Étude de suivi des mesures d’atténuation du radon résidentiel : Résumé public

Objectifs

Les objectifs de cette étude effectuée par Santé Canada étaient les suivants :

  • Déterminer le pourcentage des participants aux deux précédentes enquêtes canadiennes sur le radon résidentiel ayant adopté des mesures visant à réduire la concentration de radon dans leur maison.
  • Mieux comprendre les raisons ayant motivé l'adoption ou non de mesures correctives.
  • Obtenir des statistiques sur les types de mesures d’atténuation du radon adoptés et leur taux d’efficacité.
  • Déterminer s’il existe des obstacles financiers à la mesure et à l’atténuation.
  • Mieux comprendre le lien entre la perception du risque par le public et les coûts de l’atténuation pour mieux orienter les nouvelles politiques.

Méthodologie

Les participants à cette étude ont été choisis parmi les propriétaires pour qui les concentrations mesurées au cours des enquêtes nationales précédentesNote de bas de page 2,Note de bas de page 3 étaient supérieures ou égales à 150 Bq/m3. Ils ont été recrutés par téléphone par Prairie Research Associates (PRA), une société d’études de marché sous contrat. Ils ont répondu à une série de questions concernant l’adoption de mesures d’atténuation et les coûts s’y rapportant. Des données socioéconomiques et démographiques ont également été recueillies auprès des ménages participants. Le Laboratoire national sur le radon de Santé Canada a offert sans frais une mesure à long terme post-atténuation du radon aux participants ayant adopté des mesures d’atténuation. Le but était de déterminer la concentration de radon à l’endroit où avait été mesurée la concentration de radon pré-atténuation au cours de l’une ou l’autre des enquêtes précédentes pour déterminer l’efficacité des techniques de réduction du radon. Le Laboratoire national sur le radon a envoyé des trousses de mesure par la poste aux participants à l’étude, alors que la société d’études de marché s’est chargée de leur rappeler de mesurer la concentration de radon et d’y mettre fin environ trois mois plus tard. Les détecteurs ont ensuite été analysés et les résultats expédiés par la poste à tous les participants.

Des mesures subséquentes visant à réduire davantage les concentrations de radon dans l’air intérieur ont aussi été recommandées aux propriétaires pour qui ces concentrations étaient toujours supérieures à la directive de 200 Bq/m3 malgré l'adoption de mesures correctives. Des données ont également été recueillies auprès des ménages qui n’ont adopté aucune mesure d’atténuation pour déterminer les facteurs qui ont contribué à cette décision et mieux comprendre leur perception du risque lié au radon.

Recrutement des participants à l’enquête

L’étude comportait deux volets, soit le recrutement des participants par téléphone et la mesure à long terme post-atténuation pour évaluer l’efficacité de la technique de réduction du radon chez tous ceux ayant déclaré avoir adopté une telle technique et effectué la mesure subséquente.

Enquête téléphonique : En tout, 1 747 propriétaires ont accepté de participer à cette enquête téléphonique, soit 615 du groupe pour qui les concentrations de radon se situaient entre 150 et 200 Bq/m3 et 1 132 de celui pour qui ces concentrations étaient supérieures à la directive de 200 Bq/m3. Ceci représente environ 62 % et 64 % des participants admissibles de chacun de ces deux groupes respectivement. Le taux de participation était de 62 % même lorsque les concentrations de radon étaient plus élevées (supérieures à 800 Bq/m3). Il semble donc que les participants concernés par une concentration plus élevée de radon ne soient pas plus ou moins disposés à aborder les questions d’atténuation.

Mesure du radon post-atténuation : Une mesure sans frais post-atténuation du radon a été offerte à tous les participants intéressés et admissibles qui avaient mentionné avoir adopté certaines mesures de réduction de leurs concentrations de radon. Le taux de retour des détecteurs était de 76 % chez le groupe pour qui les concentrations de radon se situaient entre 150 et 200 Bq/m3 et de 90 % chez celui pour qui ces mêmes concentrations étaient supérieures à la directive. Le taux global de refus était relativement faible à 13 % et similaire pour ces deux groupes.

Résultats de l’enquête

Les principaux résultats de l’enquête découlant de l’ensemble des réponses reçues sont présentés ci-dessous.

