du G7 ont reconnu l’importance de sécuriser les sources d’énergie et les minéraux critiques, ainsi que de renforcer la coopération afin d’accroître la stabilité, la résilience et la souplesse des systèmes énergétiques pour répondre à la demande et réduire ces risques.
Appel à l’action du G7 sur le renforcement de la sécurité énergétique
Les ministres ont lancé l’Appel à l’action du G7 sur le renforcement de la sécurité énergétique, qui reconnaît la situation évolutive de la sécurité énergétique et le besoin de diversification, de prévisibilité et d’une coopération internationale accrue. Il énonce également des mesures destinées à renforcer la sécurité énergétique, tant individuelle que collective, notamment :
- En renforçant nos chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques et en technologies par l’établissement de critères visant à bâtir des marchés fondés sur des normes, en mobilisant des capitaux et en investissant dans des partenariats ainsi qu’en favorisant l’innovation.
- En bâtissant des infrastructures électriques résilientes par des actions porteuses, comme investir davantage dans les réseaux électriques, trouver des solutions aux obstacles liés aux chaînes d’approvisionnement, améliorer la planification énergétique à long terme, accroître l’efficacité des examens de projets et accélérer les processus de délivrance de permis, accélérer l’innovation (développement et déploiement) pour favoriser la modernisation des réseaux et contribuer à former la main-d'œuvre qualifiée de demain dans le domaine de l’énergie.
- En renforçant la sécurité du gaz naturel et la stabilité des marchés par la mise en commun de pratiques exemplaires, en garantissant une capacité de stockage suffisante du gaz naturel et en explorant des possibilités de coopération internationale avec des partenaires de même sensibilité, y compris l’industrie.
Énergie nucléaire et de fusion
Reconnaissant que l’énergie nucléaire peut contribuer à répondre à la demande énergétique croissante et renforcer la sécurité énergétique dans le monde, les ministres ont également publié une déclaration sur l’énergie nucléaire et de fusion.
La déclaration indique que les pays qui décident d’avoir recours à l’énergie nucléaire ou d’en appuyer l’utilisation s’engagent à promouvoir la recherche, le développement et le déploiement de technologies nucléaires innovantes, notamment les petits réacteurs modulaires et les réacteurs avancés. Ces pays s’engagent aussi à respecter les normes les plus rigoureuses en matière de sûreté, de sécurité et de non-prolifération nucléaires, ainsi qu’à adopter des méthodes responsables de gestion des déchets nucléaires. Ils reconnaissent l’importance de coopérer dans les chaînes d’approvisionnement afin de prioriser la résilience et de diminuer leur dépendance à l’égard de partenaires peu fiables, ainsi que de poursuivre le dialogue avec des partenaires aux vues similaires pour instaurer des environnements stratégiques, réglementaires et commerciaux propices.
La déclaration reconnaît également que l’énergie de fusion pourrait dans l’avenir contribuer de manière importante à répondre à la demande croissante d’énergie. Prenant note de la poursuite des travaux du Groupe de travail du G7 sur l’énergie de fusion, mis sur pied sous la présidence italienne du G7 en 2024, elle encourage la poursuite des collaborations ainsi que l’échange de meilleures pratiques en matière de cadres réglementaires et de normes techniques, sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Soutien à la sécurité énergétique de l’Ukraine
Les ministres ont aussi condamné la guerre menée par la Russie en Ukraine et son impact sur la sécurité énergétique de l’Ukraine. Ils ont réitéré leur appui sans faille à l’Ukraine, y compris pour la réparation et la remise en état de ses infrastructures essentielles. Les ministres considèrent la reconstruction de l’Ukraine comme une tâche indispensable qui exigera une mobilisation et des investissements des secteurs public et privé. Ils estiment également que la reconstruction pourrait constituer un modèle à suivre pour la sécurité énergétique et l’innovation, notamment pour la construction d’un système énergétique moderne, propre, décentralisé et résilient.
