Enquête canadienne sur l’alcool et les drogues (ECAD) : sommaire des résultats pour 2019
Tableau des matières
Introduction
Il est essentiel de comprendre les tendances en matière de consommation d'alcool et de drogues au Canada pour être en mesure d'élaborer, de mettre en œuvre et d'évaluer de manière efficace les stratégies, les politiques et les programmes nationaux et provinciaux.
L'Enquête canadienne sur l'alcool et les drogues (ECAD) est une enquête qui est menée tous les deux ans auprès de la population générale, dans le but d'évaluer la consommation d'alcool et de drogues chez les Canadiens âgés de 15 ans et plus. L'ECAD est menée par Santé Canada, en partenariat avec Statistique Canada (pour la collecte des données). L'ECAD a été élaborée à partir de l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD) qui a été menée tous les deux ans de 2013 à 2017, date à laquelle Santé Canada a décidé de scinder l'ECTAD en deux enquêtes distinctes : l'ECAD, axée sur la surveillance de la consommation d'alcool et de drogues, et l'Enquête canadienne sur le tabac et la nicotine (ECTN) qui porte sur la consommation de tabac et le vapotage.
Le sommaire qui suit présente les résultats établis à partir du premier cycle bisannuel de collecte de données de l'ECAD, qui a débuté en juin 2019 et a pris fin en décembre 2019. Les résultats pour 2019 sont basés sur des entrevues téléphoniques réalisées auprès de 10 293 répondants des dix provinces, ce qui représente un total pondéré de 31 millions de résidents canadiens âgés de 15 ans et plus (15,3 millions d'hommes et 15,7 millions de femmes). Une série de tableaux détaillés et quelques définitions des termes utilisés dans le présent rapport sont également fournis.
Toutes les augmentations, diminutions et « différences » dans le texte ci-après représentent des variations statistiquement significatives à p ≤ 0,05. L'expression « statistiquement significatif » ne sera pas utilisée afin d'alléger le texte. Le terme « inchangé » désigne les différences qui ne sont pas statistiquement significatives.
Il convient de préciser que lorsque les données portent sur la consommation d'une substance au cours de la dernière année, elles font référence aux personnes ayant consommé la substance en question au moins une fois au cours des 12 mois précédant la date de l'enquête.
Il convient également de noter que, lorsque le nombre de personnes est indiqué avec le taux de prévalence, ce nombre est une estimation.
Alcool
Les répondants ont été questionnés sur leur consommation d'alcool, notamment sur la quantité d'alcool consommée, les méfaits liés à l'alcool, la consommation d'alcool durant la grossesse et la conduite avec facultés affaiblies par l'alcool.
Prévalence de la consommation d'alcool
En 2019, les trois quarts (76 % ou 23,7 millions) des Canadiens ont déclaré avoir consommé des boissons alcoolisées au cours de la dernière année, ce taux étant inchangé par rapport à 2017 (78 % ou 23,3 millions). Les hommes ont été plus susceptibles que les femmes d'indiquer avoir consommé de l'alcool au cours de la dernière année (78 % ou 12 millions d'hommes contre 75 % ou 11,7 millions de femmes), cette prévalence chez les deux sexes étant inchangée par rapport à 2017 (79 % ou 11,6 millions pour les hommes et 77 % ou 11,6 millions pour les femmes). La prévalence de la consommation d'alcool au cours de la dernière année a été plus élevée chez les jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans (84 %) et chez les adultes de 25 ans et plus (78 %) que chez les jeunes de 15 à 19 ans (46 %). La prévalence de la consommation d'alcool au cours des douze derniers mois chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans a diminué par rapport à 2017 (57 %), alors qu'elle est restée inchangée chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans et chez les adultes de 25 ans et plus. Pour plus de détails sur les tendances à long terme relativement à la consommation d'alcool au cours de la dernière année, veuillez consulter le tableau 1.
À l'échelle provinciale, la prévalence de la consommation d'alcool au cours de la dernière année a varié de 74 % en Ontario (9 millions de résidents de l'Ontario) à 81 % au Québec (ou 5,7 millions de résidents du Québec) (voir le tableau 2 pour plus de détails). Dans toutes les provinces, la prévalence de la consommation d'alcool est demeurée inchangée par rapport à 2017.
Consommation d'alcool à faible risque
Les Directives de consommation d'alcool à faible risque (DCAFR) du Canada consistent en cinq directives et en une série de conseils. Les directives 1 et 2, ainsi que les effets aigus et chroniques, sont expliqués dans la section des définitions. Les personnes qui respectent les directives de consommation d'alcool à faible risque ne consomment pas plus que la quantité d'alcool recommandée durant le nombre de jours prescrit, tandis que celles qui dépassent ces lignes directrices consomment plus d'alcool que la quantité recommandée dans le délai indiqué. Les DCAFR sont fondées sur la consommation d'alcool déclarée au cours des sept jours précédant l'enquête.
Parmi les Canadiens ayant consommé de l'alcool au cours de la dernière année, 23 % (représentant 18 % de la population âgée de 15 ans et plus ou 5,4 millions de personnes) ont dépassé les limites de la directive 1 concernant les effets chroniques (ou à long terme) et 17 % (représentant 13 % de la population âgée de 15 ans et plus ou 4 millions de personnes) ont dépassé la directive 2 concernant les effets aigus. Un pourcentage plus élevé d'hommes que de femmes ont affiché des habitudes de consommation qui dépassaient la directive 2 (effets aigus), mais aucune différence n'a été observée quant au pourcentage d'hommes et de femmes ayant déclaré des habitudes de consommation d'alcool qui dépassaient la directive 1 (effets chroniques). La directive 2 (effets aigus) a été dépassée par 19 % (ou 2,3 millions) des hommes et 15 % (ou 1,8 million) des femmes ayant consommé de l'alcool. La directive 1 (effets chroniques) a été dépassée par 24 % (ou 2,9 millions) des hommes et 22 % (ou 2,5 millions) des femmes qui avaient consommé de l'alcool. Pour plus de détails sur la prévalence des Canadiens dont la consommation a dépassé les DCAFR (effets chroniques et aigus) depuis 2008, veuillez consulter le tableau 3.
