Page 6 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : Document technique – La couleur

Effets sur la santé

Les limites de couleur de l'eau potable ont été traditionnellement établies d'après des critères d'ordre esthétique ou organoleptique. On a cependant constaté que la distribution d'une eau visiblement colorée pouvait détourner le consommateur de l'eau du robinet au profit d'autres sources fournissant une eau moins colorée mais dont la salubrité pouvait être suspecte.Note de bas de page 65Parmi les autres critères de salubrité, mentionnons le rapport précité entre la couleur et la production de trihalométhanes, l'enlèvement de la turbidité et l'interférence avec le chlore résiduel.

Une foule de répercussions bénéfiques sur la santé ont aussi été attribuées, au fil des ans, à la consommation d'eau colorée et à l'utilisation de préparations humiques dans le traitement des maladies.Note de bas de page 66 En voici quelques-unes : le soulagement de la fièvre rhumatismale,Note de bas de page 67 la guérison des maladies de l'épiderme,Note de bas de page 68 la stimulation de la guérison des blessures,Note de bas de page 69 la prévention de l'enflure des blessures de guerre. Les matières humiques présentes dans l'eau et les sédiments sont aussi étroitement associées à l'hydro-thérapie et à la balnéothérapie, deux branches respectées et largement pratiquées de la médecine européenne.Note de bas de page 70

Peu d'études toxicologiques de colorants organiques ont été entreprises. La dose létale moyenne pour l'administration intracardiaque d'acide humique chez le rat a été fixée à 1 127 ± 200 mg/kg p.c. La réaction létale a été imputée à une réaction éventuelle entre les acides humiques et les protéines sériques.Note de bas de page 71 On a donné à boire à des rats mâles, pendant des périodes atteignant 90 jours, de l'eau contenant 10, 100 et 1 000 mg/L d'une préparation à faible teneur en cendres tirée d'un acide fulvique du sol; on n'a constaté aucun changement significatif pour ce qui est du poids, de la consommation de nourriture et d'eau, du rapport poids du corps/poids des organes, ou de l'histologie des tissus.Note de bas de page 72 Des rats ont aussi été gavés de la même préparation d'acide fulvique à raison de 1 000 mg/kg par jour pendant 14 jours. Il n'y a pas eu de mortalité à cette dose, mais le rythme de la prise de poids a été plus lent que chez les animaux témoins; on a aussi constaté de légères modifications dans certaines concentrations d'enzymes dans les reins.Note de bas de page 72 Au cours de l'étude la plus pertinente effectuée jusqu'à ce jour, on a administré deux doses différentes de matière humique à des rats dans leur eau de boisson pendant des périodes de 19 à 35 semaines; les auteurs ont conclu qu'il faudrait prévoir un facteur de sécurité d'environ 100 pour la consommation humaine d'eau potable contenant 2,5 mg/L d'«acide humique».Note de bas de page 66

Très peu de travaux ont été consacrés à l'étude comparative de la toxicité des métaux à l'état de trace et de leurs complexes humates pour l'homme.Note de bas de page 73 On a montré que la toxicité aiguë du fer, du plomb, du baryum, de l'argent, du cuivre et du zinc, chez les mammifères, est considérablement augmentée lorsqu'on administre des injections intraveineuses de leurs complexes humates, mais que l'humate de plomb absorbé par voie orale est au moins 60 % moins toxique que l'acétate de plomb.Note de bas de page 74 On a constaté que, en présence d'acide humique, d'importantes augmentations (50 à 100 %) des quantités de matières ioniques filtraient à travers l'intestin : calcium, magnésium, fer, manganèse, zinc et sulfates.Note de bas de page 75 Malheureusement, les substances étudiées ne comprenaient pas de métaux toxiques à l'état de trace. Rien n'a encore été publié quant à la biodisponibilité, chez les mammifères, des complexes humates de substances organiques toxiques.

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