Page 7 : Conseils sur les bactéries pathogènes d'origine hydrique
Partie B. Information supplémentaire
Un traitement à l'échelle résidentielleNote de bas de page 1 s'applique aussi aux petits systèmes d'eau potable, incluant les systèmes privés, et les systèmes sans réseau de distribution ou doté d'un réseau minimal qui fournit de l'eau au public à partir d'une installation non reliée à un approvisionnement municipal (autrefois appelés systèmes semi-publics).
La présence d'E. coli dans un système d'eau potable résidentiel ou privé indique que la source ou le système a probablement été affecté par une récente contamination d'origine fécale; par conséquent, l'eau devrait être considérée impropre à la consommation. L'absence d'E. coli lors des vérifications régulières devrait constituer une indication suffisante de l'enlèvement et de l'inactivation suffisantes des bactéries entériques pathogènes. Le cas échéant, la fréquence d'analyse de l'eau dans les systèmes à l'échelle résidentielle est déterminée par l'autorité compétente et devrait inclure les périodes où le risque de contamination est le plus élevé -- par exemple après le dégel printanier, de fortes pluies ou des périodes prolongées de sécheresse. Les propriétaires d'approvisionnements privés devraient faire analyser l'eau des puis existants de deux à trois fois par année, ainsi que durant ces mêmes périodes. Il est également essentiel d'analyser l'eau des puits neufs ou réhabilités avant de la consommer, pour confirmer sa salubrité microbiologique.
Des bactéries pathogènes non-fécales présentes naturellement dans les environnements hydriques peuvent se trouver dans les eaux souterraines, bien qu'en général, elles y soient moins abondantes et moins fréquentes que dans les eaux de surface. On ignore la concentration exacte que ces organismes doivent atteindre pour causer des maladies chez des individus en santé, mais les quelques études réalisées à ce sujet semblent indiquer qu'un nombre passablement élevé de micro-organismes, supérieur à celui qu'on trouve normalement dans les sources d'eau, serait nécessaire. Ces organismes, le plus souvent fixés aux biofilms qui se développent dans les réseaux de distribution, peuvent survivre et s'y multiplier jusqu'à former des populations considérables. Dans les systèmes de petite envergure, ces biofilms sont moins préoccupants que dans les réseaux municipaux, étant donné la taille restreinte, voire l'absence du réseau de distribution et la faible durée de rétention de l'eau traitée dans le système.
Il existe plusieurs options pour traiter les eaux de source afin de produire une eau potable de haute qualité et sans bactéries pathogènes, notamment la filtration et la désinfection avec des composés à base de chlore ou des techniques alternatives comme les rayons UV. Ces techniques sont similaires à celles utilisées par les municipalité, mais à plus petite échelle.
Les propriétaires de résidence doivent savoir qu'il arrive que les systèmes domestiques d'eau chaude sont parfois contaminés par Legionella et que les réservoirs d'eau chaude doivent maintenir celle-ci à une température appropriée (au moins 60 ºC) pour éviter toute prolifération de cet organisme. D'ailleurs, pour prévenir la croissance de Legionella, le Code national de la plomberie du Canada exige une température minimum de 60 °C dans les réservoirs d'eau chaude (CNRC, 2010). Les propriétaires doivent en outre prendre les mesures de sécurité nécessaires pour réduire les risques de brûlure par l'eau du robinet, par exemple installer des vannes thermostatiques ou de mélange à pression autorégularisée, de façon à limiter la température de l'eau du robinet (Bartram et coll., 2007; Bentham et coll., 2007). Cette stratégie peut aussi permettre de réduire les niveaux d'autres micro-organismes dans les réservoirs d'eau chaude, puisque bon nombre d'entre eux ne peuvent pas survivre à ces températures plus élevées (LeChevallier et Au, 2004; AWWA, 2006).
Les systèmes de plomberie plus étendus pourraient bénéficier de mesures de contrôles supplémentaires, par exemple contrôler la température; un contrôle de la conception et de la construction du système afin d'éviter l'accumulation de biofilms, de sédiments ou de dépôts; et des stratégies de contrôle des nutriments (Bartram et coll., 2007; Bentham et coll., 2007).
Les renseignements que donne le présent document à propos du traitement, de la désinfection et de l'inactivation des micro-organismes concernent en premier lieu les réseaux municipaux. Le traitement municipal de l'eau potable vise à réduire la concentration de contaminants microbiens en deçà des niveaux généralement reconnus associés à des maladies. En général, l'utilisation d'un dispositif de traitement résidentiel avec de l'eau traitée par une municipalité n'est pas nécessaire, mais relève plutôt d'un choix personnel. Dans le cas de petits systèmes ou de résidences qui tirent leur eau potable d'un puits privé ou d'une eau de surface, comme un lac, les dispositifs de traitement peuvent servir de barrière supplémentaire pour réduire la concentration d'organismes pathogènes dans l'eau potable.
Santé Canada ne recommande aucune marque particulière de dispositif de traitement de l'eau potable, mais conseille fortement aux consommateurs d'utiliser des dispositifs certifiés par un organisme de certification accrédité comme étant conformes aux normes de NSF International et de l'American National Standards Institute pour les produits liés à l'eau potable. Ces normes visent à préserver la qualité de l'eau potable en aidant à assurer l'innocuité des matériaux et l'efficacité des produits qui entrent en contact avec elle. Les organismes de certification, qui garantissent qu'un produit donné est conforme aux normes applicables, doivent être accrédités par le Conseil canadien des normes.
Les systèmes de traitement au point d'utilisation (installés au robinet) et au point d'entrée (installés là où l'eau arrive dans la maison) sont d'intérêt pour le traitement et la désinfection de l'eau potable dans les petites collectivités rurales ou isolées, en particulier lorsqu'une source d'eau souterraine est utilisée. Les dispositifs de traitement les plus couramment employés qui sont géréralement capables d'inactiver les organismes pathogènes d'origine hydrique (y compris les bactéries) ont recours à la désinfection aux rayons UV. Bien que la filtration sur membrane (osmose inverse) soit peut-être capable de diminuer les organismes pathogènes, les dispositifs certifiés sont généralement conçus pour être utilisés avec de l'eau qui est déjà libre de micro-organismes. Avant d'installer un dispositif de traitement, il est important de faire analyser l'eau pour en établir les propriétés chimiques. Tant l'eau pénétrant dans le dispositif de traitement que l'eau traitée devraient faire l'objet d'analyses régulières par un laboratoire certifié visant à vérifier l'efficacité du dispositif en question. La capacité d'élimination des dispositifs peut diminuer au fil de leur utilisation et du temps, et il faut les maintenir et/ou les remplacer au besoin. Les consommateurs devraient vérifier la durée de vie prévue des composantes (p.ex. lumière UV, membrane) de leur dispositif de traitement selon les recommandations du fabricant et faire entretenir le dispositif au besoin. Les propriétaires doivent veiller à ce que le dispositif de traitement choisi et son installation respectent la réglementation en vigueur dans leur localité.
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