Un pourcentage plus élevé de jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans que d'adultes de 25 ans et plus ont dépassé la limite de la directive définissant le risque d'effets chroniques, et les jeunes adultes de 20 à 24 ans ont également été proportionnellement plus nombreux que les jeunes de 15 à 19 ans et que les adultes de 25 ans et plus à dépasser la limite de la directive établissant le risque d'effets aigus. La directive relative au risque d'effets chroniques a été dépassée par 31 % (594 000) des jeunes adultes de 20 à 24 ans consommant de l'alcool, comparativement à 23 % (229 000) des jeunes de 15 à 19 ans et à 22 % (4,6 millions) des adultes de 25 ans et plus. La directive relative au risque d'effets aigus a été dépassée par 26 % (494 000) des jeunes adultes de 20 à 24 ans, comparativement à des taux de 13 % (127 000) et de 17 % (3,4 millions) pour les jeunes de 15 à 19 ans et les adultes de 25 ans et plus, respectivement.
La prévalence de la consommation d'alcool à risque est demeurée inchangée par rapport à 2017, sauf en ce qui a trait au dépassement de la directive 2 (effets aigus) chez les personnes ayant consommé de l'alcool au cours de la dernière année, chez qui la prévalence a augmenté (15 % ou 3,3 millions en 2017).
Méfaits liés à l'alcool
En 2019, pour la première fois, les répondants à l'enquête ont été interrogés sur cinq méfaits liés à la consommation d'alcool qu'ils auraient pu subir au cours des 12 derniers mois. Les méfaits examinés étaient les suivants : incapacité d'arrêter de boire après avoir commencé; incapacité de faire ce qui était normalement attendu de la personne à cause de l'alcool; besoin de boire de l'alcool dès le matin pour être en mesure d'entreprendre sa journée après une période de forte consommation; être incapable de se souvenir de ce qui s'était passé la veille à cause de la consommation d'alcool et sentiment de culpabilité ou de regret après avoir bu.
Parmi les personnes ayant déclaré avoir consommé de l'alcool au cours de la dernière année, 21 % (4,8 millions) ont subi au moins un méfait lié à l'alcool au cours de la dernière année à cause de leur consommation d'alcool. Aucune différence n'a été observée entre les hommes (21 % ou 2,5 millions) et les femmes (20 % ou 2,3 millions) quant à la prévalence de ces méfaits liés à la consommation d'alcool déclarés au cours de la dernière année. Une plus forte proportion de jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans (40 % ou 758 000) et de jeunes âgés de 15 à 19 ans (38 % ou 378 000), que d'adultes âgés de 25 ans et plus (18 % ou 3,7 millions), ont déclaré des méfaits liés à leur consommation d'alcool au cours de la dernière année.
Consommation d'alcool durant la grossesse
Les femmes âgées de 15 à 44 ans, qui avaient accouché au cours des cinq années précédentes et qui avaient déjà consommé de l'alcool, ont été interrogées pour savoir si elles avaient consommé de l'alcool durant leur dernière grossesse. Un peu moins d'une femme sur cinq (18 % ou 210 000) a déclaré avoir consommé de l'alcool durant sa dernière grossesse. Les résultats portent sur les femmes âgées de 25 à 44 ans; aucune observation n'a été recueillie sur la consommation d'alcool durant la grossesse chez les jeunes femmes de 15 à 19 ans ou celles âgées de 20 à 24 ans.
Conduite avec facultés affaiblies par l'alcool
Autre nouveauté de l'ECAD en 2019, les répondants devaient indiquer s'ils avaient déjà pris place à bord d'un véhicule conduit par une personne qui avait consommé deux (2) boissons alcoolisées ou plus dans les deux (2) heures qui précédaient, ou s'ils avaient déjà conduit après avoir consommé deux (2) verres ou plus dans les deux (2) heures qui précédaient.
Parmi les Canadiens ayant consommé de l'alcool au cours de la dernière année, 8 % (ou 1,8 million) ont déclaré avoir pris place à bord d'un véhicule dont le conducteur avait consommé de l'alcool dans les 2 heures qui précédaient, ce qui est supérieur au taux observé chez les personnes n'ayant pas consommé d'alcool au cours de la dernière année (2 % ou 140 000). Aucune différence dans la prévalence de ce comportement n'a été observée entre les hommes (8 % ou 859 000) et les femmes (9 % ou 988 000) qui avaient consommé de l'alcool au cours de la dernière année.
Parmi les Canadiens ayant déclaré avoir consommé de l'alcool au cours de la dernière année, 6 % (1,3 million) ont déclaré avoir conduit dans les deux heures suivant la consommation de deux (2) verres ou plus. Les hommes ont été plus susceptibles que les femmes de conduire dans les 2 heures suivant la consommation d'alcool (9 % ou 983 000 et 4 % ou 351 000, respectivement). De même, les adultes âgés de 25 ans et plus ont été plus susceptibles que les jeunes adultes de 20 à 24 ans de conduire dans les deux heures suivant la consommation d'alcool (7 % ou 1,3 million contre 3 % ou 41 000). La prévalence de la conduite après avoir consommé de l'alcool n'a pas été rapportée chez les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon.