Le G7 continue de travailler à la relance énergétique de l’Ukraine par l’entremise du Groupe de coordination du G7+ pour l’énergie en Ukraine et du Fonds de soutien à l’énergie en Ukraine. Les aides apportées comprennent du soutien financier direct, un alignement des politiques et des ressources, et l’établissement de conditions favorables aux investissements privés sur le long terme.
Grand producteur mondial d’énergie, le Canada s’allie à des intervenants au pays et à l’international pour soutenir les systèmes énergétiques de l’Ukraine, en misant notamment sur l’échange d’informations, l’aide financière, les prêts, la coopération technique et la participation d’entreprises à la relance économique du pays.
Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Canada, l’honorable Tim Hodgson, en compagnie de la représentante spéciale pour la reconstruction de l’Ukraine, Chrystia Freeland, a aussi rencontré la ministre de l’Énergie de l’Ukraine, Svitlana Grynchuk, pendant la réunion des ministres de l’énergie et de l’environnement du G7 pour voir comment le Canada peut continuer d’aider à pallier les lacunes des infrastructures énergétiques ukrainiennes. Pendant la rencontre, les ministres ont signé une déclaration d’intention commune sur la coopération énergétique, en vue de la conclusion ultérieure d’un accord de coopération bilatéral.
La ministre des Affaires étrangères, l’honorable Anita Anand, s’est jointe au ministre Hodgson et à la ministre Grynchuk pour annoncer que le Canada accélère le versement de la dernière tranche de sa contribution de 70 millions de dollars au Fonds de soutien à l’énergie en Ukraine, une initiative menée par le Secrétariat de la Communauté de l’énergie, afin de répondre aux besoins énergétiques de l’Ukraine. Un paiement de 10 millions de dollars a été effectué de manière anticipée pour aider l’Ukraine à réparer l’infrastructure énergétique vitale endommagée par les frappes russes.
Déclaration conjointe du Canada et du Japon sur la sécurité énergétique
Pendant la réunion des ministres de l’énergie et de l’environnement du G7, M. Hodgson et le ministre d’État à l’Économie, au Commerce et à l’Industrie du Japon, Kenji Yamada, se sont rencontrés pour parler de sécurité énergétique mondiale et approfondir la coopération bilatérale dans le secteur de l’énergie.
Les deux ministres ont publié une déclaration conjointe dans laquelle ils conviennent d’objectifs de décarbonation, de croissance économique et de sécurité énergétique. Ils ont mis en évidence certains domaines de collaboration, entre autres une chaîne d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié à faibles émissions plus résiliente, l’énergie nucléaire et le stockage d’énergie dans des batteries.
Dialogue ministériel Canada–Italie sur l’énergie
En marge de la réunion ministérielle, le ministre Hodgson et le ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique de l’Italie, Gilberto Pichetto Fratin, ont lancé un dialogue ministériel sur l’énergie pour renforcer la coopération dans les domaines des minéraux critiques, de l’énergie nucléaire et d’autres dossiers prioritaires, et pour trouver de futures occasions d’échanges entre leurs deux pays.
Déclaration d’intention conjointe du Canada et de l’Australie concernant la coopération dans le secteur des minéraux critiques
En marge de la réunion ministérielle, le ministre Hodgson et la ministre des Ressources de l’Australie, Madeleine King, ont également signé une déclaration d’intention conjointe concernant la coopération dans le secteur des minéraux critiques. La déclaration reconnaît l’importance des minéraux critiques pour la sécurité économique et nationale des deux pays, notamment pour la défense, la transition énergétique, les technologies propres et l’industrie manufacturière de pointe. On y recense aussi des domaines propices à une coopération accrue, comme le financement des projets, le développement et le déploiement de technologies, l’alignement des politiques et de la réglementation, la mutualisation des informations et la résilience des chaînes d’approvisionnement.