  • Seulement 5 % des personnes pour qui les concentrations frôlaient la directive (entre 150 et 200 Bq/m3) ont déclaré avoir adopté des mesures d’atténuation.
  • Environ 29 % de celles pour qui les concentrations de radon étaient supérieures ou égales à 200 Bq/m3 dans les études précédentes de Santé Canada ont déclaré avoir adopté des mesures de réduction des concentrations de radon dans leur maison (voir la Figure 1).
  • Environ 39 % des participants pour qui les concentrations de radon étaient supérieures à 800 Bq/m3 (n = 92) et 43 % de ceux pour qui elles étaient supérieures à 1000 Bq/m3 (n = 53) ont affirmé avoir adopté des mesures d’atténuation.
Figure 1 : Adoption de mesures d’atténuation par les participants à l’enquête pour qui les concentrations de radon étaient supérieures à la directive de 200 Bq/m3
Description textuelle de la figure 1
  • 2 % n’en savaient rien
  • 29 % ont adopté des mesures d’atténuation
  • 69 % n’ont adopté aucune mesure d’atténuation

A. Ceux qui ont adopté des mesures d’atténuation

  • Les trois raisons les plus fréquemment invoquées pour expliquer l’adoption de mesures d’atténuation du radon par ceux pour qui la concentration de radon était supérieure à la directive de 200 Bq/m3 sont les suivantes :
    • La lettre des résultats en rapport avec la première enquête indiquait que la concentration de radon dans leur maison était élevée (42 % des répondants).
    • Ils souhaitaient réduire la concentration de radon dans leur maison (28 % des répondants).
    • Ils s’inquiétaient du risque de développer un cancer du poumon (10 %).
  • Le délai d’adoption des mesures d’atténuation le plus répandu était de moins de trois mois. En effet, 55 % de ceux pour qui la concentration était supérieure à la directive avaient adopté des mesures correctives au cours de cette période (voir le Tableau 1).
Tableau 1 : Délai d’adoption des mesures d’atténuation après la réception de la lettre des résultats (avec l’autorisation de PRA)
Délai d’adoption des mesures d’atténuation % de participantsTableau 1 note de bas de page 1
<  3 mois 55 %
De 3 à 6 mois 22 %
De 7 à 12 mois 11 %
> 12 mois 10 %
Ne sait pas 3 %

Notes de bas de page du Tableau 1

Tableau 1 note de bas de page 1

La somme des pourcentages pourrait ne pas égaler 100 %, certains nombres ayant été arrondis.

Retour à la référence 1 de la note de bas de page du tableau 1

  • La rapidité d’adoption des mesures d’atténuation du radon semble être proportionnelle à la concentration de radon.
  • Les personnes ayant adopté des mesures d’atténuation n’ont pas été influencées par des facteurs comme la présence d’enfants âgés de moins de 18 ans ou de fumeurs, le niveau d’éducation, le revenu du ménage ou la région de résidence (de l’est, du centre ou de l’ouest).

B. Résultats liés aux mesures de réduction du radon

  • Environ 70 % des participants ayant adopté des mesures d’atténuation ont constaté une baisse de la concentration de radon dans leur maison.
  • Les pourcentages moyens de réduction du radon obtenue par l’adoption d’une seule méthode d’atténuation sont présentés dans la Figure 2.
  • Le groupe ayant adopté le scellement des voies d’entrée comme seule méthode de réduction du radon a signalé une réduction d’environ 13 % de la concentration de radon, ce qui confirme que cette méthode ne constitue pas une technique autonome d’atténuation du radon très efficace.
  • La dépressurisation active du sol (DAS) représentait la méthode de réduction du radon la plus efficace lorsqu’ adoptée seule (voir la Figure 2). De plus, lorsqu’installé par un entrepreneur ou un professionnel certifié de radon, le système de DAS a entraîné la réduction du radon la plus importante, soit environ 83 % (voir la Figure 3).
  • En général, les taux de réduction du radon les plus élevés étaient atteints lorsqu’un système de DAS était installé, lorsqu'une personne était embauchée pour installer le système de DAS ou encore lorsque davantage était consacré aux mesures d’atténuation.

Figure 2 : Réduction moyenne du radon atteinte par l’adoption d’une méthode unique d’atténuation

Description textuelle de la figure 2

Pourcentage de réduction du radon atteint :

  • Scellement de voies d’entrée : 13 %
  • Amélioration de la ventilation : 21 %
  • Couvercle scellé placé sur le puisard : 23 %
  • DAS : 65%

Figure 3 : Réduction moyenne du radon atteinte par un système de DAS en fonction de l’installateur

Description textuelle de la figure 3

Pourcentage de réduction du radon atteint :

  • Participant : 19 %
  • Entrepreneur : 81 %
  • Professionnel certifi¬é en atténuation du radon : 88 %

C. Ceux n’ayant adopté aucune mesure d’atténuation

Raisons invoquées pour expliquer l’absence de mesures de réduction des concentrations de radon

Les raisons les plus fréquemment invoquées pour expliquer l’absence de mesures d’atténuation du radon par ceux pour qui la concentration de radon était supérieure à la directive de 200 Bq/m3 sont les suivantes :

  • Ils n’ont pas considéré que leur concentration de radon était particulièrement élevée (35 % des répondants).
  • Ils ont exprimé des préoccupations à l’égard des coûts des mesures d’atténuation (18 % des répondants).
  • Ils n’ont toujours pas trouvé le temps de s’en occuper (8 %).
  • Ils avaient besoin de plus d’informations ou encore ne savaient pas comment s’y prendre pour réduire la concentration de radon dans leur maison (8 %).