Consommation de drogues
L'enquête comportait également des questions sur la consommation, au cours de la dernière année et au cours de la vie, de cannabis, de substances pharmaceutiques psychoactives et de drogues illégales telles que la cocaïne ou le crack, l'ecstasy, les amphétamines ou méthamphétamines, les hallucinogènes, l'héroïne et d'autres.
Consommation de cannabis
Le cannabis, qui est légalisé et réglementé depuis 2018, demeure la drogue la plus consommée au Canada.
En 2019, la prévalence de la consommation de cannabis au cours de la dernière année (pour des raisons médicales ou non médicales) a été de 21 % (6,4 millions), ce qui représente une hausse par rapport à 2017 (15 % ou 4,4 millions) et à 2015 (12 % ou 3,6 millions). En 2019, la prévalence de la consommation de cannabis au cours de la dernière année a été plus élevée chez les hommes (23 % ou 3,5 millions) que chez les femmes (19 % ou 2,9 millions), ce qui correspond aux cycles précédents. La prévalence de la consommation de cannabis au cours de la dernière année chez les hommes et les femmes a également augmenté par rapport à 2017 (19 % et 11 %, respectivement). Le tableau 4 présente les données depuis 2008 sur les Canadiens ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année.
À l'échelle provinciale, la prévalence de la consommation de cannabis au cours de la dernière année a varié de 18 % (1,2 million) au Québec à 33 % (269 000) en Nouvelle-Écosse. Le tableau 5 présente la consommation de cannabis par province depuis 2013.
La prévalence de la consommation de cannabis au cours de la dernière année a été plus élevée chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (45 % ou 1 million) que chez les jeunes de 15 à 19 ans (22 % ou 468 000) et les adultes de 25 ans et plus (19 % ou 4,9 millions). La consommation de cannabis au cours de la dernière année chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans et chez les adultes de 25 ans et plus a augmenté par rapport à 2017 (33 % et 13 %, respectivement), alors qu'elle est restée inchangée chez les jeunes de 15 à 19 ans (19 %). L'âge moyen pour commencer à consommer du cannabis était de 19 ans chez les hommes et les femmes, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (18 ans pour les hommes et 19 ans pour les femmes).
Parmi les personnes ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année, 36 % (ou 2,3 millions) ont déclaré l'avoir utilisé pour des raisons médicales, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (37 % ou 1,6 million). Les Canadiens ont déclaré consommer du cannabis à des fins médicales pour traiter divers problèmes de santé. Les principaux problèmes de santé pour lesquels les Canadiens ont déclaré consommer du cannabis à des fins médicales étaient l'anxiété (33 % ou 641 000), l'arthrite (21 % ou 416 000), la dépression (8 % ou 156 000) et d'autres problèmes médicaux (32 % ou 623 000). Les Canadiens ont également déclaré avoir consommé du cannabis pour traiter les problèmes médicaux suivants : traumatismes médullaires, syndrome de l'intestin irritable ou autres maladies inflammatoires de l'intestin, trouble de stress post-traumatique et sclérose en plaques (tous, dans une proportion de 2 % ou moins). L'enquête ne recueille pas d'information sur la manière dont les personnes se sont procuré le cannabis consommé à des fins médicales.
Le cannabis fumé a été la méthode la plus souvent utilisée pour consommer du cannabis au cours des 12 derniers mois. De fait, 84 % (ou 5,2 millions) des personnes ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année ont déclaré l'avoir fumé. Parmi les autres méthodes de consommation souvent utilisées par les personnes ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année, mentionnons la consommation de cannabis dans des produits comestibles (p. ex. brownies [43 % ou 2,7 millions]), au moyen d'un vaporisateur stylo ou d'une cigarette électronique (22 % ou 1,3 million) ou au moyen d'un vaporisateur (14 % ou 852 000). D'autres méthodes ont aussi été utilisées, notamment l'ajout de cannabis à des boissons, le tamponnage (dabbing) et d'autres méthodes non précisées (toutes, dans une proportion inférieure à 10 %). Plus d'une méthode a pu être essayée par les personnes ayant déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois. Consultez le tableau 6 pour de plus amples détails.
Les Canadiens ont déclaré avoir fait usage d'une variété de produits du cannabis au cours de la dernière année. La marijuana ou l'herbe est le produit qui a le plus souvent été déclaré (88 % ou 5,4 millions), suivie des produits comestibles (42 % ou 2,6 millions), de l'huile de cannabis (30 % ou 1,9 million), du haschisch ou kif (17 % ou 1,1 million) et des cartouches de cannabis ou des vaporisateurs stylos jetables (16 % ou 965 000). Les autres produits de cannabis comprennent le concentré solide, le concentré liquide, le cannabis liquide (dans des boissons comme le thé) et d'autres produits (tous dans une proportion inférieure à 10 %). Consultez le tableau 7 pour de plus amples détails.
La grande majorité (84 % ou 5,2 millions) des personnes ayant déclaré avoir consommé du cannabis au cours de la dernière année l'avaient fait au cours des trois derniers mois, ce qui représente une hausse par rapport à 2017 (75 % ou 3,3 millions). Parmi ceux ayant consommé du cannabis au cours des trois derniers mois, un grand nombre ont déclaré consommer du cannabis tous les jours ou presque (27 % ou 1,4 million; inchangé par rapport à 32 % ou 1 million en 2017). Aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes pour ce qui est de la consommation quotidienne ou quasi quotidienne (28 % contre 26 %, respectivement), ni entre les jeunes adultes de 20 à 24 ans et les adultes de 25 ans et plus (25 % et 29 %, respectivement). La consommation quotidienne ou quasi quotidienne au cours des trois derniers mois n'a pas été rapportée chez les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon.
