Connaissances et attitudes des Canadiens à l’égard de la décriminalisation des drogues : résultats d’une recherche sur l’opinion publique

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Organisation : Santé Canada

Cat. : H22-4/35-2023F-PDF

ISBN : 978-0-660-67822-1

Pub. : 230382

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Contexte de l'exemption de la Colombie-Britannique concernant la possession de certaines drogues illégales à des fins personnelles

À la demande du gouvernement de la Colombie-Britannique, une exemption concernant la possession de certaines drogues illégales à des fins personnelles a été accordée aux adultes âgés de 18 ans et plus dans la province. La Colombie-Britannique (C.-B.) qualifie cette exemption de forme de décriminalisation.

Du 31 janvier 2023 au 31 janvier 2026, les adultes ne seront plus poursuivis en justice ni soumis à des saisies de drogues pour possession à des fins personnelles d'un maximum de 2,5 grammes de n'importe quelle combinaison :

En lieu et place de sanctions pénales, les individus se verront offrir des ressources de santé et un soutien social. Cela englobe également une assistance pour être orienté vers des services de traitement et de rétablissement locaux, en cas de demande.

Approche du suivi des attitudes des Canadiens à l'égard de la décriminalisation des drogues

Santé Canada recueille des données au niveau national sur les connaissances et les attitudes des Canadiens à l'égard de la décriminalisation des drogues. Pour réaliser ce travail, Santé Canada a déterminé un ensemble d'indicateurs pour assurer le suivi des changements en ce qui concerne :

Les données recueillies dans le cadre de la recherche sur l'opinion publique (ROP) joueront un rôle fondamental en tant qu'informations pour ce travail.

À propos de la recherche sur l'opinion publique (ROP)

La ROP a été menée par le Bureau du Conseil privé (BCP), utilisant 2 échantillons aléatoires distincts de 2 000 adultes canadiens âgés de 18 ans et plus. Des questions sur les attitudes à l'égard des personnes qui consomment des drogues et sur la décriminalisation ont été posées du 27 février au 12 mars 2023. Les questions sur les connaissances concernant la décriminalisation ont été posées du 17 avril au 30 avril 2023. Les répondants ont été sélectionnés au hasard, avec une représentation proportionnelle de l'ensemble du Canada. À moins d'indication contraire, les résultats présentés dans ce rapport sont exprimés en pourcentages. Il peut arriver que les totaux ne correspondent pas à 100 %, les chiffres étant arrondis et certaines questions admettant la réponse « incertain(e) ».

Les questions portaient à la fois sur les attitudes et les connaissances en la matière :

La ROP comprenait également quatre questions auxquelles il fallait répondre vrai ou faux pour évaluer les connaissances des répondants sur les détails de l'exemption de la C.-B. concernant la possession de drogues à des fins personnelles.

Points saillants des résultats de la ROP

Attitudes

Pour traiter les problèmes d'utilisation de substances, 49 % des Canadiens préféraient que l'on privilégie la facilité d'accès aux services sociaux et de santé plutôt que l'intervention des forces de police, laquelle représente 7 % des personnes interrogées (Figure 1). Cependant, un pourcentage de 35 % a considéré que les deux approches étaient tout aussi adéquates, tandis que 6 % ont conclu que ni l'une ni l'autre n'était pertinente.

Les personnes nées au Canada, les femmes ainsi que celles ayant un niveau d'éducation et de revenus supérieurs présentent une inclination plus marquée à privilégier une approche axée sur l'accès aux services sociaux et de santé dans la lutte contre l'utilisation de substances (Figure 2a).

Alors que la préférence en faveur d'une intervention des forces de police pour combattre l'utilisation de substances est minoritaire au sein de la population canadienne, il a été observé que les hommes ainsi que les individus ayant des niveaux de revenu et d'éducation plus bas sont plus enclins que les autres à soutenir la répression policière (Figure 2b). Les hommes et les personnes issues des écoles de métier et des collèges ainsi que les immigrants sont plus enclins à estimer que les deux approches sont également pertinentes pour s'attaquer au problème de consommation de substances (Figure 2c).

Une proportion de 88 % des Canadiens exprime le souhait que leurs amis ou membres de la famille qui consomment des drogues puissent se sentir à l'aise pour en discuter avec eux, et 81 % montrent de l'empathie envers les individus aux prises avec des troubles liés à l'utilisation de substances (Figure 3). Les Canadiens ayant un niveau de revenu et d'éducation plus faibles étaient plus enclins à penser que la décriminalisation entraînerait une augmentation des problèmes liés à la consommation de substances et aurait un impact négatif sur la sécurité de leur collectivité. Bien que 62 % des Canadiens estiment que la décriminalisation faciliterait l'accès aux services sociaux et de santé, une proportion de 51 % pense également qu'elle aurait pour effet d'augmenter les effets néfastes associés à l'utilisation de substances, notamment les cas de surdoses.