Ces résultats ont été comparés à ceux d’études internationales similaires pour mieux comprendre les raisons expliquant l’inaction des participants. Dans une étude irlandaise menée en 2016Note de bas de page 4 sur les taux d’adoption des mesures d’atténuation, 35 % des participants doutaient de la gravité des risques pour la santé, alors que 34 % invoquaient les coûts élevés pour expliquer l’absence de mesures d’atténuation. Dans une étude britannique menée en 2011,Note de bas de page 5 les coûts liés aux mesures d’atténuation étaient la principale raison invoquée pour expliquer l’absence de telles mesures, suivis de l’incertitude quant à l’existence de risques graves pour la santé. Ces deux raisons ont également été citées par une étude américaine menée au VermontNote de bas de page 6 pour expliquer l’absence de mesures d’atténuation. Dans une étude portant sur les mesures d’atténuation menée dans l’État de New York,Note de bas de page 7 les deux principales raisons invoquées pour expliquer l’absence de telles mesures étaient les suivantes : les concentrations de radon n’étaient pas perçues comme élevées ou représentant un risque pour la santé; et les coûts liés aux mesures d’atténuation étaient élevés.

Les résultats de cette toute première étude canadienne s’inscrivent donc dans la tendance générale observée dans d’autres pays expliquant pour quelles raisons les gens n’avaient pas réduit les concentrations élevées de radon dans leur maison.

Facteurs influant sur les mesures d’atténuation

Des questions hypothétiques concernant le recours éventuel à des mesures d’atténuation ont été posées à tous ceux pour qui les concentrations de radon étaient supérieures ou égales à 200 Bq/m3 et qui n’avaient pas adopté de telles mesures.

Coûts des mesures d’atténuation : Les personnes les plus instruites (étudiants des cycles supérieurs) étaient les plus nombreuses (73 %) à déclarer qu’elles auraient adopté des mesures de réduction du radon dans leur maison s’il existait des subventions ou des remises liées à l’atténuation du radon.

Revenu du ménage : Les ménages aux revenus les plus élevés (120 000 $ et plus) ont également indiqué qu’ils consentiraient à dépenser davantage pour les mesures d’atténuation. D’ailleurs, 24 % d’entre eux seraient disposés à dépenser plus de 1 000 $, alors que seulement 4 % des personnes ayant un revenu de moins de 40 000 $ en feraient de même.

Conclusions

Il s’agit de la toute première étude canadienne fournissant des données sur les taux actuels d’adoption de mesures d’atténuation du radon au Canada, des informations sur la perception qu’a le public des risques liés au radon, et quelques données sur les mesures d’atténuation utilisées pour éliminer le risque pour la santé publique lié à l’exposition au radon dans l’air intérieur. La plupart des participants à l’enquête ont indiqué qu’ils accepteraient d’être contactés à nouveau par le Laboratoire national sur le radon dans le cadre d’une autre étude de suivi des mesures d’atténuation. Le taux d’adoption de mesures d’atténuation de 29 % signalé dans cette étude est bien comparable à celui d’autres pays ou territoiresNote de bas de page 4,Note de bas de page 5,Note de bas de page 6,Note de bas de page 7 (entre 15 et 50 %). Il reste néanmoins beaucoup à faire pour encourager la mesure et l’atténuation du radon au Canada. Le Programme national sur le radon continue de renforcer ses partenariats à l’échelle nationale pour encourager la mesure du radon et accroître le taux d’adoption des mesures d’atténuation. Les données recueillies au cours de cette enquête permettront d’évaluer et d’améliorer les stratégies de réduction du radon partout au pays, en plus de soutenir le mandat du Programme national sur le radon qui est de mettre en œuvre des stratégies de réduction des risques liés au radon et d’évaluer la perception qu’a le public des risques liés au radon.

Remerciements

Santé Canada tient à remercier Prairie Research Associates (PRA) pour le dévouement dont elle a fait preuve au cours du recrutement et de l’examen des participants et pour son analyse des réponses obtenues au cours de cette étude.

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