Un peu plus des deux tiers (69 % ou 4,1 millions) des personnes ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année ont déclaré en avoir utilisé dans les 30 jours précédents. Parmi ceux ayant consommé du cannabis au cours des 30 derniers jours, 35 % (1 million) ont déclaré l'avoir consommé tous les jours ou presque.
Trois quarts (75 % ou 4,7 millions) des Canadiens ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année ont déclaré l'avoir fait en combinaison avec d'autres substances. Les hommes ont été plus susceptibles que les femmes de consommer du cannabis en combinaison avec d'autres substances (80 % ou 2,7 millions contre 70 % ou 2 millions, respectivement). L'alcool a été la substance la plus souvent consommée en combinaison avec le cannabis parmi ceux ayant fait usage de cannabis au cours de la dernière année (68 % ou 4,2 millions). Parmi les autres substances consommées en combinaison avec le cannabis, mentionnons le tabac, les cigarettes électroniques ou les appareils de vapotage (30 % ou 1,8 million), les sédatifs ou anxiolytiques sur ordonnance (7 % ou 424 000) et les hallucinogènes illégaux (6 % ou 338 000).
Selon le test de dépistage ASSIST de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), parmi les Canadiens ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année, 51 % (3,2 millions) présentaient un faible risque d'avoir des problèmes de santé ou d'autres problèmes à cause de leur consommation de cannabis et 48 % (3,1 millions) présentaient un risque modéré. Peu de Canadiens (1 % ou 72 000) couraient un risque élevé de développer des problèmes de santé ou d'autres problèmes, ou une dépendance au cannabis, à cause de leur consommation de cannabis au cours de la dernière année. Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de présenter un risque élevé (2 % pour les hommes; taux non rapporté pour les femmes en raison de la petite taille de l'échantillon). Ces résultats sont inchangés par rapport à 2017.
Cinq pour cent (5 % ou 1,4 million) des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré avoir pris place à bord d'un véhicule dont le conducteur avait consommé du cannabis dans les deux heures précédentes. Cette proportion a augmenté à 18 % (1,1 million) chez les Canadiens ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année. Vingt-quatre pour cent (24 % ou 228 000) des jeunes adultes de 20 à 24 ans et 16 % (725 000) des adultes âgés de 25 ans et plus, ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année, ont déclaré avoir pris place à bord d'un véhicule dont le conducteur avait consommé du cannabis dans les deux heures précédentes. Aucune estimation n'a été présentée pour les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon. Parmi les Canadiens ayant déclaré avoir consommé du cannabis au cours de la dernière année, 9 % (513 000) ont déclaré avoir conduit dans les deux heures suivant leur consommation de cannabis. Les hommes ont été proportionnellement plus nombreux que les femmes à conduire dans les deux heures suivant la consommation de cannabis (11 % ou 349 000 contre 7 % ou 164 000, respectivement). Quatorze pour cent (14 % ou 119 000) des jeunes adultes de 20 à 24 ans, et 8 % (370 000) des adultes de 25 ans et plus, ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année, ont déclaré avoir conduit dans les deux heures suivant la consommation de cannabis. Aucune estimation n'a été présentée pour les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon.
Parmi les femmes âgées de 15 à 44 ans qui avaient déjà consommé du cannabis et qui avaient accouché au cours des cinq dernières années, 5 % (29 000) ont déclaré avoir consommé du cannabis durant leur dernière grossesse et 6 % (36 000) ont déclaré l'avoir consommé pendant qu'elles allaitaient leur bébé. Aucune observation n'a été rapportée pour les jeunes femmes de 15 à 19 ans ou de 20 à 24 ans.
L'ECAD de 2019 fut la première occasion, depuis la légalisation et la réglementation du cannabis en 2018, d'interroger les répondants pour savoir s'ils étaient plus disposés à parler de leur consommation de cannabis qu'avant la légalisation et la réglementation. Le quart environ (27 % ou 3,4 millions) ont déclaré être plus disposés à parler de leur consommation de cannabis, 41 % (5,2 millions) n'étaient ni plus, ni moins, disposés à le faire et 32 % (4,2 millions) ne l'étaient pas. Il est possible que l'augmentation de la prévalence de la consommation de cannabis au cours de la dernière année soit en partie liée à cette plus grande volonté de parler de la consommation de cannabis depuis sa légalisation et sa réglementation; cette hypothèse n'a toutefois pas été vérifiée et ne constitue donc pas une conclusion directe tirée des données.
Enfin, parmi les Canadiens ayant déclaré avoir consommé du cannabis au cours de la dernière année, 31 % (1,9 million) ont dit avoir accru leur consommation depuis que ce produit est légalisé et réglementé, 26 % (1,6 million) ont déclaré l'avoir réduite et 43 % (2,6 millions) ont déclaré que leur consommation est restée inchangée. Les femmes ont été proportionnellement plus nombreuses que les hommes à déclarer une augmentation de leur consommation de cannabis depuis sa légalisation (36 % ou 1 million contre 27 % ou 887 000).
Consommation et usage problématique de substances pharmaceutiques psychoactives
L'ECAD de 2019 comprend des questions sur la consommation et l'usage problématique de trois catégories de substances pharmaceutiques psychoactives : analgésiques opioïdes, stimulants (comme les médicaments prescrits pour le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité) et tranquillisants et sédatifs. Bien que ces drogues soient prescrites à des fins thérapeutiques, elles peuvent faire l'objet d'un usage problématique en raison de leurs propriétés psychoactives.
D'autres questions ont été posées aux répondants ayant déclaré faire usage de substances pharmaceutiques psychoactives, afin de déterminer si ces drogues étaient utilisées à des fins autres que celles pour lesquelles elles avaient été prescrites, notamment pour l'expérience ou l'effet qu'elles produisent, pour leur effet euphorisant, pour se sentir mieux (améliorer son humeur), pour ne rien sentir, pour faire face au stress ou à des problèmes ou pour d'« autres » raisons. Dans le texte qui suit, ce type d'usage non thérapeutique est qualifié d'usage problématique.