Figure 1 : Attitudes à l'égard des approches visant à lutter contre l'utilisation de substances chez les personnes qui consomment des drogues
Pourcentage de personnes consommatrices de drogues qui sont d'accord avec une approche pour s'attaquer à l'utilisation de substances Version textuelle ci-dessous.
Figure 1 - Équivalent textuel
Figure 1 : Attitudes à l'égard des approches visant à lutter contre l'utilisation de substances chez les personnes qui consomment des drogues
Réponse Pourcentage (%)
L'importance est accordée à la facilité d'accès aux services sociaux et de santé, y compris les centres de réadaptation et les programmes de rétablissement. 49
Les deux approches demeurent adéquates. 35
L'accent est mis sur l'intervention des forces de police, notamment les accusations au criminel et les peines d'emprisonnement. 7
Ni l'une ni l'autre de ces approches ne se révèle appropriée. 6

Question : Parmi les approches ci-dessous, laquelle jugez-vous la plus appropriée pour lutter contre l'utilisation de substances chez les personnes qui consomment des drogues ?

Source : Enquête du BCP sur les questions d'actualité, réalisée du 27 février au 12 mars 2023

Base : Tous les répondants (Canada : n=2 000)

Figure 2 : Attitudes à l'égard des approches pour lutter contre l'utilisation de substances chez les personnes appartenant à des groupes spécifiques qui consomment des drogues

Figure 2a : Importance accordée à la facilité d'accès aux services sociaux et de santé
Pourcentage de personnes appartenant à des groupes spécifiques et ayant des habitudes de consommation de substances qui soutiennent l'idée de donner la priorité à l'accès aux services sociaux et de santé pour lutter contre la consommation de substances. Version textuelle ci-dessous.
Figure 2a - Équivalent textuel
Figure 2a : Importance accordée à la facilité d'accès aux services sociaux et de santé
Groupe Pourcentage (%)
Canada 49
C.-B. 50
Alb. 40
Man./Sask. 47
Ont. 51
Qc 52
Atl. 51
Hommes 43
Femmes 55
Autochtones 52
Non-autochtones 49
De 18 à 34 ans 51
De 35 à 54 ans 50
55 ans et plus 48
École secondaire ou moins 41
École de métier/collège 46
Université 58
Moins de 40000 $ 41
De 40000 $ à 100000 $ 52
100000 $ ou plus 53
Immigrants 41
Non-immigrants 53
Figure 2b : Accent mis sur l'intervention des forces de police
Pourcentage de personnes appartenant à des groupes spécifiques et ayant des habitudes de consommation de substances qui soutiennent l'idée de mettre l'accent sur l'intervention des forces de police pour lutter contre l'utilisation de substances. Version textuelle ci-dessous.
Figure 2b - Équivalent textuel
Figure 2b : Accent mis sur l'intervention des forces de police
Groupe

Pourcentage (%)

Canada 7
C.-B. 4
Alb. 9
Man./Sask. 5
Ont. 7
Qc 9
Atl. 4
Hommes 9
Femmes 5
Autochtones 11
Non-autochtones 7
De 18 à 34 ans 7
De 35 à 54 ans 7
55 ans et plus 7
École secondaire ou moins 12
École de métier/collège 7
Université 5
Moins de 40000 $ 11
De 40000 $ à 100000 $ 6
100000 $ ou plus 6
Immigrants 8
Non-immigrants 7
Figure 2c : Les deux approches demeurent adéquates
Pourcentage de personnes appartenant à des groupes spécifiques et ayant des habitudes de consommation de substances qui sont d'accord avec les deux approches pour contrer la consommation de substances. Version textuelle ci-dessous.
Figure 2c - Équivalent textuel
Figure 2c : Les deux approches demeurent adéquates
Groupe Pourcentage (%)
Canada 35
C.-B. 37
Alb. 40
Man./Sask. 36
Ont. 35
Qc 32
Atl. 34
Hommes 38
Femmes 32
Autochtones 26
Non-autochtones 35
De 18 à 34 ans 33
De 35 à 54 ans 34
55 ans et plus 37
École secondaire ou moins 36
École de métier/collège 38
Université 31
Moins de 40000 $ 37
De 40000 $ à 100000 $ 34
100000 $ ou plus 34
Immigrants 41
Non-immigrants 33

Question : Parmi les approches ci-dessous, laquelle jugez-vous la plus appropriée pour lutter contre l'utilisation de substances chez les personnes qui consomment des drogues ?

Source : Enquête du BCP sur les questions d'actualité, réalisée du 27 février au 12 mars 2023

Base : Tous les répondants (Canada : n=2 000)

