Page 3 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – benzène
Partie I. Vue d'ensemble et application - suite
Le benzène est un composé que l'on trouve dans la nature à de faibles concentrations. Cependant, sa présence dans l'environnement est en majeure partie due à l'activité humaine. L'essence en contient de faibles concentrations (moins de 1 %), mais les gaz d'échappement des véhicules constituent la principale source de benzène dans l'environnement. Le benzène peut être introduit dans l'eau par des effluents industriels et par la pollution atmosphérique.
Le présent document technique comprend une évaluation de tous les risques reconnus comme étant associés au benzène dans l'eau potable, évaluation qui tient compte de plusieurs voies d'exposition par l'eau potable, à savoir l'ingestion ainsi que l'inhalation et l'absorption cutanée lors d'une douche ou d'un bain. Des études et approches nouvelles y sont examinées, en prenant en considération la disponibilité de techniques de traitement appropriées. Au terme de cet examen, la recommandation pour le benzène dans l'eau potable a été établie, soit une concentration maximale acceptable (CMA) de 0,005 mg/L (5 µg/L). La recommandation pour le benzène est établie d'après des paramètres liés au cancer, et on estime qu'elle protège contre tous les effets sur la santé.
Le benzène est classé comme étant cancérogène pour les humains. Les études d'exposition au benzène menées chez l'humain et l'animal font état d'effets toxiques similaires. Les organes hématopoïétiques, y compris la moelle osseuse, sont les plus sensibles aux effets du benzène.
La CMA pour le benzène dans l'eau potable est établie en fonction de l'incidence des effets sur la moelle osseuse et du lymphome malin chez la souris, par le calcul du risque unitaire à vie.
Pour la plupart des Canadiens, la principale source d'exposition au benzène est l'air ambiant : selon les estimations, 98 à 99 % du benzène absorbé par les Canadiens non fumeurs provient de cette source. On considère que l'eau potable, tout comme les aliments, n'est qu'une source mineure d'exposition au benzène.
Le benzène peut être présent dans les eaux de surface et dans les eaux souterraines. Toutefois, il n'est généralement pas préoccupant dans les eaux de surface parce qu'il s'évapore dans l'atmosphère. Certains territoires et provinces au Canada ont détecté du benzène dans des sources d'approvisionnement en eau potable; toutefois, les données recueillies indiquent que les concentrations se situent généralement en dessous de la CMA de 0,005 mg/L.
Lorsqu'on établit une recommandation pour l'eau potable, on doit prendre en considération la capacité de mesurer les concentrations de contaminant et d'éliminer celui-ci des sources d'approvisionnement en eau potable. Le benzène peut être mesuré de façon fiable jusqu'à des concentrations aussi faibles que 0,4 µg/L, ce qui est en deçà de la CMA.
À l'échelle municipale, plusieurs procédés de traitement peuvent réduire à moins de 0,005 mg/L les concentrations de benzène dans l'eau potable. À l'échelle résidentielle, il existe des dispositifs de traitement de l'eau potable ayant une capacité certifiée de réduire les concentrations des composés organiques volatils (COV), y compris le benzène, à moins de 0,005 mg/L. Des concentrations plus faibles pourraient même être atteintes à l'aide de ces dispositifs.
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