La prévalence globale de l'usage de substances pharmaceutiques psychoactives chez les Canadiens âgés de 15 ans et plus a été de 23 % (7 millions), ce taux étant inchangé par rapport à 2017 (22 % ou 6,5 millions). En 2019, la prévalence de l'usage de substances pharmaceutiques psychoactives au cours de la dernière année a été plus élevée chez les femmes (27 % ou 4,1 millions) que chez les hommes (19 % ou 2,8 millions). La prévalence a été plus faible chez les jeunes de 15 à 19 ans (15 % ou 315 000) que chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (27 % ou 607 000) et chez les adultes de 25 ans et plus (23 % ou 6 millions). La prévalence de l'usage de substances psychoactives chez les hommes et les femmes est restée inchangée par rapport à 2017 (20 % ou 2,9 millions d'hommes et 24 % ou 3,6 millions de femmes). La prévalence de l'usage dans chaque catégorie d'âge est également restée inchangée par rapport à 2017 : 17 % (332 000) des jeunes âgés de 15 à 19 ans; 21 % (492 000) des jeunes adultes de 20 à 24 ans et 23 % (5,7 millions) des adultes de 25 ans et plus. Le tableau 8 présente des données sur la consommation de substances pharmaceutiques psychoactives au cours de la dernière année auprès des Canadiens depuis 2008.
En 2019, parmi les répondants ayant déclaré avoir fait usage de substances pharmaceutiques psychoactives au cours de la dernière année, 7 % (493 000) en avait fait un usage problématique d'un tel médicament (c.-à-d. les avaient utilisées pour l'expérience ou l'effet qu'elles causent, pour se sentir euphoriques ou pour des raisons autres que l'usage prescrit). Parmi tous les répondants ayant fait usage de substances pharmaceutiques psychoactives (à des fins thérapeutiques ou non thérapeutiques) au cours de la dernière année, aucune différence n'a été observée entre les hommes (9 % ou 259 000) et les femmes (6 % ou 234 000) quant à la prévalence de l'usage problématique au cours de la dernière année. La prévalence d'un usage problématique au cours de la dernière année, parmi les répondants ayant fait usage de substances pharmaceutiques psychoactives, a été plus élevée chez les jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans (20 % ou 124 000) que chez les adultes de 25 ans et plus (6 % ou 341 000), alors qu'elle n'a pas été rapportée chez les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon. Deux pour cent (2 % ou 493 000) de la population âgée de 15 ans et plus a fait un usage problématique de substances pharmaceutiques psychoactives au cours de la dernière année, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (1 % ou 336 000). Les tableaux 9 et 10 présentent des données sur l'usage problématique de substances pharmaceutiques psychoactives depuis 2008.
Analgésiques opioïdes
Parmi les trois classes de substances pharmaceutiques psychoactives, ce sont les analgésiques opioïdes (y compris les médicaments prescrits ou non prescrits utilisés à des fins thérapeutiques et non thérapeutiques) dont l'usage global a été le plus répandu. Quatorze pour cent (14 % ou 4,4 millions) des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré avoir fait usage d'analgésiques opioïdes au cours de la dernière année, en hausse par rapport à 2017 (12 % ou 3,5 millions). La prévalence de l'usage d'analgésiques opioïdes au cours de la dernière année a été plus élevée chez les femmes (16 % ou 2,5 millions) que chez les hommes (12 % ou 1,9 million). Par rapport à 2017, cette prévalence est demeurée inchangée chez les hommes (11 % ou 1,6 million), mais elle a augmenté chez les femmes (12 % ou 1,8 million).
Un pour cent de tous les Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré avoir fait un usage problématique d'analgésiques opioïdes au cours de la dernière année (tableau 9). Parmi les 14 % de Canadiens ayant fait usage d'analgésiques opioïdes au cours de la dernière année, 6 % (269 000) en ont fait un usage problématique, ce qui représente une hausse par rapport à 2017 (3 % ou 100 000) - voir le tableau 10. Parmi l'ensemble des Canadiens âgés de 15 ans et plus, aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes (1 % ou 127 000 et 1 % ou 142 000, respectivement) quant à la prévalence de l'usage problématique d'opioïdes. La prévalence de l'usage problématique d'opioïdes n'a pas été rapportée chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans de l'ensemble de la population en raison de la petite taille de l'échantillon.
Stimulants
Les stimulants sont définis comme des produits tels que Ritalin, Concerta, Adderall, Dexedrine et d'autres, qui peuvent être obtenus auprès d'un médecin et qui sont prescrits pour le traitement de troubles de l'attention ou de la concentration (comme le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité, ou TDAH).
En 2019, 2 % (660 000) des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré avoir fait usage de stimulants au cours de la dernière année (y compris à des fins thérapeutiques et de l'usage problématique), ce qui est inchangé par rapport à 2017 (2 % ou 714 000), mais en hausse par rapport à 2015 (1 % ou 338 000) [tableau 8]. Aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes (2 % ou 324 000 et 2 % ou 337 000, respectivement). Chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans, la prévalence de l'usage de stimulants au cours de la dernière année a été de 5 % (101 000). L'usage de stimulants au cours de la dernière année a été plus élevé chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (9 % ou 206 000) que chez les adultes de 25 ans et plus (1 % ou 354 000).