Figure 3 : Attitudes à l'égard des personnes qui consomment des drogues et de la décriminalisation
Pourcentage de participants qui sont tout à fait ou plutôt d'accord, ni d'accord ni en désaccord, ou tout à fait ou plutôt en désaccord avec les questions incitatives concernant les personnes qui consomment des drogues et la décriminalisation. Version textuelle ci-dessous.
Figure 3 - Équivalent textuel
Figure 3 : Attitudes à l'égard des personnes qui consomment des drogues et de la décriminalisation
Questions incitatives : Tout à fait/quelque peu d'accord (%) Ni d'accord ni en désaccord (%) Tout à fait/plutôt en désaccord (%)
J'aimerais que mes amis ou les membres de ma famille qui consomment des drogues puissent se sentir à l'aise d'en discuter avec moi. 88 3 7
J'ai de l'empathie envers les individus aux prises avec la toxicomanie. 81 4 13
Je pense que la décriminalisation faciliterait l'accès aux services sociaux et de santé, incluant les centres de réadaptation et les programmes de rétablissement. 62 7 27
Je pense que la décriminalisation des drogues réduirait la stigmatisation des personnes qui en consomment. 56 7 34
Je pense que la décriminalisation des drogues aurait pour effet d'augmenter les effets néfastes associés à l'utilisation de substances, notamment les cas de surdoses. 51 7 38
Je pense que la décriminalisation des drogues aurait un impact négatif sur la sécurité de la collectivité. 43 8 46

Question : Dans quelle mesure êtes-vous d'accord ou non avec les énoncés suivants ?

Source : Enquête du BCP sur les questions d'actualité, réalisée du 27 février au 12 mars 2023

Base : Tous les répondants (Canada : n=2 000)

Connaissances

Les questions visant à évaluer les connaissances des Canadiens sur l'exemption de la C.-B. portaient sur les points suivants :

Selon la question posée, entre 57 % et 62 % des Canadiens ont pu fournir des détails précis sur l'exemption de la C.-B. (Figure 4). Cependant, une proportion de 18 % à 24 % des participants a donné des réponses incorrectes, tandis que 15 % à 19 % n'étaient pas certains de leur réponse.

Une meilleure compréhension des détails de l'exemption de la C.-B. a été constatée parmi les groupes suivants (Figure 5) :

Figure 4 : Connaissance des détails de l'exemption de la C.-B.
Pourcentage de participants ayant répondu par vrai, faux ou incertain aux questions incitatives concernant la connaissance de l'exemption de la Colombie-Britannique. Version textuelle ci-dessous.
Figure 4 - Équivalent textuel
Figure 4 : Connaissance des détails de l'exemption de la C.-B.
Questions incitatives : Vrai (%) Faux (%) Incertain (%)
Les policiers peuvent fournir les ressources disponibles pour aider les personnes qui consomment des drogues. 66 18 15
Les personnes qui transportent de petites quantités de certaines drogues illégales pour leur usage personnel ne sont plus arrêtées ou inculpées pour possession à des fins personnelles. 62 21 17
La possession de diverses drogues n'est plus considérée comme illégale, et les individus transportant des substances illégales ne font plus l'objet d'interpellations de la part des forces de police. 23 60 17
Les policiers ne surveillent plus la consommation de drogue dans la rue. 24 57 19

Question : D'après votre compréhension des détails de l'exemption de la C.-B. concernant la possession de drogues à des fins personnelles, les affirmations suivantes sont-elles vraies ou fausses ? (Les réponses correctes sont surlignées dans les cellules plus foncées)

Source : Enquête du BCP sur les questions d'actualité, réalisée du 17 au 30 avril 2023

Base : Tous les répondants (Canada : n= 2 000)

Figure 5 : Connaissance des détails de l'exemption de la Colombie-Britannique pour des populations spécifiques
Note des individus par populations spécifiques sur la connaissance des détails de l'exemption de la C.-B. sur une note de 100. Version textuelle ci-dessous.
Figure 5 - Équivalent textuel
Figure 5 : Connaissance des détails de l'exemption de la Colombie-Britannique pour des populations spécifiques
Groupe Note d'indice
Canada 62
C.-B. 68
Alb. 61
Man./Sask. 60
Ont. 59
Qc 63
Atl. 61
Hommes 61
Femmes 62
De 18 à 34 ans 65
De 35 à 54 ans 60
55 ans et plus 61
École secondaire ou moins 58
École de métier/collège 60
Université 66
Moins de 40000 $ 53
De 40000 $ à 100000 $ 63
100000 $ ou plus 67
Parents d'enfants de moins de 18 ans 62
Aucun enfant de moins de 18 ans 62
Immigrants 55
Né au Canada 64
Région rurale 63
Région urbaine 62

Indice de compréhension de l'exemption de la C.-B : les répondants obtiennent 25 points pour chaque bonne réponse. Une personne qui répond correctement aux quatre questions obtient une note de 100 (fourchette : de 0 à 100).

Source : Enquête du BCP sur les questions d'actualité, réalisée du 17 au 30 avril 2023

Base : Tous les répondants (Canada : n= 2 000)

Conclusions

Les résultats de cette enquête reflètent les connaissances et les attitudes des adultes Canadiens à l'égard de la décriminalisation des drogues et de l'exemption de la C.-B. Ces conclusions joueront le rôle de point de référence pour suivre les résultats majeurs de l'exemption, en mettant l'accent sur la prise de conscience du public ainsi que sa compréhension des détails de l'exemption et l'utilisation des substances. Les travaux de Santé Canada continueront de compléter les travaux de suivi et d'évaluation menés par le ministère de la Santé mentale et des Dépendances de la Colombie-Britannique et les Instituts de recherche en santé du Canada.

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