Trente-sept pour cent (37 % ou 244 000) des personnes ayant déclaré avoir fait usage de stimulants au cours de la dernière année, soit 1 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus qui ont déclaré en avoir fait un usage problématique, en hausse par rapport à 2017 (19 % ou 103 000) [tableau 10]. Parmi l'ensemble des Canadiens âgés de 15 ans et plus, aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes (1 % ou 151 000 et 1 % ou 93 000, respectivement) quant à la prévalence de l'usage problématique de stimulants. Cette prévalence a toutefois été plus élevée chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (5 % ou 108 000) que chez les jeunes de 15 à 19 ans (1 % ou 20 000) et les adultes de 25 ans et plus (moins de 1 % [0,4 %] ou 117 000). La prévalence de l'usage problématique de stimulants parmi les personnes en ayant fait usage au cours de la dernière année a été de 33 % (117 000) chez les adultes de 25 ans et plus, mais elle n'a pas été rapportée pour les jeunes de 15 à 19 ans ni pour les jeunes adultes de 20 à 24 ans, ni par sexe, en raison de la petite taille de l'échantillon.
Sédatifs
En 2019, 11 % (3,3 millions) de Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré avoir fait usage de sédatifs au cours de la dernière année (y compris à des fins thérapeutiques et de l'usage problématique), ce qui est inchangé par rapport à 2017 (12 % ou 3,5 millions) [tableau 8]. La prévalence de l'usage de sédatifs a été plus élevée chez les femmes (14 % ou 2,2 millions) que chez les hommes (7 % ou 1,1 million), mais est restée inchangée dans les deux cas par rapport à 2017 (14 % ou 2,1 millions et 9 % ou 1,3 million, respectivement). La consommation de sédatifs au cours de la dernière année a été plus faible chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans (3 % ou 72 000) que chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (12 % ou 272 000) et les adultes de 25 ans et plus (11 % ou 3 millions).
En 2019, 3 % (85 000) des répondants ayant déclaré avoir fait usage de sédatifs au cours de la dernière année ont déclaré l'avoir fait pour se sentir euphoriques, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (1 % ou 49 000) [tableau 10]. Cela représente moins d'un pour cent (0,3 %) de la population de 15 ans et plus, et est inchangé par rapport à 2017 (0,2 %) [tableau 9]. Aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes (5 % ou 60 000 et 1 % ou 25 000, respectivement) quant à la prévalence de l'usage de sédatifs au cours de la dernière année pour leur effet euphorisant. La prévalence de l'usage problématique de sédatifs n'a pas été rapportée pour les jeunes de 15 à 19 ans ni pour les jeunes adultes de 20 à 24 ans en raison de la petite taille de l'échantillon. Deux pour cent (2 % ou 51 000) des adultes de 25 ans et plus ayant déclaré avoir fait usage de sédatifs au cours de la dernière année l'ont fait pour se sentir euphoriques.
Consommation de drogues illégales
Les répondants ont été questionnés sur leur consommation de drogues illégales au cours de la dernière année. Tout comme pour l'ECTAD, les drogues illicites comprenaient la cocaïne ou le crack, l'ecstasy, les amphétamines ou méthamphétamines, les hallucinogènes, les inhalants, l'héroïne et la salvia. En 2019, les répondants ont également été questionnés sur leur consommation de cannabinoïdes de synthèse, de méphédrone, de BZP/TFMPP, de kratom et d'autres drogues.
La prévalence de la consommation d'au moins une de ces six drogues illicites (cocaïne/crack, amphétamines/méthamphétamine, ecstasy, hallucinogènes, héroïne et salvia) au cours de la dernière année a été de 3 % (1,1 million), ce qui est inchangé par rapport à 2017 (3 % ou 987 000) mais en hausse par rapport à 2015 (2 % ou 678 000).
Dans l'ensemble, cette prévalence a été comparable chez les hommes (4 % ou 616 000) et les femmes (3 % ou 465 000). Chez les hommes, le taux est inchangé par rapport à 2017 (5 % ou 719 000), mais il est en hausse chez les femmes par rapport à 2017 (2 % ou 268 000).
La consommation au cours de la dernière année d'au moins une de ces six drogues illicites a été plus élevée chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (14 % ou 310 000) que chez les jeunes de 15 à 19 ans (3 % ou 63 000) et les adultes de 25 ans et plus (3 % ou 708 000). Aucun changement par rapport à 2017 n'a été observé dans aucun groupe d'âge.
Dans l'ensemble, la consommation de drogues illicites par les Canadiens est demeurée faible au cours de la dernière année. La cocaïne ou le crack demeure la substance illicite la plus consommée, 2 % (605 000) des répondants ayant déclaré en avoir consommé au cours de la dernière année, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (2 % ou 730 000). Des proportions comparables d'hommes (2 % ou 362 000) et de femmes (2 % ou 243 000) ont consommé de la cocaïne ou du crack, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (4 % pour les hommes et 1 % pour les femmes). Davantage de jeunes adultes de 20 à 24 ans (9 % ou 203 000) que d'adultes âgés de 25 ans et plus (1 % ou 390 000) ont consommé de la cocaïne ou du crack au cours de la dernière année, mais, dans les deux cas, les chiffres sont inchangés par rapport à 2017. La consommation de cocaïne ou de crack n'a pas été rapportée chez les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon.
La consommation d'hallucinogènes a été comparable à celle de cocaïne ou de crack en 2019. Les hallucinogènes sont des drogues telles que le LSD, le PCP et la psilocybine (champignons magiques). Deux pour cent (2 % ou 587 000) de Canadiens ont consommé des hallucinogènes en 2019, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (1 % ou 443 000). Des proportions comparables d'hommes (2 % ou 352 000) et de femmes (1 % ou 234 000) ont consommé des hallucinogènes. Chez les hommes, ces résultats sont inchangés par rapport à 2017 (2 % ou 341 000), mais ils sont en hausse chez les femmes (moins de 1 % [0,7 %] ou 102 000). La consommation d'hallucinogènes a été plus élevée chez les jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans (6 % ou 129 000) que chez les jeunes de 15 à 19 ans (2 % ou 47 000) et chez les adultes de 25 ans et plus (2 % ou 411 000).
Un pour cent (1 % ou 353 000) de Canadiens ont déclaré avoir consommé de l'ecstasy au cours de la dernière année, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (1 % ou 271 000). Soit 0,5 % (142 000) de Canadiens ont déclaré avoir consommé des amphétamines ou méthamphétamines; aucune comparaison ne peut toutefois être établie avec 2017, car aucune donnée n'a été rapportée cette année-là. Le nombre de Canadiens ayant déclaré avoir utilisé des inhalants (colle ou autres solvants), des cannabinoïdes synthétiques, du kratom et d'autres drogues au cours de la dernière année a été très faible, et on ne possède aucune observation sur la consommation de salvia, d'héroïne, de méphédrone ou de BZP/TFMPP au cours de la dernière année. Le tableau 11 présente les données depuis 2008 sur la consommation de drogues illicites par les Canadiens au cours de la dernière année.
Parmi les Canadiens ayant déclaré avoir déjà consommé des drogues illicites, du cannabis ou des substances pharmaceutiques psychoactives, 1 % (199 000) ont déclaré s'être déjà injecté des drogues. Les hommes ont été plus susceptibles que les femmes d'utiliser des drogues injectables (1 % ou 145 000 contre moins de 1 % ou 54 000, respectivement). Les données ne sont pas rapportées pour les jeunes de 15 à 19 ans ni pour les jeunes adultes de 20 à 24 ans en raison de la petite taille de l'échantillon.
Méfaits liés à la consommation de drogues
On a demandé aux répondants s'ils avaient déjà eu l'impression que leur consommation de drogues (c.-à-d. cannabis et drogues illicites) avait eu un effet nocif sur l'un des neuf facteurs suivants : santé physique; santé mentale; amitiés et vie sociale; situation financière; vie familiale ou conjugale; travail, études ou possibilités d'emploi; problèmes juridiques; difficultés d'apprentissage ou problèmes de logement.
Dans l'ensemble, 5 % (1,1 million) de Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré avoir vécu au moins un méfait lié à leur consommation de drogues au cours de la dernière année, ce qui est inchangé par rapport à 2017 (4 % ou 820 000). Aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes quant à la prévalence des méfaits liés à leur consommation de drogues (5 % ou 616 000 et 4 % ou 482 000, respectivement), ces données étant par ailleurs inchangées par rapport à 2017 (6 % ou 518 000 et 3 % ou 302 000, respectivement). Davantage de jeunes adultes de 20 à 24 ans (14 % ou 284 000), que de jeunes âgés de 15 à 19 ans (6 % ou 125 000) et d'adultes de 25 ans et plus (3 % ou 689 000), ont déclaré des effets nocifs liés à leur consommation de drogues illicites. La prévalence de ces effets nocifs pour chaque catégorie d'âge (c.-à-d. jeunes de 15 à 19 ans, jeunes adultes de 20 à 24 ans et adultes de 25 ans et plus) est demeurée inchangée par rapport à 2017.
La prévalence des méfaits déclarés a été plus élevée chez les consommateurs de cannabis ou de drogues illicites (c.-à-d. cocaïne ou crack, amphétamines, méthamphétamine ou méthamphétamine en cristaux, hallucinogènes dont salvia, ecstasy, inhalants ou héroïne), ou chez ceux faisant un usage problématique de substances pharmaceutiques psychoactives. Une personne sur six (17 % ou 1,0 million), parmi celles ayant fait usage de cannabis ou de drogues illicites ou ayant fait un usage problématique de substances pharmaceutiques psychoactives au cours de la dernière année, a déclaré avoir vécu au cours de la dernière année certains méfaits lié à leur consommation de drogues, inchangé par rapport à 2017 (18 % ou 820 000). Parmi cette population, aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes (17 % ou 616 000 et 16 % ou 478 000, respectivement) quant à la prévalence des effets nocifs signalés au cours de la dernière année, ces données pour les deux groupes étant elles aussi inchangées par rapport à 2017 (19 % ou 518 000 et 18 % ou 302 000, respectivement). Parmi cette population, la prévalence des effets nocifs signalés au cours de la dernière année a été plus élevée chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans (27 % ou 284 000) que chez les adultes de 25 ans et plus (14 % ou 685,000); dans les deux cas, les données sont inchangées par rapport à 2017. Les données n'ont pas été rapportées pour les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon. Le tableau 12 présente les données sur les méfaits liés à la consommation de drogues chez les Canadiens depuis 2008.
Naloxone
Parmi les Canadiens âgés de 15 ans et plus, deux pour cent (2 % ou 542 000) ont déclaré s'être procuré une trousse de naloxone au cours de la dernière année, aucune différence n'ayant été observée entre les hommes et les femmes (2 % ou 255 000 contre 2 % ou 287 000, respectivement). Trois pour cent de jeunes adultes de 20 à 24 ans et 2 % d'adultes âgés de 25 ans et plus ont déclaré s'être procuré une trousse de naloxone. Aucune estimation n'a été présentée pour les jeunes de 15 à 19 ans en raison de la petite taille de l'échantillon.
Parmi les personnes ayant déclaré avoir consommé des analgésiques opioïdes au cours de la dernière année, 3 % (150 000) ont déclaré s'être procuré une trousse de naloxone; aucune différence n'a été observée entre les hommes et les femmes (3 % ou 47 000 et 4 % ou 103 000, respectivement). Parmi cette population, quatre pour cent (4 % ou 140 000) des adultes de 25 ans et plus ont obtenu une trousse de naloxone; la prévalence chez les jeunes de 15 à 19 ans et les jeunes adultes de 20 à 24 ans n'a pas été rapportée en raison de la petite taille de l'échantillon.
La raison la plus souvent invoquée pour obtenir une trousse de naloxone, parmi les personnes qui s'en sont procurée au cours de la dernière année, était au cas où quelqu'un en aurait besoin (69 %), suivie d'autres raisons (19 %) et au cas où le répondant lui-même en aurait besoin (12 %).
Traitement
Pour la première fois en 2019, l'ECAD a recueilli des données auprès des Canadiens qui ont obtenu une aide professionnelle en raison de leur consommation de drogues ou d'alcool. Obtenir une aide professionnelle signifie commencer un traitement professionnel ou un plan de consultations, quels que soient la durée ou le nombre de séances auxquelles le répondant a réellement participé. Cela comprend tout traitement ou conseil donné par des médecins, des conseillers, des travailleurs sociaux ou d'autres professionnels de la santé. Parmi les Canadiens ayant déclaré consommer de l'alcool, du cannabis, des substances pharmaceutiques psychoactives, des médicaments en vente libre ou des drogues illicites, 2 % (551 000) ont déclaré avoir déjà obtenu une aide professionnelle à cause de leur consommation. Les hommes ont été plus susceptibles que les femmes d'obtenir une telle aide (3 % ou 395 000 contre 1 % ou 155 000, respectivement).
Parmi ceux qui avaient déjà obtenu une aide professionnelle pour un problème de consommation, 20 % (112 000) l'avaient fait au cours de la dernière année.
Surdose de drogue ou de médicament
Pour la première fois, l'ECAD de 2019 comportait des questions sur des surdoses de drogues (analgésiques, stimulants, sédatifs, cannabis, cocaïne ou crack, amphétamines ou méthamphétamine, ecstasy, hallucinogènes, héroïne, salvia, inhalants, cannabinoïdes synthétiques, méphédrone, kratom, BZP ou autres drogues) dont les répondants avaient été victimes.
Parmi les personnes ayant déclaré avoir déjà fait usage de ces drogues, deux pour cent (2 % ou 327 000) avaient déjà été victimes d'une surdose. Aucune différence n'a été observée entre les hommes (2 % ou 205 000) et les femmes (1 % ou 123 000) quant à la prévalence des surdoses de drogues au cours de la vie. De même, aucune différence dans la prévalence des surdoses de drogues n'a été observée entre les jeunes adultes de 20 à 24 ans (4 % ou 70 000) et les adultes de 25 ans et plus (1 % ou 217 000); la prévalence chez les jeunes de 15 à 19 ans n'a pu être rapportée en raison de la petite taille de l'échantillon.
À l'échelle provinciale, la prévalence des surdoses de drogues au cours de la vie a varié de 1 % en Alberta, au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-Prince-Édouard à 2 % en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan; la prévalence à Terre-Neuve-et-Labrador et en Colombie-Britannique n'a pas été rapportée en raison de la petite taille de l'échantillon.
Interventions en cas de surdoses
La majorité (72 % ou 219 000) des personnes disant avoir déjà été victimes d'une surdose ont déclaré avoir reçu une forme d'assistance la dernière fois que cela s'était produit (c.-à-d. appeler une ambulance ou être amené à l'hôpital, être placé en position de recouvrement, recevoir la RCR ou se voir administrer de la naloxone par quelqu'un, ou avoir obtenu une autre forme d'assistance). Les interventions les plus souvent signalées ont été appeler l'ambulance ou être amené à l'hôpital (41 % ou 134 000). Parmi les autres interventions, mentionnons recevoir un autre type d'assistance (27 %), être placé en position de recouvrement (23 %) et recevoir la réanimation cardiorespiratoire (RCR) ou se voir administrer de la naloxone par quelqu'un (20 %).
Renseignements de référence
Santé Canada a collaboré avec Statistique Canada à la réalisation de l'ECAD de 2019. La population cible de l'ECAD est composée de toutes les personnes âgées de 15 ans et plus vivant au Canada, à l'exception des résidents du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, des personnes vivant dans des réserves ainsi que des personnes vivant à plein temps en établissements.
Un échantillon de 10 293 répondants a été constitué à partir d'une base de sondage des ménages de 20 000 Canadiens. Cet échantillon est composé de 591 personnes âgées de 15 à 24 ans et de 9 702 personnes âgées de 25 ans et plus provenant de partout au Canada.
L'ECAD est une enquête par questionnaire électronique à remplir soi-même, dont l'échantillon a été généré à partir du Fichier de l'univers des logements (FUL); un suivi par entrevues téléphoniques a été réalisé dans les cas de non-réponse. Le taux global de réponse a été de 50,9 %. Aux fins du présent rapport, seules des analyses unidimensionnelles et bidimensionnelles ont été réalisées, ainsi qu'un test-t statistique pour déterminer s'il existait des différences statistiquement significatives entre les résultats. Les données présentées dans ce rapport ont été pondérées afin que les résultats puissent être généralisés à l'ensemble de la population canadienne à partir des données du Recensement du Canada de 2011.
Pour de plus amples renseignements sur l'enquête et ses résultats, veuillez écrire au Bureau de la recherche et de la surveillance des drogues, Direction des substances contrôlées, Santé Canada, indice de l'adresse 0302A, Ottawa (Ontario), K1A 0K9, ou envoyer une demande par courriel à l'adresse odss.bssd@hc-sc.gc.ca.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les fichiers de microdonnées à grande diffusion, veuillez communiquer avec le service à la clientèle de Statistique Canada, Division des enquêtes spéciales, par courriel à l'adresse statcan.infostats-infostats.statcan@canada.ca, ou par téléphone en composant le numéro sans frais 1-800-263-1136.
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